Chapitre I

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6 ans plus tôt

En cette belle matinée, le soleil illuminait la ville, rougeoyant à l’horizon. Pourtant un horloger amoureux de sa profession rester cloîtrer dans son atelier, en bord de Vienne. Il préférait de loin fabriquer, réparer et rénover les horloges, les grandes pendules et les petites montres, qu’elles soient modernes ou à goussets! Alors qu’il travaillait paisiblement au milieu de son atelier, la symphonie familière de tic-tac produite par toutes les machines entreposées dans sa boutique, la sonnerie du téléphone retentit.

Alarmé, l’artisan se dirigea vers le téléphone d’un pas rapide. Il attrapa l’appareil et le colla à son oreille.

“Allô?...Oui c’est bien moi...Pardon mais de quoi me parlez-vous?”

De seconde en seconde, le visage d’Aldéric perdait de la couleur, et l’air grave qu’il arborait au début de l’échange disparaissait petit à petit, au profit d’un masque de pure souffrance.

Soudainement il perdit l’équilibre et s’affala sur la chaise qui se trouvait entre le mur juste derrière lui et questionna d’une voix incertaine et remplie d’espoir.

“Vous êtes sûr?”

Son interlocuteur n’eut aucun scrupule à briser ses maigres espérances. Aldéric tressauta, quelqu’un l’eut eu en face de lui qu’il aurait pensé que l’on venait de le frapper. Il se recroquevilla sur lui-même et reprit presque aussitôt:

“Comment est-ce arrivé?”

Au fur et à mesure le visage d’Aldéric se décomposa, l’horreur s’y installait.Au bout de quelques minutes, il conclut la conversation le coeur lourd, et envahi de chagrin.

“Bien, je viendrais. Au Revoir”. Clair. Précis. Concis. Les maîtres mots de sa vie.

Il resta assis sur la chaise, immobile quelques minutes encore. Il était si pâle que l’on aurait pu penser à un cadavre. Les mêmes cernes noires, semblables à des cocards, la même rigidité. Pourtant, ses yeux hagards continuaient à fixer le sol devant lui.

Une fois qu’il eut raccroché le combiné et que toute étincelle de vie et de joie eurent disparues de son regard, il retourna dans son atelier se laissant bercer par la symphonie de tic-tac qui lui était si familière.

6 ans plus tard

Cela faisait maintenant 6 ans qu’il travaillait d’arrache-pieds pour réaliser cette horloge. Pas un jour ne s’était passé sans qu’il ne travaille dessus.

Il avait commencé par tailler le bois grâce aux rudiments de menuiserie qu’il avait appris durant ses jeunes années. Ce bout de hêtre ébène, il l’avait poli, l’avait taillé, et en avait incrusté les nervures de délicates touches d’argent, faisant ressortir, le violet du bois.

Il en tailla chaque petite pièce avec le plus grand soin. Il travailla le chêne, comme le bambou, le pin et le teck, apportant des nuances différentes à son oeuvre.

Il ajouta du métal ciselé qu’il peint en vert. Heureusement une de ces anciennes connaissances lui donna un coup de main pour réaliser cette pièce.

Il commanda des minuscules pièces en émail et une coupole de verre.

Maintenant, elle était finie. Son dernier présent. Elle était réellement magnifique. Elle surpassait les attentes d’Aldéric, si bien qu’il resta là sans bouger à la contempler, une larme solitaire dévalant la pente de sa joue.

Ce moment de paix fut brutalement interrompu lorsque un bruit retentit derrière lui. Son apprenti regardait l’horloge comme deux ronds de flan. Il n’avait clairement jamais rien vu d’aussi beau. son maître l’avait empêché de voir le projet sur lequel il travaillait depuis ses six dernières années.

Se trouvait devant lui une oeuvre inestimable. On y reconnaissait un carrousel, dont la structure est en bois, le chapiteau lui était en émail vert, de fines rayures vert émeraude et vert sapin, qui rendait lumineux le reste.

Trois petits chevaux en bois étaient placés autour de l’horloge. L’un noir, l’autre caramel et le dernier beige, presque blanc. Chaque détail était incrusté sur la pièce de bois, allant jusqu'au moindre muscle de la bête. Ce carrousel était posé sur un socle très foncé au reflet violet, strié de fines lignes d’argent. autour de cette ensemble grimpait un lierre vert émeraude et légèrement argenté à certains endroit. Elle grimpait le long du socle et s’enroulait autour du carrousel.

L’horloge se trouvait au centre du carrousel, le cadran blanc émaillé affichait des chiffres aux lignes souples et aux arabesques élégantes. Les aiguilles, quant à elles, étaient d’un noir profond, set semblaient s’inspirer des lignes gothiques.

Cette horloge était inestimable. Personne dans l’histoire n’avait encore vu une horloge si magnifique.

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