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Je me souviens.

Bateau filant toutes voiles dehors et rires aux éclats.

Chansons de marin et espoirs de butin.

Mary Read riait tandis qu'Anne Bonny lui parlait de leurs futures proies.

Galion espagnol ou corsaire anglais ?

Ou alors attaquer Barbe Noire, le fameux Blackbeard ?

Et Mary Read riait en laissant le navire fendre les eaux au large de Tortuga, en pleine mer des Caraïbes.

Mary Read, femme corsaire et pirate émérite faisait peur aux hommes et aux autres pirates.

Femme sans pitié et pirate impitoyable.

Mary Read et son rire cruel.

Mary Read vécut sa vie travestie en homme.

D'abord pour permettre à sa mère, veuve d'un capitaine de la marine disparue en mer, de gagner de l'argent de la part de la grand-mère paternelle qui ne jurait que par les garçons.

Ensuite pour entrer dans la Marine sous le nom de Willy Read et devenir ainsi un dragon du roi d'Angleterre.

Mary Read, courageuse, au-delà de la témérité, ne baissait jamais les armes.

Sauf devant l'amour.

Je me souviens.

Drapeau noir qui claquait dans le vent et sabre au clair.

On criait à l'abordage et on jurait de ne pas faire de quartier.

Mary Read hurlait ses ordres et promettait pire que la mort à ses hommes s'ils faiblissaient.

Anne Bonny, sa compagne, sortait déjà le sabre de son fourreau.

Mutinerie et révolte ?

Qui oserait s'opposer à la volonté toute puissante de la femme pirate ?

Jack Rackham, le capitaine, regardait ses deux recrues et approuvait sans hésiter.

Et Mary Read, pirate sans pitié, hurlait ses ordres de ne pas faire de prisonniers, en montant à l'abordage d'un riche galion espagnol, en pleine mer des Caraïbes.

Oui, devant l'amour, seul, Mary Read baissa sa garde.

Elle se fit femme pour un maréchal des logis et quitta l'armée à son bras.

Elle rêva quelques courtes années une vie de femme et de mère, tenancière d'auberge et vêtue d'une robe.

Hélas, le maréchal des logis mourut et l'auberge ferma.

Mary Read s'engagea à bord d'un navire marchand hollandais, sous le nom de Willy Read.

Et ce fut à bord de ce navire que Mary Read rencontra son destin.

Le navire hollandais fut attaqué et capturé par des pirates anglais.

Willy Read se fit pirate et découvrit les Bahamas.

Je me souviens.

Corsaire au nom de l'Angleterre et se battant contre l'Espagne.

On se bat pour un pardon royal en s'emparant des bonnes proies.

Drapeau noir et chansons de pirates.

Mary Read n'avait pas peur et ses cheveux défaits flottaient dans le vent.

Anne Bonny, son adjointe, surveillait avec attention les hommes et le butin.

Pas de quartier ?

Mais la jeune femme rêvait de piraterie et de ne plus être corsaire.

Mary Read se voulait libre de choisir ses proies, anglaise, française, espagnole...

PAS DE QUARTIER !

Dans les Bahamas, Mary Read rencontra le célèbre pirate Jack Rackham et son non moins célèbre navire, le Revenge.

Jack Rackham engagea dans son équipage Mary Read et Anne Bonny.

Des femmes déguisées en hommes et aussi terribles que les hommes.

La piraterie n'était pas affaire d'hommes et de nombreuses femmes menèrent ce métier avec ardeur.

Tuer, égorger, piller, voler, violer, enlever, rançonner...

Mary Read était une pirate émérite.

Jack Rackham en fut impressionné lorsqu'il découvrit son sexe.

Mais les autorités anglaises jurèrent de capturer Jack Rackham et son équipage de maudits pirates.

Poursuites dans les sept mers, combats et fuites.

Une vie de pirate !

Plus féroces que jamais, les pirates attaquaient et capturaient sans relâche des navires de tout pavillon.

Le rhum coulait à flot mais le butin disparaissait tout aussi vite.

Mary Read tomba amoureuse d'un prisonnier capturé par l'équipage de Rackham et en eut un enfant.

Une vie de femme pirate !

Lors d'un combat, Mary Read tua même un capitaine, le capitaine pirate Hudson du Royal Queen.

Une vie de femme pirate cruelle et impitoyable !

On raconte qu’avant d’achever les hommes qu’elle venait de vaincre, Mary Read leur dévoilait son sexe pour leur montrer qu’une femme pouvait se battre tout aussi bien qu’un homme.

Je me souviens.

Combat naval contre le capitaine Barnet, envoyé par le gouverneur de la Jamaïque.

On se battait pour sa liberté et pour sa vie.

Echec et capture, voici la fin du destin d'un pirate.

Mary Read se battit longtemps, elle tua des soldats anglais, elle tua même des pirates qui voulaient se rendre.

Anne Bonny, son amie, la suivit dans son combat désespéré.

Se rendre ou mourir ?

Mais le capitaine Rackham dut se rendre, et son équipage avec.

Mary Read se rendit, non pour sa vie mais pour celle de son enfant à naître.

Anne Bonny et Mary Read furent condamnées, comme tout pirate, à la pendaison.

On commua la peine en emprisonnement à vie car la loi protégeait les femmes enceintes.

Et Mary Read mourut en prison en avril 1721, à l'âge de trente ans.

Fausse couche ou fièvre ?

Quant à Anne Bonny, elle fut libérée quelques temps plus tard et disparut de l'histoire sans laisser de traces.

Comme tout bon pirate.

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