Petit chapitre en avance, parce que je file en convention demain ! Prochain chapitre dimanche :D Merci <3

LAZARE

Partie 53 - Départ

L’elfe ne tarda pas trop. Il essaya de pousser le cadavre, sans grand succès, avant de se pencher vers la fosse. Comment allait-il pouvoir récupérer Iphranir ? Le remonter serait déjà un grand pas effectué. Et ensuite ? Il ne pouvait pas simplement se traîner jusqu’à Lothariel avec le paralysé. Toute cette forêt voulait les tuer : à peine auraient-ils franchis le pas de la caverne qu’un autre prédateur pourrait s’en prendre à eux.

L’elfe rampa vers la fosse et se laissa glisser le long de la paroi. Il se rapprocha d’Iphranir, toujours immobile. Un peu trop, même. Son visage se décomposa et il commença à chercher un pouls. Son coeur battait toujours, mais de plus en plus faiblement.

“Iphranir ? Iphranir ! Sitvib ewid nuo !”**

Il eut beau le secouer, appuyer sur sa blessure, hurler, supplier, le commandant ne passa pas la nuit. Lazare resta près de lui jusqu’à la fin, main dans la main. Un mort de plus qui aurait pu continuer à vivre normalement s’il n’avait pas croisé sa route. Pourquoi le destin s’acharnait-il à ce point sur lui ? Exténué, il finit par s’endormir près du corps encore chaud, qui lui permit de survivre une nuit de plus dans cet enfer vert.

Quand il se réveilla, il ne put que constater tristement qu’il nageait dans une mare de sang coagulé. Il se redressa et sourit au corps éteint de son compagnon de mésaventure. Doucement, il replia ses bras sur sa poitrine, puis il ferma ses yeux. Il murmura une prière à Dame Nature à voix basse puis s’appuya sur le mur pour se lever et regagner la surface.

Toute cette aventure avait un goût de déjà vu. De nouveau seul, sans cheval, mais cette fois-ci avec une seule jambe et dans un état pire qu’auparavant, il ne savait plus exactement quoi faire. Il sautilla jusqu’à l’entrée de la grotte, la boule au ventre, se demandant ce que le futur lui réservait encore comme crasse.

Le centaure était salement amoché, presque coupé en deux. Lazare préféra détourner le regard, dégoûté, et avança sans s’arrêter. La forêt s’offrait à lui. Il se saisit d’une grosse branche, suffisamment pour supporter son poids tout du moins, et il se mit en route. Il n’irait peut-être pas très loin, mais il aurait essayé.

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** “Iphranir ? Iphranir ! Restez avec moi !”