Nouvelle complète

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Le douanier me redonna mon passeport avec un grand sourire et un « bonjour » teinté d’un fort accent arabe. Je le saluai avant de saisir ma petite valise, me rendant à pas hâtifs vers le hall de l’aéroport. Là, à la sortie du terminal, m’attendait un homme de belle carrure, habillé d’un costume sombre presque trop petit pour lui, brandissant un panneau avec mon nom dessus. J’avançai vers lui et son air solennel disparu un instant lors de nos salutations.

  • « Par ici, monsieur Salvin. » m’invita-t-il d’une voix grave.

Le vent chaud et sec de ce pays aride me surprit, tout comme son ciel bleu parfait. Le chauffeur m’amena à une belle limousine dont il ouvrit la porte avec manière. Je m’installai dans un beau siège de cuir, sentant la voiture démarrer à peine ma ceinture attachée. J’allumai un cigare - comme il était coutume à l’époque - et savoura la petite demi-heure de route. La grande ville orientale céda la place à une périphérie plus calme, aux villas plus somptueuses les unes que les autres.

J’ouvris sommairement ma valise pour attraper le résumé de ma proposition commerciale. J’étais sur l’un des plus beaux coups de ma vie : une simple signature de mon hôte suffirait pour que ma fortune soit faite. Je serrai un peu plus ma cravate et profitai d’un petit miroir disposé non loin pour vérifier que mon apparence ne souffrirait d’aucun accroc.

Le véhicule s’arrêta un bref instant, le temps qu’un grand portail en fer forgé ne s’ouvre, dévoilant un véritable palais dont le faste et le luxe étaient presque indécents. De beaux jardins contre nature étaient irrigués dans ce désert où rien ne pousserait sans la main de l’Homme.

Un autre homme vint m’ouvrir la porte et je m’arrêtai un instant pour apprécier le palais qui s’offrait à moi. Je me remémorai Lawrence d’Arabie. Plongé dans ma contemplation, je ne vis pas arriver mon hôte, d’un pas rapide et assuré.

  • « Monsieur Salvin, quel plaisir de vous compter parmi nous. Soyez le bienvenu, avez-vous fait bon voyage ? » lança-t-il d’un ton joyeux presque paternaliste.

Je croisai le regard clair de cet homme bien portant, plutôt petit, très bien habillé, doté d’un charme inexplicable. Il avait cette présence des hommes qui faisait taire toute une salle d’invités en entrant simplement dans la pièce.

  • « Monsieur Abdelakim, merci pour votre accueil chaleureux, je suis très honoré d’être parmi vous aujourd’hui. Le voyage fut très agréable. » répondis-je avec le plus d’entrain et de cordialité possible.

S’approchant de moi, il tapota mon épaule. Il m’attira vers l’entrée de sa demeure en marchant à mes côtés, comme si j’étais un vieux cousin venu lui rendre visite.

Nous nous connaissions déjà bien, échangions régulièrement par télégraphes et avions déjà effectué plusieurs dîners ensemble, très formels. Trop formels. Il m’avait très gracieusement offert de passer quelques jours dans son pays, à ses frais, pour sortir du cadre de travail et mieux connaître son nouveau partenaire d’affaires. Aussi sentis-je que je devrais m’ouvrir à lui et éviter d’être trop impersonnel.

Un majordome nous servit un thé à la menthe dans un salon frais, aux couleurs cramoisies, dans des fauteuils aussi confortables que des nuages. Ma compagnie était appréciée par mon hôte qui ria plusieurs fois si fort que l’autre bout du domaine devait partager son amusement. C’est sans doute suite à nos échanges très sonores, favorisés par l’alcool, que se présenta une silhouette dans le salon.

Je tourna les yeux vers elle et mon coeur s’arrêta. Une splendide jeune femme, de dix ans ma cadette, s’avança avec une grâce presque divine, dans une robe de soirée moulant à perfection ses formes équilibrées et sa taille de guêpe. Son regard bleuté mêlait intelligence et caractère. Elle respirait le charme et l’énergie de ces femmes fortes qui savaient ce qu’elles voulaient. Son sourire immaculé illumina la pièce et je m’aperçus que je m’étais levé sans même m’en rendre compte.

  • « Bonjour, monsieur Salvin, enchantée de faire votre connaissance. » salua-t-elle d’un français parfait, avec une petite révérence.
  • « Zina, ma très chère fille ! » s’exclama son père, se levant abruptement de son lourd fauteuil pour la prendre dans ses bras.

Je la saluai quelque peu timidement, encore sous le choc de l’arrivée de cette déesse au teint basané. Heureusement, je n’eus pas à en rougir, car son père couvrit de sa voix pleine de fierté le petit silence qui aurait pu s’installer.

Je me présentai sommairement, renvoyant la meilleure image possible, avant que son père ne fît l’éloge de ce qui était visiblement le plus important à ses yeux. Assise dans un des fauteuils, elle m’analysa silencieusement, visiblement habituée à être aussi mise en valeur par son père gâteux.

Si elle devait avoir un défaut, il aurait fallu l’inventer. Elle avait fait de brillantes études en Suisse, gérait déjà son entreprise ; une vie déjà remplie de succès malgré son jeune âge. Il ne lui semblait avoir plus besoin que d’un mari, comme il était de coutumes. Cela expliquait donc son retour sous le soleil du désert.

Tout le long du repas, j’eus l’impression un peu gênante d’être piégé dans un rendez-vous matrimonial avec son père comme entremetteur. Il vanta mes qualités et mes réussites, tout en mettant en lumière celles de sa fille, comme pour nous montrer de manière plus ou moins élégante que nous étions faits pour être ensemble.

Je tentai de ne pas vexer mon hôte, n’étant pas à l’aise avec de tels usages. Et puis, après tout, mon égo s’en retrouvait flatté plus que de raison. Je souris et tente de montrer à Zina que j’étais un homme à l’écoute, soucieux de la laisser faire ses propres choix. Si son père en rajoutait systématiquement une couche, la jeune femme sembla apprécier mon approche plus modérée et patiente.

Le repas s’acheva sur une longue discussion menant jusqu’à tard dans la soirée. Je n’avais que rarement mangé aussi bien. Mais l’alcool de luxe ne me soula pas assez pour manquer le seul instant de malaise de cette journée. Zina mentionna au détour d’une anecdote le nom d’une femme, Nessa. Son père sembla s’emporter le temps d’une phrase prononcée en arabe, que je parlais sans doute mieux que mon hôte ne le pensait.

  • « Ne parle pas de ta soeur, qu’elle se fasse oublier tant qu’il est là. »

Cette petite accroche familiale s’évanouit aussitôt le prochain verre servi. Le patriarche ne manqua pas d’aborder un sujet réjouissant pour réchauffer l’ambiance. Le sommeil commença à me séduire, autant que cette belle princesse, qui me souriait chaque fois que je la regardais. Le courant semblait bien passer entre nous, mais bien sûr je ne montrai pas inconvenant, même lorsque son père s’absentait quelques minutes.

Je n’arrivai bientôt plus à cacher ma fatigue et Abdelakim finit par me donner un bon prétexte pour aller me reposer. Je le saluai avec déférence, le remerciant chaudement pour ce moment des plus agréables. J’en profita pour souhaiter une bonne nuit à sa fille dont je frôlai avec plaisir le corps en me rendant dans la chambre qui m’avait été proposée.

C’était une grande chambre, comme il devait y en avoir une myriade dans le palais, richement décoré, avec des draps en soie et une literie digne d’un prince. Je souffla sur la bougie pour me plonger dans la pénombre. Je m’endormis brièvement, avant que je n’entende la porte de ma chambre s’ouvrir.

Quelqu’un avança dans l’ombre et mécaniquement, sans dire un mot, je recherchai de quoi allumer la lumière pour discerner mon invité. Ce n’était pas le pas lourd d’un homme, mais bien celui d’une femme.

  • « Non, n’allume pas la lumière. » chuchota une voix féminine, qui ne resta pas inconnue très longtemps lorsqu’elle ajouta : « Je t’ai regardé pendant tout le repas, je voulais que l’on soit tous les deux. Rien que tous les deux. ».

La voix de Zina était nettement plus chaude que lors du repas. Je sentis sa silhouette se glisser à cheval sur moi. Sans mal, elle trouva sans mal mes lèvres dans le noir absolu.

Un instant, je fus tenté de la repousser, pris au dépourvu par ces avances et surtout par peur que cela ne jette un froid dans mes relations avec son père. C’était un homme soucieux des apparences et l’innocence de sa fille devait être très importante à ses yeux.

  • « Non…je ne peux pas…votre père… » murmurais-je entre deux baisers qui me firent frissonner comme jamais.
  • « Ne t’en fais pas. Il s’en doute. Et puis…c’est ce que je veux, j’en ai envie. Et je sais que toi aussi. ».

Comment ne pas être désarmé face à autant d’assurance ? Mon envie prit le dessus sur ma raison et je l’embrassa en retour. Ses lèvres étaient sucrées, comme si elle avait mis quelque chose dessus avant de venir. Je caressai son visage et trouva la texture de sa peau étrange, presque onduleuse. Aussitôt elle fit descendre mes mains sur ses hanches.

  • « Pardon, c’est un traitement pour le visage…évite d’y toucher s’il te plaît. ».
  • « D’accord, pardon… ».

Je me laissai porter par son assurance et son envie. Elle embrassa mon cou, puis mon torse, tandis que je laissais mes mains glisser le long de ses hanches, de ses seins et de ses fesses. Ses lèvres humides ne cachaient plus sa langue qui glissait abondamment sur ma peau, attisant mon envie. J’étais en feu. Je me souvenais de son sourire pendant le repas et même si elle désirait sans doute garder le mystère sur l’apparence de son corps, mon esprit se régalait de l’apprécier par le toucher.

Tirant la couette pour dévoiler mon corps nu, elle laissa ses lèvres apprécier mon ventre et mes cuisses, caressant mon sexe dans de longs vas et viens avec une certaine adresse.

  • « Hmmm…je ne suis pas déçue, dite donc… » lança-t-elle à demi-voix, ce qui acheva de rendre mon érection dure comme la pierre.

Elle glissa mon sexe entre ses lèvres et je lâchai un râle de plaisir. Sa langue accueillit mon gland et sa bouche était à la fois chaude et humide. Une succion de plus en plus forte fit lentement monter mon plaisir, alors que ses mains caressaient mes cuisses et mes bourses. J’aurais aimé passer ma main dans ses cheveux, mais craignant qu’elle ne refuse, je me contentai de gémir pour lui montrer à quel point j’aimais ses lèvres.

Elle continua longuement. Je sentais sa tête s’activer sur mon sexe, glissant parfois dans sa gorge, la faisant déglutir dans un délicieux bruit très excitant. Sa langue passa abondamment tout le long de ma verge. C’était une expérience incroyable : je ne pouvais me fier qu’à mes ressentis, les ténèbres de la nuit nous couvrant de leur mystère.

Zina se redressa et revint sur moi, terminant de retirer son sous-vêtement pour me faire sentir la chaleur de son ventre et l’intérieur de ses cuisses trempé d’envie sur ma virilité. J’interrompis un temps sa délicieuse ondulation afin de l’allonger et venir embrasser ses seins parfaits, déposant à mon tour des baisers passionnés sur sa peau donc je raffolais de l’odeur. Je voulais prendre soin d’elle, lui donner du plaisir. Mon visage se glissa entre ses cuisses, tandis que mes bras se serraient autour d’elle pour l’attirer à moi.

Je goûtai à la chaleur et l’humidité de son sexe, embrassant toute son intimité de mes lèvres, ma langue passant habilement de son clitoris jusqu’a à sa vulve. J’aimais le goût de sa cyprine, ce petit tremblement qui passait dans son bas-ventre et faisait sursauter ses cuisses. Ce petit gémissement s’échappant de ses lèvres était une invitation à m’appliquer de très longues minutes. Je faisais danser son clitoris dans toutes les directions, découvrant peu à peu ce qui arrachait le plus de soupirs de plaisir.

Elle se retira soudain, se ruant vers moi avec passion, pour me dominer de nouveau de sa silhouette gracile. Sans hésitation, elle saisit mon membre et le fit entrer en elle. Ses cuisses étaient brûlantes. Terminant de s’asseoir sur moi, elle me laissa à peine le temps de savourer la première pénétration qu’elle commença d’amples vas et-viens pour que je la prenne profondément.

Je manquai d’exploser alors que je constatais à quel point elle était étroite. De son corps émanait une chaleur folle. Elle prit un malin plaisir à débuter une danse endiablée sur mon corps, ses mains sur mon torse, appréciant mes épaules et mes bras musclés quand elle ne griffait pas légèrement ma peau.

Zina se lâcha totalement, éclipsant tout questionnement, toute retenue. Je sentais qu’elle voulait tout et que tant l’un que l’autre, nous ne nous refuserions rien. Elle me laissa embrasser ses seins tandis qu’elle crispait ses doigts dans mes cheveux, les serrant fort en lâchant un petit cri de plaisir. Elle plaquait ses fesses presque brutalement sur mon ventre à chaque fois qu’elle s’empalait sur moi. Il y avait en elle quelque chose d’animal, comme une frustration qu’elle se plaisait à enfin combler au sens propre comme au sens figuré.

Je serrai ses fesses entre mes doigts, lui donnant de bonnes fessées de circonstance. Jamais elle ne me laissa l’opportunité d’inverser les rôles. Sans avoir besoin de le dire, j’avais compris qu’elle déciderait seule de comment tout cela se finira. Je caressai un peu son clitoris alors que j’entrais de nouveau en elle. Mais elle saisit mes poignets pour les plaquer contre l’oreiller, approchant sa bouche de mon oreille. Un souffle chaud éveilla brutalement mes sens.

  • « Jouis en moi. Je veux que tu me remplisses. »
  • « Je…tu es sûre ? ».
  • « Chut. Fais-le. » me coupa-t-elle, d’un ton presque autoritaire.

Je ne contestai rien. À vrai dire, j’étais bien trop excité pour refuser quoi que ce soit. La passion qui nous unissait était tellement forte que j’avais l’impression de connaître son corps par coeur depuis des années. Elle ne me laissa aucun répit, s’acharnant encore et encore sur mon sexe. Bientôt je ne fus plus capable de contenir mon plaisir et je sentis la jouissance monter plus vite que je ne l’aurais cru. Elle lâcha un long râle de contentement dans mon oreille en sentant ma semence s’insinuer en elle. Zina fit coulisser son bassin sur mon sexe, comme pour savourer chaque seconde de notre plaisir partager, avant que je ne sente mon sperme chaud couler sur mon ventre.

Elle m’embrassa longuement, comme pour me remercier de cet instant, puis se leva promptement, avant de disparaître dans la nuit.

  • « Bonne nuit…à très vite… »

Je trouvais la double personnalité de Zina très surprenante, mais pas moins excitante. Elle semblait être très à cheval sur les principes, très propre sur elle, bien sous tous rapports…mais cachait finalement juste très bien la tigresse qu’elle était une fois la lumière éteinte.

Sans même rallumer la bougie, je tombai lourdement dans un sommeil sans rêves.

Le soleil du petit matin caressa mon visage et fut ma seule compagnie dans ce grand lit vide. Je n’avais pas rêvé : nos draps se souvenaient de nos ébats. Je soupira et une angoisse vive me saisit alors que je m’apprêtais à saluer son père dans quelques instants, sans même qu’il sache que je venais de coucher avec sa précieuse fille.

Me coiffant suffisamment pour paraître du matin, je descendis les marches de l’escalier central afin de me rendre dans le salon, où m’attendait déjà Abdelakim, les yeux plongés dans son journal. Il baissa ce dernier pour me découvrir, s’exclamant vivement tout en le posant sur la table.

  • « Ah, mon très cher invité est debout, avez-vous passé une bonne nuit ? »

Son temps était jovial, plein d’entrain.

  • « Oui monsieur, c’était un vrai plaisir. Votre demeure est somptueuse, comme votre accueil. »

Il ria avec une fausse humilité, avant de claquer des mains pour appeler l’un de ses majordomes, qui apporta quelques minutes plus tard un grand plateau de victuailles.

Une discussion quelque peu banale commença, avant que d’un ton sérieux, il s’adresse à moi comme à un ami.

  • « Écoutez mon cher Pierre, je ne vais pas faire plus grand mystère du vrai motif de votre présence ici. Je souhaiterais que vous épousiez ma fille, Zina. J’ai senti une bonne entente entre vous hier au dîner, vous êtes un bon parti, vous êtes talentueux, je sais qu’elle vous apprécie et je préfèrerais la savoir avec vous qu’avec quelqu’un du pays. ».

Je manqua de recracher mon café, tant la demande était abrupte et formulée sans ambages.

  • « Eh bien, Idriss, je ne vous cache pas être surpris par une demande aussi franche. Vous comprendrez que je ne voudrais pas hâter les choses avec votre fille et je souhaiterais qu’elle soit bien sûre de me vouloir comme mari. »

Il se leva et me tapota l’épaule, en en profitant pour se servir une nouvelle tasse.

  • « Vous êtes un homme d’honneur et ça me plaît. Je comprends tout à fait. Ma fille est très à cheval sur les usages, aussi vous ne pourrez dormir dans la même chambre avant le mariage. Je regrette qu’elle n’ait pas voulu rester plus longtemps hier. Après votre départ, je l’ai accompagné dans la vieille ville pour qu’elle dorme chez une amie. Vous la reverrez sans doute dans quelques jours. »

Je restai sans voix et mon coeur se mit à paniquer. Mon café tremblait dans ma tasse. C’était impossible. Comment Zina aurait-elle pu entrer dans ma chambre et me faire l’amour alors qu’elle était loin d’ici ? Serait-elle revenue exprès me voir ? Non…cela ne collait pas. Il y avait autre chose…ou plutôt…quelqu’un d’autre.

J’essayai de rester le plus impassible possible.

  • « Oui, c’est dommage, mais je comprends. Vivez-vous seul ici ? »

Abdelakim arqua un sourcil, surpris par le changement de sujet, puis touilla son café avec nervosité. Il répondit sans me regarder.

  • « Eh bien…non. Ma fille, Nessa, vit ici. ».

Il ne pouvait plus y avoir de doute. Le ton de ma question, implacable, dissuada mon hôte d’esquiver la question.

  • « Parlez-moi d’elle. Vous n’en avez pas fait mention hier. »

Il lâcha un petit râle, comme si des regrets lui montaient dans la gorge.

  • « J’imagine que si vous devenez un intime de notre famille, vous finirez par apprendre la vérité. Ma fille Nessa, est la jumelle de Zina. Elles ont toujours été proches. Elle avait un avenir brillant devant elle, avant qu’elle ne tombe malade. Depuis, son comportement est intolérable et n’est pas celui d’une femme digne de sa famille, contrairement à ma petite Zina. Elle me fait honte, tout comme je ne supporte plus de voir son corps rongé par cette malédiction. Dieu l’a punie pour son manque de vertu. Que la lèpre l’emporte. »

Mon coeur s’arrêta, lâchant ma tasse, qui vint s’éclater au sol. Le temps fut comme suspendu. Mon regard se plongea dans le vide de longues secondes, avant que mes yeux ne l’aperçoivent enfin, dans l’entrebâillement de la porte du salon. Elle nous épiait. Elle était là. Comme hier. Un fin voile blanc recouvrait une partie de son visage comme dévoré par un chien, sa peau était plissée comme celle d’un vieux chiffon. Il n’y avait plus d’humain que ses yeux bleus glace, plongés dans les miens…

…et son petit sourire plein de malice.

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