Décollage

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Au diable ces foutus pieds cloués au sol ! Il nous faut des ailes, il nous faut léviter pour partir, pour voler, pour nous arracher à nos acquis, et apprendre toujours plus dans la nouveauté. Je m'étais dit que si la vie avait son charme, c'était parce qu'elle nous amènerait forcement là où l'on se figerait dans le temps, dans l'espace, tout comme la mort fait que l'on grave notre prénom sur du marbre. Oui, c'était ça la beauté de la vie à mes yeux. Mais, finalement, cela résonne en moi, aujourd'hui, comme une nécessité fabriquée de toute pièce. Nous sommes tous là à chercher à se "poser" , chacun à sa manière, la boule dans le bide, coincés entre l'envie de s'en aller, ailleurs, et le besoin de rester là. Si je la démolis, cette nécessité, il ne me reste que l'inconnu, et l'envie de le découvrir. La gravité ne me tient plus, je décolle, je suis en mouvement. Je n'écoute plus le doute qui dit : " reste là, il n'y a rien ailleurs ! ". Il faut qu'on décolle, tous autant que nous sommes, tu comprends ?

Tu crois chercher une chose, mais si tu t'élèves dans cet espace qu'est le monde, tu verras que tout est susceptible de t’appeler et que ton objectif de base n'est qu'un prétexte pour te diriger vers un destin plus grand que ce que tu espérais, à moins que tu t'acharnes à croire que les ailes, c'est que pour le corps des oiseaux et des papillons, et non pas pour toi.

C'est le moment de faire de la vie un voyage. Je veux voyager. Je veux sentir, toucher l'improbable, goûter des saveurs que je ne connais pas. Je veux caresser des peaux nouvelles, car ma bonne étoile m'a dit un jour : " Tu iras toujours plus loin que ce tu t'imagines, à partir du moment où tu comprends que ton destin est partout. Il est là, dans l'inaction si tu ne te bouges pas, aussi heureux que tu puisses être dans cette inertie moderne, mais aussi là bas, dans le froid de l'Alaska ou la chaleur du Sahara. Ou bien, là bas, au coeur de Paris, ou dans une grande ville comme New York ou Londres. Il est aussi peut-être au coin de ta rue, c'est pas la distance qui importe. Mais écoute-moi bien, la bonne étoile te suis plus que tu ne dois la suivre. Alors bouge-toi et je serai là pour te protéger, du monde, de la crainte ! Ton destin, tu le dessines à l'instant. Ose t'envoler, si ton désir est de le faire. "

Je décolle alors. C'est là un moment agréable ! On passe sa vie à se demander pourquoi et comment, à savoir si l'on doit être, ou si l'on doit avoir mais le plus important, en vérité, c'est de faire. Alors je ferai, ici ou là bas, le destin qui me plait, pour le vivre sans avoir peur des bousculades qui viendront faire trembler mon édifice, car de toute façon, si je trouve désordre, chahut et dérangement, je prendrais le temps de me rappeler que la vie est mouvement. Ici, tout s'effondre ? Qu'il en soit ainsi, mais j'esquiverai les tremblements de terre, et j'irais ailleurs, à chaque fois que je le devrai... Simplement parce que je peux le faire, depuis que dans mon dos et dans mon coeur, sans l'aide de personne, des ailes ont poussés. 



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