Partie 6

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La neige au sol était anormalement vaporeuse et chaque coup donné dans celle-ci lançait une trainée tourbillonnante de poussière blanche autour de nous. Étendus sans habits de neige dans la cours arrière de mon ancien appartement, Juliette et moi tentions d’imprimer les silhouettes d’anges sur le peu de neige mouillée qui revêtait la terre se jour-là. Juliette poussait des cris de joies ! Les cris naïfs et doux d’enfants qu’on oublie trop souvent être des enfants. Après plusieurs minutes, exténuée, mais radieuse, elle voulut se relever pour exécuter quelques tourbillons sous la neige tombante. Elle s’élança pour débuter sa première figure, mais une violente quinte de toux la secoua…

Incapable de s’arrêter, sa salive se bloqua dans sa gorge alors que ses poumons continuaient d’essayer de cracher… Seul un sifflement lugubre, accompagné d’un bouillonnement sec, s’échappaient maintenant d’elle… Je me précipitai à ses côtés justes à temps pour l’attraper avant qu’elle ne s’effondre dans mes bras. Elle continuait d’happer sans succès l’air et tressaillait de spasmes qui raidissaient l’ensemble de son minuscule corps. À plusieurs reprises elle cracha du sang du même rouge que le feu qui empourprait ses joues et son front trempé. Hoquetant de plus en plus bruyamment, elle finit par s’évanouir d’épuisement. Un sifflement inquiétant s’échappait toujours de ses narines, mais son corps inconscient s’était calmé. Sans savoir quoi faire, j’enlaçai Juliette de mes bras impuissant…

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Rester impassible.

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Je ne tenais plus Juliette. Étendu sur le sol du Lolita’s, c’était plutôt le Commutateur que je serrai contre moi. L’effervescence n’avait pas baissée d’un cran. Les lourdes bottes des voyeuses et des voyeurs martelaient le sol et meurtrissaient aussi mon corps au passage… Je me recroquevillai en boule pour protéger au mieux ma tête et mon torse.

La foule criait le nom de Milady ! Pourtant, tout indiquait qu’on aurait plutôt dû se préoccuper de son sort plutôt que de scander stupidement son nom. L’homme refermait son étau sur ses savoureuses cuisses… J’entendis son râlement bestial à lui. Ses hurlements à elle… Je fermai les yeux dans l’espoir de les rouvrir au plus vite, hors de cet espace-temps. La drogue entendit ma prière : lorsque j’ouvris les yeux, je n’étais plus au bar de danseuse, mais toujours roulé sur moi-même… dans un lit. Un lit que je ne connaissais que trop bien.

C’était le lit que je partageai autrefois avec Judith. Je la voyais d’ailleurs… Par le cadre de porte qui donnait de notre chambre à la cuisine, je voyais passer une multitude de verres, de tasses, d’assiettes ou encore de barreaux de chaise et de table, projetés violemment contre le mur ! Mais surtout, je l’entendais. J’entendais ses hurlements…

Toujours accroupis en position fœtus près de la scène, je reçus un coup de botte dans le haut du dos alors qu’une autre paire sembla sauter à pied jointe sur ma cheville ! Les deux coups simultanés semblèrent se rejoindre au milieu de mon dos pour éclater d’un effort exponentiel contre ma colonne ! La douleur était si forte qu’elle fut aussitôt transmise jusqu’à mon cerveau malgré toutes les couches adoucissantes que fournissait le Fog… Je me crispai, puis réintégra aussi brusquement que je l’avais quitté le lit conjugal.

Les lamentations de Judith, ses plaintes de mère déchue, continuaient de surpasser le chaos de l’appartement. Un tiroir en entier traversa la pièce. Son contenu fut éjecté partout en l’air… Je clignai des yeux.

Les ustensiles étaient toujours suspendus en l’air, devant mes pupilles dilatés, mais après une stagnation excessivement longue, ils terminèrent plutôt leurs envolés sur le tapis de chez Jacob… Le salon de mon ami avait remplacé mon ancienne cuisine et c’était maintenant les voleurs que j’entendais par-dessus leur vacarme :

- Qu’est-ce que tu fous p’tit con ? Pourquoi tu balances des tiroirs partout ? Si t’as faim, dis-le et arrête ton bordel !

- Va chier ! J’ai pas faim… Comme toi : je cherche. On sait même pas de quoi ça à…

- Il a piqué pour pratiquement une demi-tonne de C-4… Tu crois vraiment qu’il les aurait planquées entre sa rappe à fromage fétiche et son magnifique couteau à beurre suédois ? Non, mais réflé…

- Ta gueule ou sinon c’est moi qui te l’a ferai fermer ! Je m’en fous que tu sois une fille… Je vais quand même te refaire les palettes si besoin. Allez… Pousse-toi ! Je vais aller voir l’entrée.

- Ohhhhhhh. Le grand méchant loup se fâche on dirait ! Vite, vite : une cachette avant que…

En voulant faire demi-tour, j’avais marché sur un restant de figurine qui se cassa en plein milieu de sa phrase… Une large tête hirsute fut aussitôt visible de l’entrée.

Ses yeux s’élargirent et sans hésitation il s’approcha de moi. Étourdit par le Fog qui atteignait son paroxysme, je titubai en me retournant pour fuir. Me rééquilibrant sur ma jambe indolore j’entrepris de me trainer vers la sortie, mais l’intrus était déjà en train de me contourner : « T’es qui toi !? » Je donnai un effort supplémentaire pour me jeter vers l’extérieur et j’étirai mon bras en prévision de maintenir la porte ouverte, mais mon entreprise se solda par un retentissant échec…

Ma main effleura le vide.

Les contours de la porte s’évaporèrent. Ils se condensèrent en neige pour tomber, la seconde suivante, en rafales denses et continus sur ma tête. Partout, la nuit et le froid s’était emparé du couloir menant normalement chez mon ami.

L’immeuble accueillant les multiples logements ainsi que le Lolita’s me surplombait. J’en étais sorti en trombe et j’avançai en sens inverse dans la rue… En fait, je fuyais l’immeuble. Incapable de me rappeler avec exactitude par qui ou par quoi, je savais tout de même que j’étais poursuivi ! Je trainai avec difficulté ma jambe engourdi, cherchant dans la rue un endroit pour me cacher. J’entendis justement la porte que je venais d’emprunter s’ouvrir aussi brutalement que je l’avais poussé ! Jetant un regard, je vis sortir du logement un homme très grand ainsi qu’une femme tout aussi élancée et, me reconnaissant au milieu de la rue, les deux s’élancèrent à ma poursuite. Ils avançaient beaucoup plus vite que ce que ma seule jambe en état pouvait me permettre d’avancer…

Le grincement des lourdes roues d’une vieille charrette en bois accompagné du crépitement d’une braise si ardente que c’était inévitablement la première chose qu’on entendait, furent perceptibles du bout de la rue. Puis, de plus en plus fort, le bruit de des sabots galopant à tout rompre. Tous les habitants de Schäfertown connaissaient ces lugubres sons : un Croque-Mort !

La fournaise roulante fit effectivement éruption au bout de la rue, tirée à pleine régime par une bête métallique qui épousait vaguement les formes d’un cheval –cette puissante créature qui peuplait jadis notre terre-… Le quadrupède attelé à la charrette n’était en fait qu’une machine plutôt antique, uniquement actionnée par de la vapeur et des pistons ! La fausse bête galopait si fort que l’arrière, qui tenait l’essentiel du four crématoire ainsi que la banquette où siégeait le Croque-Mort, dérapèrent sur la glace. Une fois les trois tonneaux enlignés derrière lui retenus par une sangle, le cocher se retourna vers l’avant et, sans perdre son calme, redressa vigoureusement ses reines pour maintenir aisément son attelage sur la route. Il continua de filer à toute vitesse. Il allait me dépasser d’ici moins d’une minute…

Un peu plus loin sur la rue, plusieurs monticules de vidanges et de boites usées trainaient sur le bord du chemin. Je remarquai l’extrémité de deux pieds inertes qui sortaient de l’une des piles ! Que ces pieds appartiennent à un sans-abri endormi ou réellement à un cadavre attendant d’être ramassé, cela importait peu. Dans les deux cas, le Croque-Mort allait certainement s’arrêter pour justement vérifier l’état du corps. J’avais peut-être là ma chance. Sauf s’il avait déjà accumulé assez de cendre pour sa nuit… La charrette avait presque atteint ma hauteur. Elle ne ralentissait toujours pas.

Les pilleurs aussi étaient presque arrivés jusqu’à moi. Comprenant que le Croque-Mort n’allait point s’arrêter pour ramasser le corps, je me préparai à sauter directement dans l’arrière de la charrette… J’espérais qu’un espace entre le four (dont la haute température rendait le métal brûlant) et le rebord de l’attelage de bois, serait disponible et me permettrai d’y demeurer un certain temps pour fuir mes poursuivants.

La neige s’arrêta alors de tomber.

Comme les ustensiles plus tôt, elle se fixa en plein milieu du ciel d’un seul coup de vent… Je pu constater qu’il n’y avait pas que la neige qui s’était stoppé… La charrette, son cocher, les deux voleurs et mon propre corps, étions figés sur place. Refusant de tomber ou encore même de remonter en sens contraire, les flocons s’agrandissaient pour recouvrir complètement mon champ de vision en s’empilant l’un par-dessus l’autre, superposant une multitude de filtres grisâtre. Les filtres reprirent ensuite rapidement l’aspect ainsi que l’humidité du brouillard pour recouvrir toute la surface du monde. Cette fois, les sauts que les colonnes de condensation effectuaient entre chacun des objets du réel étaient ralenties jusqu’à les rendre quelconque… normaux. Je sentis l’un d’entre eux me traverser doucement pour continuer son chemin.

Ce qui allait survenir était mon moment préféré du Fog… son paroxysme ! Ce court moment d’extase où l’on oublie que nous n’évoluons plus dans la réalité. Que nous nous abreuvons à une autre source que celle accessible par le reste des mortels. Au moment du rituel, tous ses défauts sont oubliés. Notre salut devient notre perdition, et pourtant, nous consommons, toujours, à répétitions, sans contrôle… L’eau à la bouche et le mors aux dents… Sprintant à en perdre son souffle de vie. Jusqu’à l’inévitable anéantissement.

Quoiqu’il en soit…

Car… enfin, ce moment d’exaltation était là :

Alors que je m’apprêtai à m’élancer sur la charrette, toute logique physique quitta la réalité : j’étais certain d’appuyer tout mon poids sur ma jambe droit pour me propulser dans les airs, cependant, ce fut ma jambe gauche qui recula… suivit de ma droite. Mon torse et mon visage était toujours dirigés face aux monticules de déchets, mais mes jambes, elles, dont les pieds pointaient dans la même direction que le reste de mon corps, reculaient sans interruption… Tous les êtres de cet espace-temps répondaient à la même dynamique. Le Croque-Mort en était à refaire son dérapage, lui aussi à reculons et mes poursuivants n’étaient plus visibles. De grands vents froids se levèrent et, joint aux efforts du brouillard, c’était eux qui dirigeaient maintenant les mouvements du temps !

Tout s’accéléra.

Le soleil et la lune s’alternèrent à un rythme effréné. Mes pas se calquèrent à cette même vitesse. À chaque pas de l’avant vers l’arrière, mes vêtements changeaient eux aussi… Je portai tour à tour, tous les accoutrements que j’avais revêtus dans les dernières semaines.

Revenu à quelque pas du Lolita’s, je passai à côté d’un individu qui se faisaient démolir par les deux Doormens… Là aussi le temps faisait des siennes… À chaque fois que le poing de Boris frappait la tête du pauvre individu, son crâne était violemment projeté contre la glace au sol, mais, plutôt que d’y rester inerte quelques instants, les rafales de vents repoussaient instantanément sa tête contre les jointures du mastodonte, puis l’impact le relançait à nouveau se cogner contre la glace… en un perpétuelle boucle ! Le ricochet constant entre le sol gelé et le poing transformait son crâne en une immense balle de ping-pong qui rebondissait inlassablement entre deux raquettes trop rapprochés… Son sang, cependant, continuait de se vider chronologiquement. Je ne pouvais rien pour lui, je ne passai là que comme un fantôme.

J’entrai à reculons dans le bar de danseuses. On s’écarta pour me laisser passer et je refis sans problème tout le chemin inverse, jusqu’à bondir moi-même sur la scène !

Incapable de me contrôler, j’avançai vers une autre danseuse que MiLady. C’était mon nom qu’on scandait cette fois !

Le pantalon baissé aux chevilles, je fondai sur elle. Je n’avais qu’une seule envie : dévorer sa chair et me perdre en elle.

Elle pleurait et me suppliait. J’en bavais…

Arrivé tout près, on m’empoigna sauvagement par les épaules et on me lança parmi les dégénérés acculés autour de la scène. Je tombai exactement là où, dans un futur lointain, j’allais me recroqueviller sur le plancher en serrant le Commutateur entre mes mains. J’avais à peine touché le sol qu’on m’agrippa à nouveau.

Mon front fut durement fracassé contre la glace à l’extérieur. Un immense poids me bloqua au sol alors qu’on me rua de coups dans les côtes. L’événement provenait d’un souvenir trop lointain pour que j’en éprouve les soubresauts de douleurs, mais je réentendais tout de même chacune de mes côtes se casser sous les impacts de la botte. Boris me retourna brusquement et m’éclata une nouvelle fois la tête au sol… Le choc déclencha une rafale de fumée qui éclipsa totalement l’image de son poing qui approchait dangereusement…

Les visages incrédules d’un homme et d’une femme le remplacèrent. Ils ressemblaient à ceux qui m’avait –ou qui allait ?- me poursuivre jusque dehors. L’homme m’avait étampé dans le mur et m’y tenait toujours, son avant-bras appuyé contre ma gorge. Mes pieds ne touchaient plus le sol et mes inspirations se faisaient de plus en plus difficiles.

- OÙ EST-CE QU’IL LES A PLANQUÉS !?

- Tu vois bien qu’il est défoncé ! Il comprend fuck all de ce que tu lui dis. Ça ne sert à rien de le battre à mort…

- Si c’est pas lui, c’est toi !

- Ils le savent tes copains du Xīn Guówáng que ta p’tite tête fonctionne à retardement ?

- Ta GUEULE !J’ai pas choisi qu’on…

Je profitai du relâchement que leur dispute engendra pour me libérer de son emprise en tournant la tête.

Les quelques centimètres de chutes furent suffisantes pour permettre au Fog de s'immiscer à nouveau dans la réalité.

Ma chute passa de minuscule et anodine à intense et brutale : j’atterris à l’arrière de la charrette du Croque-Mort.

Ne m’attendant point à ce changement drastique, je ratai le minuscule espace offert par le marchepied et m’effondra sur le four crématoire ! Je me brûlai affreusement la main droite et une partie du visage…

Je criai de stupeur et de douleur ! Par reflexe je me repoussai aussitôt vers l’arrière et par je ne sais quel miracle, mon pied en état trouva instinctivement le marchepied et ma main gauche une solide rambarde de bois !

Malgré le bruit qu’engendrait la course de sa monture et le fort mugissement du vent, le Croque-Mort m’entendit crier et, saisissant la longue pique de laquelle il ramassait normalement les cadavres, il envoya des coups derrière lui complètement à aveuglette : « TOUCHE PAS À MA CENDRE ! TOUCHE PAS À MA… » Un débalancement brusque de la voiture me fit lâcher prise et ma tête…

…frappa la glace. Puis, poussé par le vent, elle remonta aussitôt pour embraser le poing de Boris !

Ma vision se dédoubla. Ma respiration devint difficile. Mon visage n’était que pulsations ininterrompues de souffrances…

Les coups étaient si forts que j’avais l’impression qu’on me frappait avec une roche plutôt qu’un poing. Et ça continuait… Au travers le sang qui rendait ma vision d’autant plus trouble, j’aperçus son collègue tenter de l’arrêter… mais Boris refusait. La violence et le sang l’avait rendu fou pour de bon.

…frappa la rambarde de bois. Le Croque-Mort lâcha finalement complètement ses reines pour se retourner. D’un bras il protégeait les trois barils alignés derrière lui et de l’autre, il continuait de vouloir m’atteindre de sa pique ! Je réussissais assez aisément à esquiver ses coups dû à la distance qui nous séparait, mais la charrette roula alors dans un nid-de-poule…

L’attelage au complet fut débalancé !

Pris par surprise, je fus éjecté et tombai crûment au sol.

La chute de la charrette m’apporta le coup de grâce.

Mon corps s’endormit. Mon cerveau s’arrêta.

***

Lorsque je rouvris les yeux, le Croque-Mort et les voleurs n’étaient plus visible… Le reste de la rue, déserte. Le soleil commençait même tranquillement à se lever.

Tout ce que j’avais expérimenté sur le Fog était difficile à rappeler à ma mémoire. J’avais la bouche pâteuse et la gorge en feu… Je voulus me relever, mais aussitôt mon poids appuyé sur ma jambe gauche, un spasme douloureux parcouru tout mon corps et je m’affalai à nouveau parterre. Ma main et mon oreille droite chauffaient aussi terriblement… Les morceaux de souvenirs concernant ma fuite et le Croque-Mort refaisaient difficilement surface à mon esprit. Je poussai un grognement d’exaspération et de douleur.

Alors que j’étais sur le point de céder à cette stupide idée de rester quelques heures de plus à dormir étendu sur le ciment gelée de la rue, quelqu’un passa en trombe dans mon champ de vision. Je reconnus sa manière de marcher : ce connard d’Emmeth. À tout vitesse, il monta la rue jusqu’à tourner dans une des ruelles. On pouvait dire ce qu’on voulait sur Emmeth, mais quand on le voyait courir, on savait que c’était toujours parce qu’il suivait une bonne piste ! Une étrange pulsion me poussa à le suivre.

Revigoré d’énergie, je mis mon poids sur l’autre jambe, me relevai péniblement et emprunta de suite le même chemin que lui. En tournant le coin, je tombai face à face à une porte rouge… Cela me rappela instinctivement l’ancien Hôpital Psychiatrique de Sainte-Emmanuelle où j’avais acheté le Commutateur. Dire que cela s’était déroulé moins de cinq heures auparavant…

Le Commutateur! Il aurait certainement son avis sur la situation :

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Fait demi-tour et retourne chez Jacob.

Entre.

Part trouver refuge ailleurs.

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