C’est la rentrée. Je vais retrouver les morveux de l’année dernière ainsi que d’autres nouveaux qui vont sans doute vouloir me tester.

Ils ne savent pas à quoi s’attendre, j’ai maté plusieurs générations en culottes courtes, j’ai connu les grands pères et les pères de certains. Qui se souviennent sûrement des coups de règles sur leurs doigts et autres gentillesses.

Désormais, on a moins de liberté, cependant il reste encore les heures de colle. Et puis rien ne m’empêche, après l’école, de les serrer dans un coin reculé et de leur montrer qui on respecte.

Je ne crains pas les remontrances, le sheriff est mon ami. Il passera l’éponge et comme on ne va pas alerter les fédéraux pour une vulgaire cicatrice, je suis peinard.

Ces derniers temps, c’est moins drôle, les nouveaux n’ont pas l’étoffe des anciens, qui eux, me craignent ; faut dire que je ne les ai pas ménagés !

Mais ça me manque, cette peur dans leurs yeux, les uppercuts au menton, les crochets au sternum, les coups de pieds aux entrejambes. Terminé ces joies. Je ne peux les violenter, car ils sont trop sages.

Heureusement, c’est ma dernière année.

Ensuite, j’irais prendre un repos bien mérité dans ma cabane près du lac, et là…

Vite, il est temps de préparer mes affaires si je ne veux pas être en retard. Le comble pour un instit !