Ambiance de fête.

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Ils traversèrent la frontière qui séparait le monde de verre et de béton pour pénétrer dans les restes du quartier colonial aux quelques maisons encore protégées de la folle urbanisation caractéristique de cette ville. Blotties autour de la toute première église de Bogota, construite par les conquistadors il y a plus de quatre siècles, il restait quelques dizaines de vieilles maisons aux couleurs pastel. Ils y trouvèrent comme la plupart des routards qui y débarquaient un petit hostal pas cher et en dortoir. Ils en ressortir après avoir pris un moment de repos et furent surpris par la nuit tombante dès 18heures. Heureux. Ils trouvaient en ce monde, dans les rues sombres de ce quartier, dans ces vieilles maisons aux toitures de tuiles rouges, toute l’authenticité et l’exotisme qu’ils étaient venus chercher. Baragouinant un espagnol de débutant, ils purent facilement obtenir un ajiaco, sorte de soupe typique de Bogota et sa région. Une grosse tranche d’épis de mais blanc à gros grains se battait en duel avec un gros morceau de pomme terre, en nageant au milieu d’un blanc de poulet déchiré en petits morceaux, le tout servi avec une cuillère de crème dans un epais bol de terre cuite noire. Ce plat plus que banal dans ces contrées leur paru délicieux, certainement influencés par la punition diététique infligée durant tout leur voyage aérien. Le voyage commençait vraiment là.

Après concertation, ils décidèrent d’aller boire une bière dans un de ses petits bars à l’entrée du quartier où se retrouvent les routards qui pensent y rencontrer une ambiance typique. C’est surtout une ambiance typique de routard mais c’est agréable tout de même. Ils rencontrèrent un autre couple allemand du même âge qu’eux. Ils décidèrent de les suivre dans un endroit qu’ils connaissaient, où on danse la salsa. A neuf heures du soir, les foules d’étudiants sortant des cours du soir des nombreuses universités du quartier, s’écoulaient dans les rues. Ils parcoururent le demi-kilomètre qui séparait la treizième rue de la dix-neuvième. Là, ils entrèrent dans un petit centre commercial, dans lequel se trouvaient au premier étage quelques discothèques de toutes sortes.

Dès l’entrée dans la discothèque, ils se sentirent transportés sur une autre planète. Une énorme bouffée d’envie de faire la fête les submergeait avec cette onde musicale inimitable venue tout droit des années soixante-dix. La salsa. Sans cette musique fascinante et enivrante, bien plus qu’à cause des bouteilles d’aguardiente, rien n’aurait commencé. Ils se retrouvèrent comme par magie entrainés dans une tablée de quelques fêtards habitués du lieu. Ils burent à ne plus savoir dans quels pays ils étaient en train de danser, transpirant malgré la fraicheur de Bogota. Ils se retrouvèrent dans un taxi pour finir la nuit dans les endroits qui ouvrent apres l’heure limite légale. Ils filèrent á toute allure vers le sud, les quartiers plus pauvres. Arrivé dans un bar glauque et dangereux, ils continuèrent á boire et á danser. Au milieu de cette fin de nuit formée de prostitués finissant leurs nuits de travails et de leurs clients de débauche, ivres d’alcool et de manque de sommeil. Au petit matin, croisant les premiers ouvriers cherchant leur moyen de transport dans les lueurs blafardes de l’aube, ils se rendirent sur l’avenue Caracas pour prendre la soupe classique des fins de nuits alcoolisées, la changua. Cette nuit-là, ils rencontrèrent de merveilleux amis, plein d’attentions et d’histoires extraordinaires. Parmi cette bande de joyeux lurons se trouvait Jacques.

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