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Avant de trouver son logement, Axel organisa d’autres weekends du même genre, le plus mémorable pour Valentine fut celui où il l’emmena dans un gite où ils dégustèrent un menu gastronomique qui la faisait encore saliver quand elle y repensait.

Elle croisa à nouveau Sébastien, le cousin d’Axel, avec qui elle fit plus amplement connaissance et pour qui elle se prit d’amitié, une amitié qui lui sembla réciproque.

Cependant, Valentine avait beau tenter de dissiper cette sensation, elle ne se sentait pas toujours très à l’aise dans sa relation avec Axel, elle ne savait pas vraiment mettre de mot dessus, mais le désir d’Axel lui semblait parfois inconstant, elle avait, à certains moments, l’impression qu’il n’était pas toujours « avec elle » alors même qu’ils étaient ensemble.

Elle en discutait parfois avec Sébastien, lorsqu’elle le voyait pour boire un verre, visiter une exposition ou aller faire du shopping, ce genre de choses pour lesquelles Axel ne l’accompagnait plus autant que durant les deux premiers mois de leur rencontre. Sébastien tentait de rester neutre par rapport aux états d’âme d’Axel et la soutenait dans la vision positive qu’elle avait d’envisager la vie avec Axel, même s’il tentait parfois de la mettre en garde et lui conseillait de faire attention à elle avant toute chose. Valentine pensa qu’il devait probablement un peu dramatiser les choses ; elle formait un couple avec Axel et dans tout couple, il y avait des hauts et des bas… Valentine se rassura de cette façon face à ce qu’elle ressentait.

Elle avait aussi repris contact avec Marcelle, la mère d’Axel, en qui elle découvrit beaucoup d’amitié, de bonté et de patience, ce qui, dans la tête de Valentine, remettait parfois en question tout ce qu’Axel reprochait lorsqu’il parlait de sa mère.

Souvent, Valentine balayait ces impressions « d’alerte » du revers de la main, elle voulait être heureuse, elle voulait fonder quelque chose avec lui. Elle ne voulait voir que le positif en lui.

Un jour, il lui annonça qu’il avait trouvé un appartement, à Bruxelles et l’invita à venir le découvrir.

Elle sonna à l’adresse qu’il lui avait indiqué. Elle avait ammené une bouteille de Cava et des biscuits, les préférés d’Axel.

La porte s’ouvrit et Valentine tomba nez à nez avec une jeune femme souriante. De même taille qu’elle, brune aussi, fortement maquillée.

— Bonjour, vous devez être Valentine, la copine d’Axel

— Oui, et vous ? Vous êtes ?

— Sa coloc, Kate, venez, entrez !

Valentine déglutit puis se ressaisit. Visiblement, Axel avait oublié de lui préciser qu’il avait une colocataire …

Ce n’est qu’une coloc, pensa-t-elle pour se réassurer.

Axel arriva dans le hall et l’accueillit à bras ouverts.

— Ah Valentine, tu es arrivée ! Viens, je te fais visiter… On commence par la chambre ?

— Je te suis Axel, fais-moi faire le tour du propriétaire, que je vois où tu habites maintenant.

Une fois seuls dans la chambre, Axel ferma la porte et l’embrassa goulument. Valentine lui répondit et ils se retrouvèrent rapidement à tester la résistance du nouveau lit d’Axel.

Après l’amour, Valentine était allongée à côté de lui et lui demanda,

— Dis, Axel, tu ne m’avais pas dit que tu avais une colocataire… J’ai été quelque peu surprise quand elle est venue m’ouvrir la porte…

— Ah, oui, Kate, elle est sympa tu sais, mais une coloc, c’est obligé pour un si bel appartement à Bruxelles.

— Oui, l’appartement est très beau, tu as bien choisi.

— Ah, Seb trouvait aussi, moi c’est l’aspect pratique qui m’a sauté aux yeux, proche du boulot, je peux dormir plus longtemps… Et puis, une belle et grande chambre pour faire plein de choses avec toi. Tu pourras venir quand tu veux, je t’ai même préparé une clé de la porte d’entrée, là, sur la commode ;

Il lui indiqua le meuble puis se leva pour lui apporter un petit paquet, elle le prit en main et le déballa.

Elle y trouva effectivement deux clés, une pour la porte de la rue et l’autre, pour l’appartement, le tout, accroché à un porte-clés I love Mons, Valentine sourit.

— C’est le porte clés qui te fait sourire ?

— Oui, c’est la ville de notre rencontre, j’aime.

— Ouf, je n’étais pas sûr du choix ! Heureusement tu aimes.

— Tu n’étais pas sûr, mais tu l’as pris…

Elle fronça les sourcils,

— Tu hésitais avec quoi ?

— Avec un petit chat… Mais Seb me l’a déconseillé. Il m’a montré celui-là en disant, comme tu l’as dit, que c’était la ville où nous avons concrétisé les choses entre nous.

— Tu pourras lui dire qu’il a été de bon conseil, j’adore ce porte-clés, j’aime le fait que tu me donnes tes clés.

— Tu viens quand tu veux, la porte sera toujours ouverte, Valentine.

Il l’embrassa puis s’étendit de tout son long à côté d’elle et lui proposa de continuer la visite de l’appartement.

Une fois la visite accomplie, ils se rendirent vers le coin cuisine qui donnait dans le living, Kate était présente et préparait quelques snacks à grignoter. Lorsqu’elle les vit arriver, elle lança gaiement,

— Le cava est au frais depuis l’arrivée de Valentine, ça vous dit de trinquer à trois avant que je n’aille travailler ?

— Oh oui, comme cela vous ferez connaissance Valentine et toi !

Un peu interloquée, Valentine répondit,

— Euh… Oui… Pourquoi pas.

Elle n’avait pas prévu la présence de cette colocataire et encore moins de passer la soirée avec elle alors qu’elle désirait cocooner avec son amant sur le divan qui semblait bien confortable. Valentine se montra cependant bien sociable avec cette jeune femme qui ne semblait vraiment pas mal à l’aise face au jeune couple et qui puisait allègrement dans la boite de biscuits qu’elle avait ramenée pour Axel et elle …

Zut, moi j’avais prévu des trucs intimes et sensuels avec ces biscuits … Bon, ben, ce sera pour une prochaine fois, pensa-t-elle.

Une fois Kate partie travailler, elle était barmaid dans une boite de nuit, Axel et Valentine se retrouvèrent enfin seuls.

— Alors, elle est sympa hein ?

Sur un ton un peu sec et en roulant des yeux elle lâcha,

— Oui, sympa.

— Hou, ça ne semble pas venir du cœur ça Valentine !

— Bah, je la trouve un peu sans gêne quoi !

— Pourquoi ?

— Mais, attends, elle s’incruste avec nous, elle se sert dans les trucs que je t’ai apportés, sans demander… Ça ne se fait pas Axel.

— Oh mais dis, elle voulait être sympa et faire connaissance, c’est tout, elle a un côté très spontané, c’est vrai… Et toi, là, tu réfléchis trop !

Il l’embrassa et décida qu’ils allaient baptiser le living en testant le confort du divan du salon pour leurs galipettes.

Valentine ne voulut pas l’admettre, mais depuis ce déménagement, un clignotant rouge s’alluma régulièrement dans sa conscience… Elle se rendit compte qu’elle n’était jamais complètement à l’aise dans cet appartement. Lorsqu’elle en touchait un mot à Axel, il lui disait toujours qu’elle se posait trop de questions et que c’était surement dû au fait qu’elle n’avait jamais été en colocation. Lui, il trouvait cela très agréable ; il était quasi sûr d’avoir toujours quelqu’un présent à la maison, content de le voir arriver.

Valentine obtempéra en se disant que le problème venait probablement d’elle, qu’elle n’était peut-être pas aussi ouverte d’esprit qu’elle ne le pensait.

Mais le voyant rouge clignotait toujours.

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