IV

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Il est revenu du septième ciel, ange déchu aux yeux de velours et au cul de soie.

J’ai le nez dans sa nuque, respirant son odeur épicée que j’aime tellement, quand je l’entends glousser.

- Cette fois-ci non plus, tu ne me paieras pas.

- Ça fait combien de fois que c’est notre première fois ?

- Tu me tringles tellement bien à chaque fois que j’ai oublié. J’ai de la chance que les rombières ne t’aient pas plu.

- Héhé. Elles m’auraient dévoré tout cru.

- Et la jolie blonde ?

- Elle était accompagnée.

- Tu ne le savais pas.

- Non, c’est vrai. J’aurai peut-être tenté ma chance pour un plan à trois.

Il se tourne vers moi, les sourcils froncés, et je vois dans ses yeux qu’il ne sait pas si je plaisante ou pas. On se connait depuis bientôt trois ans, mais mon humour débile lui semble toujours abscons.

Je l’embrasse. Sa main descend sur mon ventre, saisit ma queue et je ferme les yeux.

- Déjà ?

- Je te l’ai dit, période réfractaire très courte.

- Il faut que j’en profite, alors.

Il m’enlace, me pousse sur le dos et s’empale sur moi, le lubrifiant restant de nos premiers ébats facilitant la pénétration.

- Capote ! dis-je en m’étranglant sur mon gémissement de plaisir.

- Je suis clean, répond-il en montant et descendant sur ma queue, pas déterminé à s’arrêter pour me laisser enfiler un chapeau latex.

- Tes clients…

J’ai du mal à finir mes phrases, mais il le peut, lui.

- Depuis que je te connais, je n’ai plus que des femmes.

- Et alors ?

Putain, j’ai du mal à aligner deux idées. Cette conversation est surréaliste. Il est à califourchon, penché en arrière, ses mains sur mes genoux et il va et vient sur ma queue. Et moi j’essaie de lui faire comprendre qu’une MST veut venir d’une femme comme d’un homme.

Je prends ses hanches et je le soulève.

- Si tu m’arrêtes, je t’attache.

- Chiche !

Il se lève, laissant ma queue à l’air, et va dans la salle de bain prendre la ceinture du peignoir. Ma queue est toute contente à l’idée d’être à sa merci. Et moi aussi.

Il attache mes mains avec la ceinture, se penche sur moi, amenant ses tétons à portée de ma bouche et j’en profite sans honte pendant qu’il farfouille entre le matelas et la tête de lit.

- Et voilà, tu es tout à moi.

Je tire. Ah, cette fois-ci, mes mains sont vraiment immobilisées au-dessus de ma tête.

- Comment ?

- Une latte du sommier.

- Bien vu.

Je prends une voix de fausset.

- Oh mon Dieu, que vais-je pouvoir faire ? Me voilà pieds et poings liés…

- Tu veux que je t’attache les pieds ?

- Euh, non.

Il se penche sur moi. Ma queue est toujours à l’air, il ne s’est pas empalé dessus et j’ai vraiment envie de continuer nos ébats.

- Tu me fais confiance ?

- Oui.

Il se lève, prend mes chevilles et tire. Je me retrouve les bras étirés au-dessus de ma tête.

- Ça va ? Confortable ?

Je hoche la tête. L’anticipation me noue la gorge et j’ai du mal à parler.

Contournant le lit, il va jusqu’à la table de nuit et prend du lubrifiant. Mon bas-ventre se contracte, ce qui agite ma queue. Il a un sourire ironique.

Il écarte mes jambes, s’installe à genou entre elles et me regarde avec dans ses beaux yeux noirs un appétit dévorant. Il soulève une de mes jambes et je sens son doigt appuyer sur mon orifice et masser. Putain, c’est bon ! Je me détends immédiatement, il me pénètre d’un doigt tout de suite et je gémis de plaisir. Je bouge mon bassin à la recherche de son doigt. J’en veux plus, je veux sa queue tout de suite.

Il est le seul homme que je laisse me prendr… Oh putain ! Un deuxième doigt et tout de suite, une caresse sur ma prostate et nom de Dieu que c’est bon !

- Encore, Suli, nom de Dieu, je veux ta queue tout de suite !

- Impatient. Je vais te faire mal, ça fait trop longtemps.

- Je m’en fous ! Je te veux !

- Je ne m’en fous pas, moi. Et c’est moi qui mène la danse.

Je râle, mais j’obéis. Je ne suis pas soumis, mais j’aime aussi quand je ne peux que subir ses doux assauts. Il ajoute un troisième doigt et dit à ma raison de prendre ses cliques et ses claques et de me laisser profiter de mon amant.

Puis c’est sa queue qui se glisse en moi et je ressens tout ce qu’il a ressenti tout à l’heure en jouant les vierges hésitantes. Car il y a longtemps que je l’ai dépucelé, mon petit prince de Java. Il progresse en moi lentement, centimètre par centimètre jusqu’à être enfoncé dans mon cul jusqu’à la garde. Je sens ses couilles contre mes fesses… Il donne un dernier coup bien fort, pour être sûr d’être tout entier en moi. Je gémis de plaisir. Bon Dieu, sa queue est fine, mais elle me suffit amplement !

Il prend mes deux jambes et les pose sur ses épaules mais au lieu de se pencher en avant comme pour un missionnaire classique, il reste à genoux et me tringle comme ça. Et ce petit con touche ma prostate un coup sur deux seulement. Je fronce les sourcils, ça le fait marrer.

- Suli, bord… Ah !

La position dans laquelle il m’a placé m’empêche de tenter d’obtenir ce que je veux par moi-même. Je suis complètement à sa merci. Et j’aime ça. Mais je veux jouir. Sentir sa queue qui va et vient en moi, sentir la chaleur qui monte dans mon bas-ventre mais sans exutoire, c’est… c’est trop, je veux…

Il accélère ses coups de rein, frappant à chaque fois cette fois-ci et ça me secoue et c’est bon et…

Pendant un instant, je ne vois rien, je ne sens qu’une explosion de plaisir, comme si mon corps n’était que particules scintillantes éparpillées et à la dérive…

Puis, lentement, les particules se rassemblent, s’agrègent, prennent forme humaine et me voilà sur le lit, détaché, propre et repu.

Je cligne des yeux et je vois Suli un peu inquiet.

- Tu m’as fait peur, idiot.

- Tu m’as tellement bien baisé que j’ai eu l’impression de faire une expérience extra-corporelle.

- Tu me fais le coup à chaque fois, Jean.

- Que veux-tu, ta queue est une vraie baguette magique.

- Un jour ton cœur lâchera, crétin.

- Mourir d’être trop bien baisé… C’est comme ça que je veux partir. Ta queue en moi et mon cœur en mille morceaux.

Je le prends dans mes bras, mes délires le font flipper.

- J’ai l’intention de vivre très vieux, mon chéri.

- T’as intérêt. Je suis tombé amoureux de toi, j’ai pas envie de ramasser mon cœur par terre.

- Je t’aime, mon Suli.

Je l’embrasse pour lui faire oublier ses angoisses.

FIN

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