Mardi 6 octobre, 5h.

8 minutes de lecture

Je suis étonné de constater avec quelle facilité je me suis endormi alors que je me pensais en pleine forme. Mon cerveau devait en avoir besoin...

En plus, j'ai vraiment bien dormi. J'étais seul, sur la plage, j'aurais pu crier tout ce que je peux, personne ne m'aurait entendu ici. Je me suis senti en sécurité... Oui, en sécurité dehors. Ça m'a fait un bien fou.

Bon, quand je me lève, je me rends compte que les moustiques aussi se sont régalés. Ça gratte partout, c'est l'horreur. Je monte, ankylosé par le sol dur et vague sur lequel j'ai dormi. Quand j'arrive, je constate que tous les deux dorment encore. J'en profite pour utiliser la salle de bain, pour une fois que je suis le premier ! Je décide de faire comme lui, cette fois. Il va comprendre à quel point c'est chiant.

Je prends un délicieux bain pendant une petite heure, quand j'entends un réveil sonner suivi de mouvements de couvertures et de pas dans la chambre. Tiens, ça se lève. Je n'aurai plus de pitié pour le type qui va se retrouver face à une porte fermée. Je souris intérieurement. Tu l'as cherché, Aiden.

Il essaie une première fois d'ouvrir la porte et constate qu'elle est fermée à clé. Je pense qu'il regarde vite fait dans mon lit et que le lien se fait dans sa tête quand il constate qu'il est vide. Il chuchote contre la porte, assez fort pour que je l'entende.

  • Jay, je dois me préparer...

Je refuse de répondre. A la place, je bouge un peu dans mon bain, faisant clapoter l'eau, histoire qu'il comprenne que je ne compte pas céder à son caprice.

  • Putain, Jay !

C'est un peu plus fort. Il risque de réveiller Ma'.

Après encore quelques minutes à l'entendre s'énerver puis descendre finalement, je décide de sortir du bain. De toute façon, je vais bientôt devoir y aller. Je me douche rapidement puis sors et me brosse les dents. Je mets mon déo, mon parfum, me rase et m'apprête enfin à sortir, quinze minutes plus tard, une serviette nouée autour de la taille. Quand j'ouvre la porte, je remarque qu'il était sur le point de toquer encore une fois et je lève un sourcil.

  • J'en ai marre, sérieux. T'es vraiment un gamin.

Et il passe à côté de moi, me frôlant au passage. Je suis persuadé qu'il l'a fait exprès. Je me retourne pour dire quelque chose quand je constate qu'il commence à se déshabiller alors que je n'ai même pas encore fermé la porte. Il est vraiment beau, comme ça, un peu endormi.

Je décide de fermer la porte à clé. En restant dedans. Il a dû supposer que j'étais parti parce que, dos à moi, il enlève son boxer. Je penche la tête de côté en reluquant ses fesses sans me gêner. Elles sont vraiment comme je les imaginais. J'étouffe un rire accidentel quand je pense à la situation dans laquelle on se trouve.

  • Putain ! Il crie et se retourne d'un coup. (Et il se tourne encore, à nouveau dos à moi. J'ai rien pu voir, je suis déçu). Tu m'as foutu la trouille ! Sors de là, sérieux !

Il perd son sang-froid. J'adore quand ça lui arrive.

  • Et si je veux pas? je demande avec une moue innocente.
  • Si tu veux pas, on appelle les types comme toi des pervers, il dit simplement en grimpant dans la baignoire et fermant le rideau de douche.
  • Le nympho qui me traite de pervers, on aura tout entendu ! je m'exclame en éclatant d'un rire que j'espère discret.
  • Tu me rejoins ou pas ? Il demande en passant la tête en dehors du rideau.

J'analyse d'abord la phrase, puis mes yeux s'écarquillent sous la proposition. Je sens une chaleur bien connue s'emparer de mon ventre. J'avale ma salive tant bien que mal. Ce type est complètement imprévisible.

Putain, il vient de se passer quoi ces dernières minutes ? Comme si j'allais accepter un truc pareil, comme ça d'un coup, après ce qu'il a fait ! Là, ce type peut toujours rêver, c'est hors de question que je me laisse avoir.

  • Ok.

Je me déteste.

Avec une appréhension et une excitation évidente, j'enlève ma serviette et remonte dans la baignoire que je viens de quitter. Aiden sent sûrement ma présence mais ne se retourne pas, s'offrant au jet de la douche, et m'offrant une vue plongeante sur son dos magnifique et ses fesses parfaites.

Je ne sais pas quoi faire. Je n'ose pas le toucher, mais je crois qu'il attend que je le fasse. Mais comme je ne suis pas sûr, ben je n'ose pas. Je n'ose pas ! Je fais quoi ? Il est là, à dix centimètres de moi à peine, en train de prendre sa douche tranquillement, sans se retourner sur moi. Quelle torture.

Je n'ai pas l'habitude d'être entreprenant. Avec Ma' - oui, ça me fait vraiment bizarre de penser à elle dans un moment pareil et putain, elle est dans la chambre d'à côté - c'est toujours elle qui me sautait dessus. Et moi qui la repoussais, d'ailleurs... Et avec lui, une seule fois je l'ai embrassé et j'ai pris les devants, mais c'est juste parce que je pétais un câble. Là, je suis en pleine possession de mes facultés mentales, et je suis incapable de bouger, tétanisé par la suite des événements. Il va finir par en avoir marre et se retourner et me dire ce qu'il attend de moi, non ? Ou alors en fait il m'a demandé ça juste pour, mh, avoir de la compagnie ? Peut-être qu'il a l'habitude de se doucher avec des potes et que j'aurai VRAIMENT l'air pervers si je tente quelque chose ? Je me prends la tête pendant au moins deux minutes, alors qu'il se douche tranquillement, toujours sans regarder une seule fois derrière lui. Je le déteste. Il le fait exprès.

Finalement, après un certain temps d'hésitation, je pose enfin ma main sur sa hanche avec délicatesse. Je le sens réagir, il se fige une seconde, puis reprend comme si de rien n'était. Il va me torturer jusqu'au bout... Je commence à lui faire de petites caresses sur la hanche, remontant un peu mes doigts, les redescendant légèrement. Tant qu'il ne dit pas non, je continuerai. S'il ne veut pas, il n'a qu'à se retourner.

Je commence à caresser son dos, son flanc droit, son omoplate. Et je constate des cicatrices sous mes doigts. A cause de l'eau je ne les vois pas, mais je les sens. Il y en a un certain nombre. Elles sont fines, presque invisibles. On sent juste leur boursouflure légère quand on passe dessus. Je ne dis rien, je ne veux pas gâcher ce moment très intense. Alors je continue. Je le sens frissonner, et je souris parce que moi aussi je suis capable de lui faire de l'effet. Ça me permet de prendre enfin confiance.

Je rapproche mon corps du sien, mon torse touchant presque son dos, pareil pour mon érection. Mais je ne veux pas qu'il sache si vite à quel point je suis excité. Je ne veux pas qu'il ait l'impression d'avoir gagné comme ça, en une seconde. Et puis... ça serait franchir une nouvelle étape et je ne suis pas sûr d'y être prêt. Quoi que... C'est si simple de bander en observant ses réactions, je n'ai pas de question à me poser ; rien que de savoir l'effet que je lui fais me donne envie de jouir sur le champ.

Ma deuxième main vient s'attaquer avec lenteur à la partie gauche de son corps. Je caresse toujours son dos, ses hanches, mais je n'ose pas encore m'aventurer sur son torse, encore moins sur ses fesses.

C'est sa main qui attrape la mienne et qui la dirige sur lui, m'obligeant à me rapprocher encore. Cette fois, s'il avait un doute sur mon degré d'excitation, ce n'est plus le cas. Je m'autorise donc à caresser ses abdos dessinés, que je devine sans les voir. Je n'y connais rien en hommes... C'est tellement étrange de toucher ça, et d'en avoir envie. Je décide quand même de tester certaines choses. J'approche de ses tétons et les pince lentement, jouant un peu avec. Il se penche en arrière, la tête posée sur mon épaule. Alors il aime ça... Je souris encore, content de mon effet.

J'ose aller plus loin en faisant passer le plus lentement possible mes doigts le long de son torse, jusqu'à arriver à son aine. Une fois là, je m'approche encore de cet endroit que je ne connais pas du tout et que, pour le coup, je n'ai encore jamais vu. Je le sens tressaillir et ça m'excite, je colle à nouveau son corps au mien, plaquant mon bras gauche contre son torse, le long de ses épaules.

Je frôle enfin son sexe, et je constate que lui aussi est tendu à l'extrême. Mon coeur bat fort, je suis sûr qu'il peut le sentir. Je n'ai aucune envie de me calmer. J'ai envie de le rendre fou, j'ai envie qu'il m'appartienne, qu'il soit en manque de moi, qu'il ne pense plus qu'à moi et qu'il soit incapable d'aller vers quelqu'un d'autre. Je veux être le seul à lui procurer ces sensations, ces sentiments. Je me sens en colère de savoir que ce corps est passé par tant de mains. Doucement, j'entoure son membre de mes doigts et je l'entends gémir faiblement. Il s'est complètement abandonné cette fois. C'est tellement bizarre... Et tellement bon, de le toucher. Un sexe comme le mien, qui m'excite plus que n'importe quoi d'autre. Jamais, jamais je n'y aurais cru. Jamais même je n'en ai fantasmé, avant de connaîte Aiden.

Mon sexe se retrouve dangereusement près de ses fesses. Je ne peux pas m'empêcher de faire des gestes, m'y frottant. Ce plaisir que ça me procure... Il est réceptif lui aussi, il bouge son bassin contre moi pendant que je le masturbe.

Petit à petit, je sens qu'il ne va pas tarder à jouir dans ma main. Sa respiration s'accélère encore et il est incapable de contenir ses gémissements, toujours faibles toutefois. Je dois prendre ma décision maintenant, j'en ai conscience. Est-ce que je vais plus loin aujourd'hui ou pas ?

Je décide de continuer jusqu'à ce qu'il ait son orgasme. Ça le paralyse, ses jambes se tendent, son corps se laisse aller contre moi, sa tête bascule en arrière sur mon torse et il essaie de reprendre sa respiration en tremblant. Il est tellement sexy. Vraiment dangereux.

Il se retourne enfin et me pousse contre le mur froid, pour me prendre dans ses bras. Je caresse sa tête tendrement et pose la mienne dessus. J'entoure ses épaules, et on reste comme ça quelques minutes, laissant seulement l'eau couler le long de nos corps.

  • Pourquoi t'as pas... Est-ce que tu veux...? il me demande timidement - une nouvelle émotion, tellement belle celle-ci, avec ses joues rougies par le plaisir et ses lèvres gonflées.
  • Je veux rien faire de plus avec toi, Aiden. Pas maintenant, pas tant que c'est pas clair. J'ai déjà fait assez de conneries comme ça, tu crois pas ?
  • Ouais... il murmure contre moi.
  • Il faudra qu'on parle aussi toi et moi. On doit régler certaines choses.
  • Oui. T'as raison.

Et on se détache l'un de l'autre, je quitte sa chaleur. Je descends de la baignoire et ressens de nouveau un vide dans mon coeur. Passant outre mon érection qui fait toujours pulser mon bas-ventre, je me sèche encore une fois, et j'ouvre la porte pour me préparer en vitesse. On sera sûrement en retard.

Quand je pose le pied en dehors de la salle de bain, je suis accueilli par Marie, debout, les bras croisés. Elle semble particulièrement en colère.

  • Y a un certain nombre de choses que tu dois m'expliquer, tu crois pas ? elle me demande, les yeux embués de larmes.

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