Chapitre 3 (2/2)

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 La nuit commençait à se faire sombre et oppressante. Marie n'aimait pas se promener seule à une heure pareille, bien que le taux de criminalité n'étant pas élevé, elle se devait de rester prudente. Elle n'aimerait pas voir en gros titres : UNE BANQUIÈRE EST PORTÉE DISPARUE. Ses pas la guidèrent à une allure folle vers sa voiture, sans faire attention à ce qui se trouvait devant elle. Un bruit sourd résonna dans la ruelle et elle se retrouva au sol, elle venait de brutalement percuter quelque chose. Après quelques secondes, elle releva la tête vers la cause de sa chute.

 — Bordel de merde ! s'exclama une voix grave. Vous ne pouvez pas faire attention ?

 Deux grands yeux noirs la fixaient d'un air énervé, elle resta bloquée quelques instant à les regarder, impressionnée par la beauté qu'ils dégageaient. Elle ne put prononcer un seul mot, comme impressionnée. L'inconnu les leva au ciel et lui tendit une main que Marie agrippa pour se relever. Il plaqua le corps de la jeune femme contre le sien en passant une main dans son dos, les frissons la parcoururent, lui faisant perdre le contrôle. Instinctivement, elle se libéra de son emprise et se rua vers sa voiture, s'excusant à moitié. Elle démarra le véhicule et partit à toute allure chez elle, essayant d'oublier ce qu'il venait de se passer.

 Les mains accrochées au volant, Marie conduisait à toute vitesse vers son domicile, comme si elle était poursuivie et qu'elle voulait semer son assaillant. La circulation était inexistante à cette heure-ci, heureusement pour elle. Elle repensait à l'homme qu'elle avait percuté plus tôt et à ce qu'il avait fait. Pouvait-on qualifier ça d'une agression sexuelle ? Non. Il l'avait juste collée fort contre lui, juste pour l'aider à se relever. Elle ne pouvait s'empêcher d'essayer de trouver une explication à chaque faits et gestes. Son père lui avait toujours répété qu'il ne fallait faire confiance à personne, que rien n'était dû au hasard, tout avait un but. Marie savait que sur ce coup-là, son vieux père avait tord.

 Son homme occupait ses pensées, impatiente de mettre en application tous les conseils qu'on lui avait donnés. D'abord, elle enfilerait le bel ensemble bleu nuit. Marie s’assiérait délicatement et sensuellement sur ses genoux, lui mettant sa poitrine opulente sous les yeux. Elle se déhanchera lentement au-dessus de lui, frottant son intimité contre son membre bien dur, prit par la fougue et l'envie, il lui agrippera violemment le fessier et ils vivront un moment passionnellement inoubliable. L'excitation la fit frissonner et trembler, elle appuya sur l'accélérateur.

Thomas, criait sa petite voix, je suis prête à me faire prendre, comme tu ne l'as jamais fait.

 La petite voiture se gara rapidement sur le parking de leur maison. Une grande bâtisse de plein pied, avec une véranda qui donnait directement sur le grand jardin qui l'entourait. Ils l'avaient fait construire il y a trois ans. Elle se composait d'un grand salon avec une cuisine, toute en marbre d'un noir éblouissant, ouverte sur la pièce de vie. Les deux amoureux avaient pris la décision d'y implanter trois chambres, une pour eux, une pour les invités et une troisième pour un enfant.

 Un bébé, Marie en avait rêvé à une époque, porter la vie. Elle en était à accepter les rapports avec Thomas que lors de ses périodes d'ovulation. Celui-ci n'aimait pas le principe, faire l'amour pour faire l'amour, et non pour prendre du plaisir. Et si c'était cette époque-là qui l'avait dégoûté ? Marie se secoua la tête, persuadée que ça n'avait aucun rapport. La cause de tout ça était bel et bien le travail de monsieur.

 La jeune femme s'empressa d'entrer dans sa demeure et chercha activement son compagnon, folle d'impatiente et d'envie. Elle ne fut qu'à moitié surprise de voir la maison totalement vide. C'était souvent qu'il passait ses nuits au bureau ou chez ses collègues. La jalousie ne faisait pas partie de ses préoccupations, elle avait confiance en lui. Elle ne voulait pas se rendre malade pour des choses aussi futiles. Elle s'assit sur son canapé en cuir, posant ses emplettes de la journée à côté d'elle. Un petit bruit sortit de son téléphone : c'était un message de Vanessa.

Alors ma belle,

tu as retrouvé ton bel Apollon ?

Tu es en train de le chevaucher

comme une Amazone ?

Non... Il n'était même pas là,

et je me suis excitée comme une folle

pour rien. Je ne vais pas réussir à

dormir avec toute cette frustration.

Oh... Désolée pour toi...

Mais ne t'en fais pas. Regarde dans

ton petit sac, on t'a acheté un petit

cadeau... Pour tes moments de

frustration... C'est pas bon pour la

peau ! Amuse-toi bien !


 Intriguée par le message de son amie, Marie plongea sa main dans le sac qui venait de ce fameux magasin d'objets coquins. Elle prit en main une boite longue et fine, elle la posa sur ses genoux et inspecta l'emballage. Celui-ci était d'un noir pailleté, semblable à une nuit étoilée (les filles l'avaient bien cernée.) Sur la boite était inscrit en lettres dorées : Le plaisir au bout des doigts. Elle n’eut besoin que de quelques secondes pour deviner son contenu, c'était un vibromasseur. Le rouge lui monta jusqu’aux oreilles, hormis dans la boutique, elle n'en avait jamais eu un entre les mains. Elle ouvrit soigneusement la boite et en sortit l'objet de toutes les tentations, elle poussa un gloussement surpris en découvrant la taille du sextoy. Long d'une bonne vingtaine de centimètres, la moitié était noir et dans une matière imperméable. L'autre partie semblait être en acier, sur lequel reposait deux boutons, elle poussa le premier qui enclencha l'appareil. Une petite vibration continue se répandit entre ses mains.

 — Intéressant, se murmura-t-elle.

 Son pouce appuya sur l'autre bouton et les vibrations se firent plus rapides et plus intenses. Elle se mordit la lèvre inférieure de désir. Laissant la jeune banquière coincée de côté, elle relâcha la lionne assoiffée de sexe qui sommeillait en elle. Ses mains retirèrent ses vêtements, elle se retrouva totalement nue sur son canapé. Son index alla à la rencontre de son intimité qui était plus humide qu'une rivière en temps de pluie. Elle glissa délicatement sur son clitoris et une grosse vague de bonheur parcouru son corps. L'objet remplaça rapidement ses doigts. C'était une sensation qu'elle ne connaissait pas, n'ayant jamais pratiqué le plaisir solitaire, ses doigts augmentèrent à mesure de ses envies le rythme des vibrations. Des millions de petits picotements chauds remplirent le vagin de la jeune femme, ses seins pointaient vers le haut alors qu'elle exerçait de petits ronds sur son point de bonheur, le souffle saccadé. Elle le sentait venir, c'était tout près. Ses yeux étaient fermés, derrière ses paupières se dessinaient les traits du jeune homme qu'elle avait percuté quelques minutes plus tôt. Les vibrations augmentèrent et s'accélérèrent, ses muscles se contractèrent, elle se courba avant de relâcher toute cette pression dans un orgasme intense et puissant.

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