Chapitre 2

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Jack s'avança vers le guichet afin d'y acheter un billet pour Sylvestria. La monnaie ne posait pas de problème sur Utopia. On l'appelait "l'Unité". Elle était commune à tous les pays, excepté pour l'Empire où ça fonctionnait un peu différemment. Là-bas, il n'y avait pas une, mais deux monnaies : L'unité et la monnaie locale, uniquement en circulation sur le territoire Impérial. L'Empire utilisait l'unité pour commercer avec l'extérieur et sa propre monnaie pour le commerce intérieur.

— Bonjour, dit Jack à la guichetière, une femme d'une quarantaine d'années, portant la tenue réglementaire des employés du TransPacifique : une chemise couleur bleu marine. Je voudrais un billet pour Sylvestria.

— Oui, je vais vous demander vos papiers d'identité s'il vous plaît.

Jack les tendit à la guichetière qui les pris pour enregistrer Jack à la liste des passagers.

— Dalkien ?

— Oui.

— Je suis contente que Dalkia soit de nouveau libre... Mon mari est dalkien. Ces ordures d'Efdéèmois, qu'ils aillent pourrir en enfer.

— Ok... merci, lui répondit le jeune paranormal qui ne savait pas trop quoi répondre. Moi aussi je suis content que la guerre soit finie... et qu'on l'ait gagné.

Les efdéèmois n'étaient pas très appréciés sur le continent Pacifique. Ce qui n'était pas étonnant au vu de ce qu'ils y avaient fait ces cinquante dernières années et même au siècle précèdant.

— Voilà, ça vous fera cent-vingt unités, dit la guichetière en tendant le billet à Jack qui s'empressa de payer avant de partir.

Cent-Vingt unités. Selon l'endroit d'où on venait, ça pouvait représenter beaucoup comme ça pouvait représenter une petite somme. Pour les mextriens et les kataloniens par exemple... cent vingt unités constituaient environ dix pourcent du salaire moyen. Pour le Véerème, le Nord-Véerème, l'Empire et Dalkia, ça représentait moins de dix pourcent. Le salaire moyen au Véerème étant de deux mille unités contre, mille huit cent à Dalkia et mille six cent au Nord Véerème. Pour l'Empire, là encore c'était différent. Tous les pays humains possédait un salaire minimum qui variait selon les pays. L'Empire était le seul pays, toutes espèces confondus d'ailleurs, à avoir fixé, en plus d'un salaire minimum, un salaire maximum. Ceci dans le cadre de sa politique d'exclusion des riches.

Une fois qu'il eut son billet, Jack embarqua dans son train, le TransPacifique. Bien qu'il fut à Katalonia, un pays en retard sur le plan technologique par rapport à d'autres nations telles que le Véerème ou le Efdéème, le train était très moderne. Il contrastait énormément avec le paysage katalonien et les autres trains du pays, plus anciens.

En fait, la ligne TransPacifique, qui reliait certaines grandes villes du continent avait été construite et financée il y a une centaine d'années par le Véerème et le Nord Véerème, qui avaient dépensé des sommes colossales pour équiper tous le continent Pacifique de ces infrastructures ultra modernes. Les travaux durèrent plus de dix ans mais au final, un dalkien pouvait se rendre dans l'Empire ou au Véerème en train sans problème, les deux extrémités du continent étant alors reliées par voies de chemin de fer. Après l'apparition des trains électriques, dans les années 1940, les deux Véerèmes avaient repris les travaux pour moderniser la ligne.

Lorsque Jack entra dans son wagon, beaucoup de personnes étaient déjà installées et n'attendaient plus que le départ du train. Jack avança jusqu'à trouver une place libre. Il trouva une banquette de libre, en face d'une autre où était assise une jeune Komitose. Elle devait avoir une vingtaine d'années comme Jack. Elle portait un jean bleu plus foncé que la couleur de sa peau, et un T-shirt blanc avec des motifs bleus.

— Bonjour, lui dit Jack. C'est libre ici ? Je peux m'installer là ?

— Oui... Bien sûr, je t'en prie, répondit la Komitose en souriant et en invitant Jack à s'asseoir.

— Merci.

Jack posa son journal sur la table qui séparait les deux banquettes puis déposa ses sacs dans les compartiments situés au dessus des fenêtres.

— Je m'appelle Anata Kaleshya, dit la Komitose.

— Tu n'étais pas obligée de me donner ton nom de famille, répondit Jack en riant.

— C'est comme ça qu'on fait chez les Komitoses, répliqua Anata en riant elle aussi.

— Dans ce cas... Moi c'est Jack Lorage, répondit le jeune paranormal en s'asseyant sur la banquette rouge.

— "Lorage"... Comme un orage ?

— Euh... Oui. Mais tout collé. Sans l'apostrophe.

— Original... Tu viens d'où ?

— De... Dalkia.

Anata ouvrit grand les yeux. Elle avait entendu parler de ce qu'il s'y était passé ces derniers jours.

— Dalkia ?! Là où il y a eu la guerre. J'ai lu que vous étiez libres maintenant. Le Véerème a battu la garnison Efdéème...

— Oui enfin... c'est le Efdéème qui a fuit. On ne les a pas "battu", même si c'est vrai qu'on avait l'avantage. Et je dit "On" parce qu'il n'y avait pas que les véerèmois. Il y avait aussi les résistants dalkiens, l'Empire et les commandos MOCH.

— Les commandos MOCH ? Ils étaient là. Je n'en ai jamais vu.

— Bah ils sont... très impressionnants. Et aussi redoutablement efficaces... les meilleurs guerriers.

— C'est donc vrai ce qu'on dit d'eux ? Qu'à dix ils peuvent changer le cours d'une bataille et qu'à cent, celui d'une guerre ?

Jack esquissa un sourire. Cette phrase était répandue dans les représentations qu'avaient les utopiens des célèbres commandos MOCH. Jack se souvint du moment où lui et ses amis étaient tombés sur des dizaines de corps de soldats efdéèmois et des carcasses de blindés et d'hélicoptères. tous ces corps et toutes ces épaves étaient dû à une seule équipe de cinq MOCH. Et pas n'importe laquelle... Celle de leur commandant, Grant Kodyn.

— Oui... C'est vrai.

Anata resta quelques secondes sans rien dire avant de poursuivre.

— Et toi... Tu faisais parti de la Résistance... c'est ça ?

Jack était stupéfait. Il fixa la Komitose droit dans les yeux. Comment avait-elle pu deviner ?

— Euh... Qu'est-ce qui te fait croire ça ?

— Tu as dit "On" lorsque tu parlais de ceux qui ont combattus pour la libération de Dalkia. Et puisque tu es dalkien, j'en ai déduit que tu devait être dans la Résistance.

— Oui je l'étais. Mais c'est du passé maintenant... Dalkia est libre et plus jamais je ne compte faire la guerre.

Anata regardait Jack en s'imaginant les horreurs qu'il avait dû vivre et voir. Même s'il n'avait pas l'air "traumatisé" par ce qu'il avait pu voir. Anata ne voulait pas en savoir plus sur cette guerre et changea donc de sujet.

— Tu vas où ? demanda t-elle.

— Sylvestria, répondit Jack sans lui dire que ce n'était pas sa destination finale.

— Sylvestria ?! s'exclama la jeune fille, j'ai toujours rêvé d'y aller. Je l'ai vu en photo... C'est magnifique. Malheureusement, ça ne sera pas pour cette fois. Je m'arrêterais bien avant. Je vais à Eletria.

— Je ne connais pas. C'est où ?

— Bah en gros, c'est à Pacifia, à sept heures de train d'ici. Pour toi par contre, ça sera très long.

— Oui je sais... j'en ai pour plus d'une journée à rester ici.

— Tu aurais pu y aller par navette, par voie aérienne, tu serais arrivé beaucoup plus vite.

— J'ai horreur de voler. Je tolère lorsque je n'ai pas le choix... mais si je peux prendre autre chose qu'un transport aérien, alors je le fais.

— Pareil pour moi, répondit Anata en éclatant de rire.

Jack sourit. C'était la première fois qu'il rencontrait une Komitose. Il la trouvait très sympathique et marrante. Les portes du train se refermèrent, signe qu'il allait bientôt démarrer. Et quelque secondes plus tard, il démarra. Petit à petit, il quitta la gare et se mit à accélérer de plus en plus, jusqu'à atteindre une vitesse avoisinant les trois cent kilomètres à l'heure.

— Tu ne m'en voudras pas si je dors un peu ? demanda Jack.

— Non, bien sûr que non, vas-y, lui répondit Anata toute souriante.

— Si jamais je dors encore peu avant qu'on arrive à Eletria... Réveille-moi, pour que je te dise au moins au revoir.

— Pas de problème.

Jack était fatigué. Très fatigué. Ces derniers jours, il n'avait presque pas dormi. Il appuya sa tête contre la vitre située sur sa gauche et ferma les yeux.

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