Chapitre 9.

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— Il va bien falloir que l’on frappe à la porte, Na’.

— Je sais, soufflais-je.

Cela faisait déjà dix bonnes minutes que l’on était devant cette porte.

Mon cœur battait à tout rompre dans ma cage thoracique tellement j’étais angoissée. Je n’avais aucune idée de la tournure qu’allait prendre cette soirée. Et s’ils me détestaient pour mon comportement ? S’ils me jugeaient ? Et s’il se passait quelque chose comme la dernière fois avec la piscine ?

La simple évocation de cet incident augmenta un peu plus ma nervosité. Mes mains devinrent moites, et je me mis à les frotter contre mon jean.

— Hé ! tout va bien se passer. (Avec douceur, il me saisit le poignet et me fit pivoter dans sa direction.) Et tu n’es pas seul, je suis là. Mais si tu ne te sens pas, ce n’est pas grave. On s’en va et on tentera une prochaine fois.

La part de moi qui était totalement terrorisée par l’issue de cette soirée me hurlait d’accepter sa proposition. Mais cela reviendrait à s’enfuir et j’en avais marre de fuir.

Je m’accrochai au peu de courage qui me restait pour prendre une grande inspiration.

— Tu peux frapper.

— Sûr ? (J’opinai du chef sans réfléchir, sinon j’aurais été capable de me dégonfler à la dernière minute. Je me remis face à la porte en essuyant une dernière fois mes mains sur mon jean.) Sache qu’on peut partir à tout moment, continua-t-il en frappant à la porte. Tu n’as qu’un mot à dire.

Il me jeta un regard en biais juste avant que la porte ne s’ouvre sur la belle rousse que j’avais rencontré chez Noah la dernière fois. Elle nous salua d’un grand sourire avant de nous ouvrir la porte en grand pour nous inviter à entrer.

— Ça me fait plaisir de te revoir, Alyna ! (Elle referma la porte après que nous fûmes entrés.) Quand les garçons nous ont annoncés que tu viendrais ce soir, on était tellement contente avec Lia’.

Je n’étais tellement pas préparée à un tel accueil que j’en perdis mes mots.

— Oh. (Noé me donna un coup de coude pour me sortir de ma torpeur.) Je suis…contente aussi.

Quel manque d’originalité. J’avais envie de me frapper pour ma réponse, mais je manquai d’inspiration. Et j’étais très surprise. Je m’étais préparée à beaucoup de scénarios catastrophes, mais pas à celui-là.

J’étais vraiment ridicule. À quoi m’étais-je attendue ? Ils n’allaient pas m’inviter pour me chasser à coup de fourche ? N’importe quoi.

Je cherchai désespérément quoi dire de plus pour ne pas paraître plus stupide que je ne l’étais déjà mais les mots ne vinrent pas. Heureusement, Noé vînt à ma rescousse.

— Moi, c’est Noé. (Il afficha un petit sourire charmeur tout en recoiffant sa mèche rebelle. Le mode séducteur était enclenché.) Et quel est le prénom de cette jolie fille au sourire ravageur ?

J’étouffai un rire en mettant un doigt devant ma bouche.

Quant à Mélina, elle ne se laissa pas démonter et lui offrit un magnifique sourire.

— C’est Mélina. (Elle fit un pas vers lui et se pencha légèrement en avant.) Ne m’en veux pas mon chou, mais je trouve plus attirante ta copine. confia-t-elle d’un signe de tête dans ma direction.

Noé tomba des nues et je ne pus me retenir plus longtemps. Je renversai la tête en arrière et ris à gorge déployée.

Quand j’aperçus son air penaud, je tentai de reprendre mes esprits pour ne pas le vexer – même s’il en fallait beaucoup pour ça – et on ne pouvait pas dire c’était une tâche facile à réaliser. Je masquai mon amusement avec ma main en tournant légèrement la tête dans la direction opposée.

— Je te vois hein, m’avertit Noé tout prêt de mon oreille.

Volontairement, je fixai mon attention sur Mélina car, sinon, je ne serais plus capable de m’arrêter de rire. Elle était aussi amusée que moi par la situation ce qui ne m’aidait pas à me calmer.

Elle nous invita finalement à la suivre jusqu’au salon.

— Merci du soutien, grommela-t-il à mon attention dès qu’elle nous tourna le dos.

— Quel bébé, répondis-je à Noé alors que je m’étais déjà engagée derrière elle.

Au moment où je jetai un œil dans mon dos, il me fit un croche-pied et je faillis tomber en avant. Quelqu’un me rattrapa par les avant-bras et m’aida à me stabiliser. Je jetai un regard noir à Noé qui me répondit par un « Oups » silencieux accompagné d’un haussement d’épaules.

J’allais le tuer. Encore.

Je reportai ensuite mon attention sur mon sauveur pour le remercier, mais quand je vis de qui il s’agissait, j’en perdis mes mots. Pour la deuxième fois en moins de dix minutes. Pas pour les mêmes raisons, me souffla une voix intérieure.

— Ça va ?

Je le fixai sans savoir quoi dire, et finis par l’examiner un peu plus en détails. Son visage anguleux était assorti d’un nez droit, de pommettes saillantes et d’une bouche charnue. Un ensemble parfait. Sa peau hâlée semblait si douce que je me demandais quelle sensation devait procurer son touché.

Ma contemplation se perdit ensuite dans ses yeux électrisants. Ça commençait à devenir une habitude.

Quand sa bouche se déforma en un sourire en coin très charmeur, une fossette se dessina sur sa joue gauche.

— Je suis si effrayant que ça ?

Quelle ironie !

Je sortis de ma torpeur – pour la deuxième fois depuis mon arrivée – et fronçais les sourcils face à sa question.

— Pourquoi tu dis ça ?

— Parce que tu m’agrippes vraiment fort les bras.

Je baissai le regard vers mes mains. Je me rendis compte qu’il me tenait toujours les avant-bras et que je m’étais accrochée aux siens. Sauf que je ne faisais pas que ça. Je m’y agrippai avec force et je n’en avais même pas eu conscience.

— Oh. (Ma réaction provoqua son rire – un son mélodieux à mes oreilles.) Pardon, m’excusai-je en desserrant ma prise sans pour autant couper le contact. Je…je n’ai pas fait exprès.

— Y a pas de mal, me rassura-t-il d’un ton léger. Tu peux recommencer quand tu veux.

Il plaisantait. Pour me mettre à l’aise. Quelle gentille attention.

Cette fois, je ne sus comment réagir. Il me perturbait tellement que je n’étais plus capable de réfléchir correctement.

Au bout d’une minute, mon cerveau sortit du brouillard pour me rappeler que je le tenais toujours par les bras. Mes joues s’empourprèrent à cette constatation. Quelle cruche je devais faire.

Je retirai alors mes mains, en tentant d’être la moins brutale possible. Mon comportement semblait l’amuser.

Au fond, si j’étais totalement honnête avec moi, ce contact ne m’avait pas déplu. Mais ce n’était plus dans mes habitudes. J’avais donc rompu ce contact physique plus par automatisme que par envie.

— Merci de m’avoir rattrapée.

Les coins de sa bouche s’étirent de part et d’autre, me dévoilant ses belles dents blanches.

— À ton service, conclût-il avec un clin d’œil.

Je lui offris un petit sourire gêné avant de me diriger vers le salon. La pièce était gigantesque. Au milieu se trouvait un grand canapé d’angle accompagné de deux fauteuils individuels, qui pouvaient largement accueillir deux personnes de mon gabarie, de chaque côté et d’un écran plat installé en face du canapé. Sur le mur à gauche se trouvait une grande baie-vitrée donnant accès au jardin. Dans le coin droit, on pouvait voir une magnifique cheminée en pierre avec des poufs et des couvertures.

Cameron était assis par terre, devant la table basse, en train de ranger des cartes dans leur boîte alors que les filles étaient assises sur le canapé d’angle et mon cousin dans le fauteuil à droite. J’aperçus Noé, droit devant moi, qui était debout en train de discuter avec eux. Je passai derrière lui avant de rejoindre le fauteuil à gauche et en profitai pour lui foutre une pichenette derrière la tête.

— Aïe, se plaignit-il en se frottant la tête.

Je me retournai pour m’asseoir et je le vis qui me lançait un regard mauvais. Pour seule réponse, je lui tirais la langue ce qui le dérida.

Comme je le pensais, ce siège pouvait en accueillir deux comme moi. Par contre, il était bien plus confortable que ce que j’aurais pu imaginer.

Noé me rejoignit et s’assit par terre contre mon fauteuil. C’était sa façon à lui de me montrer qu’il était là et que je n’étais pas toute seule. Cela m’aida à me détendre un peu.

— Vous avez pu reprendre votre partie ou vous avez continué à mettre sens dessus dessous notre salon ?

— Le salon est en ordre, répondis-je à mon cousin.

Il ne sembla pas tellement convaincu, ce qui était compréhensible quand on nous connaissait. Nous n’étions jamais très calmes quand on était tous les deux.

— En revanche, je ne suis pas sûre que je peux en dire autant après m’être faite écrasée par un cachalot, plaisantai-je.

— Hé ! (Tout le monde gloussa.) D’un, tu devrais te sentir honorée car je suis bien plus sexy qu’un cachalot. Et de deux, continua-t-il en me désignant du doigt, je te rappelle que c’est toi qui as commencé.

Je me repositionnai en tailleur avant de me pencher légèrement en avant.

— D’un, dis-je pour l’imiter, ta tête vient de tripler de volume.

Du bout du doigt, je poussai légèrement sa tête.

— Et de deux, je ne suis pas d’accord sur l’identité de celui qui a cherché l’autre en premier.

Je lui offris un sourire narquois.

— Et c’est reparti ! s’exclama Noah en entrant dans la pièce avec un gros bol de pop-corn dans les mains. Vous ne vous arrêtez jamais de vous chamailler ?

Sans même se consulter du regard, nous répondîmes simultanément :

— Jamais.

Tous rirent alors que nous fîmes un high-five parce que nous avions répondu en même temps. Nous étions véritablement une cause perdue.

Noah déposa le saladier sur la table basse à côté du reste. Il y avait plusieurs boissons, des verres et des trucs à grignoter. Chacun se servit quelque chose à boire. Noé attrapa deux cannettes de sodas et m’en tendit une.

— Maintenant que tout le monde est là, je déclare cette soirée jeux ouverte. (Il brandit son verre comme pour porter un toast.) Où il n’y a de la place que pour le rire et l’amusement, et non pour les jugements.

— Que du rire, et pas de jugements. Lui répondirent-ils en levant leur verre.

Ils burent tous une gorgée et avant de faire pareil, je ne pus m’empêcher d’esquisser un petit sourire. Cela avait tout l’air d’un serment qu’ils mettaient un point d’honneur à rappeler et à respecter. Ce n’était pas commun, mais j’aimais ça. C’était parfaitement le genre de choses que je faisais avant, et pour moi, ça en disait long sur eux.

Pendant que Noah s’occupait d’allumer la télévision et la console, Lia se tourna vers nous pour nous expliquer ce qu’ils avaient l’habitude de faire pendant leurs soirées jeux. Parfois, il s’agissait d’une soirée jeux de société ou, comme ce soir, d’une soirée jeux sur la console.

— On était plutôt chaud pour se faire un « Just Dance », nous informa-t-elle. Ça vous branche ?

Avec Noé, nous nous jetâmes un regard complice en esquissant un sourire en coin.

— On commence, annonça-t-on en chœur en pivotant la tête vers elle.

Notre réaction commune fit, une fois de plus, ricaner tout le monde qui nous laissa la place avec joie.

Nous aimions beaucoup jouer à ce jeu tous les deux. C’était encore une occasion pour faire les fous et nous n’en rations pas une.

Noah possédait le « Just Dance 2014 », soit exactement le même sur lequel nous nous étions entraînés cette semaine.

Noé se leva en premier pour attraper les manettes et chercher la musique sur laquelle nous allions danser.

— Get Lucky ? me proposa Noé en me tendant une manette.

— Quelle question !

Je la saisis et me positionnai à ses côtés. Nous prîmes nos personnages respectifs, c'est-à-dire ceux que nous avions l’habitude de prendre. Nous nous étions exercés sur cette chanson plusieurs fois jusqu’à arriver à faire tous – ou presque – les mouvements qu’ils faisaient. Je pouvais vous dire que nous avions bien rigolés à force de nous tromper, de nous rentrer dedans ou encore à cause de nos nombreuses chutes.

Noé bascula la tête sur la droite pour me jeter un regard en biais.

— Prête ?

Je le lui lançais le même regard.

— Carrément !

La chanson démarra et le mode « No/Na » était enclenché. Nous étions à fond dans le jeu. C’était comme si une bulle s’était créée et j’en oubliais les autres. Ma carapace s’envola pour laisser placer à celle que j’étais quand nous n’étions que tous les deux. La vraie Alyna. Et nous rîmes, à plusieurs reprises. Nous savions pertinemment que nous faisions littéralement n’importe quoi par moment mais nous nous en fichions.

Un sourire béat resta coché à mon visage tout du long.

Quand la partie se termina et que j’entendis les applaudissements, la bulle éclata et mon cerveau se rappela leur présence. Merde.

Je me sentais vulnérable alors qu’en soi, ils n’avaient pas vu grand-chose, mais cela suffisait pour que je me sente à nue. C’était vraiment dur pour moi de me montrer sans cette carapace, et j’en pris encore plus conscience aujourd’hui.

Je vis Noé faire une révérence à ses spectateurs, ce me fit secouer la tête. Sa tête n’allait pas désenfler de sitôt après ça.

— Allez, arrête ! Tu ne vas définitivement plus passer les portes après, plaisantais-je en le bousculant légèrement.

— Je n’y suis pour rien si je suis une star née.

Je roulai des yeux avant de m’approcher de son visage.

— Dans tes rêves, murmurais-je.

Toute fière face à son air d’enfant qui boude, je repartis m’asseoir à ma place. Étant donné qu’il n’avait pas bougé et qu’il arborait toujours cette petite moue enfantine que j’adorais tant, je tapotai la place à côté de moi pour l’inviter à venir.

Son visage changea du tout au tout. Son expression boudeuse fût remplacée par un masque triomphant. Il se jeta à mes côtés en m’écrasant au passage.

— Je comprends mieux l’allusion au cachalot maintenant, confia Mélina ce qui déclencha mon hilarité.

Je basculai la tête en arrière et dus me tenir le ventre tellement je riais. Franchement, la tête de Noé en valait le détour. Tellement surpris par sa remarque, sa mâchoire du bas s’était décroché.

Il plissa les yeux d’un air mauvais avant de pointer Mélina du doigt.

— Toi, je te laisse le bénéfice du doute pour cette fois. Mais toi, continua-t-il en me désignant à mon tour du doigt, tu es définitivement reléguée sur ma liste noire.

Malheureusement pour lui, sa menace n’eût aucun effet. Son ton renfrogné ne faisait qu’augmenter mon hilarité ainsi que celle des autres.

Après quelques minutes, tout le monde s’était calmé et le jeu reprit. Plusieurs parties s’enchaînèrent pendant lesquelles je ne faisais qu’observer.

C’était au tour de Mélina de choisir une musique. Quand les notes de « Ghostbusters » résonnèrent dans la pièce, mon cœur se serra violemment dans ma poitrine.

— Oh ! je veux trop faire le fantôme, s’exclama-t-elle. Qui veut la faire avec moi ?

Jaeden, Cameron et Noé se portèrent volontaire pour l’accompagner. Ils se levèrent pour se positionner devant l’écran et lancèrent la musique.

À l’entente des paroles, mon cœur se comprima davantage me propulsant dans mes souvenirs.

Allongé sur le lit de Tomas, il broyait du noir car sa petite-amie venait de le quitter. Face à lui, Tomas et moi nous regardions pour savoir quoi faire pour lui remonter le moral.

— C’était une conne, lâchai-je frustrée par ce silence pesant.

— Aly’ ! me réprimanda Tomas en me faisant des gros yeux.

— Quoi ? m’étonnais-je en levant les mains. (Je me laissai tomber à côté de James.) Je ne l’ai jamais senti cette fille, et j’avais raison.

Tomas secoua la tête, comme s’il était désespéré par mon cas. Parfois, il m’arrivait de manquer un peu de tact mais on ne pouvait pas me reprocher d’être honnête.

James se releva de manière à être assis.

— C’est vrai qu’elle l’a toujours dit.

— Tu vois, dis-je en désignant James de la main.

Tomas roula des yeux tandis que James posait sa tête sur mon épaule. Je laissai à mon tour reposer ma tête sur la sienne.

— L’amour, ça craint.

— Ouaip.

Tomas nous lança un regard courroucé en plantant ses poings sur ses hanches.

— Mais vous allez arrêter tous les deux ! (Je dus me mordre la lèvre inférieure pour me retenir de sourire.) C’est vrai, cette fille était une conne. Mais on s’en fout. On est jeune et on a la vie devant nous. Faut en profiter !

Il nous tourna le dos pour se diriger vers son enceinte. Il connecta son téléphone avant de nous jeter un regard malicieux.

— Je sais ce qu’il vous faut.

Nous relevâmes la tête en fronçant les sourcils.

Il appuya sur « play » et les premières notes de « Ghostbusters » chanté par Ray Parker Jr retentirent. Ma bouche se dérida légèrement quand je compris ce qu’il était en train de faire.

Il augmenta le son et se mit danser n’importe comment. Il ne me fallut que quelques secondes pour le rejoindre. De concert, nous nous tournâmes vers James pour lui tendre une main. Il ne pût résister plus longtemps à cet appel. Il nous saisit les mains et se mit debout. Nous dansâmes comme des fous dans la chambre de Tomas. Si sa mère ou son frère était rentré, ils nous auraient sûrement fait interner.

C’était un peu comme notre rituel. Dès que l’un de nous n’avait pas le moral, nous mettions cette chanson pour danser à en perdre la raison. Ce n’était pas la chanson la plus rythmée qui existait mais c’était notre chanson à nous. Au fil des années, nous avions oublié la raison pour laquelle c’était cette chanson et pas une autre. Ce qui comptait c’était ce qu’elle représentait pour nous et les moments que nous avions partagé.

Elle serait à jamais gravé en nous.

Je m’étais réfugiée dans la salle de bain et j’examinai mon reflet dans le miroir. À la remémoration de ce souvenir ainsi que de tous les moments que j’associais à cette chanson, les larmes avaient menacé de faire leur apparition. Heureusement, j’avais pu les retenir sinon cela aurait difficile à dissimuler ou même à expliquer.

Personne n’était vraiment au courant de cette amitié que je partageais avec eux. Je n’avais jamais été très éloquente sur le sujet avec Jaeden. J’avais toujours eu cette sensation que, si je racontais ce secret, j’allais finir par le perdre. Malgré ça, je les avais quand même perdus. J’aurais pu, aujourd’hui, parler de notre histoire mais cela aurait voulu dire évoquer également mon histoire avec lui et pourquoi tout était parti de travers. Et je n’en étais pas capable. La honte et la culpabilité m’empêchait d’en parler. J’avais tout gâché. Tout était ma faute, et je devais en payer le prix. Comment pourrais-je vivre une vie normale, partager à nouveau des relations d’amitié extraordinaires alors qu’eux ne le pouvaient pas forcément ? Ce n'était pas très juste. Voilà une des raisons qui me poussait également à rester éloignée avec cette carapace que j’avais fini par construire.

J’ouvris le robinet pour m’asperger le visage avec un peu d’eau. Histoire de se remettre les idées en place et de repousser ses souvenirs ainsi que les émotions contradictoires qui les accompagnaient. Plus facile à dire qu’à faire, mais il le fallait.

Tout en m’observant dans le miroir, je tentai un sourire mais je faisais peur à voir. Totalement. Ce sourire s’effaça et laissa place à une expression neutre. On aurait dit que j’avais vu un fantôme, ce qui n’était pas totalement faux, mais bon. Même si ce n’était pas fameux, ça devrait faire l’affaire.

Je soufflai un bon coup et me dirigeai vers la porte que je déverrouillai. Après l’avoir refermée derrière moi, je tombai nez à nez avec Noah.

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