Bienvenue aux ressources humaines de Scribopolis.

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Bonjour, c'est le narrateur de ce texte. Je me permets de vous prévenir qu'ici, ce ne sera qu'une succession de grosses conneries. Les intervenants sont tous des personnages pompés dans d'autres récits, et bien sûr détournés. Donc, ils ne seront clairement pas ce qu'on pourrait attendre d'eux. C'est comme dans les fameux bureaux des plaintes sur internet. Bref, c'est un concept qui existe déjà, et je trouve qu'on se fout grave de votre de gueule et de celle des personnages ici présents. C'est du vol, du plagiat. J'aime pas trop les voleurs et... les fils de pute. Passons donc au récit.




L’île aux morts, résidence secondaire de Scribopolis où se déroulent les séminaires de travail. Bien sûr, quand on voit le décor, on comprend tout de suite que ce n’est pas un lieu de plaisance. L’île vivait dans son charme : lugubre, sinistre, affreux. Comme ses cyprès. Et tout le reste de toute manière. C'est ici que les auteurs viennent manager leurs personnages de récit, autant les gentils que les vilains pas beaux. Mais étrangement, c'est aussi là que se trouvent les locaux des ressources humaines du « quatrième mur ». Perdu au milieu de nulle part, dans on-ne-sait-quel océan, longtemps considéré par les humains comme un lieu maudit et funéraire, il en était tout autre. Le seul endroit où les protagonistes et antagonistes de fiction pouvaient venir se plaindre de leurs auteurs. 8H00 du matin, bureau du R.H, un fier canidé au pelage de nuit était à peine assis qu'on le dérangea :




Toc. Toc. Toc.




R.H : Entrez ! Monsieur Kaï ? Que me vaut votre présence ?



Kaï : Je veux me plaindre de mon apparence de personnage. Tout le monde se fout de ma gueule à cause de ma queue de singe !



R.H : Oh, mais ça va, et puis, ça a un lien avec une vieille légende chinoise. C'est classe non ?



Kaï : Ça dépend pour qui ! J'aurai préféré un design de héros avec une carapace.



R.H : En quoi c'est mieux que l'appendice de primate ?



Kaï : Mais enfin, pour me planquer à l'intérieur quand Elena gueule. Je vous garantis que c'est plus effrayant que d'affronter un millier de démons, seul. « Kaï, je veux de la passion ! Kaï, je veux que tu me mettes des paillettes dans ma vie ! » Bref. Vous voyez le tableau ?



R.H : Ouais. Enfin, je ne vois pas ce que je peux y faire, ce n’est pas de moi dont vous avez besoin, mais d'un conseiller conjugal. Alors, barrez-vous de mon bureau. Et Martine, apportez-moi mon café !



Secrétaire : Pour la centième fois, je m'appelle Germaine ! Et vous avez déjà bu deux cafetières !




Toc. Toc. Toc.




R.H : C'est pour quoi ?



Anna : Bonjour j'aurais voulu m'entretenir avec vous concernant un souci. Alors, j'aime bien le côté sorcière de glace, mais le fait d'être souvent nue ou en petite tenue me dérange.



R.H : Je connais bien votre dossier, mais je ne vois pas ce qui vous pose problème. Y'en a pas tant que ça de scène de ce genre. Et c'est rarement gratuit.



Anna : Là n'est pas la question. Mais ce que je n’apprécie pas, c'est qu'il ne se passe rien après. Quitte à finir à poil de façon si arbitraire, je veux des scènes de fesses ! Je veux m'envoyer en l'air ! Je veux du cul !



R.H : Mais enfin, vous êtes tarée ? En plus, je regrette, mais vous en avez déjà eu une. Alors, de quoi vous plaignez-vous ?



Anna : Non ! N’essayez pas de m'arnaquer ! J'ai juste un début de partie de jambes en l'air. Par contre, j'ai droit à toutes les conséquences, sans les plaisirs ! Vous allez donc corriger ça ?



R.H : Comme marqué dans votre dossier, vous êtes dans une histoire tout public. Les scènes explicites, ce n’est pas pour vous. Contentez-vous du peu que vous avez, d'autres n’ont pas cette chance. Maintenant, barrez-vous !



Anna : Ressources humaines mon cul ! Plutôt les arnaques humaines avec vous.



R.H : Mais oui c'est ça. N’oubliez pas de vous en plaindre aux autres, ça m'évitera d'avoir d'autres interventions inutiles à gérer. Et Claudia, je n’ai toujours pas mon café !



Germaine : Je démissionne !



R.H : Mais, et mon café ? J'aurais des vertiges si je n’en bois pas.



Germaine : Démerdez-vous !




Toc. Toc. Toc.




R.H : Quoi encore ? On ne peut pas être en paix ici ?



…..



R.H : Mais vous êtes....



AO : Je suis tout, et tout est moi.



R.H : D'accord, mais qu'est-ce vous venez faire ici ? Vous avez tout dans votre récit. Vous y êtes tout, à la fois l'Alpha, à la fois l'Oméga, à la fois tout, à la fois rien, à la fois l’Univers, à la fois le Néant.



AO : Oui, mais seulement dans mon univers. Les personnages des autres récits, eux, ne me connaissent pas. Pourtant ils sont également moi, et moi eux. Je réclame donc que vous remédiiez à la situation.



R.H : Mais enfin, comment voulez-vous que je fasse ça ? À moins que.... J'ai peut-être bien une idée.



Le canidé se leva, marcha jusqu'à l'imprimante puis en sortit une pile de papier. Il revint alors vers la grande divinité venue le solliciter, et se remit à son bureau.



R.H : Voilà, vous signez ces papiers en trois exemplaires, et je vous promets que tous vous connaîtront et ne pourront plus jamais vous ignorer.



AO : Enfin une bonne nouvelle ! Je savais bien que vous pourriez faire quelque chose pour moi. Quand je pense que les autres disaient du mal de vous, ils avaient tort.





Le dieu signa expressément les documents sans même prendre la peine de les lire. Le canidé attrapa les dossiers, les vérifia, puis il prit la parole dans les haut-parleurs :



« Annonce à tous les personnages de récits. À compter d'aujourd'hui, veuillez acclamer et accueillir comme il se doit, votre nouveau référent aux ressources humaines. En effet, je quitte mes fonctions, qui seront désormais entre les mains d'AO. Gloire à AO ! »



AO resta stupéfait de la nouvelle. Le pauvre ne s'attendait pas à cette annonce. Mais après tout, il était AO. Cela ne l'inquiétait pas. Il pouvait tous faire : il était tout.





2 semaines plus tard, résidence secondaire de Scribopolis, bureau des ressources humaines. Nous retrouvons un AO dépressif, anéanti, épuisé. Le fantôme de son amertume hantait encore sa bouche, la même qui lui avait fait prononcer ces paroles qu'il regrette aujourd'hui.



AO : Maria, mon café, merde !



Germaine : Mais enfin je m’appelle Germaine ! Vous n’allez pas faire comme votre prédécesseur, si ?



AO : Désolé, c'est juste que je n'en peux plus. Ce boulot me déprime. Le truc le plus passionnant que j'ai vu ici en deux semaines, c'est une course de cadence entre la machine à café et la photocopieuse. JE DÉMISSIONNE !



Germaine : Mais enfin, vous ne pouvez pas ! Qui va gérer les ressources humaines ?



AO : Je m'en fous ! Démerdez-vous sans moi !




Moralité ? AO est tout, et tout est AO. Il est la chose la plus puissante. Ou presque. Rien ne surpasse la puissance de l'administration.

Annonce importante: Les ressources humaines disposent d'un poste vacant de responsable. Libre à vous de postuler.

Merci et désolé à ceux dont j'ai détourné les personnages :

Kaï : https://www.scribay.com/text/103903148/l-odyssee-d-elena

Anna : https://www.scribay.com/text/656885801/esprit-animal

AO : https://www.scribay.com/text/173757601/vandi-a---l-origine

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