Conte philosophique : En selle, Grain de sel

Auteur : Florian Pierrel

« Grain de sel ! »

Le grain prit son cheval et se mit en selle pour une longue route.

Un voyage initiatique qui lui apprendra tant de choses !

Il quittait sa famille, son village.

Ce voyage lui changera t-il ?

Assez timide, peu bavard.

Il était petit et faible, pas sportif.

« Grain de sel ! » criait son père.

« Tu as oublié ton sac ! »

« J’en n’ai pas besoin ! »

« Bon courage petit homme. »

Grain de sel avait un regard sur le monde si innocent mais le monde est brutal et sans pitié !

Il ne voyait que la face belle de ces terres arides et ce coucher de soleil.

Il n’avait que seize ans.

Inconscient et insouciant.

Il se battait pour la justice et la paix.

Il avait des valeurs qu’aucun autre vivant n’avait.

Grain de sel vit une cafetière, la tasse se réveilla.

« Un voyageur ? »

« Qui êtes-vous ? »

« Je suis excitante mon brave ? »

« Non, vous êtes une beauté indéfinissable. »

« Oh ...qui es-tu ? »

« Grain de sel. »

« Et ton cheval ? »

« Lui ? Il n’a pas de nom, je suis en selle et on crie grain de sel, en selle ! »

« Tu vis où ? Le monde est dangereux ! »

« Je viens d’un village, une boîte de sels ... »

« Pourquoi voyages-tu ? »

« Pour découvrir le monde ! »

« Quel courage ! Mais tu connaîtra la mort ! »

« C’est quoi ? »

« Triste triste petit sel. » pleura la tasse.

Grain de sel découvrit le micro-onde.

« C’est quoi ça ? »

Il sortit son épée et essaya de casser la machine, en vain, trop résistante.

« Casse-toi ! Punaise »

Il croyait que le micro-onde était une boîte, un autre village caché.

Ça ressemblait à la situation de « Don Quichotte »

Puis un humain, dit les géants dans leur petit monde, prit une tasse et du sel.

Mais là, il vit un morceau de sel près du micro-onde.

Il le mit dans la tasse.

Grain de sel se débattit pour sortir de la tasse.

Grain de sel avait chaud, le micro-onde le rendait vulgaire et bête.

« Non, mon précieux moi sortir de là non ,non ... »

Le géant mit le lait et grain de sel se noya et mourut.

Quelques jours suivirent et la tasse annonça au village de sel, la mort de grain de sel.

« Je lui avais dit qu’il allait vers sa mort ! »

« Il voulait voyager ... » Pleura son père.

« On va tous mourir d’une manière ou ... » Dit sa femme.

Puis ils entendirent des conversations de géants.

« Rends ton devoir philosophique Julien ! »

« C’est sûr les vivants. Je pense avoir une bonne note, j’ai mis beaucoup de citations et d’exemples concrets ! Soit ! Rien ne se perd, tout se transforme. De Lavoisier.

Euh … Chaque vivant peut mourir, chaque chose a une vie, tout est éphémère. »

« Tu es mon fils, tu as une philosophie très amateur ... »

« Je sais. Je fais tout pour progresser. »

« Ah ! La mort d’un vivant, un sujet passionnant. Ton café t’a fait du bien ? »

« J’ai tué des grains de sels et ... »

« Oui mais … sache que tout se transforme et rien ne se perd comme tu as dit. C’est physique ! Nous aussi, nous serons un jour des os, de la poussière, des micro-organismes ... »

« Il y a une vie après la mort ? »

« Arrête, allez va au lycée ! »

Et ce géant pensa que la vie n’est qu’un cycle et que chaque vivant à sa mort tôt ou tard.

Grain de sel inspira de nombreux écrivains, de nombreux scientifiques pour son courage, son corps pour la science …

On tue des grain de sel tous les jours, sauvez-les ! Ils sont en voie de disparitions à cause des géants.

En selle, Humains !