Je plonge dans ses yeux émeraudes, comme aspiré dans le cosmos, sa posture est d'une telle grâce que je me fiche bien de ce qu'il pourrait m'arriver. Des bruits sourds de mocassin claquent au sol, ma douce rêverie prend fin et la réalité me rattrape. L'homme à l'allure gentleman marche d'un pas décidé vers moi, son regard toujours insistant, je me sens si désiré, même si cela n'est que pour quelques instants, j'ai l'impression d'être convoitée. Qu'on me regarde à ma juste valeur et non comme une femme, simple, sans valeur particulière, là, c'est différent, ses yeux me refletères si bien que j'ai dû mal à le regarder en face.

Ses pas s'arrêtent à quelques centimètres de moi, mon cœur s'affole et la chaleur me monte aux joues, ses yeux qui me scrutent de haut en bas, viens figer mon corps de sa douce chaleur corporelle, j'en tremble de plaisir. Je suis captive de sa personne, prisonnière de son être, enchaîner de sa singularité, de son charme, de sa prestance, mes mains tremblent, mon visage brûlant ne peut lui faire face.

Il approche ses doigts fins, d'une main ferme et délicate, cette main qui jusqu'à présent n'était réservée qu'à son violon si précieux, pour toucher ma joue rosie par la chaleur. Sa caresse est si douce que mes yeux engourdis se ferment instantanément, son toucher est si délicat que mon corps ne cesse d'avoir envie de s'approcher de cette tendresse.

L'homme s'avance vers moi, comme s'il m'avait entendu murmurer ses quelques mots, c'est là que ses doigts froids s'approchent de mes lèvres d'un naturelle déconcertant, puis les effleurent pour y laisser ses marques. Ma peau tremble de désir pour cet inconnu que je viens à peine de rencontrer, mes yeux toujours fermés, je n'ose les ouvrir par peur que cette chaleur disparaisse. Ah, comme j'aimerais que cet instant dure toute ma vie, son toucher jusqu'à présent sur mes lèvres descend le long de mon cou, je pousse un petit cri aigu qui l'invite à continuer.

Un frisson me parcourt le dos, ma voix ne cesse de faire des petits bruits obscènes qui me troublent, quand il décide soudainement d'arrêter. Une immense vague de tristesse m'envahit, mon corps tout entier brûle d'envie qu'il continue, qu'il me touche, qu'il me malmène, je n'arrive plus à bien réfléchir, puis un long silence se fait entendre dans la pièce. Des bruits de mocassin claquent sur le carrelage de la pièce, je sens son souffle chaud sur mon front, il est si prêt de moi que je ne peux plus reculer.

Son visage s'avance de nouveau, une enivrante chaleur touche mes lèvres laissés à l'abandon, surprise, j'ouvre mes yeux puis vois ce jeune homme en face de moi m'enbrassant intensement pour la première fois. Mes bras viennent lentement se poser sur son magnifique dos musclé pour y sentir sa chaleur, je referme alors mes yeux jusqu'à présent ouvert.

Suis-je morte ?

Les seuls mots qui me sont venu à l'esprit une fois mes lèvres prises en otage par le criminel, alors que le baiser s'enroule comme une danse romantique, je sens que je perds peu à peu l'équilibre. Ce baiser intense m'a fait perdre tous mes sens qui jusqu'à présent m'appartenaient, mes jambes aussi molles que du pudding décidèrent de lâcher prise, mes mains moites glissa le long de sa chemise et mon esprit quitta mon corps quelques instants avant qu'il ne revienne pour m'indiquer que l'homme m'avait bel et bien rattrapé. Son regard m'avait capturée avant même que mon cœur s'emmêle, j'avais enfin retrouvé mon piano.