Parce que toujours je t'écoutais...

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Je fus d'abord ton désir, ton envie brûlante. Tu me regardas de loin, moi derrière cette vitre glacée. Tu me réclamais, mais je ne pouvais être à toi. Ce fut tes yeux peinés qui me regardèrent une dernière fois, tandis que tu t'éloignais...

L'hiver s'est installé, et Noël, c'est dans une boîte que je l'ai passé.

Puis la lumière jaillie, et les guirlandes flamboyantes m’éblouirent. Tes douces mains qui m’enveloppèrent de leur écrin de douceur, premier souvenir dans mon cœur…

Tu me regardais, de tes yeux brillants, tandis que dans ton dos ta mère souriait doucement. Elle s’était sûrement privé d’un repas pour m’avoir, vous ne rouliez pas sur l’or. Mais ton sourire, oui ton sourire sûrement lui suffit pour cela.

Et je devins ton confident, ton ami d’antan et de toujours. Tu me raconta tes journées, moi, blotti au creux de tes bras réconfortants. Et je me sentait important, moi, issu d’une production à la chaîne. Je me sentait unique.

Et les années s’égrenèrent lentement, le fil de ta vie se déroulaient et les cadeaux affluèrent. Et de moins en moins tu m’adressa la parole. Je restait sur ton bureau, à l’ombre de tes livres, à l'ombre de ta vie.

Puis ta mère alla au ciel. Cette expression m’était inconnue, mais la douleur que tu ressentis me transperça le cœur.

Tu emplis alors les cartons, lentement. Tu avais 24 ans, tu voulais partir. Tu ne pouvais pas rester dans cette maison, pleines de souvenirs. Et moi, simple souvenir de ton enfance, fini ma route dans un carton que tu jetas dans le camion.

Je ne sorti plus de ma nouvelle maison. La poussière s’accumula sur ma tête et mes yeux, autrefois si brillants, s’étaient ternis. Je savais mon temps passé, c’était ainsi.

Je ne sais combien de temps je dormi.

Mais le jour où la lumière m’éblouis de nouveau, les guirlandes si colorées réchauffèrent mon cœur. Et là, une main douce me saisit. Une main potelée et chaude, comme la tienne auparavant.

Et ses petits yeux brillants, qui te ressemblaient tant… Et toi, derrière, au bras de cette femme qui m’était inconnue.

Moi, modeste peluche au pelage rayé, allait de nouveau passer mes nuits à silencieusement écouter une vie qui lentement s’écoulait.

Ton enfant me serra contre son cœur tandis que le mien, vulgaire rembourrage de coton, s’emballa...

Je n'était qu'un doudou, mais j'était heureux.

Parce que toujours je t'écoutais, moi qui avait ta confiance. Et ton fils me fit à son tour ses confidences...

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