Remember That.

Une minute de lecture

J'entends le son des crécerelles allongées contre mon dos.
Leur chant s’apparente à une tourmente.
Je les supplie d'arrêter, de laisser la nuit m'emporter.
Morphée m'entraine, susurre à mon oreille, sans succès.


Je les supplie de se taire. En vain.

Le tonnerre gronde. Une fois.


Le silence vient, un instant. Un court instant.
Puis le chant reprend, plus affirmé et délictueux.
J'implore, par fatigue, par colère, par crainte.
Ma complainte se perd dans l'obscurité.


Le tonnerre tonne à nouveau. Une deuxième fois.

La terreur m'étreint, glaçant mes veines d'un poison trop familier.
Le secret ne dure pas, les oiseaux reprennent de plus belle.
L'horreur court dans mes membres, alors que je les conjure une ultime fois.
Alors que le son des voix s'intensifie, je prie, en vain, en vain...


Mon instinct s'affole. L'odeur du danger se répand dans l'air.


Le tonnerre. Une dernière fois.


Le tonnerre éclate, les portes claquent.
Les marches cognent sous les pas.
Mon corps se raidit, ma tête se vide.


Je sens l'étau sur ma gorge, la pression qui m'écrase contre l'oreiller, tandis que le tonnerre m'exhorte au silence, me sommant de la fermer, de la fermer, de la fermer, d'éteindre ma voix. Il serre, il comprime, plus fort, plus fort, plus fort. Je n'ai plus peur. Je veux seulement mourir. Mon esprit s'enferme quelque part, le temps que cela se passe. Mon souffle et mes larmes s'étranglent dans ma gorge et les éclairs déchirent mon ciel, mais je ne suis plus là. Ce n'est pas à moi que cela arrive.


La tempête quitte la voûte.


Les crécerelles se sont tues.

Un ultime murmure.


« Est-ce que ça va » ?
« Taisez-vous » !


Je ravale ce que mon enveloppe veut trahir, mes yeux ne s'ourdiront jamais de la moindre eau. Mon cœur clos, je rejoins Morphée, déchiré mais intact. Il me reste mon âme. Mais je n'en veux plus.

Les oiseaux ne sont plus jamais revenus après cette tempête.


Qu'est ce que c'est que l'amour ?


... Ce n'était pas vivre dans cette réalité là.

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