Hey ! 60 parties, déjà xD La rédaction est presque terminée ! Je suis pas encore certaine que ça se termine cette semaine par contre. Ce sera la surprise ! Bonne lecture !

LAZARE

Partie 60 - Résignation

Lazare, sous le choc, mit quelques secondes à comprendre la gravité des propos de sa supérieure. Dialoguer avec les autres peuples était réservé à un groupe très particuliers d’elfes appelaient les ambassadeurs. Un seul “petit” problème subsistait depuis des générations : la plupart d’entre eux mouraient dans l’exercice de leurs fonctions. Personne ne voulait être ambassadeur et surtout pas lui.

Néanmoins, il savait aussi que les décisions du Conseil n’étaient pas discutables. S’ils décidaient qu’il retournerait à Isendorn, Il devrait y aller de gré ou de force. Alors qu’il pensait enfin être sauvé, il redevenait prisonnier du destin. Dépité, il releva les yeux vers les Anciens.

“Je… Je ne sais pas si je pourrais assurer ce rôle.

— Bien sûr que vous le pourrez ! cria l’elfe à la robe blanche. Nous avons suivi votre parcours avec attention depuis Méaaras et vous avez toutes les qualités d’un bon ambassadeur.”

Cette annonce, joviale, lui fit l’effet d’un électrochoc.

“Pardon ? demanda Lazare, d’une voix tremblante. Vous me suivez depuis Méaaras ?

— Oui, bien sûr. Iphranir possédait une boussole de liaison, ce qui nous a permis de suivre votre périple. Nous avons perdu le contact après l’attaque de la manticore, on se demandait si vous aviez survécu.”

Une colère sourde monta en lui. Ils avaient vu tous ces elfes mourir les uns après les autres et, au lieu d’envoyer des renforts, ils avaient préféré rester assis dans leurs fauteuils luxueux, à l’abri du danger. L’once d’une culpabilité ne transcendait même pas sur leurs visages hypocrites. Une larme silencieuse, de rage, coula le long de son visage abîmé.

“Voilà ce que nous vous proposons, reprit son interlocuteur. Nous avons négocié avec nos contacts nains pour vous obtenir une jambe mécanique. En échange, puisque vous vous en doutez, il a fallu dépenser une certaine somme d’argent, nous avons converti cet argent en années de service en tant qu’ambassadeur. Si vous acceptez, vous ne gagnerez pas d’argent mais serait logé, nourri et financé gracieusement par le Conseil. Vos deux filles bénéficieront également de ces avantages, en plus du paiement de leurs études.”

La mention de ses enfants acheva de bouleverser Lazare. Il se laissa tomber à genoux, fébrile. Comment pouvait-il refuser cette offre ? C’était plus que ce qu’il n’aurait jamais pu leur offrir. Mais elles risquaient aussi de le voir disparaître et aucun enfant ne devrait avoir à enterrer son père tombé au combat. Pourtant, il s’y résigna. S’il n’acceptait pas ce “travail”, qui lui en donnerait ? Ils pourraient tout aussi bien se retrouver à la rue tous les trois, poussés à la mendicité, ou pire, à la prostitution.

“J’accepte, finit-il par lâcher, d’une voix morose. Mais promettez-moi qu’elles seront en sécurité, même si je…

— Même si vous échouez dans l’exercice de vos fonctions ? répondit l’elfe à la robe mauve. Bien sûr. Ces avantages leurs sont dédiés à vie et, à votre mort, une pension suffisante leur sera offerte tous les mois pour vivre convenablement jusqu’à leur mariage.

— Très bien. Alors ça me va.

— Parfait ! Bienvenue parmi nous, ambassadeur. Vous disposerez de deux mois de repos, le temps de l’acheminement de votre nouvelle jambe. Nous allons vous conduire à votre nouvelle demeure. Vos filles vous y attendent.”

Lazare hocha la tête, résigné. Deux gardes entrèrent immédiatement. Il se releva et regagna le brancard, l’esprit peu serein.