Chapitre 7: Callum

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Entendre ses pleurs me brisait. Quand elle avait fait quelques pas pour prendre les morceaux de toiles qui avaient été son œuvre, je me sentis vraiment mal, au plus profond de moi.

Oh, bordel...

Ce n'était pas normal que mes émotions soient si fortes, alors que je la connaissais à peine. Pas normal que j'ai tant envie... non, tant besoin de la protéger, de vouloir la mettre en sécurité contre moi. Mais à cet instant je me fichais complètement de ce qui était normal ou pas. Je la voulais.

J'attrapais alors sa main pour la prendre dans mes bras, ce qui réenclencha une vague de sanglots.

Fais chier...

Je détestais voir une femme pleurer. Quand elle se calma, elle se précipita à l'extérieur et contourna l'appartement pour vérifier son garage. Elle fut soulagée de voir que rien n'avait bougé. Je me demandais comment je pouvais l'aider... elle n'avait plus rien, même pas d'endroit où dormir.

Seigneur...

J'avais envie de pendre son père avec ses propres boyaux !

_ Je vais faire vider l'appartement demain, répondit Léona, quand je lui demandais ce qu'elle comptait faire. Vu qu'il ne reste quasiment rien que je puisse garder, poursuivit-t-elle encore, je vais tout virer et partir de cette ville. Mon père ne me lâchera pas, maintenant qu'il sait ou je suis.

Holà??? Comment ça partir ? Pour aller où bordel de merde ?? Ça, c'est carrément hors de question.

Je luttais pour m'empêcher de gronder, totalement contre le fait qu'elle puisse envisager de s'éloigner de moi.

_ Si comme tu dis, il ne te lâchera pas, ça ne te servira donc à rien de fuir dans une nouvelle ville, la contredis-je durement. Tu vas le laisser te pourrir la vie et partir à chaque fois, juste comme ça ? Passer ton temps à le fuir ?

_ Mais bon dieu, que veux-tu que je fasse d'autre, Callum ?? S'exclama-t-elle, avec un soupçon de résignation dans la voix.

_ Reste avec moi.

Putain, je viens vraiment de dire ça à voix haute ?

_ Callum... mais... qu'est-ce que tu racontes ? me demanda Léona, ébahie et perplexe.

Je voyais dans ses yeux qu'elle se demandait si j'allais bien. Même moi je me demandais si j'allais bien... Mais je n'allais pas reprendre ma parole ; Je l'avais pensé si fort que les mots m'étaient sorti de la bouche sans que je puisse les retenir, si tant est que j'eusse essayé.

_ Reste avec moi, répétais-je, le temps que ton père te fiche la paix. Chez moi il ne pourra pas t'atteindre, vu que le seul accès est le salon et là, il laissera sûrement tomber. Et de toute façon, en temps qu'humain il ne peut pas grand-chose contre moi. Ensuite, au calme, tu pourras réfléchir sur le fait de rester à Portland ou de partir ailleurs.

_ Tu... tu es sérieux ? Tu te proposes pour m'héberger ? Chez toi ? Pourquoi tu ferais ça ?

_ Pourquoi pas ? D'une tu n'as nulle part où aller. De deux, je pourrais très bien m'installer dans mes canapés, ils sont super confortables. De trois, je pourrais virer les barges de ton père s'ils reviennent, donc tu seras en sécurité. De plus, je n'ai pas finis ton tatouage et je ne fais pas de boulot bâclé. Si je commence, je termine. Et puis...

_ Parce que tu as encore une autre raison ??

_ Sûrement la plus intéressante, fis-je en riant, en passant mes pouces dans les poches de mon jean. Vu ce que j'allais dire, c'était quitte ou double. La dernière raison est que ça pourrait peut-être me plaire, d'avoir une belle femme en détresse chez moi.

L'étonnement et la surprise se gravèrent quelques secondes sur son visage. Puis elle explosa de rire, se tenant même les côtes, pliée en deux. Je ne savais pas du tout comment prendre son hilarité. Au bout de quelques minutes, elle se reprit :

_ D'accord, essayons comme tu dis, déclara-t-elle, en essuyant une larme avec son doigt.

C'est à ce moment, alors que nous prenions le chemin du salon de tatouage, que je me rendis compte que j'avais retenu mon souffle. Je soupirais de contentement, essayant le plus possible de cacher mon euphorie. Cette femme déclenchait des réactions en moi que je n'avais jamais expérimenté. Cela m'intriguait fortement. Me paniquait un peu aussi... J'avais passé tant d'années à aller de femmes en femmes, sans jamais ressentir la moindre envie de m'attacher. Comme si inconsciemment je recherchais quelqu'un en particulier, sans jamais l'avoir trouvé. Et me voilà à présent subjugué par Léona... Ses sentiments nouveaux étaient-ils le signe que j'avais trouvé celle que je cherchais ? Que j'aurais moi aussi droit à cet amour particulier que me détaillait mon père quand il regardait ma mère ?

Putain...

Dans mon appartement, je commençais par récupérer mon linge de lit pour l'utiliser après sur mon canapé convertible. Ensuite je préparais la chambre pour Léona et laissais quelques-unes de mes affaires pour qu'elle ait un pyjama.

_ Je vais faire le diner, quelque chose de simple. Que dirais-tu d'en profiter pour te détendre dans la salle de bain ? Je t'ai laissé des fringues sur le lit.

_ Merci, dit-elle chaleureusement, me détendre est exactement ce dont j'ai besoin.

Alors qu'elle s'enfermait dans ma chambre, je jetais un œil dans mon frigo : j'avais un reste de pâtes de la veille... j'entrepris alors une sorte de carbonara avec de la crème, du jambon cru que j'éminçais et quelques épices. De la mozzarella en morceau à la fin et ça serait nickel.

Quand Léona sortit de la chambre, je faillis lâcher les deux assiettes que j'avais en main. Les joue rougis par la chaleur de l'eau, les cheveux encore humide, l'odeur de mon gel douche au bois de santal qu'exhalait sa peau, mon tee-shirt lui arrivant à mi-cuisse qui me poussait à me demander si elle portait mon boxer en dessous... bordel de dieu qu'elle était sexy ! Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me fasse autant d'effet. Elle dégageait une certaine innocence et en même temps une sensualité telle que ma queue frémit.

Lorsqu'elle me demanda de passer la crème sur son tatouage, je vis qu'elle avait mon boxer et cela me fit carrément bander.

Seigneur...

Pourquoi les femmes habillées de vêtements d'homme étaient aussi sexy ? Pourquoi Léona vêtu de mon boxer me faisait autant réagir ? Combien d'homme avant moi avait eu le plaisir de la voir comme ça ? De la toucher...

Son téléphone sonna pile quand je terminais ses soins. Elle répondit expressément. Elle raconta les derniers évènements en tentant de rassurer son interlocuteur.

Honey ? Ry ? Putain c'est qui celui-là ?

Merde... ce n'était vraiment pas le moment pour que je devienne jaloux... je terminais de mettre la table et passait prendre une douche. Froide, histoire d'endormir ma queue.

J'étais littéralement devenu une érection ambulante depuis que je connaissais Léona et je réfléchissais encore à savoir si c'était une bonne ou une mauvaise chose... Elle ne semblait pas du tout manipulatrice, mais j'avais la vague impression qu'il se pourrait bien que je puisse déposer mes couilles à ses pieds rien que pour lui faire plaisir et ça, ça ne me disait rien qui vaille.

Surtout que ce serait l'occasion idéale pour Aedan de bien se foutre de ma gueule...

De retour dans la cuisine, Léona avait servi le repas. Je récupérais nos assiettes et elle me suivit dans le salon avec deux fourchettes.

_ J'allais commencer la saison deux de Lucifer, ça te dis ? Ou on peut regarder autre chose, si tu veux.

_ J'ai adoré la saison une donc c'est parfait, révéla-t-elle en s'asseyant confortablement. Au fait, ça sent rudement bon ce que tu as préparé. Et ça m'a l'air délicieux.

_ Ce n'est qu'un repas vite fait, mais merci ! Ma mère m'a bien appris et je la remercie presque tous les jours pour ça.

_ D'autant plus que ça fait des économies.

_ C'est clair ! Je vois que je parle à une connaisseuse...

_ Et comment ! J'adore cuisiner. Autant salé que sucré.

_ J'ai hâte de goûter alors, dis-je avant de mettre la série.

Elle mangea avec appétit, ce qui me fit plaisir. Elle semblait ne rien à voir avec ses femmes qui se contentaient d'une salade sans sauce et qui au final, dévoraient des burgers en douce.

Merde... il faut que je m'empêche de la regarder !

Voir ses lèvres gourmandes remuer sur la fourchette et entendre les petits bruits de plaisir qu'elle émettait me donnais chaud et je ne voulais surtout pas que mes pensées approfondissent la vague image de ma bite à la place de cette fourchette. Je ne voulais pas souffrir d'une nouvelle érection et encore moins qu'elle s'en aperçoive. Du moins pas encore.

Vers minuit, après les quatre premiers épisodes de la série, nous allâmes nous coucher. Pour ma part, j'étais crevé, alors après avoir mis mon portable à charger sur son socle, je m'endormis rapidement.

J'étais bien... On me caressait partout et je sentais une chaleur humide bien reconnaissable sur ma queue. A qui appartenait cette bouche divine ? Un bruit étrange me parvint. Quelqu'un gémissait... ou criait ? Encore à moitié endormis, j'ouvris un œil pour regarde l'heure : trois heures du matin et un rêve sympa de perdu. Je me concentrais sur le bruit ; bordel ! C'était Léona qui cauchemardait. Me dépatouillant de ma couette, j'ouvris la porte de ma chambre et vis Léona se débattre contre un ennemi invisible.

_ Doucement, ma belle, doucement, soufflais-je, m'évertuant à la rassurer. Tu es en sécurité Léona, tu fais juste un cauchemar.

Je répétais les mêmes mots du ton le plus doux que je pouvais prendre, tout en caressant ses cheveux, si bien qu'elle finit par se calmer, ses doigts encrés à mon bras. Je me couchais alors près d'elle, au cas où de nouveaux mauvais rêves la pourchasseraient, mais suffisamment loin pour qu'elle ne frôle pas accidentellement mon sexe semi-érigé à cause de mon rêve. Ensuite, ayant trouvé une position confortable, je m'endormis pour la deuxième fois de la nuit.

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