Chapitre 94

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94

Mark

Dehors, les guirlandes multicolores brillent, les faux rennes en métal bondissent en tirant des traîneaux en bois chargés d’énormes cadeaux. Des décorations agrémentent les lampadaires qui diffusent une clarté opaque sur la chaussée. En cette fin de décembre, la nuit est vite arrivée. Mark augmente le chauffage de la Jeep puis retourne à sa contemplation. Ses voisins sont généreux en décoration et en factures d’électricité chaque année.

Le souvenir de ses filles jouant dans la neige et de son épouse lui tendant la main avec un sourire le cloue sur son siège. Le moteur tourne, mais il ne s’est pas encore engagé sur la route. Quelques flocons tombent paresseusement sur le pare-brise. Pas assez pour que ça tienne. En expirant doucement, Mark abaisse le frein-à-main puis lance la Jeep.

Les jardins qui défilent par les vitres semblent raconter un conte de Noël. Des lutins, des rennes, des enfants, des cadeaux… rouges, blancs, verts. La lune apparaît par intermittences derrière un ciel sombre et voilé. Comme l’humeur de Mark.

C’est le premier Noël qu’il passe seul.


Les Daniels l’ont invité. Elena aussi. Il a refusé les deux invitations. La seule personne avec qui il aimerait être, c’est Alison. Parce qu’elle représentait si bien la fête… C’était elle qui construisait les bonhommes de neige au fond du jardin avec les filles. Elle qui passait des heures à la salle à manger pour fabriquer les décorations. Qui entourait au feutre dans les magazines, des mois à l’avance, les jouets que leurs enfants trouveraient sous le sapin.

Tous les soirs de décembre, elle l’accueillait avec une tasse fumante et un sourire chaud. Elle frottait son nez contre le sien, même s’il était gelé. Elle glissait tendrement ses lèvres tièdes contre sa joue froide. Quelques secondes plus tard, ses deux jumelles venaient lui sauter au cou. Holly lui grimpait dessus et Jade le couvrait de câlins. Une heure plus tard, ils passaient à table, savourant avec plaisir les repas que Mark préparait. Le soir de Noël, Alison cuisinait des sablés avec les filles. En forme de sapin, de renne, de lutin, de cadeau, de flocon… Ils en avaient toute une boîte pour se régaler pendant des jours.


Un klaxon ramène Mark sur la route obscure. Il s’oblige à s’arrêter sur la chaussée, car il a la vision brouillée par les larmes qui lui brûlent les yeux. Une fois le moteur coupé, il enfile ses gants en cuir brun, ouvre la portière, et s’éloigne de quelques mètres dans le champ qui borde la chaussée. Son souffle forme un nuage devant lui. Ses mocassins dérapent sur la terre gelée.

Grosse et ronde, la lune le surplombe. Les étoiles sont tout juste visibles à cause des lumières de Denver, à une cinquantaine de kilomètres au nord. L’air est froid, les rares flocons tombent lentement tout autour de lui. À une vingtaine de mètres sur sa droite, une maison est éclairée. Il imagine sans mal le bonheur et la chaleur qui règnent dans ce foyer.

Le sien est à présent vide et froid.

Cinq minutes plus tard, une fois calmé, Mark reprend la route. Il allume l’autoradio pour s’occuper l’esprit. Des chants de Noël. Sur toutes les fréquences. Grommelant de mécontentement, Mark doit tourner le bouton pendant une bonne minute avant de trouver une radio qui diffuse autre chose.

La route pour aller à Lake Town ne lui a jamais semblée aussi longue. Sauf peut-être ce fameux soir où il a appris la mort de sa famille. C’est Philip qui l’avait appelé. Pour lui annoncer qu’il était à l’hôpital avec Sofia. Qu’ils l’attendaient. Qu’ils avaient de mauvaises nouvelles.

Comme si des mauvaises nouvelles pouvaient résumer ce qui s’était passé ce jour-là.


Tranquillement, Mark gare la Jeep sur le parking de l’hôpital. Il connaît bien sa façade et ses couloirs, à présent. Voilà six mois qu’il y passe tous les jours.

Il adresse un hochement de tête compatissant au personnel de garde et se rend au quatrième étage. À seulement quelques mètres de l’ascenseur, il y la chambre 402. Sans un mot, Mark y pénètre, ôte son manteau et ses gants, dépose sa sacoche sur une chaise et en tire une autre. Les rideaux sont tirés, les fleurs sur la table sont fanées. Il n’y a plus que les ronronnements des machines qui emplissent l’air.

Le cœur gelé comme un vent d’hiver, Mark pousse sa chaise vers les consoles médicales. Il ne le regarde pas. Il ne regarde pas le garçon qui a effacé le sourire d’Alison et étouffé les rires de ses filles. Ses yeux sont fixés sur les clignotements, les courbes, qui brillent sur les écrans de contrôle. Doucement, il vient poser la main sur la machine qui gère l’ensemble. Il a appris à distinguer les monitors les uns des autres, à force.

Alison semble être penchée à son oreille. Pour lui murmurer des mots d’amour, des mots de joie et d’espoir. Lui ne lui a apporté que des maux.

Jade est pelotonnée contre sa poitrine. Ses dessins emplissaient sa chambre, mais aussi les miroirs de la salle de bain, la porte du réfrigérateur, le bac sur la console d’entrée. Lui n’a fait que peindre sa vie de noir et rouge.

Holly tient son bras. Elle s’amusait souvent à tester la force de son père, à le défier. Ils se pourchassaient mutuellement dans le jardin. Se chatouillaient à en finir à bout de souffle. Lui n’a fait que vider son foyer de rires et de vie.

Alors Mark glisse les doigts sur les commandes de l’appareil.


Molly a raison. Une boucle bouclée. Une dette remboursée. La véritable fin du cauchemar.

Il le hait. Il le hait tellement fort. Tout en lui l’horripile – sa voix, ses gestes, son regard. Il a voulu l’étrangler cent fois. Il s’est toujours retenu. Mais aujourd’hui ? Un bouton de pressé et c’est terminé. Mark n’a qu’à se lever, sortir de la pièce sans un regard en arrière et la page est tournée.

Le pouce de Mark est sur le bouton, prêt à appuyer. L’arrêt des machines déclenchera sûrement une alarme dans le bureau des infirmiers. Mark sera déjà sorti lorsqu’ils arriveront.

Tu es Mark Grace.

Le bourdonnement des monitors le rend dingue. Ils semblent le narguer.

Tu es l'époux d'Alison Grace et le père de deux formidables petites filles.

Sa mâchoire horriblement crispée n’empêche pas son menton de trembler.

Tu es le meilleur ami de Philip et de Sofia Daniels.

Les muscles de son bras sont tétanisés.

Tu es professeur de droit à l'université de Denver et tu fais de ton mieux chaque jour.

Ses yeux le brûlent tellement qu’il doit fermer les paupières.

C'est l'homme que tu es, Mark.

D’ailleurs, ce sera peut-être plus facile de le faire ainsi. Le regard clos.

Un homme bien, juste, honnête et, à mes yeux, le plus courageux.

Un sanglot déchirant l’ébranle. Avec un cri, il se lève, rouvre les yeux et repousse violemment la chaise.

– Je ne peux pas, bordel de merde ! crie-t-il au monde et à lui-même.

Comment pourrait-il mettre fin à la vie d’un garçon qu’il recouvrait d’un plaid lorsqu’il s’endormait sur le canapé ? Qu’il regardait travailler sur son lit, souriant face à son air concentré. Qu’il observait de biais depuis son bureau lorsqu’il se réchauffait face à la cheminée, se croyant seul. Dont il appréciait les repas simples, mais bienvenus, le soir. Dont il couvrait d’un gant froid le front brûlant lorsqu’il était malade. Dont il constatait la respiration hachée et les geignements discrets lorsqu’il le regardait dormir.

Comment pourrait-il tuer celui qui l’a ranimé ?


Tremblant d’horreur, sanglotant de chagrin, haletant de peur, Mark reste debout, immobile, le temps de se reprendre. Comment a-t-il pu y penser ? Quel genre de monstre est-il pour souhaiter le voir mourir ?

Avec appréhension, Mark bascule les yeux sur les machines. Elles fonctionnent toujours. Il respire. Il vit. Tout va bien.

– Pardon, chuchote Mark en ramenant la chaise vers les monitors. Pardon, Zach.

Les joues toujours humides de larmes, il prend la main de l’adolescent et la porte à sa bouche pour l’embrasser. Sa peau est froide.

– Je suis désolé, mon garçon. Désolé d’avoir pu penser à ça, d’avoir voulu t’ôter la vie.

Avec un nouveau sanglot douloureux, Mark baisse la tête, la main de Zach broyée entre ses doigts.

– Est-ce que tu me pardonnes ? D’avoir craqué ? D’avoir pensé à presser ce foutu bouton ?

Face au silence qui lui répond, Mark sourit avec dépit. Lentement, il repose la main de l’adolescent sur le matelas puis observe son visage endormi. Il se rappelle la première fois qu’il l’a surpris assoupi sur le canapé, face à la cheminée. C’était quelques jours après qu’il soit venu vivre chez lui. Sans attendre, Mark l’a chassé du salon avec des cris et de grands gestes. Tête baissée, livide, Zach a filé à l’étage sans rien dire. Puis, les mois filant, Mark a toléré sa présence. Au bout d’un an, il était capable d’ignorer la silhouette malingre de l’ado endormi sur le canapé. Après deux années, il s’approchait pour le regarder dormir, l’espace de quelques secondes. Il n’avait jamais la respiration régulière. Ses cauchemars lui arrachaient des gémissements. Trois ans après, l’homme acceptait de boire son café sur le fauteuil tandis, qu’à côté, Zach somnolait sur le canapé. Quatre ans après, Mark déposait un plaid sur ses épaules pour qu’il n’attrape pas froid. Cinq années après la mort de sa famille, il frôlait le front de l’adolescent pour en chasser les mèches de cheveux. Comme il le faisait autrefois pour son épouse ou ses filles.

Cinq foutues années. Il lui avait fallu tout ce temps pour enfin l’accepter et voilà qu’ils étaient séparés. Mark était-il donc condamné à souffrir toute sa vie ? À voir s’envoler ceux qu’il aimait, les uns après les autres ?


Hagard, Mark observe le mur en face de lui. Il dépose sa main sur la poitrine de Zach, écarte les doigts, presse sa paume contre la chemise d’hôpital. Et il la sent. La vie timide qui pulse en lui. Cette lueur brillante qu’il a vue au fond de ses yeux, ce jour où l’adolescent l’a supplié de lui donner une chance. Ce désir brûlant d’être aimé qu’il a détecté dans sa voix tremblante. Ce chagrin sans fin qui résonnait terriblement avec le sien.

La vie de Zach lui a toujours semblé vulnérable. Abandonné à la naissance, trimballé de famille en famille, seul survivant d’un terrible accident, déchiré d’envies suicidaires durant son hospitalisation, violenté par son père adoptif pendant cinq ans, harcelé au lycée, poignardé par des camarades de classe. Failli être achevé par la première personne à jamais l’aimer.

Mark retire sa main de la poitrine de l’ado pour l’amener vers son visage. Il lui sourit tristement.

– Est-ce que tu seras vraiment vivant, vraiment heureux, un jour ?

Et toi donc ? lui réplique une voix, à mi-chemin entre l’accusation et la douceur.

Avec tendresse, Mark frotte du doigt la joue de l’adolescent. Il n’a jamais vraiment été affectueux envers lui. Il ne lui a jamais accordé les câlins, les mots doux, les sourires tendres et les clins d’œil qu’il avait pour ses filles. Que de rares étreintes et quelques mots d’affection soufflés que récemment. Moins qu’il en méritait. Il s’en veut. Il aurait dû le serrer dans ses bras plus souvent, lui rappeler qu’il l’aimait plusieurs fois.

Le cœur comprimé par les regrets, Mark se redresse et baise le front de l’adolescent. Parce que c’était déjà un grand garçon lorsqu’il l’a adopté, parce qu’il était réservé et farouche, parce qu’il n’en demandait pas, Mark n’a pas pris la peine de lui témoigner affection et réconfort. Pourtant, Zach en aurait eu bien besoin. Lorsqu’il se réveillait en criant, pantelant et en sueur, d’un cauchemar. Lorsqu’il faisait une mine déconfite en apercevant une photographie de la famille Grace quelque part dans la maison. Lorsqu’il s’isolait dans sa chambre pour ravaler ses larmes, sa douleur, sa peur. Lorsqu’il rentrait de l’école avec des bleus. Lorsqu’il se laissait marquer par les gifles. Tous ces moments où Mark lui en voulait, l’accusait d’être égoïste ou arrogant, lui rappelait qu’il avait une Dette à payer. Tous ces moments où il aurait dû le soutenir, l’aider.

Peut-être qu’ils n’en seraient pas là si Mark avait été un bon père.


Mark est encore en train de le regarder dormir lorsqu’une voix posée s’élève près de la porte :

– Je me doutais que tu serais ici.

Comme il ne l’a pas entendue arriver, il sursaute. Elena. Chaudement habillée, la femme retire son bonnet gris en le secouant pour enlever les flocons accrochés. Ses boucles noires glissent sur les contours de son visage pâle.

– Tu n’es pas avec Oliver ? s’étonne Mark en se redressant.

Il est à la fois agacé d’être coupé dans son intimité et soulagé de la présence de la journaliste.

– J’ai passé l’après-midi avec lui. Mais je voulais te voir. J’avais la poitrine comprimée en t’imaginant seul ce fameux soir. (Avec des gestes sereins, elle suspend son propre manteau à côté de celui de Mark et accroche son bonnet par-dessus.) Personne ne passe le réveillon de Noël seul.

– Certains le font.

– Contre leur gré, rétorque gentiment Elena avant de s’approcher de lui.

Fermant les yeux, Mark la laisse glisser sa main sur sa nuque. Des frissons descendent son dos et remontent vers son cou. Tendrement, Elena presse les lèvres contre sa tempe.

– Pourquoi ? (Mark lui jette un regard dubitatif.) Pourquoi tu restes auprès de moi ? Elena, je n’ai rien à t’offrir. Tu es en âge de fonder une famille, tu as tout juste quarante ans. Moi, j’ai déjà donné. Tu pourrais avoir ton propre foyer, des enfants…

– Mark, le coupe-t-elle en prenant son visage en coupe. À ton avis ? J’aime ma dépendance. Si j’avais voulu des enfants, j’en aurais fait. J’adore déjà mon neveu. (Elle jette un regard de réprimande à Zach.) Enfin, si ce nigaud veut bien se réveiller. Bref, j’ai toujours dicté ma vie selon mes propres choix et non en fonction des attentes de mes proches.

S’assurant que Mark veuille bien, elle s’assoit sur ses genoux. Machinalement, il passe un bras autour de sa taille pour la retenir.

– Et, aujourd’hui, j’ai envie d’être avec toi, Mark. Pas avec un homme de quelques années plus jeune qui n’a pas encore fondé de famille. Avec toi. Même si ta famille est atypique, même si ton foyer est fragile. C’est toi que j’aime, Mark.

Les mots font tomber la mâchoire de l’homme. Ils se sont rapprochés au cours de l’année. Se sont un peu éloignés à cause du coma de Zach.

– Elena… murmure-t-il dans un souffle stupéfait. Elena, je…

Elle le fait taire d’un baiser féroce. Elle ne l’a jamais embrassé ainsi. Avec tant d’impatience et d’avidité. On dirait qu’ils s’apprêtent à se dire adieu. Pourtant, ils viennent tout juste de se retrouver.

Lorsque leurs lèvres se descellent enfin, Mark prend le temps de réfléchir. Le regard plongé dans les prunelles noires et brillantes de la femme, il essaie d’écouter son cœur plutôt que sa tête – pour une fois. Ces derniers mois, toute son attention et son amour étaient tournés vers Zach, vers son fils. Il n’y avait pas de place pour elle.


Avec un demi-sourire, il prend les mains de la journaliste pour les serrer contre lui. Puis il enfouit le nez dans son épaule, dans sa chaleur et son odeur épicée.

– Est-ce que tu veux bien de moi dans ta vie, Elena ?

Avec un rire discret, elle libère une de ses mains pour lui caresser la nuque.

– C’est à moi de te poser la question, Mark. Tu n’étais pas exactement disposé à recevoir une femme dans ta vie, ces derniers temps. Et c’était tout à fait normal. Mais je ne veux pas m’engager sans savoir ce qui m’attend.

Ces mots le font grimacer. Lui rappellent qu’il l’a délaissée, ces derniers mois.

– Je ne crois pas que je m’en sortirai seul, finit par avouer Mark d’une voix presque inaudible. Je crois que j’ai besoin de quelqu’un pour m’aider, pour me relever.

Elena souffle doucement contre sa joue.

– C’était si dur à reconnaître ?

Un rictus de honte plisse les lèvres de Mark, qui ferme les yeux en attirant Elena contre lui.

– Oui. Je pensais être redevenu fort, grâce à Zach. Mais son agression m’a de nouveau affaibli. Alors j’ai besoin de quelqu’un.

– Tu as des amis…

– J’adore Sofia et Philip, la coupe Mark d’un ton clair. Sans Sofia, Zach ne serait pas qui il est. Quant à Phil… c’est mon meilleur ami, le témoin de mon mariage. Mais ils ne sont pas complètement dans ma vie et c’est normal, car ils ont la leur. J’ai besoin d’une personne qui soit cent-pour-cent à mes côtés, comme l’est Zach.

Lentement, il glisse une main dans les boucles sombres d’Elena, détaille son visage calme, apprécie son souffle mentholé. Il se redresse pour embrasser sa joue, suit le contour de sa mâchoire et s’arrête près de ses lèvres. Elena frissonne entre ses bras.

– Je veux bien t’aider, Mark, murmure-t-elle en refermant les bras autour de son cou. J’attendais simplement que tu sois conscient de ce manque dans ta vie. Je voulais être sûre d’avoir ma place dans ton cœur. Et de ne voler celle de personne.

La patience et la bienveillance d’Elena lui font monter les larmes aux yeux. Elle a peur de ne pas être acceptée, de ne pas être à la hauteur, de ne pas être aussi forte que Zach ou de remplacer Alison.

– Elena, tu es différente de mon épouse ou de Zachary, reprend Mark en l’observant avec un sourire attendri. Ils m’ont tous les deux apporté des choses bien différentes. De la même façon que tu m’apporteras quelque chose d’inédit. (Il embrasse la main qu’il tient encore.) Si tu veux bien… est-ce que tu… accepterais de faire un bout de chemin avec moi ?

Un sourire éclatant illumine le visage de la journaliste, qui bondit des genoux de l’homme et lui attrape les mains pour le faire lever. Aussi nerveux qu’à son premier rendez-vous amoureux, Mark observe Elena sans savoir quoi faire.

– Ma réponse est oui.

Bien plus lentement et précautionneusement que le baiser précédent, Elena presse sa bouche contre celle de l’homme. Leurs lèvres s’entrouvent, leurs mains se cherchent, leurs cœurs se trouvent.

– À présent, lâche Elena d’une voix courte une fois qu’ils ont cessé de s’embrasser, j’ai une demande à te faire.

Mark hoche la tête, le cœur battant fort contre ses côtes. Il a conscience de la chance qu’il a eue avec Elena. Des opportunités et de la promesse de vie qu’elle lui offre.

– J’aimerais qu’on passe Noël chez toi, Mark. Je sais que tu voulais être auprès de Zach, mais il n’est pas vraiment avec nous. Alors, si tu veux bien, est-ce qu’on peut rentrer à Daree, se pelotonner devant la cheminée avec un chocolat chaud et apprendre à mieux se connaître ?

Même s’il s’y attendait, la proposition fait grimacer Mark. Après avoir pris une grande inspiration, il lâche les mains de la journaliste, se penche au-dessus de Zach pour le saluer d’un dernier baiser sur le front, puis passe un bras autour des épaules d’Elena.

– Allons-y, alors.

Avant de sortir, les deux adultes jettent un coup d’œil à l’adolescent. Il n’est pas qu’un caillou qui a fait sauter les rouages d’une famille. Il est aussi le ciment qui a recollé de nombreux morceaux cassés.

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