Aujourd’hui c’est le solstice d’été, le jour le plus long de l’année. Ou la nuit la plus courte de l’année. C’est la fête du soleil, de sa course infinie dans l’espace et de sa victoire sur les ténèbres. Une fête païenne immémoriale qui rassemble les hommes dans un même rite joyeux en l’honneur de la nature et du rythme du temps. Partout dans le monde, on dresse des bûchers immenses qui s’embrasent et s’élancent vers le ciel, comme des milliers d’étoiles filant à la rencontre des étoiles célestes. Feux des serments à tenir, feux des moissons à venir. On saute par-dessus les flammes pour se purifier ou manifester son plaisir, on danse autour de mâts enrubannés et tressés de verdure, les jeunes filles cueillent neuf fleurs des champs différentes et les placent sous leur oreiller dans l’espoir de voir en rêve l’amour de leur vie, on se roule dans la première rosée qui assurera force et santé.

Ce soir, nous célébrons la lumière de l’été et l’anniversaire de l’absent. Nous avons allumé un feu de joie à côté du pommier qui commence à donner ses premières fleurs. Nous l’avons décoré de rubans multicolores qui volètent doucement dans la brise nocturne. Nous dansons et rions à nouveau autour de l’arbre, au son des guitares flamenco des amis de Marc.