Chapitre 12 (3ème partie)

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Cette première grande chasse du printemps n'emmena pas nos hommes et les femmes qui les accompagnaient trop loin. Deux éclaireurs envoyés par Grak avaient repéré un troupeau de rennes à moins d'une journée de marche du campement. La chasse débuta à peine les hommes arrivés sur place. Ils tuèrent suffisamment d'animaux avant le soir et tous préparèrent les bêtes pour ne pas gâcher la viande. Ils s'activèrent jusque tard dans la nuit, autour de grands feux. Le lendemain, ils poursuivirent leur tâche et se mirent en chemin pour rentrer au campement en fin de journée. Le matin du troisième jour, peu avant que le soleil n'arrive au zénith, ils étaient de retour, bien chargés, mais heureux de ramener de la viande fraîche et déjà de belles peaux pour offrir en cadeau à nos amis pour le prochain rassemblement d'été.

Tout le monde s'activa alors, une fois la distribution terminée. Arouk ramenait de beaux morceaux de viande, dont deux cuissots. Gourn entreprit aussitôt d'en préparer un comme il en avait le secret.

Ces trois journées passées sans Arouk m'avaient paru bien longues, malgré la présence de ma mère, de Kari et d'Ilya. Le bébé bougeait beaucoup moins dans mon ventre, car il avait moins de place, mais quand il le faisait, il me donnait parfois des coups très durs, au point de me couper le souffle. Néanmoins, dès qu'Arouk m'enlaça, posant sa paume bien à plat sur mon ventre, directement sous ma tunique, il bougea à nouveau doucement, comme pour montrer sa propre joie à retrouver celui qui serait son père. Nous restâmes un moment ainsi, alors que d'autres couples se retrouvaient aussi avec plaisir, dont Kaarg et Ilya qui n'étaient pas en reste eux non plus.

J'avais cependant une grande nouvelle à apprendre à Arouk, car, au cours de la chasse, Tyma était venue me parler, le soir-même qui avait suivi le départ des hommes.

**

Le camp était calme depuis la fin de matinée, depuis que tout le groupe de chasseurs était parti. Il ne restait là quasiment que des femmes et des enfants, et quelques hommes trop âgés pour aller à la chasse, ne pouvant pas même suivre le rythme de marche des chasseurs pour les aider à débiter la viande et à la ramener. Nous avions décidé de prendre nos repas du soir tous en commun, autour du grand feu. Ce n'était pas vraiment une fête, mais l'ambiance était détendue. Un des hommes âgés, Karank, le père de Darank, se mit à raconter des histoires qui passionnèrent vite toute l'assemblée et notamment les enfants. Puis, quelques jeunes entreprirent des jeux, des danses, avec les plus petits. Pendant ce temps, nous pouvions parler entre nous et profiter du calme de cette soirée.

Tyma vint s'asseoir un moment à côté de ma mère, d'Ilya et moi. Mon amie et moi, nous nous poussâmes pour lui permettre de s'asseoir entre ma mère et moi. Je pensais qu'elle voulait parler avec ma mère, mais je compris bien vite que c'était plutôt moi qu'elle voulait voir. En effet, elle me demanda :

- Alors, Ourga, ton bébé va bien, m'a dit la Grande Mère.

- Oui, Tyma. Il sera bientôt là. Peut-être juste pour le retour des chasseurs. Je crois qu'Arouk ne repartira pas pour la prochaine chasse. Il faudra qu'il reste ici.

Elle hocha la tête, mais je poursuivis, sans me douter que j'allais lui offrir l'occasion de me parler très franchement d'un projet qu'elle avait mûri.

- Mais même si le bébé ne naît pas encore tout de suite, il aura de l'occupation et pourra reprendre le travail de ton abri.

- Il a beaucoup aidé, déjà, dit Tyma. Cela l'intéressait aussi et j'ai apprécié toute l'aide qui m'a été apportée, mais la sienne était particulière, car il est un de ceux, avec Grak, à avoir aussi pris la mesure de mes besoins.

- Je sais qu'il a aimé participer au travail aussi pour pouvoir nous construire un abri.

- A cause des réparations à faire sur le mien, le vôtre n'est pas prêt de sortir de terre, Ourga, soupira-t-elle d'un ton un peu désolé, comme si elle y était pour quelque chose dans la tempête qui avait soufflé avec rage. C'est pourquoi j'ai quelque chose à te proposer.

- Ah ? fis-je et je surpris alors un sourire de ma mère, assise de l'autre côté de Tyma par rapport à moi.

- Oui. Je vis seule dans un grand abri. Enfin, quand il sera terminé, il sera aussi grand que l'ancien ou presque. Je n'ai pas besoin de toute cette place et j'ai pensé alors que vous pourriez en faire votre abri. Pour toi, Arouk et le bébé.

J'ouvris de grands yeux.

- Tyma ! m'exclamai-je. Mais... mais, c'est ton abri... C'est celui que l'homme de ton foyer avait construit pour toi, pour tes enfants...

- Oui, bien sûr. Mais maintenant que tout le camp ou presque a participé à sa reconstruction, ce n'est plus tout à fait seulement le mien. Il est un peu celui de tout le monde et j'avais d'abord proposé à Grak qu'il serve à entreposer de grandes réserves de nourriture. Puis j'ai pensé que vous pourriez en faire votre foyer, car Arouk a beaucoup aidé et que vous êtes le seul couple à avoir besoin d'un abri cette année.

Je ne savais que dire face à ses arguments. J'essayais simplement d'imaginer les choses, mais elle n'en avait pas terminé :

- Je vis seule, depuis longtemps. Je suis une vieille femme qui ne verra plus beaucoup d'étés et peut-être encore moins d'hivers. Il est normal de pouvoir donner les choses pour ceux qui en ont le plus besoin.

- Mais... où iras-tu habiter, Tyma ? Je ne veux pas que tu quittes ton abri pour nous faire de la place !

- Si Arouk et toi êtes d'accord, je resterai avec vous. Je pourrai t'aider pour le bébé, alors que ta mère est parfois bien occupée. Je ne prendrai pas beaucoup de place et cela me fera plaisir de ne pas rester seule.

Je commençai à mieux comprendre. Je souris et répondis alors :

- C'est une telle proposition, Tyma ! Je ne m'y attendais pas du tout et je t'en remercie. Ce serait, c'est vrai, une bonne solution pour nous, car dans un peu plus d'une lune, nous partirons pour le rassemblement d'été. Nous n'aurons pas le temps de commencer la construction d'un nouvel abri avant. Et je serai très heureuse de ta compagnie et ton aide aussi. Je parlerai de cela à Arouk dès le retour des chasseurs.

Son visage très ridé s'éclaira d'un doux sourire et je sus que nous allions faire le bon choix.

**

Nous étions étendus sur notre couche, Arouk et moi. Nous étions seuls dans l'abri, car, au-dehors, se poursuivait la fête organisée au retour des chasseurs. Chacun était heureux de pouvoir manger une bonne quantité de viande fraîche, qui plus est, préparée avec de jeunes pousses de légumes et de tubercules.

Je ne dormais plus très bien ces derniers temps, aussi étais-je vite fatiguée le soir, même si je me réveillais souvent plusieurs fois dans la nuit. Il m'arrivait aussi de devoir m'allonger une ou deux fois dans la journée, pour un peu de sommeil.

Nous étions couchés sur le flanc, Arouk derrière moi. Il avait passé ses bras tout autour de mon ventre et le caressait tendrement. Parfois, sa main remontait pour une ou deux caresses vers ma poitrine ou, au contraire, descendait vers mes cuisses et frôlait ma toison. Je commençais à sentir le sommeil venir, mais je voulais aussi lui parler de la proposition de Tyma. Je lui expliquai rapidement ce qu'il en était et il me dit :

- Je suis très touché, moi aussi, Ourga. Tyma est très généreuse de nous offrir son abri. Et, bien entendu, pour moi aussi, il n'est pas question qu'elle aille habiter ailleurs. Il faudra voir avec elle comment elle veut que nous nous organisions à l'intérieur, pour nous répartir l'espace, mais c'est un peu secondaire. Je suis certain qu'on trouvera à s'entendre.

- Elle a beaucoup apprécié l'aide que tu as apportée pour le reconstruire, dis-je.

- Je n'ai pas été le seul, mais je comprends ce qu'elle veut dire. J'irai lui parler demain. C'est une bonne solution et cela nous permettra d'avoir un abri à nous, pour notre retour du rassemblement d'été. C'est rassurant pour moi de savoir que nous aurons notre abri, même si j'aurais eu plaisir à rester encore tout un hiver avec tes parents.

A cet instant, sa main remonta vers mon sein, s'y attarda un peu plus. Je posai ma main sur la sienne et dis :

- Quand le bébé sera là, les premiers temps, nous ne pourrons pas partager le plaisir. Faisons-le encore, tant que nous le pouvons, Arouk.

- Tu dors déjà à moitié, Ourga, me dit-il en souriant.

- Ce n'est pas vrai. Si je ferme les yeux, c'est pour apprécier tes caresses. Pas parce que le sommeil me gagne.

Il rit légèrement dans mon cou, mais sa main ne quitta pas mon sein et se fit plus insistante, plus précise. Il embrassa ma nuque, mon épaule, avant de mordiller mon oreille. Je bougeai un peu, voulant coller plus encore mes fesses à son pubis. Je sentis son membre commencer à se redresser. Lentement, il se frotta contre le bas de mon dos, tout en continuant ses caresses sur ma poitrine, passant d'un sein à l'autre, faisant durcir mes tétons l'un après l'autre. Une vague de chaleur m'envahit, coula tout le long de mon dos, entoura mon ventre et s'enflamma alors que sa main effleurait ma toison et, déjà, trouvait mon petit bouton.

- Je crois que tu as raison, Ourga. Tu n'as pas encore vraiment sommeil..., me souffla-t-il à l'oreille.

Et je sentis son sourire rien qu'à sa voix, rien qu'à ce souffle chaud contre ma peau. Je gémis doucement et sa main se fit plus insistante, appuyant maintenant contre mon petit mont. Son doigt tournait doucement, mais précisément, sur mon bouton et, bien vite, une onde chaude se mit à couler entre mes cuisses, mouillant son doigt, imprégnant ma toison.

- Arouk..., soufflais-je.

- Oui, ma belle ?

- Je veux... avec toi... C'est... c'est peut-être... la dernière fois... avant...

- D'accord, répondit-il simplement alors que je fermais les yeux, me laissant envahir par une nouvelle vague chaude qu'il venait de déclencher en enfonçant un doigt dans ma fente, comprimant ainsi mon bouton contre le creux de sa paume.

Malgré ses dires, il continua à me caresser ainsi, me faisant me cambrer. Mon ventre pointait loin en avant et je sentis le bébé donner un petit coup. Dégageant son autre main, Arouk entreprit de caresser mes seins, excitant un de mes tétons en faisant tourner le creux de sa paume contre lui.

Puis sa main abandonna ma toison pour écarter ma jambe et il vint en moi en une longue poussée. Je fermai les yeux, savourant notre union. Il commença à aller et venir, mais, bien vite, je basculai sur le ventre pour trouver une position plus confortable. Il me reprit alors par derrière, ses mains agrippant mes hanches. Même ainsi, mon ventre reposait sur les fourrures, si gros, si imposant, si lourd. C'était ainsi, sans conteste, que j'étais le mieux pour cette, peut-être, ultime étreinte.

C'était délicieux. Je profitais et voulais profiter au mieux de cet échange, de ce plaisir que nous pouvions partager, encore une fois. Arouk allait lentement en moi, sortant de mon antre, puis y replongeant en faisant durer chacun de ses gestes, comme s'il avait voulu imprimer sa marque en moi, durablement, comme s'il avait voulu que je le sente encore et totalement en moi, avec moi. Je fermai les yeux pour mieux savourer. Ma respiration épousait ses va-et-vient. Petit à petit, presque imperceptiblement, il augmenta le rythme, gémissant à son tour.

Se penchant au-dessus de moi, il me murmura :

- C'est tellement bon, Ourga. Tellement... bon...

Je me cambrai un peu plus, mes doigts serraient fort la fourrure alors que le plaisir montait en moi, inexorablement. Les lèvres d'Arouk se posèrent sur ma nuque, la mordillèrent, son souffle chaud caressait mes épaules, le haut de mon dos. C'était bon, aussi. Doux et apaisant alors que le plaisir grondait dans mon ventre, dans ses reins. Une de ses mains abandonna mes hanches pour venir se poser sur ma poitrine, empaumant un de mes seins. Sa caresse donna plus de vigueur encore à mon désir. Je gémis, suppliante :

- Viens, maintenant... Arouk... Viens... Je...

L'explosion du plaisir m'empêcha de finir ma phrase et je me sentis partir vers l'avant, emportée par cette vague puissante. Arouk me retint, sa main revint sur ma hanche et il l'empoigna, poursuivant cette fois avec vraiment beaucoup de vigueur ses mouvements. Je sentis le feu ressurgir aussitôt et, cette fois, Arouk s'abandonna en moi en même temps qu'une deuxième vague de plaisir me cueillait. Nous roulâmes sur les fourrures, tremblants, trempés de sueur, haletants. Les bras d'Arouk s'enroulèrent autour de mon ventre et avant de sombrer dans un court sommeil, je sentis le bébé donner un coup vigoureux contre ses mains.

**

Comme il me l'avait dit, le lendemain, Arouk alla trouver Tyma. Ils s'installèrent près de l'abri dont les réparations avaient bien avancé : toute la structure était maintenant remontée, sauf à l'entrée. Et, sur les côtés et le toit, petit à petit, les parois étaient comblées. On avait juste laissé dégagée l'ouverture pour évacuer les fumées du foyer. Personne n'y travaillait ce jour-là, mais Grak avait indiqué qu'il espérait que tout serait terminé avant que nous ne partions pour le rassemblement d'été.

A son retour, Arouk me dit que Tyma était très contente que nous ayons accepté sa proposition et nous nous rendîmes alors tous les deux auprès de Grak pour lui en faire part. Il ne parut pas vraiment surpris et trouva lui aussi l'arrangement très satisfaisant. Avant que nous ne repartîmes, il me dit simplement :

- Ton enfant peut naître maintenant, Ourga. Il y a un foyer qui l'attend.

- Le travail n'est pas encore terminé, fit remarquer Arouk. Et il restera à faire à l'intérieur, quand nous reviendrons du rassemblement.

- Certes, dit Grak. Ma remarque était surtout symbolique.

Nous regagnâmes l'abri de mes parents, mais je restai songeuse. Il émanait des paroles de Grak une vérité aussi nette et franche qu'un éclat de soleil qui se reflète sur la rivière.

Nous croisâmes notre Grande Mère et la saluâmes avec respect. Nous n'échangeâmes cependant aucun mot avec elle, mais je sentis son regard nous accompagner jusqu'à ce que nous entrâmes dans l'abri.

Le lendemain, en début de matinée, j'allais ressentir les premières douleurs de la naissance.

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