Sirènes de police

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L'épicerie est bondée par cette fin de soirée. Comme c'est bientôt l'heure de la fermeture, les retartadaires se dépêchent de faire leurs courses avant de rentrer chez eux. Je profite donc du fait que tous les employés soient occupés avec des clients pour rentrer dans la petite boutique, attraper discrètement un sandwich emballé et une bouteille d'eau que je dissimule dans mes vêtements et quitter l'endroit en marchant à côté d'une femme qui en fait de même de sorte à ce qu'elle me dissimule aux yeux du caissier.

C'était risqué, mais j'ai réussi. Je me dirige donc vers l'usine abandonnée pour y déguster tranquillement mon repas. Sur le chemin, je reçois une notification. Un message d'un utilisateur inconnu qui me dit :

- Salut. Je suis interessé par ta marchandise. On peut se fixer un point de rendez-vous ?

- Oui. Quel endroit tu proposes ?

Il me donne une adresse. Je la connais. C'est un vieux quartier aux ruelles tellement étroites qu'aucune voiture ne peut y passer. C'est un lieu plutôt idéal pour ce genre d'échange et je connais assez bien l'endroit. J'accepte donc, mais m'assure quand même :

- Tu es sûr d'avoir la somme demandée ?

- Évidemment, sinon je ne t'aurai pas contacté.

- Oui, ça semble logique. Bon, demain à 14h, ça te va ? Je préfère qu'on fasse ça dans la journée parce que le soir, il y a des types qui sortent et c'est le genre de personnes qui n'aiment pas être dérangés si tu vois ce que je veux dire . . .

- C'est bon pour moi. À demain.

Je range mon portable dans ma poche. Ça a demandé plus de temps que prévu, mais l'annonce que j'ai postée sur le Dark Web a enfin fait son effet. Oui, je préfère la vendre sur Internet car je ne veux pas faire affaire à des gens qui me connaissent.

Je monte les escaliers métalliques et me rends sous les combles, dans mon petit abri. Ici, je me sens chez moi. Quoiqu'un peu seul, mais ça n'a pas tant d'importance . . .

Je secoue la tête pour en chasser cette pensée et entame mon repas. Ensuite, je sors mon cahier de dessin. Il ne reste plus que deux pages. Je les contemple pendant quelques secondes, avant de refermer mon cahier. Je me sens fatigué, je n'ai pas envie de dessiner ce soir.

Je le remets dans mon sac et m'allonge sur le plancher en bois. J'observe le ciel sombre par la lucarne entrouverte pendant de longues minutes, avant d'enfin trouver le sommeil.

Le lendemain, je me lève tôt pour avoir le temps de me rendre jusqu'au point de rendez-vous à pieds. Je n'ai malheureusement pas d'autre choix puique je n'ai plus un sous pour payer le bus.

Je marche donc pendant de longues heures avant d'enfin arriver au quartier en question. Les rues principales en sont vides. Il n'y a pas beaucoup de circulation dans le coin si ce n'est le bus qui passe pour stationner quelques secondes devant son arrêt.

Je m'engage donc dans les ruelles pour essayer de trouver mon client. Je ne tarde pas à l'aperçevoir dans l'une d'elles, adossé à un mur, le visage recouvert d'une capuche. Je m'approche de lui et l'appelle par son nom d'utilisateur. Il répond :

- Oui, c'est bien moi. Tu as ce que je suis venu chercher ?

Je sors le sachet de cocaïne pour le lui montrer, avant de demander à mon tour :

- Et toi, tu as mon argent ?

Il affiche un sourire sournois, puis déclare calmement :

- À ta place, j'oublierai l'argent et donnerai bien gentiement ce sachet.

Je fronce les sourcils. On dirait bien qu'il n'a pas l'intention de payer, mais je ne laissera pas les choses se passer comme ça. Je remets le sachet dans ma poche en disant :

- Pas d'argent, pas de marchandise.

Il claque des doigts. Aussitôt, des hommes arrivent de toutes les directions, bloquant les issues et m'encerclant. Mon client me dit :

- Nous ne te ferons aucun mal si tu nous donnes bien sagement ce que nous voulons.

- Dans tes rêves ! Tu crois que tu pourras m'avoir aussi facilement ?

- C'est ce que nous verrons . . .

Ils commencent à avancer vers moi, d'un air menaçant. Je relève mes manches, prêt à me battre. L'un d'eux se jette sur moi et je lui envoie un bon coup de pied dans la mâchoire, lui arrachant même une dent, mais un autre m'attrape par derrière et me donne un coup de tête en plein dans le crâne. Ils sont trop nombreux, je suis dans la galère !

Cependant, je ne me laisse pas faire aussi facilement. Je me débats de toutes mes forces, frappant, griffant et mordant tous ceux qui s'approchent de moi, mais ils parviennent à me maitriser malgré tout et l'un d'eux tente de m'arracher mon sweat pour s'emparer de la drogue que j'ai dissimulé dedans.

C'est alors que des sirènes de police retentissent. Mes agresseurs prennent peur et détalent sans demander leur reste, me laissant tomber au sol. Je me redresse, prêt à prendre la fuite moi aussi car je détiens quand même une substance illicite, quand je sens une main se poser sur mon épaule. Je me retourne en sursaut pour voir Lisa. Qu'est-ce qu'elle fiche ici ?

Elle me regarde, souriante, brandissant dans son autre main son téléphone, d'où provient le son des sirènes de police. C'est elle qui les a déclenchées pour faire fuir mes agresseurs !

Je la fixe, étonné. Elle arrête les sirènes et tape quelque chose sur son portable, avant de me montrer l'écran, sur lequel est écrit :

"Est-ce que ça va ?"

Je hoche la tête. Elle me tend sa main pour m'aider à me relever, mais je l'ignore et me remets debout tout seul. Ses yeux bleus tombent sur mon sac, qui est tombé pendant la bataille, éparpillant au passage toutes mes affaires par terre. Elle se penche pour attraper mon cahier de dessins. Je le lui arrache aussitôt des mains et le remets dans mon sac avec tous mes autres objets.

J'ai à peine le temps de le remettre sur mon dos que j'entends une voix retentir derrière nous :

- Alors comme ça vous croyez pouvoir vous débarrasser de nous aussi facilement . . .

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