La grève.

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Devant les portes des ressources humaines, de nombreux individus s'entassent. Ça déborde de rendez-vous à prendre, mais y'a plus de secrétaire. Sauf que des plaintes, il y en avait et les Ressources humaines furent bien vite débordées. Entre Sahiane soit en vacance, soit trop occupée par deux dossiers très compliqués, ne restait que le brave volatile pour tenir la boutique. Être accompagné d'un être quasi divin comme Enlil Darck ? Bonne idée, mais ici c'est les ressources humaines de Scribopolis. Même le tout puissant AO fut vaincu par la puissance de l'administration.

Les personnages de récit, eux, avaient été emportés, séduits, galvanisés par la réussite des Audric. Menacer l'administration seule ne marchait certes pas. Mais y aller en masse comme l'avait menacé le syndicat des chasseurs de monstre peut-être que si. Et voilà que la grève avait éclaté. Sauf que là, c'était pas le paysan du coin en colère. C'était des grévistes capables de vaincre des monstres, des armées, pété de pouvoir magique ou de force surhumaine. De quoi foutre un merdier pas possible.

Le royal volatile sortie avec noblesse et s'imposa devant les personnages, réclamant le calme, et chercha une solution pacifique.

Aigle : bon si y'en a pour qui c'est vraiment urgent, qu'ils se manifestent. Mais dans l'ordre et la discipline !

Mauvaise idée, il s'en suivit d'un chaos total dans les couloirs de l'administration. Chacun s'estimait prioritaire. Un dragonien qui voulait plus de pouvoir magique. Un soldat qui s'estimait sous gradé. Des personnages comiques qui ne voulaient plus l'être. Et voilà que désormais ça tourne à l'émeute. Le bruit l'odeur de cramé se ressentit dans toute la cité. Et voilà que la Scribo-police débarque. Les lacrymogènes de pacification aigliste. Les couloirs sont enfumés, tandis que le volatile déplore la situation.

Aigle : J'avais dit dans l'ordre et la discipline !

L'ordre et la discipline, tu parles. Y'avait tout bonnement trop de personnages pour un seul Aigle, même si puissant. Enlil Darck utilisa plusieurs jets de chakra bien baveux pour sortir les contestataires des locaux, mais désormais c'est dans la cité qu'ils se barraient en sucette. Cette fois-ci les forces de police ne pouvaient plus les contenir.

Bien sûr, la cité ne manquait pas de ressource. Les loutres rangers furent déployées pour mater les émeutiers, renforcé par la mort policière et des mourus-vivant en uniforme d'agent de sécurité. Bon ça permettait de contenir, pas d'endiguer la contestation. Puis, la mort, elle bah elle s'occupe des mourus, pas des vivants.

Ce fut donc à leurs auteurs d'intervenir. Chacun des Scribanimos dut accueillir ses personnages dans ses locaux. Au laboratoire de louphoquerie, le bon Professeur Louphoque devait refaire le métier ignoble et terrifiant de R.H. Son premier rendez-vous, il aurait préféré s'en passer.

Marianna : Bonjour monsieur. Marianna avoir gros gros soucis.

Professeur Louphoque : C'est moi qui en ai un à devoir vous supporter. Bon que puis-je faire pour vous ?

Marianna : Marianna vouloir plus de câlins et de vilaineries.

Professeur Louphoque : Mais vous n'avez déjà que ça !

Marianna : Mais non, mais non ! Marianna doit aussi taper du zombie, et expliquer des trucs. Marianna vouloir uniquement câlin et perversité.

Professeur Louphoque : Mais ça, Madame, c'est porno enfin ! On ne peut pas valider ça. Vous êtes le charme, la joie, et la lumière dans un monde de mort, et de carnage sanglant. Je refuse.

Marianna : Mais Marianna a mérité ! Marianna a TOUT, pour des récits cochons.

Professeur Louphoque : Mais moi je n'écris pas ça. Et prévenez bien votre partenaire qu'il n'aura pas de modification.

Marianna : On verra si Marianna s'en souvient encore après l'avoir épuisé pour se consoler.

Le brave Professeur Louphoque regarda la créature quitter son bureau en colère, malgré son ton et sa nature joviale. Enfin, un problème de réglé. Et cela semblait être le cas le plus compliqué à gérer. Mais son prochain rendez-vous fut des plus surprenant. Deux guerriers, un homme et une femme qu'il connaissait plus que bien. Pourtant, ces deux-là avaient tout dans leur récit, et même un merveilleux happy-end. Alors pourquoi ? Le canidé à patte-nageoire ne se laissa pas démonter pour autant. Massant sa truffe, passant une patte sur sa tête pour redresser ses magnifiques oreilles, il accueillit ces nouveaux contestataires avec calme et bienveillance.

Professeur Louphoque : Alors, c'est quoi le problème avec vous ? Il me semblait pourtant que c'était une histoire conclue qui marchait bien.

Lirinah : conclue oui, terminé, non. On est un peu en pause et délaissé ces derniers temps.

Kendraff : Surtout qu'étant les premiers à avoir vu le jour sous votre plume, on devrait être prioritaires.

Professeur Louphoque : Et depuis quand c'est aux personnages de décider de ça ? L'auteur, c'est moi ! Et puis, vous n'êtes pas délaissé, vous être en réécriture, restructuration de récit.

Kendraff : Alors si c'est comme ça, ça serait peut-être l'occasion de réclamer quelques modifications.

Professeur Louphoque : Je suis évidemment à l'écoute de toutes les suggestions, même s'il n'est pas dit ou peu sûr j'accepte, tant qu'il ne s'agît pas de...

Lirinah : DE CUL ! On a pas de scène de sexe, alors que les autres eux ils y ont droit !

Professeur Louphoque : Du cul, du cul, du cul ! Mais franchement c'est quoi le problème. Avant suffisait de sauver la princesse et de conclure avec un happy-end. Maintenant ça suffit plus.

Kendraff : Du coup, vu la réponse, j'imagine que c'est non ?

Professeur Louphoque : Mais tirez-vous de mon bureau, et allez gourdiner si vous voulez, mais pas dans le récit !

Les deux personnages quittèrent les lieux, après s'être montrés très en colère et menaçant. Mais franchement, qui irait agresser quelqu'un ayant droit de vie ou de mort sur sa personne ? Mais voilà, ça ne suffisait pas à dissuader les grévistes. Dans les locaux du Professeur Louphoque, le défilé des cons ne cessait de se poursuivre. Des jouets réclamant un nouveau narrateur ? Refusé. La mort en tutu qui estimait n'avoir pas assez de ligne de dialogue ? Recalé, pas un personnage principal. D'autres réclamaient eux aussi de passer en priorité, mais soyons sérieux : ils n'étaient encore de projets. Y'a même des chasseurs de primes qui exigeaient de prolonger leur récit. Sérieusement, ils étaient masos ces cons, ils avaient déjà suffisamment grave morflé et ils en redemandaient.

Ce qu'il se passait dans les autres bureaux, difficile de démêler les dossiers bouclés, de ceux qui étaient juste recalés. La grève ne semblait pas vouloir s'estomper malgré les efforts d'écoute et de compréhension des auteurs de la cité. Il fallut alors prendre des mesures, et pas pour un concours de colosse, mais pour bien régler le problème.

Manteau noir et encapuchonné, une silhouette arpentait les rues de Scribopolis. Destination, la geôle. Mais pour quelle raison? L’individu entra à la recherche d'une cellule, puis marqua l'arrêt et retira son camouflage quand il trouva enfin. Oreilles pointues et courbées, un majestueux Caracal semblait s'adresser à un détenu en particulier :

Caracal : Cela vous direz d'être gracié et de quitter votre cellule ?

????: Faut faire quoi pour ça ?

Caracal : Juste accepté de reprendre votre poste, avec le même salaire qu'avant. Pas d'augmentation, mais autorisation du port d'arme pour régler le problème qui touche notre noble cité.

???? : Vous allez vraiment me rendre mon fusil de chasse ? Vous avez pas peur vous.

Caracal : Si, mais je n'ai pas trop le choix, et puis vous serez limité au nombre de munitions, pas moyen de revivre vos précédentes menaces et agressions. Alors qu'en dîtes-vous ?

????: Ô j'imagine que ma vieille carcasse peut s'estimer heureuse de l'arrangement. J'accepte vos conditions.

Le Caracal ouvrit la cellule avec hésitation. Arrivée au poste de garde la geôle, un fusil de chasse gros calibre fut restitué. Sortant dehors et se retrouvant face au gréviste, il ne fallut pas longtemps pour qu'une secrétaire bien connue use de la force pour ramener le calme. Plusieurs coups de feu et des menaces bien connues fusèrent dans la cité :

« Barrez-vous d'la rue, bande de gougnafier ! Si y'a des revendications, veuillez prendre rendez dans l'ordre et la discipline »

Contrairement à Aigle qui tint ces mêmes propos, la secrétaire se fit vit obéir, car oui, tous la connaissaient très bien et la craignez. Germaine était de retour, et elle allait botter des culs, en commençant par celui du Professeur Louphoque. Il était redevenu R.H à mi-temps pour désengorger les dossiers en souffrance des ressources humaines, contre promesse de Tinlous pour ses recherches.

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