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Sur la porte de mon immeuble, une affichette est placardée. Un chat se tient au centre de la page, avec des coordonnées en légendes.

Mon voisin du dessus à perdu son chat ? S’il est bien où il est dorénavant, il ne reviendra pas.

En rentrant dans mon appartement, une odeur immonde et pestilentielle s’engouffre dans mes narines. C’est infâme ! Il n’y avait pas cette horreur ce matin.

Je vérifie sous le lit, dans ma salle de bain, en dessous de la table. Rien. Ce n’est pas possible, ça empeste ici.

Fie-toi à ton nez Léa.

Je renifle. Me rapproche de la source. C’est comme si plusieurs œufs pourris s’étaient regroupés au même endroit depuis plusieurs jours. Mon nez m’emmène jusque devant le balcon. Oh, non…

Je me mets à trembler comme une feuille. Ma salive se coince dans ma gorge.

La fenêtre ouverte de ce matin n’est donc pas un oubli de ma part !

Une serviette bordeaux est posée au sol. Tout ce que je sais, c’est qu’elle ne m’appartient pas. Elle enroule quelque chose d’assez long. L’odeur est vraiment infecte. J’ouvre grand les yeux et fais instantanément le rapprochement.

J’espère que ce n’est pas ce que je crois. Qui aurait fait une chose pareille !

Lorsque je découvre le visage de cette petite boule de poils, les larmes me viennent tellement l’émanation est abjecte. Dans la panique, je lâche la bête qui s’écrase contre le sol. Je ressens de la souffrance pour ce pauvre animal.

Pourquoi quelqu’un a-t-il fait une horreur de la sorte ? Égorger un chat, il faut être complètement taré !

Je pense à mon voisin. Il va me prendre pour une folle si je lui dis que je l’ai trouvé chez moi.

Je me crispe.

D’ailleurs, qui l’a mis dans mon appartement ? Quand ? Comment ? Pourquoi ?

Je hurle.

Je vais devenir folle si ça continue ! D’abord Axel, ensuite ceci…

Je réalise.

Mais peut-être que c’est sa vengeance ? Il a voulu me faire souffrir ? Il va m’entendre !

Je place le cadavre et la serviette dans un sac poubelle que je m’empresse de jeter dans la benne à ordures, en faisant attention de ne croiser personne.

Tu ne vas pas t’en sortir comme ça Axel ! Je ne sais pas ce que tu veux, mais fait attention à toi où j’appellerai les flics si tu ne me donnes pas une bonne explication !

En arrivant sur le perron de sa maison, je tambourine avec une hargne folle.

— Ouvre-moi ! Pourquoi tu as fait ça enfoiré !

J’entends une voix féminine de l’autre côté.

— Calmez-vous ! Qui a-t-il ?

Je bredouille et baisse le ton. Une fille ? Chez Axel ?

— Je cherche Axel. Pouvez-vous me dire où il est ? Que faites-vous d’ailleurs chez lui ?

Elle déverrouille la porte, puis laisse passer son visage. C’est une blonde aux cheveux longs, plutôt grande. Elle n’a pas l’air de me connaître.

— Je suis sa compagne. Que lui voulez-vous ? demande-t-elle d’un ton sec.

Je suis offusquée. Une femme dans la vie d’Axel ? Il ne m’en a jamais parlé ! Je ne laisse paraître aucune émotion.

— C’est un ami de longue date. Il ne vous a jamais parlé de moi ? Un évènement s’est déroulé cette nuit et j’aimerais clarifier la situation.

Elle roule ses yeux vers le haut comme si j’étais folle.

— Si c’était un ami, je pense que vous ne l’auriez pas agressé à son domicile. Ça c’est la première chose. Et deuxièmement, votre soi-disant conflit est tout bonnement impossible, géographiquement parlant.

Je fronce les sourcils.

— Comment ça ?

— Il est parti en voyage d’affaire hier, en fin d’après-midi. C’est même moi qui l’ai amené à l’aéroport. Il avait une grosse réunion ce matin en Espagne.

Je commence à reculer. Non, ce n’est pas croyable ! Mais si ce n’est pas lui ? Qui s’est introduit chez moi cette nuit ? Peut-être qu’il était réellement sincère concernant ma baignoire.

Je me touche le front, deviens pâle. Une intuition se profile dans ma tête.

Le fou sait où j’habite. Il est même possible qu’il soit encore dans mon appartement !

— Tout va bien ? me demande la copine d’Axel.

Je ne réponds pas et cours. Elle doit me prendre pour une aliénée. Tant pis. Je dois protéger ma vie. Je ne suis plus en sécurité chez moi.

En ouvrant ma porte, l’odeur me fouette le visage.

J’attrape un couteau de cuisine et vérifie qu’il ne m’en manque pas. J’examine chaque pièce. Mon cœur bat la chamade. Mes mains sont moites.

— Je sais que tu es là ! Montre-toi !

Aucune réponse évidemment. Je pleure de nervosité.

Après m’être assurée de l’absence d’un potentiel individu, je rassemble la plupart de mes affaires personnelles dans une valise. Je ne prends pas la peine d’annihiler cette satanée odeur putride.

Une fois dehors, je grimpe dans ma voiture et pleure à chaudes larmes. Je fais quoi maintenant ?

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