Chapitre 3 - La salle

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Dès le lendemain, alors que le soleil pointait le bout de son nez. Comme il lui arrivait parfois, elle avait dormi d'un sommeil sans rêve. D'ordinaire, elle se serait sentie guillerette de ne pas être agressée par des pensées étranges, mais la journée qui se profilait ne m'inspirait aucunement.

Agathe ouvrit sa penderie. Au milieu de ses vêtements sombres, elle dénicha un sac de sport dont elle sortit un ensemble de vêtements de sport colorés. Elle étala les t-shirts et leggings sur le matelas et dessina un arc en ciel de teintes fluorescents. A la vue de tous ces vêtements multicolores, Agathe lâcha un profond soupir.

Sans aucune conviction, elle saisit un débardeur kaki et l’enfila en silence. Jade lui avait assuré que la matière élastique épouserait son corps. Pourtant elle pesta intérieurement quand elle constata que le vêtement était largement déformé au niveau de la poitrine, la faute à leurs physiques de natures très différentes. Elle enfila ensuite un legging gris et serra au maximum l’élastique. Un coup d’œil dans l’a miroir en pied lui donna le sentiment d’être un clown échappé d’un cirque.

— C’est du stretch, ça va épouser ton corps, ça va forcément t’aller !
— Tu parles ! s'écria Agathe. Je ne ressemble à rien dans tes fringues !

Tout en continuant à pester, elle tirait sur les distensions de la maille, cherchant à estimer à quel point leur morphologie différait.

Pleine de dépit, elle retira à la volée les vêtements trop grands et les jeta au sol. Elle était là, à demie-nue au milieu de sa chambre, son regard alternant entre la tenue qui l'a révulsait et son lit, où elle mourrait d'envie de se cacher malgré le risque d'endurer une nouvelle vision.

— Oh et puis merde ! Une seule fois, et on n'en parle plus !

Elle enfila les vêtements avec rage, sa paire de chaussures et son sac et claqua la porte de son appartement derrière elle.

Elle dévala d'un pas rapide les escaliers de bois qui grincèrent sous ses pas.


Après plusieurs minutes de marches dans les rues pavées encadrées d'immeubles à pans de bois, Agathe arriva enfin à la salle de sport, située à l'angle d'une courette publique. Heureusement, elle avait veillé à s'y rendre un dimanche matin au lever du soleil, afin de rencontrer aussi peu de passants que possible. Elle passa devant de grandes baies décorées de vitrophanies fuschia et vert pomme, les mêmes couleurs que sur la carte de membre de Jade. Elle tenta de jeter un œil curieux à l'intérieur, mais les décorations remplissaient leur mission à la perfection : impossible de discerner la moindre silhouette à l'intérieur. Au moins, elle se sentirait protégée des regards extérieurs, c'était déjà ça de gagné.

Devant la porte d'entrée, elle chercha le moyen d'entrer à l'intérieur. Jade lui avait donné sa carte d'accès, mais elle ne lui avait pas expliqué comment entrer. Elle observa les contours de la porte et passa sa main sur les montants métalliques, à la recherche d'un bouton ou d'un dispositif quelconque, sans succès.

Des bruits de pas se rapprochèrent derrière elle. Elle jeta un œil par-dessus son épaule et vit un homme plutôt grand, la peau mate et le cheveu crépu. Il lui adressa un sourire étincelant et lui demanda :

— Un souci, mademoiselle ?

— Je... A vrai dire... Je ne sais pas comment entrer... bafouilla Agathe.

— Je vois, vous êtes une nouvelle ! ria l'homme. Passez votre carte sur la borne, là-bas » dit-il en montrant une plaque noire à quelques dizaines de centimètres de la porte.

Agathe s'approcha et passa la carte devant le bloc de plastique. Un « dong » retentit au déverrouillage de la porte, accompagné d'un message vocal qui la fit sursauter :

— Bienvenue Jade ! annonça une voix métallique venant de l'interphone.

Agathe sursauta en entendant le nom de sa sœur annoncé par l'interphone. Question discrétion, on avait fait beaucoup mieux ! Agathe se tourna vers l'homme pour le remercier, mais elle remarqua qu'il l'observait d'un air inquisiteur. Elle se sentait coupable, et elle l'était. L'homme poussa le battant de la porte et maintint le vantail ouvert pour laisser entrer Agathe.

— Après vous... Jade.

Il ouvrit le passage d'un mouvement de main qui, même s'il se voulait accueillant, débordait de cynisme et d'ambiguïté. Agathe passa le pas de la porte avec une appréhension certaine et la désagréable impression d'être sous étroite surveillance.

Agathe avança de quelques pas sur le linoléum fuchsia et balaya la salle du regard. Tout ici, du sol au plafond, était aux couleurs des vitrophanies. Des circulations violettes serpentaient au milieu des bancs de musculations, rameurs et autres vélos elliptiques. Même le plafond alternait entre dalles roses et vertes, à tel point qu'Agathe papillonna des paupières pour s'habituer à la saturation de l'ensemble.

La salle était encore vide, une chance pour Agathe qui s'était levée aux aurores dans ce but.

— Vous devriez aller vous présenter à l'accueil, glissa l'homme à Agathe. Ils pourront vous aider à choisir votre activité.

Agathe sursauta en entendant les conseils du portier. Elle en avait déjà oublié sa présence. Il lui indiquait l'accueil où un petit moustachu en débardeur semblait absorbé par un écran d'ordinateur.

— Bonjour Marc ! On a une petite nouvelle, tu veux bien t'occuper d'elle ?

Le petit homme sauta de son tabouret et s'approcha d'Agathe avec un large sourire dévoilant des dents à l'alignement hasardeux. Son débardeur échancré semblait sur le point de craquer sous le volume des muscles qu'il couvrait, et laissait s'échapper une pilosité abondante sur son torse gonflé. Après avoir soigneusement recoiffé sa moustache garnie, Il claqua ses paumes et se frotta les mains, signe qu'il était prêt au travail :

— Bien le bonjour, jeune demoiselle, clama-t-il. Moi, c'est Marc. Si tu es nouvelle, je peux te proposer un atelier découverte, ce qui te permettra d'essayer plusieurs sports et de trouver ce qui te convient. Qu'est-ce que tu en penses ?

— J'ai surtout besoin de me défouler, répondit Agathe après un temps d'hésitation. J'ai beaucoup de mauvaises pensées à évacuer, et on m’a dit que le sport peut m'aider.

Manifestement, elle ne croyait pas un mot de ce qu'elle disait, mais ses paroles firent mouche auprès du coach.

— Il n'y a rien de mieux que le sport pour ça ! Tu te dépenses, tu ne penses à rien d’autre, et tu repars à zéro, l’esprit libre ! Et qu'est-ce qui te ferait plaisir ? Pilates ? Yoga ? Body-combat ? Jogging ?

— Je... Disons que je vous fais confiance, bafouilla Agathe.

— Tu peux me tutoyer, parce que je ne vais pas te ménager ! On va partir sur un échauffement à base de Pilates, un peu de tapis de course pour le cardio, et pour finir quelques frappes pour se défouler. Tu me suis ?

Agathe acquiesça sans un mot et pris la suite du coach. Elle croisa le regard de l'homme qui lui avait ouvert la porte et qui semblait la surveiller depuis son vélo elliptique. Marc la mena jusqu'à une salle fermée par un cloison vitrée où étaient alignés plusieurs tapis face à un grand écran. Il l'invita à s'installer sur un tapis de sol et lança un programme sur l'écran.

— Tout se fait avec la télé ? demanda Agathe avec un brin de déception. Ça vaut bien la peine de se déplacer pour faire du sport, autant rester chez soi ! pensa-t-elle.

— Le principe ici est simple, tu suis les exercices de l'écran, et moi, je corrige tes postures et je te conseille pour que tu ne te blesses pas et que tu profites un max de ta séance. C'est parti ?

Le déroulé annoncé de la séance ne laissait pas présager à Agathe un moment vraiment plaisant, mais elle repensa à la promesse faite à sa sœur, et surtout à la possibilité de ne plus revenir ici à l'avenir. Agathe se laissa guider et suivit ses directives de l’entraîneur. Elle mimait les gestes et postures, tout en prenant en compte ses conseils. Ses muscles s’étiraient en douceur et s'échauffaient lentement. Pourtant, l'esprit focalisé sur la voix et les images en même temps, elle ne perçut pas l'étrange sensation de la vision qui la gagnait et qui lui fit perdre pied.

***

Tandis que se succèdent les réclames à l'écran du téléviseur familial, je termine dans mon cahier les exercices de mathématiques donnés par mon très cher professeur. Lors de la distribution des devoirs ce vendredi, la quantité astronomique d'exercices a créé des remous dans la classe, et pourtant je lui en étais reconnaissante. Grâce à lui, j'étais excusée pour ne pas rendre visite à Tata Geneviève, et je pouvais m'adonner à mon loisir dominical favori : le fitness.

A l'instant où est entonné le premier « Toutouyoutou » , je saute de ma chaise et me précipite devant l'écran cathodique, prête à suivre le rythme dicté par Véronique et Davina.

Et on lève les cuisses ! Un, deux, trois, quatre. Et un, deux, trois, quatre ! Les bras en l'air, et on baisse. Et on lève, et on baisse ! Et un, et deux, et trois, et quatre !

Je copie les gestes en miroir, m'essouffle et m'épuise. Je valse et virevolte au rythme du "toutouyoutou" qui me met en transe. Je suis fatiguée, en sueur, mais je suis bien, je suis forte et fière de moi.

À la fin de la séance, je m'affale dans le canapé de cuir râpé et saisit une bouteille plastique à côté et la siphonne. Les secondes paraissent une éternité lorsque j'attends le générique de fin, ce rendez-vous hebdomadaire que je ne manquerai pour rien. Je guette d'une oreille l'arrivée de la voiture de mes parents lorsque les deux femmes apparaissent dans le champ de la caméra, se savonnant sous la douche après la séance. Je me mords les lèvres pour retenir un gloussement et ne quitte pas l'écran du regard, comme hypnotisée par ces deux femmes nues qui se lavent devant les yeux de milliers de téléspectateurs.

La porte d'entrée s'ouvre à la volée derrière moi et je me précipite jusqu'à l'écran pour pressa le bouton d'arrêt. Je me tourne vers l'ouverture et vois ma mère entrer, les bras chargés de sacs en plastique blanc :

Ta tante nous a donné plein de légumes. La voiture en est chargée, tu peux aller aider ton père ?

J'acquiesce et me dirige vers la porte d'entrée quand Maman m'intercepte.

Tout va bien ? s'inquiète-t-elle. Tu as l'air fiévreuse et tu es toute rouge.

Je porte mes mains à mes joues. Je suis brûlante.

Oui, ne t'en fais pas, c'est très certainement dû à ma séance de gymnastique. Elle était très intense aujourd'hui , ajouté-je en détournant mon attention du feu qui me brûle le bas-ventre.

***

— Allez, allez ! on ne mollit pas ! On lève les cuisses et on serre les fesses ! Jade ! Tu m'écoutes quand je te parle ? Ou il faut que je gueule plus fort ?

Agathe secoua la tête en émergeant de son rêve éveillé. Elle se tenait sur son tapis, les bras valant, face à l'écran qui présentait une bimbo accroupie, dans une posture qui semblait loin d'être agréable. Ses paupières papillonnaient à un rythme effréné sous l'éclat des néons.

— Jade ! brailla le coach. Tu m’écoutes ?

La tête d'Agathe lui tournait. Les images de sa vision restaient figées dans sa mémoire, ainsi que les sensations : son coeur battait la chamade, son visage lui brûlait, tout comme le bas de son ventre.

— Ça va ? Tu arrives à respirer ? Tu es toute rouge !

— Tout va bien, souffla Agathe. J'ai juste un peu chaud.

— C'est normal, c'est le corps qui travaille ! ria Marc à gorge déployée. Allez, on passe au tapis ! Et au pas de course !

Agathe suivit le moustachu dans la salle principale. L'homme de l'entrée était toujours à son vélo elliptique et observait son trajet entre les différentes machines. Tandis qu'Agathe quittait le champ de vision de l'homme, elle remarqua qu'il quittait son poste à ce moment précis pour se poster sur un rameur. De là, il avait une vue directe sur le tapis de course devant lequel Marc venait de s'arrêter.

— Un peu de course à pied, maintenant ! clama le coach. Maintenant que tu es bien échauffée, on va passer au cardio. Tu peux régler la vitesse de course, la pente, et tu peux même choisir ton paysage au fil de tes visites, ajouta-t-il en pointant du doigt un nouvel écran posté face au tapis. Comme tu es nouvelle, tu n'as que la possibilité de choisir les sentiers de forêt. Mais au fil du temps et des courses, tu pourras accéder à de nouveaux paysages. C'est comme un jeu vidéo. Tu es prête ?

Agathe n'avait pas tout à fait écouté les différentes consignes. Tout ce qui lui importait, c'était d'en finir. Marc tapota quelques boutons et la tapis se mit en mouvement. L'écran fit apparaitre en fondu un paysage de sentier de forêt. Les feuillages orangés t l'atmosphère brumeuse laissait supposer que nous étions en automne. Le coach appuya sur d'autres boutons et le tapis ralentit jusqu'à une vitesse qui semblait raisonnable.

— Comme tu es débutante, je te mets la vitesse minimale pour de la course. En dessous, c'est pour la marche. On augmentera suivant comment tu te sens. Ça marche ? Allez, à toi de jouer !

Agathe se posta devant l'appareil et son tapis qui revenait sans fin vers elle. Après un profond soupir qui trahissait son manque d'enthousiasme, elle posa un pied, puis l'autre, et se lança dans un petit trot. D'abord gauche et déséquilibrée, son pas se fit plus souple et assuré. Marc, la voyant à l'aise sur une vitesse lente, accéléra la cadence de la machine. Mais elle savait que le souffle serait sa faiblesse, et il vint rapidement à lui manquer. Agathe s'arrêta plusieurs fois pour calmer les battements de son cœur qui s'emballait et assouplir ses jambes qui se raidissaient.

— Allez, on y retourne ! Ce n'est pas fini ! beugla le coach.

D'un signe de la main, il la força à retourner sur le tapis et resta à ses côtés, en sentinelle face au moindre signe de faiblissement. Agathe tâchait de tenir le rythme, malgré ses cuisses en feu, malgré ses poumons qui semblaient se déchirer, malgré cette odeur d'humus et de fougères qui s'insinuait sournoisement dans ses narines.

***

Sous cette nappe de brume, il n'y a rien d'autre que les cadavres dénudés des branches automnales, et mon souffle saccadé qui rompt le silence de la forêt. Mon souffle et mon pas lourd et régulier, avec le choc des graviers qui résonnent aux alentours.

Il fait frais dans cette forêt humide, et pourtant j'ai chaud. J'irradie. Je bous de l'intérieur, malmenée par ces pensées obsédantes. Sa voix résonne en moi, ses paroles acerbes ricochent dans ma tête.

Tout cela ne sert à rien ! Nous ne pouvons rien construire ! A quoi bon ?

Je ne vois rien de ce qui m'entoure, et pour cause, il n'y a rien d'autre que ce sentier de terre qui se fraie un chemin entre les troncs, une route vers nul part. J'avance avec une mécanique huilée, sans à-coup, sans heurts. Et surtout sans but. Comme un fantôme perdu dans le brouillard.

Je ne regarde pas vers où j'avance, où je pose mes pieds. Je ne vois pas cette pierre qui se glisse sous ma semelle, cette infâme caillasse qui me fait trébucher et tomber à terre, qui me fait m'écorcher bras et genou sur les graviers. Affalée au sol, je sens tout le feu qui irradiait en moi glisser vers mon pied, vers ma cheville. Elle brûle, elle s'enflamme. Je hurle, mais personne pour m'entendre crier. Je pleure, mais personne pour me consoler. J'attrape ma cheville, la masse. Sans doute une foulure. La peau tremble sous mes doigts et gonfle un peu plus à chaque palpitation.

J'essaie de me lever, mais au premier contact avec le sol, une douleur aiguë me transperce des orteils à la hanche. Je crie à nouveau, mais toujours personne pour m'entendre et retenir ma chute dans le fossé. A mes côtés, je trouve une branche vermoulue, mais encore solide. Je l'attrape et m'en sers de jambe de remplacement. Quand j'arrive enfin à me redresser et à me hisser hors du fossé, je me sens vidée de toutes mes forces, mais je dois avancer. J'aperçois au bout du chemin les silhouettes de véhicules passer. Comme une éclopée, j'avance en claudiquant dans l'espoir de trouver une bonne âme qui saura m'aider.

***

Une seconde.

C'est le temps de trop durant lequel Agathe avait posé son pied au tapis. Perte de vitesse et d'équilibre, elle ne tarda pas à essayer de se rattraper, à s'accrocher aux barres, mais elle glissait déjà au sol, éclatant son genou contre le tapis mouvant et roulant quelques mètres en arrière. Elle attrapait machinalement sa cheville et sanglotait. Elle sentait une vague douleur voyager entre son talon et son mollet, instable et lancinante. Marc se précipita à côté d'elle :

— Qu'est-ce qui t'arrive ?

— J'ai glissé, pleurnichait Agathe en se tenant la cheville. J'ai l'impression que je me suis cassé la cheville.

Le coach posa ses mains velues de chaque côté de la cheville et la tâta minutieusement, cherchant le moindre gonflement. Son diagnostic ne tarda pas :

— Je pense que ça va aller. Ça n'a pas l'air de gonfler. Comment est la douleur ?

— Ca diminue doucement, lui confia Agathe, qui suspectait un effet de sa vision plutôt qu'une réelle foulure.

— Tu veux continuer ?

Agathe leva les yeux vers ceux du coach, aussi noirs que sa moustache. Son visage était fermé, son regard sévère. Agathe ne voulait qu'une chose : se lever, prendre son sac et partir. Et pourtant, face à ce regard autoritaire, elle ne trouva pas d'autres mots qu'un brève bafouille :

— On continue.

— A la bonne heure ! Une vraie battante ! J'aime ça !

Marc tendit une main épaisse à Agathe, qui la saisit grand grande conviction. Il la hissa avec une déconcertante facilité et lui fit signe de la suivre dans une pièce voisine. Agathe ne boitait plus, mais elle se battait intérieurement contre la colère et le sentiment d'injustice qui la gagnait toujours plus à chaque seconde. Elle ne savait pas à qui était destinée cette colère, mais elle la sentait grandir en elle et brûler dans son ventre.

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