A toi, qui te reconnaitra

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Ce matin, pour toi, je me suis levée tôt.

J'ai pris mon sac à mots, celui douceur nuage, et je m'en suis allée. J'ai regardé le ciel où brillaient trois étoiles : il était rose-orangé, comme sur les tableaux de Monet. Je me suis sentie comme Hugo, qui partait à l'heure où blanchit la campagne, puis comme Rimbaud dont le vent baignait la tête nue. J'ai espéré que je saurai, comme eux, au détour du sentier, trouver la poésie.

J'ai marché en songeant aux mots que je cueillerai. Pour toi, il me fallait ramener les plus beaux.

J'en voulais des brillants, gentils et tout légers; des espiègles et farceurs, parce que tu l'es aussi. J'en voulais des sauvages, des drôles et des fidèles pour chanter tes louanges, toujours avec humour.

Quand je suis arrivée devant l'immense champs, j'ai contemplé des mots de toutes les couleurs. Dans le soleil levant, ils s'élevaient glorieux, ils m'offraient un spectacle poétique et dansant. La brise agitait les herbes, la chaleur éveillait ma peau.

Finalement, c'est toi qui m'offrait cette balade près des mots...

J'ai cherché longtemps, jusqu'à la fin du jour, mais je n'ai pas trouvé ceux qui étaient parfaits.

Il me fallait pourtant te dire comme je suis heureuse de t'avoir rencontrée, que tu es une personne généreuse, passionante, passionnée. Que tes mots sont un tapis volant, qui m'emènent dans milles contrées, que des larmes aux fous rires, ils me font voyager. Il me fallait te dire que ta présence me rassurait, quand je me sentais seule, perdue à l'étranger ; que tes conseils étaient précieux, que tes avis avaient du poids.

Il me fallait te dire combien tu comptes pour moi.


Bredouille, j'ai repris mon sac à mots, celui douceur nuage, et je suis rentrée, dans la lueur du crépuscule. J'étais presque arrivée, quand depuis le bord du gouderon, une petite voix m'a interpellée :

  • Tu l'admires beaucoup, hein ?

J'ai regardé le mot, il était petit et rondouillet, un peu timide, d'un tendre bleu pastel. Je me suis agenouillée près de lui et j'ai carressé sa tête.

  • Oui... Aujourd'hui, c'est son anniversaire, je me disais que c'était le jour idéal pour le lui dire mais je n'ai pas trouvé comment...

Il m'a sourit, et avant que je n'ai pu esquisser un geste, il a grimpé dans mon sac. Je l'ai entendu soupirer d'aise lorsqu'il s'est enmitouflé dans le tissu nuage.

Il se fait tard. J'allume mon ordinateur, je me connecte. Le petit mot bleu me rejoint sur le bureau. Il se glisse sur le clavier en me gratifiant d'un clin d'oeil complice et les lettres s'écrivent toutes seules, exprimant parfaitement ce que je voulais te dire :

Merci !

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