Pauvre Coco.

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Jour 19



-    Quel jour ? Comment ça, quel jour ? s'étrangle Patrick. Mais tu déconnes ou quoi ?

J'ai beau être un peu désemparé, je commence à tiquer méchamment. Le ton qu'il emploie pour m'adresser la parole doit cesser tout de suite, faute de quoi... il va se contenter de soupe chaude et sans grumeaux pour les quelques semaines à venir !

Ce pensant, je baisse les yeux vers mes poings serrés de rage toute neuve.
Tiens, c'est bizarre ! Où sont donc passées mes grosses mains velues, celles qui déboîtaient les mâchoires plus vite que la surprise du siècle ? A la place de mes pattes d'ours, je ne trouve que deux mains fines, longues et prêtes, me semble-t-il, à devenir osselets au premier courant d'air un peu sérieux. Et mes bras ? Où sont passés mes tatouages, ceux que j'ai fait pendant un de mes séjours à la Santé ? Ils me plaisaient tant. Ils étaient un peu comme ceux que Patrick a lui-même sur les bras.
Euh... Patrick ? Des tatouages ? Mais qu'est-ce que c'est encore que ce délire ?

-    Irène ? Vous n'auriez pas un miroir, des fois ? Un grand ?

Et voilà que je la vouvoie ! Moi, qui fus longtemps son ami, son amant... il y a longtemps. Trop longtemps, finalement ?

Sans comprendre le pourquoi du comment, elle me fait signe qu'elle a ce que je demande, me propose de la suivre dans une petite pièce annexe. Je constate que Patrick ne se refuse toujours rien... Salle de bain en marbre, éclairages savants, plomberie dorée, et tout le reste qui m'éblouit un peu. La vanité de cet homme me surprendra toujours. Il faudra que je regarde s'il n'a pas fait tailler le bas des portes pour qu'elles puissent le laisser passer sans effort, lui et ses grosses chevilles...

Irène n'est pas entrée dans la pièce. Elle m'invite à y pénétrer d'un geste de la main, s'apprêtant, la bonne âme, à refermer derrière moi. De la sorte, je pourrai y faire mes petites affaires, pense-t-elle peut-être.
En guise de miroir, je ne pouvais espérer plus grand modèle. En effet, il est d'un seul tenant, sur tout un mur. De long en large et de haut en bas. Pas difficile pour le trouver, n'est-ce pas ?  Par contre, pour ce qui est de me retrouver, moi...
Je tombe un peu sur le cul, j'avoue. Sur le coup, quand j'aperçois dans le miroir un petit bonhomme un peu malingre, mal fagoté et peigné à la diable, mon premier geste est pareil à celui qu'on peut faire pour demander à quelqu'un de se barrer du champs de vision !
Il me faut m'y reprendre quelques fois avant de comprendre que cet échantillon d'homme, ce modèle réduit, ce ridicule petit mannequin qui n'est même pas de cire... c'est moi.

Mes grosses lunettes rondes et noires sont nulles. Ma calvitie est une véritable patinoire à mouches. J'ai les joues creuses, noircies par une barbe naissante qui pousse par tâches éparses, le regard d'une fouine et les yeux plantés au fond de deux trous cerclés de noir. Moi qui me prenais depuis toujours pour un malabar élevé à la dure dans les zones des banlieues-est, je découvre un succédané d'avorton qui incite naturellement à lui foutre des baffes et des coups de pompes au cul. C'est pas dur : un courant d'air et je m'envole !

Totalement hagard, je m'assois sur le rebord de la grande baignoire à remous, top moumoute, et je tente de comprendre.
Comment puis-je avoir cette apparence alors que j'ai toujours usé et abusé de ma force physique pour forcer ceux qui me résistaient ? J'ai toujours été un affreux jojo, un de ceux qui n'hésitaient jamais à foutre une torgnole aux plus faibles, juste pour me distraire.
Éperdu, je reste dans la salle de bain pendant quelques longues minutes. Et puis, ensuite, ça doit faire plus que des minutes parce que j'entends soudain Patrick cogner comme un malade à la porte...

-    Dis-donc, Coco, tu te grouilles à sortir de là ou c'est moi qui te fais sortir ? menace-t-il.

Et voilà que celui que j'ai fait chanter pendant des années se permet de me malmener ? Mais c'est le monde à l'envers !! Et il m'appelle Coco, ce con ! J'ai bien entendu ? Alors, la rage froide qui m'envahit prend le dessus sur mon désarroi !

J'ouvre la porte de la salle de bain d'un coup sec, l'attrape le Patrick de mes fesses par le col et...je réalise que c'est lui le tatoué, le grand balaise, le mec à la sale frime qui me décollerait les oreilles d'un coup de dent si la Nature ne s'était pas déjà chargée de me doter de deux larges antennes paraboliques...

D'abord surpris de ma brusque arrivée, les deux mains serrées (mais qu'elles sont ridicules ces mains, d'ailleurs !) aux revers de sa veste, trop près de sa cravate en soie, aussi, Patrick se reprend en une seconde et m'attrape à son tour par les côtelettes. Il me soulève sans le moindre effort et, un mauvais rictus sur la bouille, il me propulse d'une pichenette à l'autre bout de la pièce !
Bien entendu, je me ramasse entre un guéridon Second Empire et une bibliothèque Louis XVI (ne coupez pas...!)
J'ai le nez et les arcades en capilotades, je pisse le sang et celui-ci se répand à profusion sur les tapis épais du bureau. J'ai manqué de jugeote, faut croire...

-    Non, mais...Irène ! Il pisse le sang sur mes tapis, ce con ! Retiens-moi ou je fais un malheur ! s'emporte-t-il, prêt à me faire dégager par la fenêtre, si nécessaire. Par la porte, si je me grouille de me relever...

Il se jette sur moi, m'attrape par une aisselle et, nonobstant les cris de douleur que je hurle conséquemment, il me force à me rasseoir sur la chaise qui fait face à son bureau. Il ramasse ce qu'il peut de mon dossier qui a eu la malencontreuse idée de se trouver sur ma précédente trajectoire, celle qui m'a fait atterrir,  pif le premier sur la console Second Empire, me fout le tout en vrac sur les genoux puis, presque au pas de course, fait le tour de son burlingue et se pose dans son fauteuil directorial.

Irène ne dit rien. Tout va beaucoup trop vite et les humeurs présentes de son Patrick adoré sont visiblement de celles qui l'incitent à ne pas broncher, au risque de se prendre un mauvais coup par mégarde. Elle me lance un petit regard apitoyé, suivi d'une brève mimique qui m'invite à garder le silence pour le moment...
Je pense que je vais faire comme elle me conseille. D'instinct... de survie !

Nous restons encore ainsi, immobiles et taciturnes en plein, pendant quelques minutes que l'autre, le méchant et terrible Patrick, met à profit pour se refaire une patience d'ange. Ça prend forcément quelques temps...
Alors, j'en profite pour discrètement lire quelques lignes des pages qu'il m'a refilées sur les genoux...
Je lis quelques paragraphes, au hasard, en faisant tourner les pages sans faire le moindre bruit. Des fois qu'il n'aime pas le bruit des feuilles, en pleine journée, au fond de son bureau. Bon...c'est nul.
Je ne sais pas pourquoi j'aurais écrit ce tas de conneries.
Pourtant, je ne sais pas pourquoi il est si mécontent, l'autre, en face !
C'est vrai, quoi ? Qu'est-ce que ça peut bien lui foutre qu'on puisse écrire des mièvreries pareilles, même en admettant que j'en sois l'auteur ?

-    Simon...fait-il soudain. Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je sais que tu as traversé quelques épreuves difficiles mais, somme toute, qui n'en a jamais traversé ?

Je vois bien qu'il fait de louables efforts pour se contenir. Je vais devoir choisir mes mots quand le temps sera venu pour moi de répondre...Et il semble attendre que je me manifeste.

-    Euh... Patrick, je...

-    Monsieur de Saint-Elme !

-    Pardon ? fais-je, interloqué.

-    Je dis "Simon"...et, toi, tu dis "Monsieur de Saint-Elme". Je dis "Tu" et tu dis "Vous"...ok ? répond-il avec patience, de plus ne plus mal contenue.

-    Euh...je comprends !

-    Bien ! Vas-y, j't'écoute, SIMON ! fait-il, soulagé.

-    Alors, Monsieur de Saint-Elme, je ne comprends pas où vous voulez en venir... tenté-je d'une voix douce, mais douce...

-    Ça, moi je l'ai bien compris, mon pote ! fait-il en reniflant ostensiblement pendant qu'il fouille dans un tiroir pour en sortir un cigare gros comme un obusier. Alors, je vais t'aider un peu...

Il me tend la main. Au départ, je pense que c'est pour me dire bonjour, mais comme c'est un peu tard, maintenant, je finis par comprendre qu'il exige le fameux dossier... que je lui rend, sans poser de question.

Il s'en empare sans ménagement, le pose sur son burlingue et le feuillette rapidement. Il lit à la la vitesse de l'éclair, le mec ! Ses yeux s'ouvrent ou se rapetissement en fonction de ce qu'il ressent des lignes qu'il parcoure. Ça va de l'étonnement au dépit, de la joie à la colère, et ainsi de suite. Et puis, soudain, il exprime une colère énorme...Et je ne parle pas de la gymnastique de ses gros sourcils !

-    Mmf..il me semblait bien que je retrouverai cette merde par là...fait-il sans lever les yeux. Aah...la voilà !

Il lève brusquement la tête et me regarde. On dirait un gros clébard qui regarderait un pauvre matou famélique. Ça va être la fête du chat, j'ai bien peur...

-    Je cite : "C'est ainsi que j'ai fini par retrouver le Patrick. Je lui ai cassé la gueule au point de lui briser au moins une demi-douzaine de côtes, son gros nez que je n'avais jamais pu encadrer et quelques autres gentillesses"

-    Et ? demandé-je, toujours sans rien comprendre.

-    Attends, j'ai pas fini... Je cite encore  : "Mais, petit enfoiré finaud, il m'ordonnait de rédiger un roman qui marquerait l'histoire contemporaine. Sale con ! Qui pourra jamais se targuer de savoir à l'avance que le fruit d'une mini éternité de cogitations se soldera par des ventes magistrales au drugstore du coin ?"

Je ne sais pas quoi répondre... Face à mon mutisme, il s'impatiente. Gravement.

-    D'abord, tu vas me dire ce que tu reproches à mon nez ! fait-il d'un index menaçant.

-    Votre nez ? Ben...rien. Il est normal, votre nez. Que voulez-vous que je vous dise ?

-    Tu vas me dire tout de suite à quoi rime ce texte de merde ! Moi, un sale con ? Et ma main dans ta poire, ça te parle ?

-    Je n'ai pas écrit le premier mot de ce torchon ! rétorqué-je, en indiquant le dossier jaune d'un coup de menton.

J'ai balancé ça avec assurance, les mains posées sur mes genoux croisés, le dos très raide, style anglais très méprisant. Sur le coup, j'ai bien cru qu'il allait tomber dans le panneau. Seulement, voilà qu'il se met à parler d'Irène...

-    Et ma petite colombe ? Une salope ? Non, mais tu veux mourir ou quoi ?

C'est à cet instant que je suis revenu sur Terre, donc.
Quand il se met à parler de sa souris, j'ai tout remis dans l'ordre. A la virgule près.  Fatal, je me pique une crise de rire homérique. Je me tiens les côtes à deux mains, avec les pieds même ! tant je me bidonne.  L'autre, décontenancé, regarde sa colombe qui lève les yeux aux ciel, les mains écartées en signe d'incompréhension.
Et je me marre !
Mais d'une force...!
Je me tords de rire pendant que je le vois virer au rouge écarlate. Je sais qu'il risque de me faire avaler mon extrait de naissance mais je ne peux pas me retenir ! C'est ainsi, parfois. Qu'on se rappelle je ne sais plus quelle présentatrice télé prise d'un terrible fou-rire alors qu'elle présentait un sujet gravissime, probablement à cause d'un rigolo qui faisait le pitre derrière les caméras ! L'hilarité, quand elle vous prend, vous laisse à peine le droit de reprendre souffle.

-    Mais, mon cher Monsieur de Saint-Elme, ceci n'est qu'une histoire, un roman mal fagoté, une ébauche ! Ce n'est qu'un premier jet, comme on dit ! Je suis surpris qu'un monsieur à l'air si sérieux puisse tomber ainsi dans le panneau d'une histoire inventée de bout en bout ! Les coïncidences sont parfois autant de farces que de hasards ! Et je félicite l'auteur de ces lignes si elles sont parvenues à vous prendre des vessies pour des lanternes !

-    L'auteur ? Mais c'est toi, Simon Cussonnet ! Regarde, c'est signé de ta main, chaque page porte ton paraphe, ta manie bien connue !

Tiens, ça me coupe le sifflet immédiatement !
Incrédule, je me lève, me penche sur son burlingue pour me saisir du dossier. Maintenant attentif, je lis quelques pages et...merde. C'est vrai. J'ai signé et paraphé partout.
J'ai écrit cette cochonnerie ! Je tourne les pages, fébrile, à la recherche d'un passage plus sérieux, plus pro. Mais que dalle ! C'est un ramassis de bêtises et de stupidités !

Pourtant...quand je tombe sur les lignes que je cherche, celles que Patrick à citées, je ralentis considérablement ma vitesse et je me concentre vite...
Le style n'est pas trop pourri, la syntaxe roule pas mal... Y a du presque bon, là-dedans. Rapidement, j'oublie le bureau où je suis, ses occupants, mes arcades douloureuses, la console Empire et je plonge dans l'univers écrit sous mes yeux.
Pour un peu, je repartirais en balade dans un monde à finir mais Patrick de Saint-Elme m'a vu venir. Il se lève d'un bond, me reprend le dossier et vocifère presque :

-    Nous somme le 02 janvier ! Tu m'avais garanti que j'aurais ton manuscrit avant la fin de l'année. Je veux bien croire que tu m'aies cru assez con pour croire encore au Père Noël mais je te préviens que j'attendrai pas les galettes des rois pour avoir ce que tu me dois ! Alors, tu reprends ce torchon, tu vas t'enfermer chez toi et tu te lances illico presto dans un dialogue prolongé, voire plus que ça, avec ton traitement de texte, vu ? Je te donne encore cinq jours, pas un de plus. Passé le délai, tu changes d'éditeur et tu me rembourseras toutes les avances que tu me dois !

-    Je change d'éditeur ? demandé-je, les yeux ronds. Vous voulez dire que...

-    Que je suis celui qui te fais vivre, sombre idiot ! Tu vas me supprimer ces deux personnages, en priorité absolue. Et puis tu changes de ton, de style et tu reviens vite aux bons sentiments qui ravissent les mémés qui achètent tes bouquins pour faire dodo la nuit ! Maintenant ; dégage !

Il me chope par le col de ma chemise et m'entraîne manu-militari vers la sortie.
J'ai même pas la chance de résister, maigrelet comme je suis et je fais tout ce que je peux pour retenir les feuillets manuscrits qui se font la paire ! Il ouvre violemment la porte et m'éjecte sans autre forme de procès. Moi, je m'étale sur les moquettes, sous les yeux sardoniques des secrétaires à l'accueil...
Puis, je ramasse mes feuillets épars, les yeux bien rivés au sol pour éviter de croiser les regards des personnes autour. La honte absolue... Je dois être rouge Ferrari. Regard fuyant, je me dirige comme je peux vers la sortie. L'air de la rue me fera le plus grand bien, je crois.
Quand je m'extrais enfin de l'ascenseur, je cours presque vers la sortie. Il faut que je parte d'ici. D'ailleurs, je pense que je n'y remettrai jamais les pieds. Qu'il aille se faire foutre, ce cher Môssier de Saint-Elme de mes fesses ! Je lui dois du pognon ? Qu'il me fasse un procès s'il veut le récupérer ! En attendant, moi, je me casse d'ici ! Mais je n'ai fait trois pas sur les trottoirs qu'une petite main m'attrape par la manche...

-    Simon... murmure à mon oreille une jolie voix sucrée, tu n'aurais pas dû raconter nos petites étreintes sur la machine à laver... Petit cochon !

Alors, là...j'en ai les bras qui tombent, la mâchoire qui ratissent les bordures, les cheveux qui fleurissent en plein hiver, les genoux qui jouent La Traviata !

Irène se colle contre moi, m'emporte fermement un peu plus loin,  puis hèle un taxi où nous nous engouffrons sans tarder...
Cette fois-ci, c'est décidé : je vais demander à faire interner d'urgence ! Je ne comprends plus rien ! Irène...

-    Tu sais, Simon... moi aussi j'ai lu ton manuscrit...et j'ai adoré ! Et si tu pouvais vraiment faire tout ce que tu écris...

Elle roucoule, se coule contre moi, laisse ses mains se promener sur moi au mépris total des regards éberlués du taximan qui va finir par nous foutre la tronche dans un bus s'il ne se décide pas à regarder devant lui, plutôt que dans son rétroviseur ! Je ne sais plus comment me sortir de la situation !
Irène colle ses lèvres à mes oreilles, me susurre des trucs pas possibles, me conte par le détail les petites séances plumardières auxquelles nous nous livrons depuis des années ! Et moi d'ouvrir des yeux immenses de surprise et de honte !
On a vraiment fait tous ces trucs ???

A la question posée, j'ai une réponse immédiate... Le taxi nous dépose à l'angle d'une rue et elle m'entraîne dans un hôtel, le premier venu...
La décence m'empêche de vous parler plus en détails des délices que nous nous accordons mais, cette fois-ci, plus possible pour moi de ne plus croire la véracité des lignes que j'aurais écrites, je ne sais quand ni comment ! Irène est vraiment une sacrée salope !
Et moi, un fieffé saligaud.

On lit souvent dans les livres de bonne tenue que les hommes sont d'humeur sombre après l'amour... J'ai tendance à le croire, après nos joutes sur lit double, chambre sur cour. Irène se repose contre moi, épuisée de ses prouesses, pendant que je mâchonne quelques idées noires.
Ainsi, je trompe mon éditeur depuis toujours, j'entretiens une relation adultère, quasi perverse, avec sa femme, totalement perverse, et, non content de cela, je mettrais tout ça sur papier que je soumettrais ensuite à l'attention du cocu !
Cocu...Coco... Je crois que je viens de comprendre pourquoi il n'a pas apprécié cette partie-là, non plus.

Je crois qu'il est temps que je change quelques chapitres...
Sans faire de bruit, je sors du lit, me rhabille puis je m'enfuis en silence.
Il me reste quelques jours pour tout remettre en place.
Le vent souffle dans la rue, s'engouffre avec force. Un peu frisquet. Je relève le col de ma chemise, misérable protection, et je rentre tête et queue basse...
J'ai mauvaise conscience. Pauvre Coco...

Quelle drôle d'Idée, quand même.


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