Sébastien

5 minutes de lecture

Une fois le train parti, Axel s’en retourna vers le hall de la gare où l’attendait son cousin qui l’interpella dès son retour.

— Et quoi Axel, c’est la collègue dont tu me parlais, celle qui te fait rêver ?

— Oui, c’est elle…

— Et ?

— Viens, on sort de la gare, on va en causer en marchant.

— A voir ta tête, je ne sais que penser… Vous aviez l’air proche là, tout de suite, non ?

— Oui, nous avons même été très proches cette nuit !

Son visage s’illumina puis, se décomposa.

— Et puis, j’ai lamentablement cassé l’ambiance.

— D’accord, raconte-moi tout, cousin !

Axel lui expliqua la découverte de leur attirance réciproque, sa fraicheur dans la façon d’aborder une relation avec lui, la complicité qui était née entre eux, puis raconta l’épisode de la confrontation avec sa mère et la façon dont elle s’était sentie utilisée.

— Donc, tu vois, je me suis foutu dans un de ces sales pétrins, je ne sais pas comment rattraper les choses avec elle.

— Ça ne date pas d’hier que je te dis de déménager, Axel …

Il lui donna une tape dans le dos en rigolant.

— Je sais…

— Et tu comptes faire quoi alors ? T’as envie de la revoir, tu dis vouloir construire quelque chose avec elle et elle semble ouverte à la chose mais pas dans les conditions actuelles.

Sébastien s’arrêta et regarda son cousin dans les yeux en lui disant,

— Soit dit en passant, je la comprends, tu n’as vraiment pas montré le meilleur de toi-même ! Alors, je répète ma question, tu vas faire quoi maintenant, cousin ?

— Déménager… Mais pour où et comment ? Je n’ai pas envie de me retrouver seul dans un deux pièces et je ne veux pas habiter à Bruxelles non plus, y bosser c’est une chose, y vivre, cela ne me tente pas.

Sébastien hocha la tête positivement mais ne répondit rien, laissant Axel détailler ses plans.

— Rester à Mons ne serait pas une bonne idée non plus. Je vais donc chercher ailleurs, à proximité d’une gare pour le boulot, peut-être le Hainaut Picard, je vais voir.

— Ce serait un bon début je crois.

— Tu crois… Je pense aussi, mais j’appréhende, c’est clair !

— C’est ça la vie, mon petit !

Sébastien le prit par les épaules.

— Ouaips, il parait !

— Et sinon, elle est bien, Valentine ?

Tout guilleret, Axel lui répondit

— Oui et je remercie les soucis techniques des chemins de fer, vraiment, sans quoi je n’aurais jamais osé l’inviter à passer la nuit chez moi !

Bienveillant, Sébastien le conseilla,

— Maintenant que vous connaissez vos sentiments réciproques, tu sais qu’il y a quelque chose entre vous, à toi de faire ce qu’il faut pour que cela puisse éclore et s’épanouir !

— Je sais, je sais !

De retour chez elle, à Bruxelles, Valentine téléphona à sa meilleure amie Françoise et prévu de se voir autour d’un morceau de tarte et d’un bon thé.

— Hello Val ! Comment va ?

— Salut Fran ! J’en ai une bonne à te raconter, tu sais, le collègue pour qui j’avais un penchant ?

— Oui, le brun qui a l’air sympa et qui vient de Mons ?

— Oui, celui-là… Eh bien, sache que j’ai passé la nuit avec lui …

— Noooon ?! Et ?

— Et, c’était bien, jusqu’au matin …

— Quoi ? Il a une haleine de chacal ? Il ne se souvenait plus de ton prénom ? … Non, sa femme est arrivée !

— Non… Il vit chez ses parents, ce qui n’est pas en soi un handicap, mais il a un sérieux problème avec sa mère…

Valentine lui raconta l’épisode où elle s’était sentie utilisée par Axel pour gérer son conflit avec sa mère.

— Je te comprends, à ta place je n’aurais pas apprécié non plus … mais, coté cul, c’était bien au moins ?

— Oui c’était bien, c’est bien ça le problème !

— Comment-ça ?

— Mais Fran, si je veux construire quelque chose avec lui, je ne peux pas faire abstraction de l’aspect familial.

Après avoir goûté un morceau de la pâtisserie qu’elle avait commandée, Françoise répondit,

— C’est clair… Mais c’est à lui de bouger à ce niveau.

— Oui, c’est bien ce que je lui ai dit, mais j’ai peur d’y avoir été un peu fort.

Françoise eut une petite moue sceptique et renchérit,

— Non, tu as mis les choses au clair, Valentine, tu ne pouvais pas laisser passer ce qu’il a dit comme ça.

— Mais au resto, le soir, il était tellement bien, tellement sympa et mature…

— Il a donc du potentiel, mais il faut le mettre sur le bon chemin.

Valentine lui avoua,

— J’ai l’impression d’avoir tout foiré avec lui.

Françoise la rassura,

— Mais attends, tu m’as expliqué qu’il t’a bien raccompagnée à la gare, qu’il est resté jusqu’au départ du train, que vous vous êtes encore embrassés avant de prendre ce train … il n’avait pas l’air de vouloir en terminer avec toi, je me trompe ?

— Non, c’est vrai, et je lui ai dit que j’avais envie de construire quelque chose avec lui aussi.

D’un air entendu et avant de reprendre une bouchée de son goûter, Françoise déclara,

— La balle est dans son camp alors.

— Oui, mais j’ai hâte de le revoir, de le sentir, de l’embrasser…

— Tu peux le prendre comme amant, mais comme je te connais, tu voudras construire une relation stable avec lui, l’impliquer et t’impliquer dans une vie commune et faire des bébés dans un an !

Abasourdie par les raccourcis que semblait prendre son amie sur un ton ironique, elle lui rétorqua,

— Mais enfin, Fran, pour une fois que je suis amoureuse et qu’il ressent aussi des choses pour moi !

— Oui, c’est ça, t’es amoureuse et tu serais prête à accepter qu’il te balade comme un trophée juste pour être avec lui ! Mais arrête, tu as très bien réagi et c’est à lui de revenir vers toi avec quelque chose de « changé ».

— Oh Fran ! Je ne suis vraiment pas douée en amour !

Elles terminèrent leur goûter en échangeant encore autour des aléas de la vie amoureuse puis se quittèrent. Valentine rentra chez elle.

Elle habitait seule dans un petit appartement à proximité d’un parc. Une décoration où dominait le vert et quelques couleurs plus chaudes, plutôt ocre.

C’est assise dans un fauteuil, face à la télévision qu’elle regardait distraitement, qu’elle entendit qu’elle avait reçu un message sus son téléphone portable.

Merci pour ces bons moments, ça te dirait de manger ensemble un midi cette semaine ? Axel.

Elle se retint de lui répondre dans la minute et prit le temps de réfléchir avant de lui proposer un jour.

Ok pour mardi, 12h30, tu as un endroit que tu préfères ?

Elle déposa son portable devant elle et attendit qu’il réponde. Elle n’attendit pas plus d’une minute, il lui proposa,

Le fast food bio à la bourse ? Ça te va ? J

Elle lui renvoya rapidement,

Oui, ça me va, à mardi ! (Et merci aussi pour ces délicieux moments) Bises, Val.

Il conclut,

A mardi, bises.

— Eh bien, il ne me reste plus qu’à attendre mardi !

Elle sourit toute seule, elle allait bientôt le revoir et verrait alors comment cela se passerait avec lui. Bien, elle l’espérait, mais elle ne le saurait que mardi.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Dolhel ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0