Chapitre 13

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Les épreuves du bac terminées, comme ils se l'étaient promis, Yanel et Lysandre voulurent s'isoler un peu.

Cette après-midi-là, Lysandre posa la question à Martine

- Est-ce que Yanel peut venir ce soir ?

- Oui, bien sûr ... Et les résultats du Bac ?

- On saura demain... Il entra et s'assis par terre, adossé au canapé. Martine le regarda et lui fit remarquer que le canapé serait plus confortable. Lysandre eu un large sourire. Elle se dit que ce devait être la première fois qu'il souriait ainsi. C'est vrai qu'il était arrivé chez elle dans des circonstances dramatiques et les sourires avaient été rares, voire inexistants. Ces derniers jours, elle découvrait un autre Lysandre, ouvert, heureux. Oui, depuis qu'il sortait avec Yanel, il était heureux. Elle admettait avoir eu un peu de mal, au début, quand elle les surprenait enlacés, mais très vite, cela lui avait paru évident que ces deux-là devaient être ensemble. Lysandre avait assez souffert et il avait le droit au bonheur à présent.

- A quoi tu penses ? Demanda soudain ce dernier.

- Oh ..., à rien en particulier ...

- Je ne te crois pas. Il la regardait en souriant, encore ce sourire ...

Elle capitula :

- Je me disais que tu ... que tu avais l'air heureux, que je ne t'avais encore jamais vu sourire et ... que ça te va bien !

Sans se départir de son sourire, il répondit :

- C'est gentil, merci ! Il se leva et tout naturellement, alla lui faire un câlin, comme un fils ferait à sa mère. Emue, elle le remercia et pour cacher son trouble, elle l'envoya chercher le second panier de linge dans la buanderie.

Depuis ces derniers mois, il avait beaucoup changé. Il avait grandi et beaucoup mûri. Même si la vie l'avait déjà bien marqué, il restait positif, et ça, Martine savait que c'était Yanel qui déteignait sur lui. Par extension, c'était une bonne chose que Yanel et Lysandre soient ensemble, car ils se complétaient très bien. Yanel, en général assez calme et posé, savait contenir les élans de Lysandre plus spontané et impulsif. Pourtant, Martine trouvait que l'inverse existait également. Elle avait déjà vu Yanel très énervé et seul Lysandre savoir le calmer.

Ce soir-là, les deux amis se virent donc. Martine était de sortie. Ils attendirent fébrilement qu'elle parte et dès que la porte d'entrée se referma derrière elle, ils se jetèrent littéralement l'un sur l'autre.

Lysandre entraîna Yanel dans sa chambre, ferma la porte à clé, et le colla contre la porte. Yanel ferma les yeux, s'attendant à sentir les lèvres de Lysandre dans son cou ou ailleurs, mais non, rien. Il sentit juste la chaleur de son corps presque collé à lui et son souffle près de son oreille. Lysandre s'obstinait à ne pas le toucher, c'était horrible pour Yanel qui ouvrit les yeux et se perdit dans ceux de Lysandre. Pourquoi cette couleur dorée, d'où cela pouvait-il venir ? Elle était magnifique, magnétique. Il le supplia du regard, rien n'y fit.

Il en crevait d'envie qu'il le touche, qu'il l'embrasse, il mourrait d'envie se sentir la peau de ses mains et de tout le reste... Lysandre garda la pose, petit à petit, sentit monter en lui une sorte de torpeur, il frissonna :

- Touche-moi ... S'il te plaît ... implora Yanel.

Lysandre ferma les yeux et fit non de la tête.

« Tu es cruel ... » Yanel fit un mouvement et aussitôt Lysandre recula, évitant ainsi qu'ils ne se touchent.

Il recula au fur et à mesure qu'avançait Yanel et leva les mains comme pour se protéger, mais en fait, il les offrait. Yanel colla ses paumes contre celles de Lysandre levées et mêla ses doigts aux siens. Ce simple contact les secoua comme un électrochoc.

Il attendit encore un peu, ne sentant pas de résistance, il avança, jusqu'à pouvoir être nez à nez avec Lysandre. Ce dernier ferma les yeux, comme une invitation, il se laissa faire.

Il sentit Yanel lâcher ses mains doucement et l'une d'elles l'enlacer tandis que l'autre glissait derrière sa nuque. Il sentit les lèvres de Yanel effleurer puis presser doucement les siennes, tremblant, il les entre ouvrit, et quand le bout de la langue de Yanel les humecta, un vertige le prit. Il n'avait qu'une envie, que Yanel lui saute dessus, mais en même temps, ces effleurements le bouleversaient comme s'ils faisaient l'amour, peut-être même plus. C'était cela qui était incroyable, juste un baiser du bout des lèvres, une caresse sur le visage, un souffle au creux de l'oreille, juste cela le bouleversait à un tel point que c'en était malsain.

Yanel continua ainsi encore quelques minutes, puis, s'enquit de sa peau. Il faufila ses mains sous le sweater de Lysandre, redécouvrant la douceur de sa peau. Il l'enlaça vraiment, pour être contre lui.

Et il l'embrassa une fois encore, timidement, puis avec un peu plus d'audace.

Lysandre subissait ce tendre assaut en essayant de ne pas y répondre. Il voulait résister le plus longtemps possible, il adorait cela. Mais Yanel ne lui laissa aucune chance. Ses baisers devinrent de plus en plus sensuels, passionnés, Lysandre était arrivé à un point de non-retour.

- Réponds-moi... implora Yanel et Lysandre le fit. Et ce fut l'explosion. Lysandre avait eu l'impression d'étouffer jusque-ici, puis en rendant le baiser, il ressentit le soulagement de l'arrivée de l'oxygène. Yanel le savait. Ils avaient les mêmes envies, les mêmes besoins.

Soudain, Lysandre repoussa Yanel et se laissa tomber sur le lit.

- Ici, et maintenant. Lui dit-il sans détour.

Yanel avança lentement, trop lentement au goût de Lysandre, qui ferma les yeux tant cela le faisait souffrir. Yanel se pencha au-dessus de lui, et rapprocha son visage du sien, Lysandre ressenti son souffle, il se cambra. Il attendait un contact quelconque, de ses lèvres, de ses mains, mais rien ne vint.

Puis, il sursauta, s'il avait attendu que Yanel le touche, et qu'il se languisse de sentir avec quoi, il n'avait pas cherché à savoir où. Soudain, il comprit, Yanel débouclait sa ceinture, déboutonnait son jean. D'un coup de rein Lysandre l'aida à l'enlever, puis tout le reste. Lysandre se déshabilla à son tour. Yanel n'opposa aucune résistance quand il lui prit son sexe en bouche, au contraire, il s'offrit complétement. Pour autant, Yanel pris son temps, avec douceur, et lenteur, il s'appliqua à le faire gonfler, grossir, durcir. Lysandre suffoquait tant c'était à la fois bon et douloureux.

-Non, ... non pas encore, haleta Lysandre. Pas... encore, je t'en prie, non ... laisse-moi !

Sourd à ses supplications, Yanel continua de plus belle, il sentait pourtant les mains de Lysandre sur ses épaules l'accompagnant, sans le retenir dans son mouvement de va-et-vient. Il ne lui laissa aucun répit et ce, jusqu'à ce que Lysandre vienne.

Puis, il le retourna sur le ventre et, s'allongeant sur lui, remonta une de ses jambes sur le côté.

- Guide-moi, ... Murmura Yanel à son oreille, Lysandre secoua la tête.

- Non ... je ne peux pas...

- Alors dis-moi quand ... Il avait commencé à le caresser et à le stimuler avec ses doigts. Très vite Lysandre fut excité.

- M... maintenant... viens maintenant...

Yanel le pénétra alors doucement, très lentement, profondément ... Lysandre mordit les draps.

Sentir Yanel bouger en lui, c'était comme être en train de tomber dans le vide, chaque va-et-vient lui causait un vertige incroyablement bon au creux du ventre, il se laissa faire, profitant de ce moment, puis l'accompagna dans son mouvement.

- Suis mon rythme..., chuchota Yanel. A chaque fois qu'il lui parlait au creux de l'oreille, Lysandre se cambrait et ce faisant, les sensations étaient décuplées. Trouvant ainsi un point de contact érogène, Yanel ralentit, hors d'haleine, c'était trop fort, trop intense, étourdissant ...

- ... aide-moi ... haleta Yanel.

Et contre toute attente, Lysandre se mit sur le dos. Ils se faisaient face, et quand il revint en lui, ce fut sur son rythme que Yanel repris ses va-et-vient. Lysandre, le guida, en lui prenant les hanches et en l'aidant. Yanel l'embrassa dans le cou et Lysandre se cambra à nouveau.

-Je n'en peux plus ... je ... « Non pas maintenant, j'en veux encore, ... plus ... »

Yanel accéléra le mouvement. Agrippé à lui, Lysandre ne contrôlait plus rien

-Laisse-toi aller, ... maintenant ... avec moi...Souffla Yanel.

Ils ne purent se retenir plus longtemps. Ils attinrent l'orgasme en même temps, avec la même intensité.

Etroitement enlacés, ils restèrent collés l'un à l'autre, à bout de souffle, sentant le cœur de l'autre battre la chamade, et tout leur corps trembler encore sous le coup de l'effort. Yanel bascula un peu sur le côté pour mieux le tenir Lysandre dans ses bras, lui caresser le dos, les cheveux, le serrer très fort.

Lysandre releva un peu la tête, et nicha son visage dans son cou pour sentir son odeur. Et il murmura :

- Merci pour ça ...

- Pour quoi ? Fit Yanel.

- Pour ... tout ... depuis le début. Se connaître, être amis depuis l'enfance... d'avoir partagé autant de choses, ... d'exister.

Lysandre continua :

- Je ne savais pas qu'il était possible d'aimer autant quelqu'un ...

- Moi non plus... J'ai parfois la sensation de ne rien maîtriser, tant ce que je ressens est ... énorme. Ce qu'on vit est ... génial, je veux dire, je suis heureux et ça, c'est grâce à toi...

Leurs respirations étaient devenues normales, leurs corps apaisés étaient lourds, et abandonnés au bien-être du repos, ils s'endormirent.

Le lendemain, Lysandre se réveilla, seul. Intrigué et étonné il chercha Yanel dans l'appartement de Martine et ne trouva qu'elle dans la cuisine.

- Bonjour...

- Bonjour ! Bien dormi ? Je n'ai pas vu l'heure, il est déjà 9h30 ! Et je suis en retard !

Martine courait de la cuisine à l'entrée, cherchant ses clés, son sac à main, posant les unes, revenant sans l'autre. Lysandre s'assit car elle lui donnait le tournis.

- Est-ce que par hasard...

- J'y vais à ce soir ! Déjà elle partait sans l'avoir entendu.

Encore secoué par l'énergie de Martine, Lysandre resta assis, rassemblant ses esprits. Un vertige le pris. Il avait faim.

Il alla chercher son portable, peut-être que Yanel lui avait laissé un message, mais non, il n'avait eu aucun appel, aucun sms.... Un peu déçu, il haussa les épaules et s'en alla prendre une douche.

Quand il revint, il n'avait toujours aucune nouvelle de Yanel. Résigné il commença à chauffer du lait pour se préparer un chocolat chaud. Il était dans ses pensées quand on frappa à la porte d'entrée.

Yanel entra et posa le sac en papier de la boulangerie qu'il tenait à la main par terre et d'un coup de pied referma la porte derrière eux. Sans un mot, il l'enlaça et l'embrassa, d'un baiser langoureux et très tendre. Lysandre en perdit l'équilibre. A chaque fois ça le prenait dans le creux du ventre et ça « l'aspirait » en arrière et c'était une sensation incroyable. Il gémit un peu, Yanel était vraiment sensuel et ils durent se coller au mur pour rester debout. Ils se dévoraient littéralement la bouche, les lèvres, leur langue, buvaient leur salive. Hors d'haleine ils se séparèrent juste pour reprendre leur souffle et se parler enfin.

- J'ai cru que tu étais parti ....

- Idiot ! Je suis allé à la boulangerie... et pas que ...

Et il reprit ses lèvres. Yanel ne se contrôlait que très difficilement, et il se disait que s'ils devaient vivre ensemble ce serait à la fois un soulagement et une complication. Lysandre parvint néanmoins à échapper à son assaut :

- Martine ?

- Pas croisée. Elle ne sait pas que j'étais là je pense.

Encore un baiser. Lysandre capitula et se laissa faire. Quand ils s'embrassaient ainsi il perdait tout repère, l'équilibre et le sens des réalités. Cela dura encore quelques minutes puis, assouvis, ils se séparèrent encore une fois :

- Tu as faim ?

- Et comment ... Yanel ramassa le sac de petits pains et ajouta avec un clin d'oeil :

- On a un Bac à fêter !

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