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Les nausées m’emportent. J’ai entendu cette voix dans ma tête. Une voix qui n’est pas la mienne. Quelle est la signification de tout ceci ! Je ne resterai pas une journée de plus dans cette maison malsaine.

Je cours en direction de la porte d’entrée. Tire de toutes mes forces. Elle est fermée à double tour ! Les clés ne sont plus dans la serrure ! Je toise le vide, cherchant désespérément une poussière, un ennemi.

— Où sont les clés ! Montre ton visage !

Tu as vingt-quatre heures pour les trouver ma belle. Tic-Tac.

Une idée émerge dans mon esprit. La seule fenêtre qui n’est pas encore condamnée se situe au grenier. Avec de la souplesse, je devrai pouvoir escalader la façade pour rejoindre ma voiture et… Je n’ai plus beaucoup d’essence ! Tant pis, il faut que j’essaie. Avec un peu de chance, j’arriverai à faire quelques kilomètres et trouver quelqu’un pour m’aider. Je dois quitter cette maison maudite. À tout prix.

J’avale les marches menant au premier étage, puis me fige devant celles du grenier. Je ne l’ai jamais visité, mais une chose a changé et je ne comprends pas quoi.

J’attrape une chandelle. Chaque marche m’amène un peu plus devant la sortie. Malgré l’avancée, je ne distingue aucune lumière. Un mauvais pressentiment fait surface. Oh non…

Je discerne la fenêtre du grenier recouverte d’un store épais en métal. C’en est trop.

— Allez, viens te battre mon gars ! Qu’est-ce que tu veux ? De l’argent, je n’en ai pas. Pas encore. Du sexe ? Oui, c’est ça ? Essaie de me toucher et tu verras !

Tu perds du temps. Je vais être gentil et te donner un petit indice ; les choses sont souvent sous notre nez. Cherche ma belle, cherche !

— Mais sors de ma tête, bon sang ! Comment fais-tu ? Qui es-tu ? Il n’y a personne d’autre dans la maison, j’ai fouillé toutes les pièces.

Je me bouffe les doigts jusqu’à la chair.

Ah, ah, ah !

Le rire résonne jusqu’à mes pieds.

Je suis bien plus proche que tu ne le penses. À la vue de tous, comme tu dis. Non, ne t’abîme pas les ongles, tu en auras besoin pour gratter les volets.

Je m’agenouille et compresse ma tête.

— Ça suffit ! Ça suffit !

Je suis épuisée. Exténuée. Piégée dans un héritage obscur.

Reprends tes esprits, Léa. Trouve un objet long et assez résistant pour pouvoir exploser la porte d’entrée.

Mon regard fixe le noir, inondé de larmes. Ce ton si doux qui vient de me parler.

— C’est toi petite voix ? Tu es de retour pour m’aider ?

Oui, c’est moi. Je ne sais pas combien de temps je tiendrai. Ne l’écoute pas. Fais confiance à ton cœur, Léa.

Je me rends au rez-de-chaussée et farfouille dans les affaires de ma grand-mère. Il n’y a rien d’intéressant ou qui puisse me servir. Que faire ? Garder son calme dans un premier temps. Respire. Doucement. Voilà. Maintenant, réfléchis.

J’ouvre la porte de la cuisine. Une idée me vient !

Je retourne la table en bois et regarde les pieds. Ils sont longs et résistants, peut-être que ça fera l’affaire ! J’en dévisse un, puis cours sur la totalité du couloir en visant la porte blindée.

Je tombe sur le sol. Me relève. Réessaie. Même résultat.

Je tape du poing sur le carrelage en m’égosillant les cordes vocales.

Bonne initiative ma belle, mais la force te manque. Laisse la peur t’envahir.

De nouveau cette voix insoutenable, apeurante. Comment fait-il ! Je dois l’ignorer. Ne pas céder. C’est si difficile. Je perds mon sang froid. Trop tard. Je m’élance déjà à toute allure contre la porte, épaule en avant.

Un craquement retentit. Un déchirement. Je m’écroule par terre. Mes os sont en miettes. La douleur qui irradie de mon corps n’a pas de définition.

Je suis totalement perdue.

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