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Je m’éponge le front après une après-midi d’été très ensoleillée. Il est l’heure de rentrer à la maison. Le service est terminé !

Mon patron vient me voir :

— Tu te débrouilles bien Léa. Si tu continues comme ça, je te filerai le poste sans aucun problème. Bon week-end !

Cela fait deux mois que je travaille en tant que serveuse au P’tit Champi. Lorsque M. Delbo m’a recrutée, on a tout de suite accroché. Peut-être que ses vingt ans de plus que moi et ses cheveux poivre et sel ne me laissent pas indifférente.

Après avoir décidé de quitter Paris pour m’installer dans ce petit village provincial, j’ai eu peur de ne pas retrouver d’emploi. C’est un ami qui m’a conseillée cet endroit, et je ne le remercierai jamais assez.

— Bon week-end à vous aussi !

Il rentre dans sa BMW noire teintée, puis abaisse sa vitre électrique.

— Je t’ai déjà dit de m’appeler Pierre. À chaque fois qu’on me vouvoie, je me sens super vieux !

Je lui souris bêtement et rougis.

— Pardon, à lundi Pierre.

Il me fait un clin d’œil amical et met le moteur en marche. Sa voiture s’éloigne en se faufilant au travers des arbres qui bordent la route étroite.

Mon téléphone sonne soudainement. Numéro inconnu. Je décroche, craintive.

— Oui ? Qui est-ce ?

— Madame Feuillet ? J’ai une bien triste nouvelle à vous dévoiler. Je suis au regret de vous annoncer que votre grand-mère est décédée à l’âge de quatre-vingt-cinq ans.

Je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire nerveux.

— C’est moi qui suis désolée. Je suis bien Madame Feuillet, mais il doit y avoir erreur. Mes grands-parents sont décédés à ma naissance.

Je perçois des murmures. Que se passe-t-il ? C’est impossible que mes parents m’aient menti tout de même… Surtout, pour quelles raisons l’auraient-ils fait ? Pour me protéger ? Mais de quoi ? Trop de questions s’immiscent dans ma tête.

Non, ce doit être une erreur.

— Madame Feuillet ? Je viens de me renseigner. Madame Germaine Feuillet était bien votre grand-mère. Je n’ai pas pu trouver le numéro d’un de vos parents dans le registre, pouvez-vous les prévenir ?

— C’est impossible. Mes parents sont morts lorsque j’avais vingt ans.

Un silence gêné s’insère entre mon interlocuteur et moi.

— Je voulais m’assurer de cette réponse. J’ai donc bien le bon dossier en face de moi. Il serait préférable que vous passiez me voir. Si vous ne connaissiez pas votre grand-mère, en revanche, elle, avait l’air de vous connaître.

— Comment ça ? Pouvez-vous être plus clair s’il vous plaît ?

— Selon son testament, vous héritez en totalité de sa fortune ainsi que de sa maison.

Je m’assieds sur un rocher près du parking. Une question me lacère les lèvres.

— À combien s’élève cette fortune ?

Je commence à avoir chaud. Mon front suinte de nouveau.

— Vingt-six millions d’euros.

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