Récupération

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Sur le chemin vers l’appartement de Sébastien, à l’arrière du scooter, Valentine était triste.

Une fois sur place et garé, Sébastien prit Valentine dans ses bras, ils restèrent un certain temps, enlacés, sans rien dire. Finalement, c’est Sébastien qui rompit le silence, en l’invitant à entrer chez lui.

— Viens, rentrons, nous serons plus à l’aise.

— Oui, tu as raison.

Elle déposa son sac d’effets personnels puis le regarda dans les yeux.

— Je suis désolée pour l’esclandre de là tantôt, Seb.

— Cela devait arriver un jour Val, au moins, maintenant c’est fait, il est au courant, quoi qu’il en pense. Comment te sens-tu, toi ? Il t’a quand même insultée.

— Et toi aussi, il t’a insulté. Tu vois, cela fait partie des choses que je craignais avec notre relation… Que cela amène des brouilles au sein de ta famille.

— Arrête Val, Axel s’était déjà fritté avec sa famille avant de te rencontrer ; sa propre sœur a quitté la maison à cause de lui.

— Oui, je sais, mais cette confrontation m’a mise en colère, contre lui, contre moi… Et ravive ma crainte de la mauvaise image que tu pourrais avoir de moi.

Il la prit dans ses bras et lui caressa le dos.

— Si tu as envie de dire ta colère, vas-y, sinon, moi je te propose de profiter de notre soirée, rien que nous deux. Je réchauffe les plats que j’ai pris chez le traiteur et on se met à l’aise, ça te va ?

— D’accord ! Manger me fera du bien… Et je préfère utiliser mon énergie à autre chose que râler contre Axel.

Il enlaça Valentine encore un peu plus puis Sébastien lui indiqua où trouver assiettes et couverts afin de préparer la table où ils allaient s’installer et goûter ce que Sébastien avait choisi.

— Tu veux du vin avec le repas ?

— Pourquoi pas, je te fais confiance pour le choix.

Elle s’approcha de lui qui terminait d’enfourner les plats préparés et l’enlaça tout en se collant à son dos et en laissant courir ses mains sur le torse de Sébastien. Elle ferma les yeux et soupira.

Sébastien prit ses mains dans les siennes et lui demanda,

— Ça va ?

— Mmh, oui, j’aime ces petits moments très concrets et tellement intimes en même temps.

Il lui répondit en souriant,

— Quoi ? Enfourner les plats que je n’ai pas préparés moi-même ?

— Oui, le fait qu’on se prépare à manger, toi et moi, en amoureux, sans grand tralala…

— Tu n’aimes pas quand on met les petits plats dans les grands ? Zut, moi qui pensais t’inviter dans de bons restaurants ou dans des hôtels avec centre de thalasso…

Elle rigola et lui chatouilla les pectoraux,

— Oui, j’aime aussi… Surtout en bonne compagnie, mais ici, après l’esclandre de là tantôt, ça me rassure d’être avec toi, dans des gestes du quotidien… Des gestes que je n’ai jamais eu avec Axel et qui pour moi, font partie du fait d’être ensemble.

Il reprit ses mains dans les siennes et les caressa, puis se retourna et lui prit la tête entre ses mains pour l’embrasser.

A côté du four qui faisait son travail, le couple s’embrassa et s’effleura jusqu’au moment où la minuterie indiqua que le four avait réchauffé leur repas.

— Viens, allons manger, Valentine, je te promets d’autres moments intimes après le repas.

Il l’embrassa puis s’activa pour récupérer les plats.

Ils mangèrent avec bon appétit, les recettes du traiteur étaient délicieuses, le vin aussi. Sébastien la couva du regard, Valentine le regarda en souriant.

— Tu as fini ?

— Oui.

— Je débarrasse alors.

— Je t‘aide Sébastien, j’embarque les verres.

— Ok, et après, on reprend ce qu’on a arrêté là-tantôt dans la cuisine.

Une fois le tout rangé, Sébastien l’attira à lui et la conduisit dans la chambre.

— Tu as les préservatifs Sébastien ?

Il se retourna vers elle et lui dit,

— Oui, sur la table de chevet… J’y ai pensé, t’inquiète Val.

— Je vois que tu as préparé l’affaire…

— Oui… Je n’ai pensé qu’à ça pendant trois jours.

— Ah, toi aussi !

— Oui et tu m’as manqué, tu sais.

Sur la pointe des pieds, elle posa son front contre le front de Sébastien,

— Tu m’as manqué aussi, Sébastien…

— Mais… ?

— Mais j’ai peur de me réveiller… Et que cela s’arrête.

Il lui prit les mains et croisa ses doigts avec ceux de Valentine puis frotta son nez contre son nez à elle.

— Ce n’est pas un rêve Valentine, nous sommes enfin réunis.

— Oui, j’ai l’impression de planer depuis ce weekend, je suis sereine, j’ai l’impression que je peux me laisser aller à être moi-même avec toi, que tu m’apprécies pour ce que je suis…

— Mais ce qu’a dit Axel là tantôt te questionne ?

— Oui et non, je ne te vois pas comme quelqu’un avec qui je vais m’ennuyer, que du contraire ! Et je suis sûre qu’il n’a fait ça que pour tenter de torpiller ce qu’il se passe entre nous.

— Ça, c’est clair, il est très doué pour cela. Tu sais, mon ex, il a aussi couché avec… Pour un homme qui me traite de faux frère, c’est pas mal hein !

— Oui, il me l’avait déjà dit, qu’il avait couché avec ton ex et que, pour lui, tu te faisais entuber par les femmes.

Aucun des deux ne parla pendant une longue minute, Sébastien reprit,

— Ecoute, il était bien remonté, il va donc essayer récupérer ce qu’il pense lui être dû, je ne sais pas comment il s’y prendra, mais je le connais, il peut être odieux.

Valentine senti des larmes monter dans ses yeux.

— Je m’en veux, tu ne peux pas savoir comme je m’en veux.

— Arrête Valentine, il faut voir le bon côté des choses, si tu n’étais pas passée par la case Axel, nous ne nous serions pas rencontrés, rappelle-toi, tu l’as déjà dit toi-même à plusieurs reprises. Nous savons tous deux ce dont il est capable, tant toi avec Kate que moi avec Sandy.

Elle retomba sur ses pieds, à plat, lâcha les mains de Sébastien pour lui enserrer le torse.

— Je sais, mais ça m’a fait mal là tantôt…

— Il a tapé juste à l’endroit de tes craintes, celles que tu as exprimées ce weekend.

— Oui, il a tapé juste dedans.

— Et moi je te rappelle que je ne tiens pas compte de ce qu’il dit et que je te veux toi, telle que tu es, pas en fonction de ce qu’il pourrait penser. Il n’a pas été apte à se lier à toi, tant pis pour lui. Moi j’espère être apte à construire quelque chose de solide avec toi Valentine.

Il se tut l’espace d’une minute puis poursuivit,

— Ça fait un moment que je suis tombé amoureux de toi Valentine. Je respectais les efforts que tu faisais pour tenter de garder l’image du couple que tu formais avec Axel, mais je n’étais pas dupe… Et je ne pouvais ni me déclarer, ni casser cette image que tu tentais de conserver.

Valentine l’étreignit un peu plus puis le relâcha et posa ses mains sur son torse.

— Et moi je m’interdisais de te regarder comme un partenaire potentiel… Avec un potentiel érotique. Je me l’interdisais… Vraiment. Je n’osais pas m’autoriser à te regarder, comme un homme que je pourrais désirer… Je ne pouvais pas désirer le cousin de l’homme avec qui j’étais en couple. Tu étais mon meilleur ami. Je ne pouvais pas te voir autrement.

Avec un petit sourire, il lui demanda,

— Et maintenant, tu trouves toujours que j’ai un potentiel érotique ?

— Tu as un très bon potentiel érotique ! Et toi, tu m’apprécies toujours telle que je suis ?

— Toujours autant… Et j’aimerais te le démontrer, ici, sur ce lit par exemple, si ce programme te convient ?

— Oui, ça me convient et je compte me rincer l’œil de tout ton potentiel érotique.

Ils retrouvèrent le chemin du plaisir à deux dans le lit de Sébastien, lentement, tendrement, en prenant le temps de se redécouvrir.

Valentine se réveilla assez tôt, Sébastien se réveilla en la sentant bouger, il passa son bras sur elle, l’empêchant de sortir du lit, elle se laissa retomber contre lui et lui dit, sans trop de conviction.

— Seb, je voudrais me lever… Il faut que je me prépare avant d’aller bosser.

Elle lui embrassa le front.

— Oui, je sais…

Il bâilla et la laissa se lever.

— Je dois aussi me lever.

Ils s’affairèrent, prirent le petit déjeuner ensemble puis finirent par être prêts à partir. Sébastien ouvrit la porte et fut saisi… Il y avait un monceau de crottin de cheval devant sa porte.

— Oh !

— Ça, c’est signé Axel, j’en suis sûr…

— Et ? Tu vas faire quoi ?

— Des photos et contacter l’agent de quartier, histoire qu’il y ait une trace de ses agissements.

— Carrément ?

— Oui, il est capable de pire… Je préfère assurer mes arrières avec lui. Ecoute, je vais te faire passer sur le côté, là où il n’y en a pas trop… Je vais rester ici pour porter plainte.

— Et pour ton boulot ?

— Je vais prévenir mes collègues, je vais m’arranger, mais je ne voudrais pas que tu sois en retard.

— Ok, je te laisse, elle l’embrassa puis rajouta, je t’attends vendredi soir alors ?

— Oui, sans problème !

Il avait retrouvé le sourire,

— Tu veux que je rapporte quelque chose ?

— Toi, ta bonne humeur et ton ardeur.

Il la laissa partir et contacta son agent de quartier.

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