Si seulement…

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Parfois… je m'évade en pensant à ce que serait ma journée idéale si je pouvais décider selon mes envies.

Alors, je m’imagine assise sur une chaise. Le bois grince lorsque je change de position mais ça ne me dérange pas. J’ai les deux mains posées sur une machine à écrire et chaque lettre se grave à l’encre sur ce blanc pur. Mon regard s’échappe un instant pour admirer la vue que m’offre la fenêtre qui se trouve en face de moi. Un sourire se dessine sur mon visage pendant que les oiseaux volent vers de nouveaux ciels. Il y a des pinèdes, de part et d'autre, qui m’indiquent que je suis bel et bien seule avec eux. La nature me montre que la Lune est prête à se dévoiler à nue lorsque le Soleil part éclairer d’autres visages. Et mes yeux retournent sur la machine à écrire. Le bruit strident d’une nouvelle ligne s’évapore dans la pièce et je continue de planter mes mots. J’aime ce qui se passe et je savoure encore plus les crépitements du feu qui danse derrière moi. J’ai envie de voir ses cheveux oranges de plus près, alors je quitte madame Remington pour venir à lui et l’admirer danser. Il caresse mon visage avec quelques chaudes ondes et continue de vaguer vers les étoiles en espérant les atteindre un jour. La pièce s’agrandit car autour de moi des murs en bois se dessinent. Il fait maintenant si sombre que cette boule de neige, dans le ciel, est devenue la seule source de lumière pour le cerf qui passe devant la fenêtre. Il s’en va loin de là une fois que j’attrape ma guitare pour en pincer deux, trois cordes. Mais les flammes de la cheminée me dérangent. Je me lève pour les étouffer sous ces morceaux noirâtres, prêts à se briser sous ma paume. Et, enfin, l’obscurité m'éclaircit. Je décale la chaise et pousse la table pour m’allonger le long de ce mur transparent qui me sépare de l’extérieur. Son toucher est si froid qu’il me traverse tout le bras. Si gelé mais pourtant si chaleureux. Je vois mon souffle se poser sur lui à la manière d’une tâche de peinture qui se propage. Mais il disparaît si vite que je n’ai pas le temps de dessiner le rond qui résume mes journées. C’est en levant la tête que je vois les sapins poignarder l’espace avec leur pointe épineuse. Ils touchent le ciel comme des crayons sur un papier et dessinent chaque nova. Et voilà que je m’endors, heureuse d’être devenue amie avec Dame Nature.

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