Entre deux

3 minutes de lecture

12 février 2016

Paris

Mon amour, mon précieux. Je ne sais comment amorcer cette lettre tellement les sentiments se bousculent dans ma tête. Je t'ai donné les meilleures années de ma vie, ma jeunesse ; j'ai posé sur toi des yeux amoureux, naïfs, insouciants, fiévreux. Le temps passe et ce que j'entendais sur l'amour me faisait doucement rire. Pourquoi changerait-il avec la vie ? Comment l'amour peut-il prendre plusieurs formes ? Je ne connaissais que l'amour que l'on dit pur, véritable, intense, inconditionnel, romanesque ! Pourquoi en aurait-il été autrement ? Et puis j'ai appris.

Nous avons traversé des choses terribles, ensemble. Des événements douloureux. Nous nous sommes fait du mal parce que nous ne comprenions pas cette évolution. Nous nous sommes quittés, embrassés, déchirés, réconciliés, torturés, étreints. Aussi étrange que cela puisse me paraître encore aujourd'hui, je pense que nous nous aimons encore. Peut-être pas pour toujours, comme nous avions l'habitude de nous le dire, mais encore pour aujourd'hui. Nous sommes à l'aube de nouveaux projets communs, et l'amour est pour moi quelque chose d'essentiel à la vie. C'est un équilibre. Mais je crois maintenant pouvoir avancer l'idée que ce sentiment peut exister sous différentes formes et intensités. Tu es l'amour de ma vie, c'est indéniable. Tu resteras l'amour le plus fort de mon existence. Toutefois, ce sentiment qui change, qui n'est pas le même qu'à nos débuts, nous pousse à nous adapter à un quotidien transformé et, inévitablement, vient le besoin de combler de nouveaux vides autrement. Ou avec quelqu'un d'autre. Pas pour nous faire souffrir, mais parce que j'ai peur.

Les cicatrices sont nombreuses, malgré leur guérison et mes efforts en ce sens. Je t'ai longtemps sacrifié mes ambitions, et à ce jour, tout remonte à la surface malgré moi. Si l'amour ne peut prendre plusieurs formes en même temps, pourquoi est-ce que je pense à cet autre alors que je reste prête à te donner ma vie ? Il est comme toi, pourtant. Je ne me retrouve pas vraiment en terrain inconnu. Je t'aime à la folie, mais il possède ce petit truc en plus que nous avons perdu. Cette légèreté irrésistible et tellement grisante. Pourquoi m'attire-t-il si je t'aime encore ? Peut-être que je ne suis plus la bonne pour toi ? Je culpabilise énormément. Pourquoi suis-je dans cet état d'esprit ? Pourquoi ai-je envie d'autre chose ou, d'un autre ? De ce presque double de toi...

Viens, je t'emmène loin de tout cela, au-delà des disputes et des remises en question. Assied-toi près de moi et regarde l'horizon. Je voudrais y aller avec toi. Fais-moi oublier ces pensées qui me rongent, ces envies contradictoires qui me tiraillent ! Danse avec moi, fais-moi virevolter, protège-moi de tout ce qui pourrait encore me faire souffrir ! Recentre tes yeux sur moi et efface cette lueur d'une absence qui ressemble à une envie de t'échapper de moi ! Aime-moi de toutes tes forces, que je m'embrase et me consume dans tes bras... les seuls que je connaisse...

Lui et toi avez la même force, mais vous l'exprimez différemment. Vous avez les mêmes goûts, mais vous les assumez différemment. Vous avez les mêmes ambitions, mais vous les envisagez différemment. Finalement, je crois que vous avez tous les deux mon coeur. Avec, de fait, une dose d'amour supplémentaire pour toi. Comment puis-je être partagée entre vous ? Je ne voudrais pas que tu me voies comme quelqu'un que je ne suis pas. Je rentre tous les soirs à la maison, je m'occupe de nous, je me donne à toi. Rien qu'à toi. Je n'ai pas franchi la limite et je ne le veux pas. Tout le monde nous envie notre longévité et tout ce que cela nous a permis de bâtir.

Est-ce l'essence propre de l'amour ? Sa polymorphie est-elle finalement sa vraie définition ? Celle que tout un chacun ne comprend que tard dans sa vie ? Peut-on aimer également deux personnes en même temps ? Peut-on partager son coeur ? A terme, où suis-je dans cette histoire ? Suis-je trop portée par les amours lyriques que je dévore dans mes lectures ? Ou est-ce définitivement quelque chose de bien réel ? La confrontation avec moi-même est elle nécessaire ? Ou est-ce tout simplement une lubie du moment ?

L'affection, la tendresse et l'amour me perdent. Je voudrais continuer à me noyer en toi, fermer les yeux, sentir ta peau, écouter ton coeur, compter tes rides en les reconnaissant tout en les caressant du bout des doigts, te relever, me blottir contre toi pour tout oublier, ne respirer que ton amour présent et m'y abandonner sans réserve.

Mon amour, ma vie, s'il-te-plaît, aide-moi...

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