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Le réveil sonne. Cette nuit a été reposante. Mais la panique ne tarde pas à te prendre d’assaut. Non, aujourd’hui tu n’iras pas en cours. Hors de question de continuer à subir toute cette violence. Tu prétextes être malade pour que ta mère envoie un message au collège, pour les prévenir que tu ne viendras pas en cours aujourd’hui. Tu te sens soulagée. Tu évites le pire ne serait-ce qu’une journée. Tu te rendors rapidement.

Quelques heures plus tard, le téléphone se met à sonner, te réveillant. Tu te lèves et décroches sans regarder le numéro qui s’affiche. La voix te ramène immédiatement sur la terre ferme. Ce sont EUX. Ceux que tu pensais pouvoir éviter en séchant les cours. Ils te menacent. Ils savent que tu es chez toi. Alors si tu ne reviens pas en cours, c’est eux qui viendront chez toi. Puis ils raccrochent. TU es comme paralysée. Tes mains tremblent violemment. Tu laisse échapper le téléphone qui tombe au sol dans un bruit sourd. Tes larmes coulent toutes seules. Tu finis par tomber à genoux. Pourquoi? Pourquoi même quand tu n’es pas là ils arrivent encore à te faire tant de mal? Il y a-t-il un endroit où tu pourras aller en paix? Dans ta tête se déroule une guerre sans merci. Une partie de toi est persuadée de ton innocence et l’autre partie tu hurles que tout est de ta faute. Cette partie regorge de la haine des autres élèves. Leurs mots se répètent inlassablement. Tu es grosse, moche, tu prends trop de place, ta présence gêne les autres. Juste le fait que tu existes et que tu respires est gênant, ce qui justifie toute cette haine. Tu ferais mieux de mettre fin à tes jours! Sans réfléchir tu te lèves, tremblante. Tu te diriges vers la salle de bain où sont stockés les médicaments. Cette fois-ci s’en est trop… Tu prends une boîte et en sort toutes les pilules. Tu prends ton téléphone et écris ce message:

“C’était la fois de trop. La menace de trop… Partout où que j’aille on me persécute… Je ne veux plus vivre c’est trop dur… Désolée papa et maman, vous n’avez rien vu mais c’est normal, j’ai tout caché! Ne vous en voulez pas, ne m’en voulez pas. Je vous aime ❤️

Votre ange qui est désormais loin…”

Tu avales tout et envoies ce message d’une gravité extrême..

*

Un quart d’heure plus tard, alors que tu as réussi à te traîner sur le canapé, ta mère arrive en catastrophe. Elle hurle ton nom Ce qui te réveille. Elle se précipite vers toi en pleurant, t'amène vers les toilettes et te fait vomir. Puis elle appelle le 15. Ils lui disent qu’elle a eu le bon réflexe et qu’ils vont envoyer quelqu’un pour évaluer ton état. Elle te sert dans ses bras et te répète: “Ma chérie, ma puce, j’ai eu tellement peur! Ne refais jamais ça!” Toi aussi tu te mets à pleurer. Tu regrettes ton geste. Ton père arrive au même moment. Il est encore en tenue de travail, donc en uniforme de police. Ses collègues sont là. Ton père se précipite sur vous et vous sert très fort contre lui.

Un médecin arrive et t’ausculte. Tu es hors de danger mais ton geste aurait pu être fatal.

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