chapitre 4

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Des flammes. Partout.

Le bâtiment est envahi par le feu et une fumée âcre.

Un cri résonne, puis un autre et encore un autre. Léa ne sait pas quoi faire. Tenter de sauver ses amis et finir carbonisée ou rester là à attendre d'hypothétiques secours. Elle n'est pas du genre à se tenir en arrière. Elle attrape la main d'Amélie et fonce à travers le brasier. Amélie lève les bras et une bulle protectrice les enveloppe. Comment est-ce possible ? Sans se poser plus de questions, elles filent à travers les couloirs, les flammes rebondissant sur leur cocon lumineux et protecteur. A droite, tout droit, encore à droite, ici, l'escalier. Les hurlements résonnent une fois de plus. Malgré sa peur, Léa décide de continuer vers la voix en danger, "on monte" assène-t-elle sans tenir compte d'Amélie qui semble commencer à faiblir tant sa bulle protectrice lui prend d'énergie. Escalier, gauche, escalier. Un panneau calciné "toit" indique qu'elles sont arrivées au bout du chemin. Léa pousse la porte, Amélie s'effondre à bout de force.

Elles ne sont pas seules sur le toit, trois autres personnes sont déjà présentes. L'une d'elle est une jeune femme avec de magnifiques yeux verts avec un liseré doré. Elle est furieuse et hurle :

— Vous deviez rester en bas et nous attendre !

— Non ! On est peut-être encore des enfants mais nos pouvoirs sont aussi..., commence Léa avant d'être coupée par la jeune femme en furie.

— Vos pouvoirs ? On joue pas à X-men, fillette. Ce bâtiment est en flammes, Oscar ne répond pas, j'ai autre chose à faire que vous chaperonner !

A cet instant précis, une déflagration se fait entendre puis le silence...

Léa se réveilla en sueur.

Encore un cauchemar, ça n'arrête pas en ce moment. Sans doute la puberté, ça bouillonne dans tous les sens avec les hormones qui se réveillent. Léa descendit de sa chambre sur la pointe des pieds pour aller se chercher un verre d'eau à la cuisine avant de remonter se coucher. Le sommeil revint vite, elle ne tarda pas à rêver, plus doux, moins anxiogène, quoique...l'interro surprise en Histoire dès l'arrivée au collège, quand on a 13 ans peut s'avérer être un vrai calvaire !

Quand le réveil sonna quelques heures plus tard, Léa avait totalement oublié son cauchemar brulant mais pas du tout celui de l'interro d'Histoire. Elle prit son petit déjeuner en révisant sa leçon sur les rois capétiens et envoya un texto à Amélie pour lui faire part de son rêve. Cette dernière répondit par des smileys "cri d'effroi" et "pleure de rire". Même si son amie semblait ne pas tenir compte de son pressentiment, Léa sentait que Philippe-Auguste serait un bon sujet d'interro surprise de la part de cette fourbe de Madame Antoine et son chignon de l'enfer.

Après avoir vérifié le contenu de son sac de cours, Léa trottina jusqu'à l'arrêt de bus où Amélie l'attendait déjà.

— Coucou madame Irma, dit Amélie d'un ton moqueur à son amie.

— Coucou ma gothique adorée et tu riras moins quand Madame Antoine nous dira de sortir une feuille...en même temps, gothique et rire ne ça ne peut pas coller.

— Gnagnagna ! Blagues à part tu m'accompagnes toujours cet après-midi ?

La bus s'arrêta à leur hauteur et les filles partirent s'assoir tout au fond en continuant leur discussion.

— Comment pourrais-je ne pas venir ? Ça fait une semaine que tu me saoules pour aller chez Witchycrafties pour acheter tes trucs et tes machins...Tu y crois vraiment ? Arrête de rêver.

— C'est pas des trucs et des machins, c'est du petit matériel de magie blanche et j'ai une verrue sur le pied, ça vaut le coup d'essayer. Si ça marche, tu feras moins la maline ! Tu as bien un tarot, toi !

— Et si ça marche mal, t'auras un troisième bras ! Oui, enfin, entre faire des mélanges de plantes sérieusement et tirer les tarots pour se marrer, il y a un monde. Bref, je sais que tu es une grande timide et que je dois te tenir les mains.

— Ça marchera ! Au fait, t'as fait les maths ? Tu me prêterais ton cahier ? demanda Amélie avec un grand sourire espiégle.

Le trajet suivit son cours jusqu'au collège.

Une nuée d'adolescents, tous plus boutonneux et plein d'hormones les uns que les autres, s'activaient dans la cour dans l'attente fébrile de la sonnerie fatidique qui annoncerait le début des cours. Lorsqu'elle retenti enfin, Amélie, Léa et leurs camarades se dirigèrent vers la classe de Madame Antoine. Les élèves s’installèrent bruyamment, la professeur revêche réclama un silence qui ne vint pas. Poussée à bout dès le matin par les trublions de la classe de 5eme C (et surtout Matthéau), elle fini par dire cette phrase fatidique :

— Ça suffit, maintenant ! Si vous n'êtes pas capables de vous installer calmement, je vais vous apprendre, moi ! Sortez une feuille ! Et en silence ! Vous avez 30 minutes pour répondre aux questions sur Philippe-Auguste de votre manuel page 89 !

Dans un silence absolu que seul le bruit des feuilles qu'on sort d'une pochette perturbait, Léa lâcha son stylo de surprise et Amélie écarquilla les yeux en regardant son amie avec incrédulité.

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