Je suis de plus en plus convaincue que c’est Géraldine qui avait tué son mari. Même si elle était peut-être sous emprise. Le soir d’avant Marcel Fournier la frappe et elle court, elle avait fait ça combien de fois je me demande, chez une amie, Sophie, non, Marine Leblanc. Mais elle revient le lendemain, est-ce pour se venger ou pour revenir en bonne épouse soumise auprès de son bourreau ?

Entre temps, Marcel, qui avait un petit boulot, rentre et trouve l’appartement cambriolé. Géraldine le découvre ainsi peut-être bouillonnant de colère contre la vie civile, peut-être qu’il essaie de nouveau de la frapper… Et elle le tue avec le couteau de viande, qu’elle va soigneusement nettoyer après. Elle rajoute aussi au saccage de l’appartement pour faire plus vrai… Les chemises militaires jetés sous le lit ça doit être elle… Combien de temps avait-elle passé dans cet appartement à côté du mari qu’elle venait de tuer ? Ce mari tant adulé et tant haï ?

Quand Laval lui avait demandé de faire croire à un enlèvement, ou si c’est elle qui en a eu l’idée, c’est l’image de cet appartement saccagé, qui avait complétement trompé les enquêteurs, qui lui est venue à l’esprit. Mais pourquoi briser le miroir ? Excès de zèle ? Laval lors de son accès de rage contre sa vieille vie ?

Aurais-je pu trouver tout ça plus vite et sauver mon enquête ? Facile de poser la question à la fin… C’est sans doute un échec, malgré cette tentative désespérée de retrouver quelque chose par hasard dans la forêt.

Ce jour-là j'aurais voulu avoir quelqu’un avec qui me consulter sur tout ça...  J’aurais voulu avoir Damien à mes côtés…