IRIS - Casseur d'ovaires Professionnel !

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Kill of the night - Gin Wigmore

Le bruit d'une détonation me fait détourner la tête des yeux vert émeraude. J'ai toujours aimé les yeux verts, mais qu'est-ce que je raconte-moi ?! Je me prends un impact de cervelle sur mon perfecto !

OH.PAR.LES.SAINTS !

Je vois le corps sans vie d'Eddy au sol et l'autre pingouin avec ses flingues fumants, qui se fend la poire ! Un vent de panique secoue l'établissement, les succubes courent dans tous les sens, les loups commencent à se transformer.

— Mais tu es débile ou quoi ! je crie au brun qui tape dans le cadavre avec son pied, une expression réjouie sur sa tête de con. Ahhhh !

Je hurle comme une furie, range mes Beretta et me dirige vers l'inconnu, me voilà bien maintenant ! Comment je vais expliquer un mort chez les loups ? Je chope le brun par le col de sa veste et le tire pour nous sortir de là. Mais pourquoi je me préoccupe de son sort d'abord ? Je le lâche comme une poupée de chiffon, et croise le regard de Mike. Aie aie aie...

Je pointe l'autre nigaud du doigt et essaye de me sauver les fesses :

— Je n'y suis pour rien ! Tu laisses des gens suspects rentrer dans ton bar ! Surveille mieux les entrées !

Je fais demi-tour et pars en courant par la porte magique, en récupérant mes épées au passage. Et avec tout ça, je n'ai même pas trouvé le ricain ! Je remets en place mes lames dans mon dos en pestant contre cet idiot. Pour couronner le tout, il commence à pleuvoir. Je cours dans les ruelles sombres, mes sens m'informent que je suis suivie. Je ralentis la cadence, pour me laisser rattraper. Il est tout proche, mais le plus étrange, c'est que ce n'est pas une créature surnaturelle, c'est un humain. Manque plus qu'une espèce de malade mental violeur de surcroît vienne me faire chier !

Une main se pose sur mon épaule, je me retourne rapidement en empoignant une épée et plaque mon assaillant contre le mur. Mes cheveux sont trempés et me collent au visage, mais je vois les iris verts du débile de tout à l'heure. Ma lame contre son gosier, il fait moins le malin. Je sens un objet froid contre mon ventre, je baisse la tête et vois qu'il pointe son arme contre moi. Je me redresse lentement et il affiche un sourire carnassier. Ses cheveux en bataille sont mouillés également, dégoulinant sur sa mâchoire volontaire.

— Qu'est-ce que tu me veux ? Qui t'envoie ?

Je resserre ma prise et du sang coule le long de son cou.

Il hausse les épaules, attend quoi ? Il hausse les épaules ! Il se fout de ma gueule ! Je vais le tuer, c'est officiel !

Sous la lumière d'un lampadaire, j'arrive à distinguer que ses cheveux ont changé de teinte, un liquide brun s'écoule sur ses joues. Minute papillon, je fronce les sourcils et approche mon visage du sien. Ses mèches sont blondes ! Yeux verts, blond, pas petit et qui se prend pour un cow-boy ! J'écarquille les yeux et le bouscule plus loin, en poussant un cri de rage.

Je m'agite devant lui, en faisant tourner mon épée et en jetant des regards assassins à l'amerloque puisque je suis sûre qu'il s'agit de lui maintenant !

— Tu es mon contact ? C'est toi l'Américain que je dois rencontrer ?

Sans répondre, il me fixe comme un chien regarderait une saucisse, avec son éternel sourire sur les lèvres.

Inspire. Expire.

— Oh ! Le débile, je te parle ! Oh pétard, pourquoi Marie n'est pas là quand j'ai besoin d'une traductrice...

Je pose ma main sur mon front en observant l'énergumène ranger tranquillement son arme dans son holster. Il sort de sa poche un paquet de cigarettes et s'en allume une à l'aise. La moutarde me monte au nez, je donne une claque dans la clope qui finit sa course dans une flaque plus loin.

Il me fusille des yeux, s'avance face à moi. Je soutiens son regard en levant légèrement la tête.

— Tu as perdu ta langue ? Tu m'étonnes à ta place, j'aurais honte avec une teinture aussi pourrie sur les cheveux ! Ton coiffeur est en prison ?

Je lui crie dessus et ce con ne bouge pas d'un poil !

— Ahhh !

Je me détourne, enlève mes épées, mes beretta, ma veste pour la secouer et pour ôter les morceaux de boîte crânienne. Je suis gelée, en caraco noir et coincée avec cet abruti. Je croise ses yeux qui sont en train de détailler mes bras tatoués d'un air très intéressé. J'ai envie de lui demander s'il a un problème, mais à quoi ça servirait ? Il comprend que dalle !

J'enfile ma veste à peu près propre si j'ose dire ! Je replace mes jouets en observant du coin de l'œil le fameux Leo qui est posé contre le mur, les jambes croisées et la clope aux coins des lèvres. Mis à part ses problèmes mentaux, il est plutôt canon.

Mais ma pauvre fille, tu débloques sérieusement ! Ce mec vient d'éclater la cervelle d'un loup-garou au milieu d'un bar ! Certes, il a une sacrée paire de couilles pour faire ça, mais quand même !

Et regardez-moi celui-là avec son sourire niais collé sur sa gueule d'ange ! Ahh je vais devenir dingue, c'est sûr ! J'arrive pas à savoir s'il fait exprès de faire le débile où s'il est vraiment attardé...

— Bon, il faut qu'on bouge de là ! Je ne sais pas si tu souhaites mourir en attendant que les toutous nous retrouvent. Mais moi, je me tire ! Ça commence à me casser les ovaires cette histoire ! Goodbye, tchao, auf wiedersehen !

Je fais demi-tour pour me sauver loin de lui. Note à moi-même : mettre un kilomètre minimum entre lui et moi !

Une voix suave retentit dans mon dos :

— Avec plaisir.

Quoi ? Attends, attends ! Je rembobine, je fais volte -face pour voir le blond se décoller du mur en jetant sa cigarette un peu plus loin. Il parle lui maintenant ?

— T'as dit quelque chose ? je lui demande.

— J'ai dit que ça me plairait bien de te casser les ovaires. Tu préfères avec ou sans préliminaires ?

J'ouvre les yeux comme des soucoupes, il est sérieux lui ? Il ne parle pas pendant toute la soirée et il l'ouvre pour dire un truc comme ça ! Et en plus, il parle un français parfait ! Sans aucun accent, je vais être bonne à enfermer ! J'enrage et reviens vers lui en le pointant du doigt.

— Écoute-moi bien, gamin, non plutôt, lis sur mes lèvres : DANS TES RÊVES ! Si c'est pour dire des conneries pareilles, tu peux refermer ton clapet !

Oh le macho de service ! Au secours ! Il s'approche encore plus près de moi en ricanant, je recule instinctivement. S'il croit m'intimider, il se trompe ! Puis ses yeux émeraude rieurs changent subitement, son sourire s'estompe et il affiche un air sérieux.

— Alors la Lame, le plan c'est quoi ? T'as des pistes sur le démon ?

Oh la, tout doux ! Il devrait le crier plus fort, surtout dans une ruelle proche d'un repère de créatures surnaturelles bien énervées. C'est à mon tour d'exploser de rire, je me tiens le bide tellement je me marre. La situation est vraiment impossible.

— T'as fini de rire ? me demande le blond. Tu vas rameuter les clébards, j'ai réussi à les semer mais ils sont toujours dans le coin.

J'essuie une larme et écarte mes cheveux mouillés. Je reprends ma respiration, il ne manque pas d'air ! C'est à cause de lui si on est dans cette situation !

— Écoute, t'es mignon, mais là j'ai besoin d'une bonne douche. Figure-toi que je suis couverte de sang et de morceaux de cervelle, parce qu'un mec à la gâchette facile a explosé la tête d'un clébard comme il dit ! Alors, on se voit demain, aux jardins du Trocadéro à neuf heures.

— Nan.

Comment ça, non ? Je me redresse et lève un sourcil.

— Non ?

— Mon hôtel est tout proche, on y va maintenant. T'inquiète pas, je ne vais pas te violer ! il ajoute d'un air goguenard.

— Elle est bonne celle-là ! C'est pas comme si tu pourrais y arriver, je te ferai eunuque avant même que tu commences à bander !

Je suis gavée de cette soirée, trempée et affamée ! Je lui tourne le dos en levant mon majeur bien haut puis je lui adresse un petit au revoir sympathique :

— Allez, bye bye Blondie !

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