Le journal de Jadorah

de Image de profil de Laetitia SeguinLaetitia Seguin

Avec le soutien de  Parallel, Guerda 
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En ce lendemain de fête, je me trouve dans la salle à manger de mes grands parents à la campagne. La table est joliment dressée et tout le monde est à sa place. J'aime être près de mon grand-père pour discuter et entendre son rire communicatif. Je suis entourée par mon père,ma sœur, mes oncles ainsi que ma tante et ma mère. Malheureusement mon frère n'a pas pu venir car il fête Noël avec ses collègues de travail et quelques amis de longues dates.

Contrairement aux années précèdent, un étrange silence règne à table. Je lance un regard à mon père car il a l'air plus crispé que les autres puis je demande avec un ton plaintif :

-Qu'es qui ne va pas Papa ?

-Tu sais je pensais à ton obsession avec les tennismen.

-Avec les tennismen ?

-Oui les tennismen.

-Je ne comprends pas pourquoi tu m'en parles , je ne suis pas le tennis.

-Oui mais moi je te parle des tennismen, tu sais les tennismen de la gente féminine...

Je le regarde avec incompréhension, ne sachant pas où il voulait en venir exactement. Je scrute chacune des personnes autour de la table , ils me fuient tous du regard excepté mon père qui a l’air fou de rage, ma mère qui elle aussi est dans l'incompréhension puis mon grand-père toujours fidèle à lui-même à toujours cette tendresse naturelle sur chaque trait de son visage. Mon père rapproche la chaise de la table puis dit avec dédain :

  • Oui tu fais surtout attention à leurs courbes parce que tu aimes les femmes !

Ma mère me regarde sans vraiment totalement croire ce qu’elle vient d’entendre et tout en se levant elle s’exclame:

  • C’est trop pour moi je m’en vais.
  • Mams attend ne m’abandonne pas !

Puis elle quitta la table, je sens des larmes ruisseler sur mes joues puis je regarde mon père et je cria aussi fort que mon corps puisse me le permettre:

  • Oui je suis lesbienne et alors ?

A peine quelques secondes après que j’ai achevé ma phrase, mon père me cracha dessus. Je sens une colère incontrôlable prendre part de tout mon corps, je prends le premier objet qui me passe sous la main et le jette sur lui. Il devient lui aussi fou de rage et me lance des verres ainsi que des assiettes qui se brisèrent sur le sol tandis que j’essaie de les esquiver. Mon père finit par prendre un couteau à viande et se dirige vers moi les yeux plein de rage :

-Tu me dégoûtes ! Je vais te tuer

Je ne savais pas quoi lui dire pour essayer de le raisonner et personne autour de la table ne se décide à me venir en aide c’est comme si ils avaient tout bonnement disparus. Je me mets à courir dans la maison et mon père se précipite sur moi avec le sapin que ma soeur, ma cousine et ma grand-mère ont soigneusement décoré ensemble. Je sens la pointe du sapin me piquer le ventre… Je m'empare du sapin et le jette dans la salon.

Je sens chaque membre de mon corps chauffer, je me dirige vers mon père avec une telle conviction qu’il recule d’un pas et je le frappe tellement fort qu’il tombe sur le sol. Je me mets au-dessus de lui et le frappe jusqu'à ce qu’il ne puisse plus être en état de me frapper. Je n’ai jamais vu autant de sang de ma vie encore moins sur mes propres mains.

Je me penche au niveau de son oreille et lui chuchote quelques mots avant d’aller à l’étage. En montant les escaliers, je le vois se relever et pensant qu’il allait me tuer pour de bon pour cette fois, je me prépare à le frapper, mes poings sont serrés et j’ai étais choquée lorsque qu’il me fit un câlin. Mon corps tremble de toute part , je ne me sens pas en sécurité et j’attends de voir quand il va frapper.

Je me réveille, pleine de sueur et j’ai l’impression de ne plus pouvoir respirer. D’un coup je me mets à pleurer à chaudes larmes. Si mon frère ne s’était pas lever pour aller au toilette, je serai surement encore dans cette horrible cauchemar. J’essaie avec difficulté de me tranquilliser. Je n’ose même plus fermer les yeux tellement j’ai peur de replonger dans cette horrible cauchemar.

Je me lève puis je prends mes affaires pour aller prendre une douche puis senti mon téléphone vibrer.

“ Anne: Coucou ma belle ! Tu vas bien ? Je voulais juste prendre de tes nouvelles ! Trop hate de te de voir le samedi pour se balader dans Paris avec Aaliyah cette vieille folle mdrr <3 “

Je souris devant mon téléphone, c’est exactement ce genre de message donc j’avais besoin ! Au moment de verrouiller mon téléphone, il vibre de nouveau cette fois c’est Aaliyah

“Wsh gros bien ou bien ! Y’a moyen on se voit aujourd’hui tu date un peu même si on s’est vu y’a deux jours mais bon t’as capté mdrr”

Je ne sais pas comment elles s’arrangent mais elles envoient toujours un message quasiment en même temps ! Cette fois-ci je verrouille mon téléphone pour aller me doucher et une fois sous la douche je pleure à chaude larmes en étouffant mes sanglots et je senti mon coeur se serrer dans ma poitrine. Je pris 45 minutes à laisser couler l’eau en réfléchissant au sens de ma vie et cette horrible cauchemar qui n'arrête pas de trotter dans ma tête.

Une fois habillé et coiffé je me dirige vers la porte pour aller prendre un peu l’air car j’en ai vraiment besoin. J’ai l’esprit préoccupé par tellement de chose à la fois que je m’y perd. La situation est extrêmement tendue avec Gaëlle , j’ai l’impression qu’elle cherche tout le temps la petite bête avec moi ou peut-être que c’est moi qui le perçoit comme ça… Et avec Lucie … Et bien...Rien je ne sais même pas pourquoi je continue d'espérer que la situation s’améliorer. Je sens mon corps qui se fatigue, je m'assois sur un banc en pierre polie qui est à deux pas du théâtre du centre ville puis je me replonge dans mes souvenirs les plus sombres ….

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