Chapitre 45

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À quelques kilomètres de Krios, Katalonia, Utopia, 5 février 1994, fin d'après-midi, à bord du Décimeur

Akeba Léonas et son équipe étaient en train de prendre du bon temps, Kléon Dragonnof et Lého Lanissa jouaient au Rigot, un jeu de cartes originaire du Véerème. C'était un comble de jouer à ce jeu à bord d'un croiseur efdéèmois. Malick Ramza était en train de discuter armement avec Fel'Venar, pendant qu'Akeba lui-même, était en train de regarder au travers d'un hublot. Seul celui qui se faisait appeler "CyberStone" n'était pas présent dans la salle.

Soudain, l'amiral Neg apparut sur l'écran présent sur l'un des murs de la salle. Son apparition brutale surpris le tireur d'élite Komitose qui en fit tomber ses cartes, révélant sa main à son adversaire. Une main qui, à en juger la réaction de Dragonnof, n'était pas très honnête.

—Je savais que tu trichais ! fit ce dernier.

—Quoi ?! Je ne vois pas de quoi tu parles ! Répliqua le Komitose.

—Vous allez fermer vos gueules ?! hurla Akeba, ramenant le silence dans la salle, permettant à Aramis Neg de s'exprimer.

—"Léonas" fit ce dernier. "Il semblerait que vous aviez raison. Lorage est en ville. Déployez vous et éliminez le".

—Oui monsieur, on part au plus vite.

La communication s'interrompit, l'écran redevint noir. Le chasseur de prime Elfe se tourna vers son équipe.

—Vous voyez, fit-il, je vous l'avez dit qu'il viendrait... il déteste le Efdéème.

—Alors on va pouvoir se le faire, ajouta Lanissa en prenant puis en chargeant son fusil de précision qu'il avait toujours à ses côtés. Une balle bien placé, et on n'entendra plus parler de ce type.

—Allez préparez vous ! Cria Akeba. Plus tôt on le descend, plus tôt on empoche la prime.

—Une minute... Fit Ramza. Il est où Stone ?

Les mercenaires se regardèrent mutuellement. Personne n'avait remarqué son absence et personne ne semblait non plus savoir où il était.

Soudain, les portes coulissantes automatiques de la pièce s'ouvrirent et l'intéressé entra dans la pièce. Les autres membres de l'équipe furent surpris de voir qu'il avait changé quelque chose sur lui, sa couleur de cheveux.

—Qu'est-ce que t'as foutu à tes cheveux ? Lui demanda Léonas.

—J'avais envie de changer, lui répondit Stone. Et puis je la trouve plus classe.

—Du vert ? s'étonna Ramza. Et t'as trouvé de la teinture verte à bord du vaisseau ?

—Non, bien sûr que non... J'ai filé trois cents unités à un troufion efdéèmois pour qu'il m'apporte ça de la ville.

—Bon... Peu importe, finissez de vous équiper et on part, ajouta Akeba avant de s'adresser plus particulièrement à Stone. Lorage est là... On va le chopper. Prépare toi.

***

Les bots continuaient de combattre les forces efdéèmes. Mais leurs pertes étaient lourdes. Sur les cinq cent bots déployés, il n'en restait plus que la moitié. Mais le plan de Lorage fonctionnait. Le Efdéème était trop occupé à combattre ces robots qu'il avait stoppé son avancé. Ou du moins ralenti. Laissant le temps au Véerème de se déployer afin de bloquer les manœuvres efdéèmes. Jack avait alors gagné. Le Efdéème n'attaquerait sûrement pas Dalkia et allait devoir se contenter pendant un certain temps de consolider ce qu'il avait pris à Katalonia.

Lorsqu'il vit arriver les transports de troupes du Véerème, Jack comprit qu'il était temps pour lui et son "armée" de quitter les lieux au plus vite. Il avait donc, comme prévu, ordonné le replit de toutes les unités vers les navettes. Gary avait était informé de cet ordre lui aussi. Mais n'étant pas capable de "parler", ni Jack ni Elena n'étaient vraiment sûr qu'il ait bien compris l'ordre, ni même s'il était toujours "vivant".

Ce que Jack n'avait cependant pas prévu, c'était que les soldats véerèmois soient déployés près des positions tenues par les bots. Ainsi, les unités robotiques d'Elena durent engager le combat avec les forces véerèmes qui étaient elles aussi largement supérieures.

—À toutes les unité, fit Elena depuis sa navette, repliez vous ! N'engagez pas le combat, battez en retraite, l'objectif est atteint. Les pilotes des navettes se tiennent près à redécoller.

La jeune femme était consciente que les pertes côté bots étaient énormes. Elle connaissait l'effectif restant en temps réel. "102" c'était le nombre qui s'affichait sur l'écran de son ordinateur. Cent deux bots encore en lignes. Elle décida de contacter Jack.

—Jack, c'est Elena, dis moi que tu es en train de te relier...

Elle n'obtint aucune réponse. Elle n'entendait que des tirs et des cris. Elle craint alors le pire.

—Jack ? Jack tu m'entends ?

—"Ouais, ouais", finit par répondre ce dernier. "J'étais juste occupé à éliminer une bonne vingtaine de soldats et à faire exploser un tank. Et... oui je me dirige vers la navette la plus proche".

Elena ferma les yeux et souffla. Elle était rassurée d'entendre la voix de son ami. Elle ne sait pas ce qu'elle ferait sans lui. C'était grâce à lui qu'elle avait pu voir son rêve d'armée robotique se réaliser.

—"Et les bots ?" demanda Jack. "On a beaucoup de pertes ?"

—Il nous reste que cent trois unités... non cent deux !

—"Et Gary ? Il est avec toi ?"

—Non... Et je ne sais pas où il est... peut-être a-t-il rejoint une autre navette... J'en sais rien.

***

Après avoir attaqué le QG efdéèmois, Gary s'était replié un peu plus loin dans la ville. Même si la tête du bot avait été endommagée par les tirs du capitaine Vareg, l'entité du chaperon rouge n'en avait pas besoin pour contrôler ce corps mécanique. Les bras et les jambes lui suffisait.

Il arriva dans un petit square où s'affrontaient des soldats efdéèmois d'un côté et des soldats véerèmois et kataloniens de l'autre. Il vit un tireur d'élite efdéèmois tirer depuis un balcon. Il se dirigea discrètement vers lui, escalada le mur jusqu'à arriver sur la balcon, sans que le tireur ne se rende compte de sa présence.

Le bot s'avança vers lui et lui brisa la nuque avant de prendre son fusil. L'entité ne semblait pas très à l'aise avec les armes à feu. C'est pourquoi il ne ramassa pas le fusil de précision du soldat qu'il venait de tuer. Il préféra prendre son pistolet, plus léger et plus facile à maîtriser que le fusil, et un couteau que le soldat portait dans un étui, au niveau de l'épaule. Après quoi, Gary redescendit pour aller éliminer d'autres cibles.

Il arriva derrière un soldat efdéèmois qui était en train de tirer sur un groupe de katalonien. Il lui envoya trois balles dans le torse. Le soldat s'effondra. L'entité regarda alors le groupe de kataloniens et vit qu'il s'agissait des cibles que son "maître" lui avait demandé de ne pas tuer, sauf si elles se montraient hostiles. La peur que lui inspirait Lorage le poussa à respecter ses ordres. Il décida de laisser les kataloniens filer. En revanche, Jack ne s'était pas prononcer sur les véerèmois. Le chaperon maudit était alors libre de tuer les forces véerèmes. Ce qu'il fit pour son plus grand plaisir.

Il s'avança vers eux et en élimina deux en leur envoyant plusieurs balles dans le torse, et un autre qu'il tua d'une balle en pleine tête avant de voir tout une escouade foncer sur lui. Ils étaient bien trop nombreux et le chaperon décida qu'il était plus sage de fuir et de regagner une navette comme lui avait ordonné "l'alliée de son maître".

***

Krios (sous contrôle efdéèmois), Katalonia, Utopia, 5 février 1994, à la tombée de la nuit

Jack était sur le chemin du repli vers la navette la plus proche de sa position. Il arriva dans un parc urbain. Il y avait un petit étang entouré d'arbres entre lesquels il y avait parfois, des bancs. Il y avait également un petit chemin que Jack emprunta. De part et d'autre du chemin se trouvaient, à intervalle régulier, des lampadaires. Ceux-ci étaient allumés. Au bout de quelques mètres de marche, le paranormal tomba sur un charnier. Des dizaines de corps de soldats kataloniens étaient étalés sur le sol. Il se dirigea vers eux. L'un d'entre-eux respirait encore. Jack en déduisit que l'affrontement devait avoir eut lieux quelques minutes avant son arrivée. Il vit également des traces de pas. Il s'agissait de celles de méchas efdéèmois. Ces pauvres soldats avaient été criblés de balles par ces machines. Il s'agenouilla aux côtés du soldat qui expira son dernier souffle avant de s'éteindre. Jack aurait tant voulu lui poser des questions.

—Ne bougez plus ! cria une voix féminine venant de derrière lui.

Lorage devina que la personne avait une arme braquée sur lui. Il remarqua également la voix tremblotante de la jeune femme. Elle semblait apeurée. Probablement une combattante katalonienne. En même temps, la voix lui était étrangement familière. Toujours à genoux, il leva les mains pour montrer qu'il était désarmé et se releva lentement.

—Tournez-vous ! Ordonna la femme.

Jack attendit quelques secondes puis se tourna rapidement pour tenter d'arracher l'arme des mains de la jeune femme via ses pouvoirs, s'apercevant par la même occasion qu'il s'agissait bien d'une combattante katalonienne, mais celle-ci, de peur se mit à tirer à trois reprises avec son fusil STAS-1, un fusil de combat courant dans l'infanterie katalonienne. Jack dévia les deux premiers tirs dans le décor et le troisième en plein dans le torse de l'assaillante qui s'effondra au sol.

L'armée katalonienne était composée, majoritairement de Komitoses. Mais on pouvait aussi y trouver des Humains. Le paranormal s'approcha d'elle et la peau bleue, lui montra qu'il s'agissait d'une Komitose. Pire encore, il s'aperçut qu'il la connaissait très bien.

—Anata... fit-il en retirant son manteau. Non... non.

Il s'agenouilla auprès d'elle et tenta de stopper l'hémorragie avec son manteau.

—J-Jack... fit la jeune Komitose agonisant.

Jack se souvint de ce qu'Anata lui avait dit il y a environ un an, lorsqu'il lui rendit visite chez elle. Elle lui avait dit qu'elle s'engagerait dans l'armée si la guerre arrivait dans son pays. Il se souvint lui avoir demandé de ne pas le faire. Visiblement, la jeune Anata n'avait pas suivit ses recommandations.

—Je... je t'avais dit de ne pas t'engager dans l'armée Anata...

—P-Pour-Pourquoi tu as fais ça ? lui demanda la jeune combattante qui voulait savoir pourquoi son ami était ici et pourquoi il venait de lui envoyer une balle en plein torse.

—J'ai... j'ai pas voulu ça Anata. Tu ne m'as pas laissé le choix.

—On-on a toujours le choix Jack.

—Mais... Tu braquais une arme sur moi... Tu... tu as tiré. Je...

Jack paniqué, regarda autour de lui, il ne semblait y avoir personne.

—Aidez moi ! hurla-t-il avant de s'adresser à son amie. Reste avec moi tu m'entends ?

—Tu...Tu es un... un para...

La pauvre Anata n'eut pas le temps de terminer ce qu'elle voulait dire. À l'instar de l'autre soldat quelques secondes avant, elle rendit à son tour son dernier souffle. Après quoi, sa tête bascula sur le côté et ses yeux se refermèrent pour toujours.

—Non ! cria Jack. Non ! Anata ! Reste avec moi je t'en prie.

Il prit sa main et s'abaissa sur elle en pleurant. Il venait de tuer l'une de ses meilleures amies.

—Non Anata... je suis désolé. Pourquoi tu as tiré ?

Jack ressentit la colère monter en lui. Les lampadaires commençaient à grésiller. Il en voulait à toute la planète pour ce qui venait de se passer.

Il hurla de douleur. Son cri si puissant, mêlé à sa colère et à ses pouvoirs provoquèrent comme une onde de choc qui fissura le sol et arracha quelques arbustes présents de ça et là, explosa les lampadaires les plus proches et secoua les arbres.

Des troupes efdéèmes qui avaient sûrement entendu le jeune homme crier arrivèrent quelques secondes plus tard sur sa position et l'encerclèrent en le braquant avec leur fusils d'assaut équipés de lampes torche.

—Ne bougez plus ! cria le chef de l'escouade.

Le paranormal releva la tête vers le soldat qui venait de parler, lui dévoilant ainsi son visage. La colère l'avait profondément changé. Le contour de l'iris de ses yeux devenaient rouges. Cette couleur d'yeux, sans que personne ne sache vraiment à quoi elle était due, était très rare chez les paranormaux et ne concernait apparemment que les plus puissants d'entre-eux, ceux qui avaient un accès de rage.

—Mon dieu... fit le soldat efdéèmois avant d'ordonner le feu.

Mais au moment où les soldats s'apprêtaient à cribler de balle leur cible, ceux-ci ressentirent une pression au niveau de la gorge. Comme si quelque chose les empêchaient de respirer. Paniqués, ils lâchèrent leurs armes, portèrent leurs mains à leur cou et s'effondrèrent au sol, luttant pour respirer.

—Vous mourrez... Vous mourrez tous ! hurla Lorage.

Quelques instants plus tard, les soldats efdéèmois succombèrent. Jack se mit à rire. Quiconque aurait été présent pour entendre ce rire, aurait dit qu'il s'agissait d'un rire démoniaque. Il semblait avoir pris le plus grand plaisir à avoir ôté la vie à ces soldats. L'un d'entre-eux eut le malheur d'être toujours en vie. Jack s'approcha de lui envoya ses éclairs. Le soldat mourut sur le coup, mais ça ne suffisait pas au jeune paranormal qui continua à lui envoyer sa foudre pour se défouler. Ce n'est qu'au bout de quelques secondes qu'il décida qu'il était temps de s'arrêter.

Soudain, une navette vint se poser devant lui. Jack fut surprit de voir Elena ouvrir les portes.

—Dépêche toi ! lui cria-t-elle. Viens !

Jack savait qu'elle l'avait retrouvé grâce à la balise qu'il avait dans l'une de ses poches. Mais il lui avait pourtant dis de ne pas prendre de risque. Peu importait, il comptait bien profitait de sa venue pour ramasser le corps d'Anata et l'apporter dans la navette.

Une fois que s'eut été fait, Elena referma les portes et la navette reprit de l'altitude. Jack se posa sur un siège et vit que Gary était là lui aussi. Elena observait le parc depuis un hublot et vit l'étendu des dégâts, notamment ces fissures dans le sol.

—C'est toi qui a fait ça ? demanda-t-elle à son ami.

—Oui, se contenta de répondre ce dernier qui avait le regard perdu dans le vide.

—Ça va ?

Jack ne répondait pas et abaissa le regard sur le corps de la Komitose.

—Qui c'était ? lui demanda Elena.

—Une amie.

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