Prologue

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  Lentement, la troupe avançait dans ce souterrain sombre et lugubre, silencieusement. Il s’agissait d’une opération de sauvetage. La fille d’un riche propriétaire de la ville avait été kidnappée. Les hommes descendaient un long escalier, arme en main. Ils avaient reçu des instructions claires. Le sauvetage n’était finalement que la couverture d’une opération bien plus grande. La descente les amena dans une sorte de grand hall. Les murs étaient faits d’une sorte de pierre sombre. Des colonnes étaient alignées le long de la pièce, soutenant la voute de celle-ci. Un braséro solitaire flambait au milieu, peinant à illuminer l’endroit, gardant une ambiance sombre et oppressante, faisant danser les ombres sur les murs comme si elles étaient vivantes, et qu’elles les observaient. Un chant doux, inquiétant, résonnait lentement, une incantation surement. L’air était oppressant. Il faisait chaud. Les hommes semblaient peu rassurés. Seul le capitaine de la troupe, un prêtre de “La martyr”, restait le regard fixe et droit vers la porte qu’il percevait au fond de ce hall.

  Lentement, ils avancèrent, se répartissant pour fouiller et trouver de potentiels pièges mais il n’y avait rien ici, heureusement pour eux. Le chef de la troupe s’approcha discrètement l’imposante porte en bois sombre qui les bloquait maintenant. Il n’était pas content car l’ouvrir ferait à coup sûr bien trop de bruit et révélerait leurs positions. Malgré tout, le fait qu’il n’y ait ni garde, ni piège signifiait que les “propriétaires” de ce lieu était confiant sur leur discrétion. Le prêtre fit alors un signe et l’un des soldats s’approcha de lui, une sorte de petit ordinateur portable, avec un câble assez rigide. Il passa le câble sous un faible interstice sous la porte. Sur l’écran apparut alors l’intérieur de la pièce, vu d’à ras du sol.

  C’était une salle ronde, assez grande elle aussi, dans la même ambiance que ce hall. Il compta une dizaine de personne, répartit en cercle autour de quelque chose, il déduit. Pour la plupart, ils portaient une toge sombre. La luminosité n’était pas très pratique pour discerner tous les éléments présents. Le soldat joua avec le paramétrage du micro-caméra et ils purent enfin comprendre ce qui se passait. Le visage du prêtre se figea de stupeur. L’homme qui leur tournait totalement le dos avait un symbole que l’homme de fois reconnaissait : un cercle séparé en trois parties, vraisemblablement de couleurs différentes. Au centre des personne se trouvait deux, non trois femmes étaient ligotées, dos à dos, nues. Elles semblaient inconscientes, tête tombante en avant, les cheveux devant le visage. L’une d’elle semblait avoir les cheveux blancs. Cela ne pouvait signifier qu’une chose, étant donné qu’elle ne semblait pas être une personne âgée, c’était un vampire de naissance, et de sang “royal”. Le changement d’expression du chef de la troupe provoqua un certain nombre de chuchotement.

- C’est mal barré.

- Tu l’as déjà vu faire cette tête une fois ?

- Oui... on a, ce jour-là perdu la moitié de l’équipe.

  Celui qui avait posé la question se tut, déglutinant au passage. Les hommes n’étaient pas rassurés. Pourtant il en avait vu d’autres, mais ce lieu, ce chant, cette chaleur ambiante attaquait leur motivation et leur courage.

  Soudain, les sectaires levèrent le bras droit à l’horizontale, droit devant eux. Le chant qui résonnait dans le souterrain s’était tu. Plus un son, même les soldats ne bougeaient plus. Seul le bruit de lames dégainées vint alors rompre ce silence de mort. Dans la salle ronde, ils avaient tous sorti une dague et s’entaillèrent d’un coup sec le poignet. Des gémissements de douleurs se firent entendre alors que le sang coulait au sol, disparaissant dans des reliefs non visibles de la caméra. Brutalement, l’air se mit à vibrer, le sol à trembler. D’étranges choses noires s’élevèrent autour des trois femmes, montant vers le plafond de la salle, s’agglutinant dans une sorte d’orbe lévitant dessus des victimes. Il fallait agir vite. Le prêtre recula alors que le soldat rangeait son matériel. Les autres s’activaient et vérifiaient leurs armes. Le commandant fit quelques signes et deux hommes le rejoignirent, équipés de bélier portables. Ils se placèrent de chaque côté de la porte et frappèrent à l’unisson. Le portail s’ouvrit avec force. Sans prévenir, une chose sauta sur le prêtre et le propulsa en arrière. Sans que personne ne puisse réagir, une sorte de bête avait tranché la gorge de sa victime. C’était l’un des sectaires. L’un des soldats hurla :

- Un pactisant !

  S’en suivit une tempête sonore de balle. Le possédé qui avait tué l’homme de foi se débrouillait pour les empêcher d’entrer le temps que le rituel se termine. Un autre homme arrive et jeta sa toge au sol. Son corps se mua rapidement, se couvrant de poil. Un loup garou de plus de deux mètres les chargea alors. Il était fort, agile, puissant. La bataille qui aurait pu être gagné par les membres de la milice martyr, les soldats d’élite de l’Eglise.

  L’une des femmes se réveilla alors. Elle était dans le gaz, ayant perdu beaucoup de sang. Les veines de se poignets avait été tailladées pour qu’elle se vide lentement et remplisse le symbole au sol, une immense spirale bloquée dans un cercle, faisant penser vu de haut à un tourbillon. Elle regarda autour d’elle ne comprenant pas ce qui se passait. L’orbe noir au-dessus d’elle fit descendre une sorte de bras avec une main qui attrapa le coude de la jeune femme et lui arrache sans résistance, dans un bruit écœurant de chair et d’os rompus. Elle hurla de douleur. Un cri déchirant qui résonna dans la salle. D’autres tentacules sombres apparurent et commencèrent à déchiqueter les trois innocentes. C’était une boucherie. Le sang gerbait de partout. Des morceaux et organes tombaient à même le sol. Celle réveillée vit ses deux consœurs se faire décapiter, leurs hémoglobines la recouvrir, avant que le reste de leurs corps ne se fasse happera par ce trou noir. Ses jambes furent emmenées, Elle tomba face au sol, les yeux en larmes. C’était la fin. Deux trois victimes, plus qu’elle était vivante. Elle baissa les yeux vers son ventre, avant qu’un bras lui attrape la gorge, l’achevant. Tous les morceaux étaient et avaient été absorbé par l’orbe sombre. Celle-ci pulsait de magie.

  Les bruits de tirs cessèrent. Le pactisant et le loup était mort, ainsi qu’une bonne moitié des hommes d’église. Au milieu d’eux, un homme avança, enjambant les cadavres de ses confères et des sectaires morts. Il s’arrêta au bord d’un cercle graver dans la roche au sol, rempli de sang. Au milieu se trouvait le reste des femmes kidnappées : un bras. Il joignit alors les mains, récitant une prière. Ses derniers mots furent :

- Viens à moi, Apollonius !!

  Une vive lumière émana de lui. Dans son dos, une forme traversa l’espace et apparut. Il était magnifique, gracieux. Il semblait apaiser et purifier le lieu. Il tenait une épée argentée, une claymore. En un instant, d’un geste rapide, il trancha l’orbe sombre qui se mit à bruler. L’air vibra à un rythme semblable à des hurlements de douleurs, puis rien. Le calme lorsque la chose noire fut entièrement purifiée. Il résonna alors un cri, discret, semblable à un pleur de bébé.

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