La Fin du Monde

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L'ombre

" Qu'importe ce que l'on fait, pense ou aime : une ombre plane.

Et même le soleil à son midi n'est plus percu par l'aigle et le serpent. Les plus hautes montagnes s'érodent à mesure que le capital plante profondément ses griffes dans la terre.

Et quand il s'éffondrera, il emportera le monde dans sa chute."

Où nous sommes ?

Admettons qu’un peuple isolé doit faire face à la fin de son monde. Une transformation radicale est annoncé par ses intellectuels :

« Dans peu de temps, un effondrement aura lieu – et la vie telle que nous la connaissons va disparaitre ! "

Admettons que cette fin du monde ne soit pas d’ordre purement spirituel, qu’elle ne découle pas d’un fin de calendrier ou par la bouche d’un illuminé auquel on aurait prêté trop d’oreilles attentives. Non : une fin du monde matérielle qui s’oppose à la doctrine, à la narrative, à la morale de la civilisation. Tout portait à croire que le peuple allait continuer à perdurer, de grandes prophéties l’annonçait comme bientôt accomplit ou à la tête d’un empire de paix et d’abondance.

Mais, à un moment, face à l’évidence, les plus éduqués ont prouvé l’effondrement : parce que les terres de l’île devenait de moins en moins fertile et condamnait le peuple a la famine ; parce que l’eau de l’île monte inexorablement ; parce que l’annonce d’un peuple guerrier bien plus évoluer arrivera bientôt du nord pour tout détruire ; parce qu’une maladie incurable et parfaite dissémine lentement la population.

Ces intellectuelles voyaient les signes, les artistes en dessinaient les formes, le peuple, prit d’une sourde panique, se changeait en masse décadente. Tout se préparait. La fin se rapprochait.

D’un seul coup, l’individu doit faire face à la Nature qui s’impose face à toutes les spéculations de la croyance. Un choix est à faire, entre la réalité de la fin proche ou le déni : c’est exactement ici, à ce moment décisif où se trouve notre civilisation.

Constat

Au départ, tout est une question de chiffre.

80 % des abeilles ont disparu, comme 60 % des oiseaux. La quantité de ver de terre a été divisé par dix dans les sols. Les grandes forets sont définitivement détruites, les océans meurent, les extinctions de masse explosent. Plusieurs maillons déterminant pour l’équilibre générale – comme le plancton et les insectes – sont si meurtris par la pollution que l’ensemble du l’économie naturelle s’effondre. La surproduction et la monoculture mènent a la création artificielle de nuée de nuisible.

Le permafrost s’effrite et libère des gaz à effet de serre. Les produits chimiques de l’industrie, jamais assimilé par la nature, ont empoissonnés chaque ressource. Plus aucune eau n’est saine, les océans sont des poubelles mortes. La désertification, allié à la stérilisation et la montée des eaux provoquent une perte colossale des terres habitables.

L’ensemble de l’économie, de l’industrie, de l’agriculture, de la culture dépend du pétrole : rien de semblable ne pourra jamais le remplacer – et son pic de production a déjà été atteint depuis longtemps. L’uranium manque. Le phosphate pour les cultures agricoles chimiques sera bientôt épuisé. Les centrales nucléaires menacent de fuiter et personne ne sait comment les arrêter.

Le tout dans un contexte humain déplorable d’esclavage de masse et d’abrutissement accomplie. Jamais nous avons eux autant de raison de se révolter contre la classe dirigeante coupable, provocatrice et incompétente : mais rien ne se passe, car la masse est dépolitisée – osons le dire, devenue idiote et soumise.

Il est trop tard : la machine est allée trop loin, elle s’emballe. Et nous n’avons probablement pas découvert toutes les catastrophes cachées ou invisibles qui se passe en ce moment. La classe capitaliste n’arrive pas et ne veut pas sauver le monde : alors nous sommes tous condamnés.

Un bilan confirmer par l’appel terrifiant de 13 000 scientifique le lundi 13 novembre 2017. Sans doute, dans l’avenir proche, nous retiendrons cette date et nous, vos enfants, nous posons cette question gênante :

" Et vous ne faites rien ? "

Rien, et c’est pour cela que nous héritons de ce monde – et que les vieux vont mourir.

Tous les signes sont là. Il s’agit simplement de l’accepter.

Preuve par subtilité

Le romantisme de la fin du monde attire, et certains nihilistes l’opposent à chaque fois que l’effondrement est annoncé :

" Ah, voilà un nouveau prophète que la séduction du verbe a encore mit de drôle d’idée en tête ! Qui ose donc encore une voit gémir comme Cassandre, qui donc veut attirer ainsi l’attention ? "

Qu’il est bien malin ! Une évocation Grecque, une légère humiliation, juste de quoi décrédibiliser. Mais aux yeux de qui ? Ceux-là près a rogné sur l’entièreté des sentiments, de l’histoire et de la réalité humaine : car la fin approche, elle est matérielle et mondiale, elle est inévitable et sans retour. Elle est aussi sûre qu’observable de partout sur la planète. Toutes, absolument toutes les mesures scientifiques imaginées par l’homme aboutisse, fatalement, à cette conclusion. Elle est la suite logique des événements – que cela soit romantique ou lié a un imaginaire n’importe peut : cela, ce n’est rien, même pas un détail, sans importance face à l’immensité de l’événement.

Mais qui diable peut-il trouver dans ces détails assez de légitimité pour vomir ainsi sa fierté idiote, son sophisme immature et contribuer lui-même au syndrome qu’il dénonce ? Qui peut se montrer si coupable ?

Ah, si la fin du monde est une réalité riche en réflexion, celle de la philosophie de l’esclave l’est encore plus !

L'imprevu de la philosophie

Pourquoi est-ce un problème pour nous, la fin du capitalisme ? Sans doute pour des raisons bien trop pratique pour être romantique : la destruction d’une économie du pétrole soutenant 7 milliards d’âme dans la décadence produira la désorganisation des nations, l’exode massif des pays détruits vers les autonomes, des villes vers les campagnes, avec cette folle conviction que la survie donne a ceux-là qui ont faim.

Pour nous alors, ce sera sans doute le repli : mais quelle terre fertile sera à l’abri de domination extérieur ? Comment des connaissances et des volontés qui sont les nôtres pourront-elles survivre dans un tel environnement ? Ou alors il nous faudra être conquérant et habile, faire de la belle et grande politique : mais n’est-ce pas la précisément ce dont on ne veut pas ? L’insécurité, la privation, la manipulation, l’offensive et la destruction : construire une forteresse a l’abri des milices qui ne manqueront pas de survenir a l’horizon.

Une telle perspective, si elle n’est pas la mort elle-même, est sans doute celle de nos espérances. Elles seront meilleures que l’avenir des consommant – oui, mais nous sommes des Hommes prétentieux. Nous avons cru que nos âmes offertes à la nature auraient suffit – mais il y a autre chose qui nous bloque. Une chose profondément injuste : l’humanité n’est plus neutre, elle s’est voulu universelle et sa bêtise nous condamne à sa triste fin.

Les faibles

On a souvent appris que notre époque était, d’une façon ou d’un autre, celle de la fin de l’histoire : nous ne vivrons plus aucun événement majeur. L’horreur passée, l’abondance avait définitivement résolu les grandes affaires humaines. Ils s’agissaient maintenant de trouver la meilleure façon de passer le temps. Pourquoi s’inquiéter, nous citoyens d’une civilisation devenu celle de la science, du progrès et de l’accomplissement ? Voici la grande prétention de notre société.

Pourtant la fin arrive, et il n’est pas difficile d’imaginer comment la masse va réagir.

Les plus faibles – les consommants – rejetteront de telles affirmations d’effondrement. Deux méthodes inconsciente différents quand l’instinct désir la léthargie :

Soit par le déni pur et simple quand la conscience est suffisamment atrophiée et abattu par le narcotique. Pour ce type-là, le plus faible donc le plus nombreux, la société offre un spectacle et un chantage constant qui sait l’occuper, le divertir par l’innovation, l’argent, le travail ou l’état : bref, elle parvient à mentir avec suffisamment d’habilité pour l’idiot se conserve dans l’ignorance.

Soit, quand l’esprit ne peut pas faire cet effort d’aveuglement, par le nihilisme de la fausse acceptation. Une chose d’une rare violence dont on parvient rarement à prendre la réelle mesure. Voir un Homme parvenir à dire qu’il n’y a rien de dramatique dans la fin du monde, que l’aridité de la terre n’est pas une chose alarmante, que ses enfants – dont ils prônent pourtant sa dévotion ! – peuvent bien vivre dans les horreurs de l’avenir : qu’il y a la finalement une sorte de justice, « que la nature elle survivra ".

On croirait entendre un profond mépris pour le genre humain, pour la vie en général, mais ce serait se tromper : même la misanthropie est un luxe trop délicat pour ces grosses bouches. Ce discours de mort est prononcé avec la voix calme et les yeux haut de l’idiot jouant au philosophe – qui croit, par quelques paroles évasives, par le vertige de prononcé le mot “nature” et “humanité” pouvoir attendre une sagesse qui le sauverait de la cohérence et du ridicule. L’homme faible sautille et croit attendre les plus hautes montagnes, de toucher les vérités définitives, d’être alors exempté de tout reproche.

Pauvre enfant, sa folie et sa ridicule nous condamne ! Il s’anime devant nous, car nous sommes ses ennemis, parce que nous ne sommes pas dupes de son jeu de sage mais pleinement conscient de l’immaturité pathétique dans son spectacle. Il joue simplement, comme l’enfant immature. Il produit un spectacle grossier pour se convaincre de la profondeur de sa pensée terrifiante – il fait passer le singe pour un grand esprit en lui collant une moustache au-dessus de la bouche. Il ne fait rien d’autre. Qui peut le croire ? Lui – alors il continue.

Voilà quelle bouffonnerie à privé l’humanité de son sursaut qui l’aurait sauvé de la fin violente du capitalisme. Voilà quelle force grotesque a permis le saccage de la terre, la destruction de notre avenir serin. Malgré Nietzsche et Marx, c’est bien ça qui l’emportée.

Peut-on, nous qui sommes les prétentieux de l’humanité, accepter une telle défaite ? Pouvons nous prendre conscience de l’absurdité humiliante ou l’humanité patauge et baguait en ce moment ?

Je n’ai plus les mots pour cela – que le grand mépris nous viennent en aide !

Les révoltés

L’important dans cette histoire, ce n’est pas dans le fond des propos de l’un ou de l’autre. L’homme ne parvient jamais à être rationnel – c’est là un mythe féroce et envahissants. L’homme cherche avant tout à se rassurer, à produire par la forme et le sophisme une vérité pour calmer quelques instincts tourmentés par la négation de la vie qui – en permanence – s’active autour de lui. Au final, rien n’est spéculatif : tout est affect. La réalité mathématique et humaine sont deux choses irréconciliables.

Il faut voir le produit humain décadent comme le résultat de deux forces contradictoire : la volonté de vie contre la décadence. La première est atrophiée et gémissante à cause de la seconde. Désarmé, la vie ne parvient pas à voir le monde. Elle voit des formes, elle ressent un besoin inexplicable et étranger – alors la conservation la bride, lui préfèrent le troupeau et ce qu’elle a toujours connu.

Alors, quand la majorité de l’humanité moderne gémit, s’agite et ricane stupidement, que fait les étrangers de la masse – que fait l’humanité supérieur ?

L’autre partie trouvera quelques hauteurs agréables parmi les passions, là où l’opposition et la glorification donne aux convictions un vertige réconfortant. Un vertige comme narcotique : on aime à dénoncer les travers de la société et à prescrire au commun de précieux médicaments. Pourquoi ? Par peur de ne rien faire, par culpabilité face à un mal qu’on ne fait que sentir – parfois, l’hypocrisie donne envie d’être celui qui avait raison après le mal passé, par cupide vengeance.

Ici, l’esprit parvint à se démener pour parvenir, non voir ni comprendre, mais à ressentir le mal profond de la modernité. Quelque chose ne va pas. Il y a un résidu inexplicable en toute chose, une odeur qui empêche l’être de rejoindre la masse dans le troupeau. Il n’a ni les armes ni la volonté de comprendre cette odeur, d’aller a sa source et d’en accepter les conclusions – c’est-à-dire le grand mépris et l’abandon de la modernité.

Alors, parce que l’homme supérieur à une volonté de vie indompté, il a lui aussi besoin de palliatif, de répondre aux douleurs par un narcotique à sa hauteur : il cherche et finit par trouver un équilibre dans le spectacle de la politique et de l’idéologie. Parce que la passion permet une hauteur, un vertige là encore, parce qu’il permet à la raison de s’opposer à toute force décadente et à travestir cette dernière celon les besoins et le courage de l’individu : Macron, néo-libéralisme, apolitisme, dé-union, république, capitalisme…

Le révolté utilise la logique pour la mise en place d’un cadre où toutes les frustrations pourront s’exprimer. De plus, la politisation offre une catharsis assez malsaine, une déculpabilisation qui permet – en contre partit de l’effort militant – de s’excuser d’être lâche et d’abandonner ses volontés de vie aux quelques narcotiques modernes prévus pour les hommes supérieurs.

Il est d’ailleurs amusant de voir a qu’elle point le spectacle politique, d’un point de vue militant, est si finement structuré pour que l’égo et la maladie empêche une véritable force commune d’exister. Il y a là un cadre pour s’échauffer, projeter sur d’autre une faute que notre inconscient aurait inventé. Le monde politique ressemble plus à une grande scène d’agitation qu’autre chose : en cela, elle est devenue elle aussi infestée de la décadence : depuis le jour où le socialisme est sortit des caves où elle est née, elle ne fait que se transformer en un haut narcotique pour les hautes personnes.

Jamais les hommes supérieurs n’affrontent réellement le mal. Ils parlent de collectif par impuissance à affronter le réel, par gout du romantisme on désigne une nouvelle morale sans jamais y croire. Ils aiment parler et dénoncer, mais reste entravé dans un océan de contradictions dont ils tirent leurs plaisirs réel. Culpabilisant d’une telle souffrance, il crie et gonfle le torse – voilà tout.

Chez eux, une pensée devient un mythe, un farceur, un héros. Ils projettent dans chaque organisation ses phantasmes et ses besoins, s’apercevant du contrat sociale implicite mais bien réel qui lie chaque partie à se complaire dans ce rôle de catharsis égoïste. Et s’il y a tout de même le gout de l’injustice, il n’y a jamais l’audace de la libération. Et on finit par demander au tribun des tours de magies improbable. À attendre le bon jour, laborieusement, péniblement, jusqu’à la fin…

Les passionnés utilisent le mouvement pour se boucher la vue, les autres l’ignorance, l’abrutissement comme protection contre leur propre Nature. Là se trouve l’essentiel de l’humanité. L’annonce de la fin du monde a contrains les faibles à plus de faiblesses, et les révoltés à plus de fermeté d’esprit. Rien d’autre.

Il faut bien plus qu’une conviction pour se détacher du système. Les révoltés ne peuvent accepter l’effondrement et ils en payeront le prix à mesure que l’évidence se fera.

Les héros

Quant au plus grand d’entre eux qui s’impose dans ses spectacles le rôle de héro tragique : venez dans mes bras. La fin approche, et notre ferme est assez grande pour vous accueillir.

Retour à la nature

La fin du monde est avant tout la fin d’un monde : celui du capitalisme fou. Prit dans ses mécanismes si bien décrit, il se condamne au suicide, emportant avec lui l’écosystème et le monde de vie des consommant. Pour eux, rien d’autre existe : ils en sont dépendants matériellement, mais surtout spirituellement. Sans l’objet, sans la tranquillité et l’abondance sans l’effort, le plus faible est sous la menace de sa propre nature.

Ce qu’il a toujours voulu cacher au profond de son être – les affres comme la puissance, la souffrance comme la transcendance – ne va plus jamais retrouver les objets qui les maintenaient dans le ressentiment : la nature va revenir, d’une façon ou d’une autre, pour redevenir conquérante !

Il s’agit pour eux de la fin du monde – leurs états de consommant va laisser la place a leur essence atrophiée et fragile, face aux désordres du monde post-effondrement.

Quant à nous – et bien, nous verrons !

La théorie du sursaut

L’optimiste doit se poser cette question : après l’effondrement, peut-on réellement faire confiance à un peuple si lâche et faible pour faire face à ce changement de paradigme qui demande tant de force, de connaissance et de rigueur pour être surmonté ?

Il ne s’agit pas du nombre d’homme ou de leurs richesses : mais de leurs qualités d’être, de leur indépendance et capacité d’auto-organisation. Rien ne laisse présager un tel miracle : les villes vont s’effondrer et la panique s’installera durablement dans les esprits. La radicalité est une chose trop complexe pour être naturellement assimilé, compris et exécuté par ceux-là qui ont passé leur vie à la fuir de toutes les manières.

Cela ne s’improvise pas – et visiblement, rien ne pourra l’imposer.


Justice



Alors que le feu à consumé l’Humanité,

Mes parents rappelés par la terre à la sauvagerie,

Imposés par l’urgence à leurs instincts paniqués

Chuchotent au ciel un pardon lamentable.

Ceux à quoi les Dieux morts ne répondirent pas.

Alors ils moururent seuls.

Sous mon regard et mon mépris d’homme,

Sous la douleur et les pleurs de mon enfant,

À genoux face à la nature devenue mon maitre.

L’âme humaine est une créatrice gorgée de sang.

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