Chapitre 9 (2ème partie)

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Ces jours si courts au coeur de l'hiver étaient, habituellement, des moments assez calmes dans les camps. On s'activait à l'intérieur des abris, à réparer les armes, les outils. On préparait des repas qui permettaient d'entretenir les feux, d'apporter de la chaleur. On sortait rarement. On s'occupait aussi beaucoup des enfants.

Ce jour-là, nous étions assis près de notre foyer intérieur. Arouk était sorti peu auparavant pour entretenir les feux à l'extérieur. Le temps était froid et sec, un pâle soleil brillait, mais s'il apportait de la lumière, il n'apportait aucune chaleur. J'étais en train d'assembler des fourrures entre elles et Arouk avait entrepris de s'occuper des quelques outils que nous avions récupérés parmi les restes du camp d'été. Certains tranchants étaient émoussés, pour d'autres, c'était le manche qui manquait ou était très abîmé. Il était très concentré sur sa tâche, polissant lentement un morceau de bois pour remplacer le manche d'une petite hache. Quand il aurait terminé, il le fixerait avec des tendons et une sorte de mélange gluant et collant que l'on réalisait avec des os que l'on faisait chauffer longtemps. Abandonnant un instant mon propre ouvrage, je le regardai faire. Il n'avait pas encore remarqué que je l'observais. Avec un morceau d'os de l'épaule du lynx qu'il avait tué au début de l'hiver, et qui lui servait de racloir, il passait et repassait lentement sur le morceau de bois, pour enlever toutes les échardes, le rendre bien lisse. De temps en temps, il passait la main sur le bois, pour évaluer son travail. Rien que de voir sa main caresser le morceau de bois et je sentis des frissons naître dans mon ventre. J'éprouvai soudain le vif désir de sentir ses mains sur moi, empaumer mes seins, caresser mes fesses. Je me glissai un peu plus près de lui, posai ma main sur son bras. Etonné, il s'arrêta et releva la tête, me fixant avec surprise.

Je ne dis pas un mot, mais dénouai le lacet qui retenait ma tunique. Mes seins, plus lourds et plus gonflés qu'avant, apparurent et je vis son regard changer, devenir plus clair avant de s'assombrir. Sa respiration s'accéléra un peu et il passa sa langue sur ses lèvres. Mon message était clair, le sien aussi.

Il me prit dans ses bras, m'enlaça tendrement et posa sa bouche sur la mienne. Sa langue envahit ma bouche, prit possession de la mienne, sans que nous eûmes échangé le moindre mot. Je savourai son baiser, mais, déjà, mes mains impatientes se glissaient sous ses propres fourrures, cherchant le contact avec sa peau, chaude et douce.

Nous rampâmes plus que nous ne marchâmes jusqu'à notre couche, pas bien loin, fort heureusement. Il m'ôta prestement mes jambières, fit glisser les siennes alors que je me lovais sous les fourrures. Puis il reprit mes lèvres pour un nouveau long baiser, alors que nos bras enlaçaient nos corps, que nos mains parcouraient nos dos, nos épaules, nos bras. Son sexe pointait, dur, sur mon ventre, et mes cuisses étaient déjà trempées. J'avais d'ailleurs le sentiment qu'elles étaient constamment humides, de même que mes seins étaient toujours gonflés et encore plus sensibles. Mes aréoles avaient aussi changé de couleur, étaient devenues presque marron. Arouk avait bien remarqué leur nouvelle sensibilité et il se montrait toujours très doux quand il les caressait ou les embrassait. Mes propres sensations étaient un peu étranges, parfois, je n'étais pas loin de ressentir une légère douleur, mais dans le même temps, j'étais aussi bien plus excitée. Au final, j'adorais quand il s'occupait ainsi de ma poitrine.

Ce qu'il ne tarda pas à faire, d'ailleurs, prenant tendrement mes deux seins dans ses mains, par en-dessous, puis faisant remonter ses pouces jusqu'à mes tétons, les caressant légèrement, ce qui les fit pointer encore plus. Je fermai les yeux, gémis, et une nouvelle onde chaude se répandit sur mes cuisses. J'étais déjà prête à le recevoir en moi, plus vite encore qu'au cours de l'été. Cela me rendait presque insatiable et c'en était déroutant.

Il abandonna mes lèvres pour embrasser mes seins. Mes plaintes se firent plus marquées.

- Ca va, Ourga ?

- Oui... Oui... Continue... Hum... Continue !

J'en voulais plus. Encore.

Alors il continua...

Mais, bien vite, j'enroulai mes jambes autour de ses reins, cherchant déjà l'union de nos deux corps. Mes cuisses humides tracèrent de longs sillons sur son torse, alors que mon ventre bouillonnait de désir. Il tentait de résister, d'imprimer un rythme plus lent que le mien, et cela me rendait comme folle. Je le voulais en moi et il retardait encore ce moment-là, continuant à se délecter de ma poitrine. Je finis par le supplier :

- Arouk... Viens... Viens...

- Hum... Ourga..., répondit-il entre deux baisers sur mon téton dressé.

- Viens...

- Quelle impatience, ma belle ! souffla-t-il en abandonnant à regrets mon sein lourd.

Il dénoua alors l'étreinte de mes bras d'autour de son cou, les plaqua sur nos fourrures et, plongeant son regard dans le mien, il vint en moi. Enfin. Je poussai un long soupir de contentement, éprouvant un vrai soulagement à le sentir dans mon antre.

- Là... Ourga... Doucement... Doucement...

Mais je m'agitai déjà sous lui, serrant et desserrant mes jambes à un rythme rapide, comme pour le pousser plus encore en moi. Mes petits muscles serraient son membre avec frénésie et alors qu'il tentait encore de me calmer, j'entendis un sourd grondement sortir de sa gorge. C'était le signe qu'il allait me rejoindre, et sans me quitter des yeux, il se mit à aller et venir hors de moi de plus en plus vite. Je succombai bien vite au plaisir, la tête en arrière, le corps secoué de spasmes. Arouk ralentit ses mouvements jusqu'à ne plus bouger. Je rouvris les yeux, trouvai son regard toujours rivé au mien. Sa respiration était plus calme aussi, alors que je haletai encore.

- Ca va, Ourga ? me demanda-t-il en un souffle.

- Oui... J'avais envie... de toi... si fort...

Il sourit :

- Je sais. Mais maintenant... maintenant, j'aimerais bien te donner du plaisir... plus lentement.

Je refermai les yeux en poussant une plainte de contentement. Il se retira de moi, reprit ses caresses lentes sur mes seins qui s'étaient ramollis. Puis il parcourut mon ventre de petits baisers, mes cuisses, mes jambes et jusqu'au petit os rond de mes pieds. Je savourai les longues ondes qui remontaient en moi, chauffant mes membres, mon ventre, ravivant le feu de mon sexe.

Tout en remontant lentement le long de mes jambes, Arouk me fit basculer sur le côté et il vint s'ancrer dans mon dos, mes fesses contre son bas-ventre. Son membre était tendu, dur, contre mes reins, et alors qu'il embrassait ma nuque, repoussant ma tresse sur ma poitrine pour la dégager, il me prit à nouveau. J'ondulai avec lui, à son rythme, lent d'abord, puis plus rapide, mais sans atteindre encore la course que j'avais imprimée auparavant. Maintenant, le plaisir m'envahissait à nouveau et mes gémissements devinrent cris, rejoignant en écho ceux d'Arouk dont le souffle rauque balayait mon cou, ma joue. Sa main empoigna ma cuisse, la maintint immobile et je sentis qu'il se déversait en moi alors qu'un cri plus aigu jaillissait de sa gorge. Il donna encore quelques coups de reins et je jouis à nouveau, dans un orgasme moins violent que le premier, mais tout aussi agréable.

La sueur avait mouillé nos corps, mais la fraîcheur de l'air se fit vite sentir alors que nous reprenions souffle. Arouk tira comme il put sur nos fourrures pour nous couvrir. Ses mains glissèrent jusqu'au léger arrondi de mon ventre et il me dit :

- Je ne voudrais pas abîmer le bébé qui pousse là, me dit-il. Je te donne du plaisir autant que tu veux, Ourga, et tu veux de plus en plus. Mais fais attention.

- Je vais bien, répondis-je en souriant. Et le mieux que je sois, c'est quand tu es en moi.

Il ne répondit rien, mais déposa un dernier petit baiser sous mon oreille, avant de me serrer un peu plus fort contre lui. Je glissai mes mains sur mon ventre pour rejoindre les siennes et nouer mes doigts aux siens. Même si nous étions isolés, même si nous étions au coeur de l'hiver, j'éprouvais un sentiment de plénitude, d'accomplissement, comme je ne l'avais encore jamais éprouvé.

**

Les jours avaient succédé aux jours. Nous étions au coeur de l'hiver, la période où les nuits sont les plus longues. Après les premières neiges, le froid plus sec s'était installé. Nous faisions des sorties quotidiennes, pour tenter de chasser de la nourriture fraîche ou simplement pour ramener du bois. La rivière était désormais bien gelée et on n'entendait plus son flot léger courir sur les cailloux.

Nous aurions pu profiter de certaines journées pour entreprendre la traversée et rejoindre mon campement. Je me sentais un peu tiraillée, par moments, entre l'envie de revoir les miens, de retrouver la sécurité du clan et rester avec Arouk, dans ce que je considérais désormais comme mon foyer, même si nous étions isolés. Je ne parvenais pas à me résoudre à l'abandonner. L'enfant ne naîtrait pas avant la fin de l'hiver, j'en étais quasiment certaine. Je savais qu'il fallait presque une année pour cela. Mon ventre commençait à peine à s'arrondir et je me souvenais très bien des femmes de mon clan portant haut et bien devant elles un ventre tout rond avant que l'enfant ne naisse. Ce n'était pas encore mon cas. Nous ne manquions pas de nourriture, nous étions à l'abri et hormis un face à face avec un lynx, nous n'avions pas eu à affronter d'animaux depuis notre installation.

Mais il était des animaux plus dangereux que les lynx ou les loups, plus sournois que les fouines, les renards ou les blaireaux. L'homme est un animal dangereux pour les autres hommes, aussi.

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