Chapitre 3

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Il n’était pas loin d’une heure du matin lorsque l’agent Gruber, sommé de se rendre dans les marécages, se gara à l’entrée de Heide. Un promeneur jurait avoir vu des inconnus pénétrer sur la propriété privée des Koch alors qu’il sortait son chien. Il coupa le contact et sortit du véhicule, certain de perdre son temps. Les responsables de cette intrusion étaient sûrement des gosses qui cherchaient à se faufiler dans les bois pour y fumer un joint et y boire une ou deux bières. Quoi de plus normal un quatorze juillet ?

Mais par acquis de conscience, il se résolut à ouvrir la boîte à gants, attrapa une lampe de poche et s’extirpa du véhicule.

Un homme, la soixantaine bien entamée, adossé contre le portail d’Hélène et Paul Koch, peinait à maîtriser son Golden Retriever. A l’affût de caresses, celui-ci était à deux doigts de se jeter sur Gruber.

— Bonsoir Monsieur l’agent. Édouard troisième du nom. Nous vous attendions, sourit le vieillard, en lui tendant une poignée de main que le policier refusa.

Visiblement la situation l’enchantait. Il semblait même prendre un malin plaisir à assister à ce remue-ménage.

— Nous ? Vous êtes accompagné ? rebondit le jeune novice, surpris.

Il ne comprenait pas où ce bonhomme voulait en venir, ni pourquoi il semblait si heureux d’être encore là, à poireauter au beau milieu de la nuit, pour tenter de coincer une bande d’adolescents en quête de frissons.

— Non, rit-il. Je parlais d’Harley et moi.

Ses cheveux blanc clairsemés s’agitaient au gré de la brise.

— Navré mais je ne comprends pas. Qui est Harley ?

— Mon chien.

L’homme tapota tendrement la tête de l’animal.

— Je vois…

Ce type n’avait décidément pas toute sa tête.

— Si Harvey est votre chien, qui êtes-vous ? Et surtout ne me répondez pas Édouard troisième du nom, s’impatienta-t-il.

Le retraité fit bonne figure, dissimulant passablement son irritation. Ses propos l’avaient profondément blessé. Pourtant il n’était pas si susceptible d’ordinaire. Mais, il n’imaginait pas recevoir un accueil aussi froid. D’ailleurs, il ne savait pas vraiment ce qu’il espérait. Néanmoins, le comportement de ce jeune homme le conforta sur un point : les animaux étaient plus respectueux que les hommes. Ils ne se permettraient pas leurs congénères avec autant de condescendance. Il prit sur lui pour répondre le plus calmement possible aux questions de petit morveux.

— Édouard Wendling troisième…

Il n’acheva pas sa phrase de peur de représailles.

— Et donc vous avez signalé la présence d’individus sur la propriété des Koch, c’est bien cela ?

— Trois gamins. Des petits gars forts agités.

— Vous pourriez me les décrire ?

— Avec l’obscurité, difficile à dire. J’dirais qu’ils étaient plutôt de taille moyenne. De constitution ordinaire sauf pour l’un d’entre eux, plus costaud. Tout ce que j’sais c’est qu’ils couraient comme s’ils avaient le diable aux trousses. Puis, ils se sont enfoncés dans les marécages et je les ai perdus de vue.

— Et hormis leur conduite, quelque chose vous a-t-il alerté ?

— Pas vraiment …. Cependant, j’peux vous jurer qu’ils s’apprêtaient à faire un mauvais coup. Imaginez qu’ils foutent le feu là-dedans. Hélène et Paul pourront dire adieu à leur exploitation, leur bétail et leurs années de dur labeur.

Ce vieil hurluberlu s’appuyait sur son ressenti et non sur des faits. Mais, il ne pouvait pas ignorer un signalement. Ce serait contraire à l’éthique. Même s’il appréhendait par-dessus tout ce qui se trouvait dans ces marécages. Et pour cause, ceux qui s’y aventuraient n’en revenaient jamais indemnes. Il fallait être sacrément atteint pour vouloir mettre sa vie en péril de la sorte.

— Bien. Nous prendrons votre déposition demain matin. Vous feriez mieux d’aller vous coucher. En restant ici, vous ne ferez pas avancer les choses plus vite.

Édouard haussa les épaules, une fois encore, déçu par l’arrogance dont faisait preuve ce gamin, loin de se douter que sa conduite cachait son incompétence. Une peur panique. Alors qu’il avait espéré finir sa soirée les pieds en éventail sur le perron de sa cabane, en compagnie d’une jolie fille, il avait fallu qu’il soit de garde, patrouillant au beau milieu d’une nature hostile, grouillant d’arachnides qu’il fuyait comme son ombre.

Mais Gruber ne rencontra aucune araignée, ni le moindre insecte. Pas de risque qu’ils s’attaquent à son visage poupin. Néanmoins, ce qu’il vit fut bien plus morbide. Alors qu’il s’était profondément enfoncé dans la mangrove, il tomba nez à nez avec le cadavre d’un mammifère. Les tripes à l’air, l’animal placé au centre d’un pentagramme dessiné à la craie venait d’être abattu. Autour de ce schéma grotesque, cinq bougies, encore allumées, mettaient en exergue le corps mutilé de cette pauvre bête. Mis à rude épreuve par cette vision d’horreur et la chaleur tropicale de cette forêt vierge, Gruber retint un haut le cœur. Son instinct lui ordonnait de quitter les lieux sur le champ. Il n’était pas à son aise dans cette nature hostile et verdoyante, regorgeant d’étranges créatures qui l’invitaient à se montrer extrêmement vigilent. Trempé et assoiffé, il lutta pour ne pas s’écrouler. Soudain, un son rauque sortit de sa bouche. Il s’élança à travers les arbres tordus couverts de mousse et y rendit son sandwich au poulet. Au moins, il avait réussi à ne pas entacher la scène de crime. Il se redressa, épongeant son front avec la manche de son uniforme, à bout de souffle. Sa respiration se faisait de plus en plus vive, ses oreilles, quant à elles, bourdonnaient. Les coassements des corbeaux entremêlés aux chants des autres oiseaux ne parvinrent pas à étouffer les battements de son cœur. Ce dernier semblait sur le point d’exploser. Il songea un instant à se coucher parmi les herbes hautes mais l’odeur de vomi imprégnant la terre et ses vêtements l’en dissuada.

Gruber s’apprêtait à rebrousser chemin lorsqu’un craquement retentit. Il aurait pu affirmer qu’il n’était pas seul. Gagné par la peur, il agita sa lampe en tous sens. Celle-ci éclaira le tronc d’un cyprès qui se situait à sa droite. Une étrange substance filtrait de son écorce, se répandant comme une traînée de boue sur la végétation ardente. Il s’approcha, intrigué par cette masse informe. C’était comme si l’arbre pleurait.

Le jeune homme porta son index sur le liquide noirâtre et le renifla. Cette chose était trop foncée pour être de la sève. Son odeur métallique, d’ailleurs, n’en avait rien de comparable. Celle-ci lui était plus commune. Elle ravivait en lui les souvenir de son enfance. Les coups qu’il encaissait, toujours plus nombreux, sans broncher. Le goût du sang sur sa lèvre fendue.

— BORDEL DE DIEU !

Ce truc n’avait bel et ben rien à voir avec de la sève. C’était du sang. Tout bonnement du sang ! Il fouilla dans ses poches réalisant qu’il avait laissé son matériel dans la boîte à gants. Ne sachant quoi faire, Gruber chercha désespérément une porte de sortie. Ebêté, il buta contre une racine et s’étala de tout son long dans les roseaux. Bien que sa chute fut amorti par le feuillage, il se sentait poisseux comme si son corps entier était recouvert de sang. Il crut d’abord s’être blessé avant de constater qu’il n’en était rien. Ses craintes le rendait chèvre.

Perdu au milieu de cette flore ardente, il tremblait. La lune, son ombre, même sa propre existence lui glaçait les os. Il n’était qu’un novice en quête de reconnaissance et non pas un professionnel aguerri, ni encore moins un homme de poigne. Dans le cadre de ses fonctions, il se contentait de servir les cafés, d’archiver les dossiers et d’écouter aux portes quand il en avait l’occasion. Il était loin d’être un élément indispensable et cela l’exaspérait. Il n’avait jamais pensé commencer directement en haut de l’échelle mais il n’avait pas non plus envisagé une telle rétrograde. Alors, en jouant les colosses avec ce promeneur, il s’était dit qu’on le considérait enfin à sa juste valeur. Sauf que son aplomb avait décidé de se faire la malle, le laissant confronté à ses propres démons.

Gruber se redressa, à bout de nerfs. Incapable de mettre la main sur sa lampe torche, probablement tombée dans sa chute, il n’y voyait fichtrement rien. Il avançait à tâtons depuis des heures. Et pour couronner le tout, il empestait la sueur, la crasse et le vomi. Il aurait aimé que la pluie tombe. Elle lui aurait permis de se revigorer un instant.

La gorge en feu et les tibias en compote, il erra encore et encore au milieu de la mangrove, regrettant de ne pas avoir fait parti des scout par le passé. Son sens de l’orientation l’aurait déjà sorti de cette situation contraignante. Hélas, sa tante avait préféré qu’il passe ses étés à Biiterburg. Elle avait besoin d’un coup de main pour effectuer la tournée des marchés. Gruber avait le commerce dans la peau : du bagout, de la force dans les bras et un joli minois. Mais, l’adolescent avait des ambitions plus grandes. Il souhaitait rejoindre les forces de l’ordre pour un jour, venger ses parents. Or d’ici à devenir à bon flic, le chemin était long. Alors il avait étudié plus que quiconque. Et son obstination finit par payer. Premièrement car il obtint son concours haut la main, deuxième car il renforça les effectifs de Bitterburg peu de temps après. Mais sa chance fut de courte durée. On le considéra très vite comme un gamin prétentieux, qu’il fallait dompter coûte que coûte, quitte à y laisser des plumes. Pourtant et malgré les humiliations infligées par ses pairs, Gruber était déterminé à leur montrer ce qu’il valait. Même s’il ne pouvait s’empêcher de se voir comme un débutant fragile, à la limite de l’incompétence, cette nuit était l’occasion de faire évoluer les choses, de leur faire comprendre qu’ils se trompaient à son sujet.

Le vent se leva, faisant frétiller les branches d’arbres. Le jeune homme rejeta la tête en arrière, satisfait de cette petite brise fraîche. La bise sifflait dans le feuillage comme chantait l’oiseau-moqueur à votre oreille. Avec toute l’intelligence et la beauté du monde.

Il remonta le col de sa chemise, certain que la température avait considérablement baissé. Du moins, il en était convaincu. Car la canicule allait bel et bien perdurer encore plusieurs jours. Il refusait d’admettre que cette fraîcheur soudaine était le fruit de ses angoisses. Elles le consumaient comme se consumait le temps. A petit feu. On n’aurait pas fait de lui un enfant des marais. C’était une évidence.

A cette allure, il tomberait sur cette chapelle abandonnée, ayant fait par le passé l’objet de nombreuses controverses. Il redoutait d’y faire face, craignant d’assister à pire encore que ce à quoi il venait d’assister. D’autant plus, lorsque la vase dans laquelle elle siégeait avait permis au consommateur d’herbes et aux petites frappes d’en faire leur repère. Drogués, ces gosses pouvaient inventer n’importe quel type de scénario et les mettre à exécution. Comme si les légendes qui entouraient ces bois ne le rendait pas suffisamment malade…

Alors qu’il réalisa que ces gamins n’étaient peut-être pas étranger à cette mise en scène horrifique, il discerna au loin une chaumière, faiblement éclairée. Le bardage en bois, d’un gris douteux et usé par le temps, faisait de cet endroit un habitat idéal pour un garde-chasse. Il était si autocentré sur lui-même qu’il n’y avait même pas songé. Il s’approcha discrètement de la cabane, de peur de se leurrer, repoussant silencieusement les branches de sa trajectoire. A la manière d’un soldat d’élite, il rampa jusqu’au perron, priant pour qu’il n’y fasse pas une mauvaise rencontre. Il regarda à travers la fenêtre couverte de crasse, croisant les doigts pour que les lieux soient raccordés au réseau téléphonique. Il colla son œil gauche contre la vitre et examina l’intérieur de la bicoque pittoresque. Il fut étonné de voir un feu crépiter dans la cheminée et ce malgré la chaleur estivale. Une table joliment décorée à la manière de celle que l’on dresse un dimanche après la messe dominait la pièce de vie. Pourtant, cette maisonnée ressemblait davantage à une garçonnière qu’à une chambre de bonne. D’ailleurs, cette demeure était bien plus énigmatique qu’elle ne le laissait paraître. Il n’y avait qu’à observer cet animal mort suspendu au-dessus de la cheminée pour deviner que quelque chose ne tournait pas rond. Aucune femme ne prendrait un quelconque plaisir à pratiquer la taxidermie. Ce serait contre nature. Gruber s’écarta de la fenêtre puis fit le tour des lieux. Le refuge semblait désert. Pas un homme en cuisine, ni les pieds en éventail dans son fauteuil.

Alors que la brise s’élevait pour le seconde fois, l’agent crut discerner une voix à travers le bruissement des arbres. Celle-ci semblait l’appeler. Conscient de l’absurdité de la situation, il s’efforça de balayer de son esprit ce moment d’égarement.

Adam !

Cette fois, le jeune homme sursauta pour de bon. Il aurait juré qu’on venait de lui souffler dans l’oreille. Comme si un esprit cherchait à entrer en contact avec lui. Sauf que les fantômes n’existaient que dans l’imaginaire des enfants. Voir ce que l’on devait pas voir passé un certain âge n’était jamais bon signe. C’était un signe que la folie vous guettait. La gorge nouée, il essuya la sueur perlant sur son front tandis que le vent faisait battre le revers de son pantalon. Il examina le reflet de son visage à travers la fenêtre. D’ordinaire angélique, celui-ci dévoilait désormais un aspect cadavérique. Les traits tirés, des cernes d’une couleur violacée entouraient ses yeux d’un bleu azur. Il fallait qu’il entre en contact avec le poste de police, qu’il les mette dans la confidence. Il ne pouvait pas tourner bègue à ce point. On essayait de l’intimider. On voulait qu’il lâche l’affaire. Mais c’était mal le connaître. Les chiens ne faisaient pas des chats. Gruber était l’incarnation même de la ténacité comme ses parents l’avaient été avant lui et ses ancêtres aussi. Le jeune homme revint sur ses pas et toqua à la porte. La poignée se décocha avant de s’entrouvrir de moitié.

— Il y a quelqu’un ? demanda-t-il alors qu’il pénétrait dans la cabane.

Personne ne répondit. La recrue poursuivit son monologue sans conviction.

— Agent Gruber. Police de Bitterburg. Pourrais-je me servir de votre téléphone ?

De l’intérieur, la demeure se révélait amicale, presque conviviale. De jolis tapis persan, des plantes en pot ainsi qu’une cuisinière en fonte vieille comme les rodes habillaient l’espace. Son nez le chatouilla. Il faut dire que la poussière s’était invitée dans chaque recoin, créant un petit amas grisâtre. L’habitation n’était pourtant pas bien grande et s’apparentait d’avantage à un cabanon qu’à une maisonnée. Celle-ci se composait d’une cuisine fonctionnelle ouverte sur la salon. Il jeta un coup d’œil à travers la pièce dans l’espoir d’y trouver un téléphone, ne comptant pas moisir ici. Et ce même s’il était certain qu’il s’exposerait aux moqueries de ses camarades quand ils comprendraient qu’il s’était égaré dans la mangrove. Mais, il savait qu’aucune recherche ne serait lancée à son encontre puisqu’on ne remarquerait pas son absence. Il était inexistant aux yeux de ses collègues. S’il voulait fuir ce trou à rats, il fallait qu’il trouve ce foutu téléphone. Mais la décoration, hors du temps, ne dévoila ni téléviseur, ni tout autre appareil électronique. Il n’y avait que des bibelots entassés de part et d’autres entourant un lit défait. Comme si quelqu’un venait précipitamment de s’enfuir. Gruber s’approcha de la cheminée, à la recherche d’un indice sur l’identité du propriétaire des lieux. Or, pas un portait de famille, ni de cadres photos ornaient les meubles défraîchis par le temps. Tout laissait croire que celui qui vivait là cherchait à dissimuler son existence. Assuré qu’il ne trouverait aucune aide, il se dirigea vers la sortie. Le sol grinça sous ses pas. Un bruit sec, différent de la résonance d’un plancher pourri. Il recula puis posa à nouveau un pied sur le tapis. Un son creux s’échappa de la latte. Gruber se baissa, tira sur la carpette, découvrant que celle-ci dissimulait une trappe. Discrètement, il regarda à travers les lames de plancher distendues. Il discerna derrière les herbes séchées suspendus et plusieurs cagettes, une cinquantaines de conserves poussiéreuses empilées les unes sur les autres. Une lampe à huile éclairait une table dissimulée sous une multitude d’outils de bricolage. Gruber était complètement perdu. Il y a encore une minute, il croyait dur comme fer qu’une femme habitait ces lieux. Les femmes ne s’intéressaient pas au bricolage d’ordinaire. Elles préféraient cuisinier ou éplucher des magasines mode. Et pourtant, il se trompait sur toute la ligne, car sous ses pieds, une femme à la chevelure d’un noir ébène s’attelait à la tache. Elle paraissait agitée bien qu’il lui fut difficile de se prononcer. De dos, il était difficile de déchiffrer ce qu’elle faisait. Il s’approcha d’avantage, espérant déchiffrer ce qui l’accaparait tant. Etait-ce ce ciseau aussi tranchant qu’une lame de rasoir ? Ou cette fourrure d’un roux vif ?

— BORDEL DE DIEU !

Sous ses pieds, une femme prenait un malin plaisir à dépecer un animal. La pauvre bête, gisait sur la table, les tripes à l’air. Gruber se retrouvait plongé dans une série b. Elle ne cessait de retourner encore et encore les boyaux, à la recherche de je ne sais quoi. Elle ressemblait trait pour trait à ces oracles, ces diseuses de bonne aventure que l’on croyait dans les fêtes foraine au début de l’hiver. Sauf que celle-ci était bien plus sinistre. L’acharnement qu’elle déversait sur la dépouille de ce renardeau en attestait. Gruber recula, ne souhaitant guère rester plus longtemps dans les parages. Il avait assez vu d’horreur pour le reste de vie. Alors qu’il pensait avoir assisté au pire, il constata un changement dans le posture de l’hôte. Son inconscient avait deviné avant lui ce qu’elle s’apprêtait à faire. Pourtant, il ne fut pas assez vif pour mettre les voiles à temps. Il constata avec effroi que les oui dire étaient vrai. Une sorcière habitait ses bois. Elle n’avait, d’ailleurs, rien d’une bonne fée. Son visage arborait une apparence fantomatique, aussi terrifiante que l’obscurité. Cherchant à fuir, il fut rattrapé par sa maladresse légendaire. A peine fit-il un pas en arrière, qu’il se prit les pieds dans le tapis et chuta. Son coccyx heurta violemment le sol. La douleur irradia le long de sa colonne verticale. Dans l’impossibilité de se relever, il rampa jusqu’à la porte d’entrée. A bout de souffle, il descendit l’escalier à quatre pattes, croisant les doigts pour ne pas subir le même sort que cet pauvre bête. Tremblant jusqu’à l’os, épuisé, il se traîna dans la mangrove. Avec un peu de chance un de ses coéquipiers viendrait le tirer de ce bourbier.

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