La beauté du spectre : le cauchemar (2008)

2 minutes de lecture

Je venais de fermer les yeux. Tout était devenu noir autour de moi.

J'entendis mon rire, ainsi que celui d'une de mes amies. Nous sortions d'une somptueuse salle de bal où nous venions vraisemblablement de passer une excellente soirée. C'était un soir d'été, le ciel était teinté de blanc et de rose. Le soleil couchant se reflétait dans l'eau claire du lac. Nous marchions, vêtues d'imposantes robes aux couleurs éclatantes. La mienne était d'un superbe bleu turquoise et celle de la jeune fille rousse qui m'accompagnait d'un violet clair, très plaisant à la vue. En réalité, je ne connaissais pas cette jeune personne et n'aurais sans doute jamais porté de pareils vêtements. Mais les rêves ont le don de donner à tout ce dont l'on a pas l'habitude un côté bien agréable.

Nous avancions sur un petit chemin, tout au bord du lac. Soudain, sans que je m'y sois attendue, une jeune femme aux longs cheveux bruns apparut au bord de l'eau. Elle admirait le paysage avec un air triste et un regard absent. Elle était d'une beauté pure et saisissante. Nous passâmes près d'elle sans qu'elle ne détourne son regard. C'est alors que, la frôlant par maladresse, je la poussai à l'eau. Elle disparut immédiatement dans le reflet trouble du soleil couchant et je ne pus rien faire d'autre que regarder cette scène, impuissante.

Mon rêve devint flou et obscur, quelques instants. Quand le décor retrouva la clarté, la scène avait changé.

Mon amie et moi nous trouvions dans une étrange bâtisse de bois aux mur grinçants, éclairée par les lumières de quelques bougies. Alors que tout semblait aller pour le mieux, la porte s'ouvrit d'un seul coup et le vent glacial pénétra dans la maison, éteignant les bougies sur son passage.

La nuit devint plus sombre que jamais. Mon souffle était court, j'étais tendue.

Quelque chose de glauque, d'étrange et n'inspirant rien de vivant se trouvait quelque part autour de nous.

Soudain, je la vis. Son ombre apparut dans l'entrebâillement de la porte, faiblement marquée par la lueur de la pleine lune. Le tonner gronda et un éclair dévoila le visage de l'inconnue.

Son visage de spectre était tourné vers nous, ses yeux ronds et cruels nous fixaient, sa robe rouge était en lambeaux et, de sa main de démon tâchée par le sang, elle tenait un poignard aiguisé. Cependant, la jeune femme brune, morte noyée, avait gardé quelque chose de son infinie beauté. Elle se jeta d'un geste vif sur mon amie et celle-ci tomba à terre, abandonnée de toute vie. Je vis alors se poser sur moi le regard démoniaque de la revenante. Je n'eus pas le temps de crier; la lame traversa ma peau...

Je m'éveillai en sursaut, les larmes aux yeux. Je ne sais pourquoi, à ce moment, je fus si heureuse et étonnée d'être encore en vie.

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