Chapitre 3

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Je me suis excusé auprès de Yûji et Sachi pour mon comportement et ces derniers se sont excusés pour avoir ressassé de mauvais souvenirs.

Nanahara continuait de venir me parler et honnêtement, j'ai fini par laisser tomber l'idée qu'elle me fiche la paix.

Ces derniers temps, je restais plus longtemps au lycée pour réviser : je voulais prendre de l'avance par rapport aux examens prévus avant le début des vacances d'été et j'avais du mal à me concentrer chez moi, comme beaucoup de mes condisciples apparemment. Il fallait dire que les examens ici étaient corsés. Pas insurmontables mais on sentait vraiment que nos professeurs s'assuraient qu'on ne reprenait pas juste bêtement les cours et qu'on arrivait à mettre en pratique leurs enseignements.

Souvent, après les activités de club, j'aidais Yûji pour ses devoirs et ses révisions. Le pauvre n'était pas bête mais les études et lui faisaient deux. J'étais étonné qu'il ait réussi l'examen d'admission d'ailleurs...

Parfois, Nanahara se joignait à nous. Elle et Yûji semblait bien s'entendre. Parfois trop, au point où je devais m'énerver pour qu'ils bossent ! Nanahara faisait de son mieux pour les études et globalement, ses notes tournaient autour de la moyenne. La seule matière où ses notes crevaient le plafond était le sport mais évidemment, si elle voulait poursuivre son parcours scolaire, ce n'était pas suffisant. Par contre, c'était une véritable catastrophe en maths. Quand elle m'a montré ses dernières copies, j'avais de la peine pour le professeur Abe et l'imaginait bien se demander s'il avait échoué quelque part en tant qu'enseignant avec une élève pareille...

-Comment es-tu arrivé à un tel résultat ? demandais-je à Nanahara en lui montrant la réponse d'une de ses copies.

-Je le sentais bien ! m'a-t-elle répondu avec un sourire forcé.

J'avais envie de la taper avec ce genre de réponse. Et en plus, j'avais l'impression que ça l'amusait de mettre mes nerfs en pelote mais elle n'hésitait pas à s'excuser quand elle pensait qu'elle allait trop loin. C'était déjà ça.

Depuis deux ou trois jours, Yûji trouvait toujours un prétexte pour me laisser seul avec Nanahara quand on devait réviser ensemble.

(Il pense qu'il va se passer quoi, cet abruti !)

Quand on était tous les deux, on ne faisait que réviser, rien de plus. Néanmoins, elle voulait toujours s'assoir à côté de moi. Selon elle, c'était plus simple pour que je lui montre comment faire tel ou tel truc. Mais je la trouvais trop proche de moi et ça me gênait !

(J'arrive à sentir l'odeur de son shampooing...)

...

(MAIS À QUOI JE PENSE, MOI !!!)

-Dis, pour cet exercice, comment on...

J'avais tellement la tête dans les nuages que je ne fis pas attention à elle lorsqu'elle se tourna pour poser sa question. Nos visages se sont retrouvés face-à-face subitement. On était tellement proche qu'on aurait pu s'embrasser sans faire exprès. J'ai brusquement reculé, manquant de tomber de ma chaise, et j'ai tourné la tête pour cacher mon visage rouge.

(C'est quoi, cette situation complètement clichée ! Merde... J'ose plus la regarder en face, maintenant !)

J'ai tout de même pris mon courage à deux mains et me suis de nouveau tourné vers elle : elle aussi était toute rouge et détournait son regard, gênée.

(Ouais... Pas étonnant.)

Ce fut à cet instant bien précis que les portes de la classe se sont ouvertes. Les deux amies de Nanahara, qui étaient également membre du club de basket avec elle, sont entrées et nous ont vu. Bien entendu, leur imagination tordue avait frappé et elles m'ont vite accusé de lui avoir fait quelque chose de déplacé. N'en croyant pas mes oreilles, j'ai affirmé n'avoir rien fait mais elles ne me croyaient absolument pas et ont menacé de me dénoncer aux professeurs. J'ai commencé à m'énerver et le ton est rapidement monté au moment où j'ai souligné le fait qu'elles n'avaient rien pour appuyer leurs accusations et qu'on ne les croirait pas. Nanahara est alors intervenu et a plaidé en ma faveur, confirmant que c'était juste un gros malentendu. L'une de ses amies, après ses explications, semblaient disposés à la croire mais je n'étais pas sûr pour l'autre, compte tenu du regard meurtrier qu'elle me lançait.

D'un commun accord, ce jour-là, nous avons écourté notre séance de révisions. Nanahara s'en excusa et je vis qu'elle était déçue que la situation ait tourné ainsi.

Le lendemain, juste au début de la pause déjeuner. J'étais sur le chemin de la cantine quand l'incident s'est produit. Quand Mimura Ken m'a barré la route, visiblement remonté pour quelque chose.

-Heu... Mimura, c'est ça ? Je peux faire quelque chose pour toi ?

Il ne répondit pas. Au lieu de ça, il s'est un peu plus approché de moi.

(Hé ! Tu connais pas la définition de l'espace perso-)

-C'est quoi, ta relation avec Yuna ?

Pourquoi voulait-il savoir ça ? Attends. Il l'appelait par son prénom ? Ils étaient proches ? C'était quoi ? Un ami inquiet de la voir traîner avec moi ? Son petit copain ? Dans tous les cas, il fallait mettre les choses au clair.

-Nanahara ? On est juste des connaissances. Rien de plus.

-Il paraît que vous vous retrouvez souvent après les cours et les activités de club.

-Qui t'a dit ça ?

-C'est pas tes affaires !

Il devenait plus agressif.

-Peu importe, dans le fond... Tu t'imagines des choses. Je l'aide juste dans ses révisions, surtout en maths.

-Si tu crois que je vais gober ça !

-Ce n'est que la vérité. Que tu l'acceptes ou pas, ce n'est pas mon problème. Si tu veux bien m'excuser...

Pour moi, la conversation était terminée. Pas pour lui, vu qu'il m'avait agrippé par le col pour me repousser violemment contre le mur. Le bruit du choc avait attiré l'attention des élèves dans le couloir, qui regardaient la scène avec un léger effroi.

-Tu vas lui ficher la paix ! Compris ? m'a-t-il crié.

-Lâche-moi !

-Pas tant que tant que je serais sûr que que tu vas rester loin d'elle ! Je te défends même de la regarder, espèce d'enfoiré !

Il commençait vraiment à me taper sur les nerfs, ce con !

Je lui ai saisi le poignet de la main qu'il utilisait pour m'agripper et je l'ai serré de toutes mes forces pour qu'il lâche prise, quitte à le lui casser si nécessaire. Quand il dessera sa prise, je l'ai repoussé violemment. Mimura s'est mis à ricaner :

-Quoi ? Tu veux te battre ? T'as aucune chance.

Selon ses données, j'étais tout juste un élève moyen en sport et lui, l'athlète, avait l'avantage physique. Il s'imaginait me mettre facilement une raclée. J'allais lui montrer qu'il avait tort... Je ne voyais pas mon visage mais je savais que j'avais cette tête. Celle que je sortais quand j'allais faire quelque chose de vraiment mal. J'ai lu la surprise dans son regard et il n'allait pas être déçu...

-Te monte pas la tête, minable !

Après avoir hurlé, il prit son élan et essaya de me coller une droite. Ce qu'il était lent...

J'ai fait un pas de côté pour l'éviter. Cet idiot avait pris trop d'élan dans son geste et il perdit un peu l'équilibre, me laissant une belle et grande ouverture. Mon poing était prêt à se défouler sur quelque chose. Ou quelqu'un.

Alors que je m'apprêtais à riposter, je sentis alors quelque chose m'attraper par derrière et me retenir. En tournant la tête, je vis Yûji.

-Lâche-moi !

-Arrête, Shûhei ! Ça n'en vaut pas la peine !

-JE T'AI DIT DE ME LÂCHER !

Yûji, qui était costaud, avait énormément de mal à me retenir, ce qui en étonna plus d'un.

Ce qu'ils ne savaient pas, c'était que, depuis le collège, Yûji savait comment je réagissais quand on me poussait à bout. Il n'aimait pas voir les gens être blessé, même s'ils le méritaient, et plus d'une fois, il avait essayé de me calmer sans succès. Je pense que c'était pour me contenir le temps que je me calme qu'il a choisi d'être plus fort et qu'il se donnait à fond en sport.

Le grabuge qu'on avait créé avait attiré les professeurs, qui se demandaient ce qu'on fichait. Mimura et moi avons été envoyé en salle des professeurs pour nous expliquer, avec Yûji et quelques élèves comme témoin.

Mimura et moi nous en sommes tirés avec une tape sur les doigts, lui parce qu'il était le nouvel espoir de la prestigieuse équipe de basket masculine et moi, parce que j'étais d'habitude un élève sérieux qui ne créait pas de problèmes habituellement. Et surtout parce que j'avais de bonnes notes. On nous a néanmoins prévenu que si cela se reproduisait, nous risquions l'exclusion temporaire voire définitive. Ils ne nous ont pas demandé de faire la paix mais de rester à distance l'un de l'autre pendant un temps.

(Pour sa santé, il a intérêt !)

Inutile de vous dire que ma réputation s'était encore plus dégradé après cela. Je passais pour un gars qui pouvait être très violent et personne dans la classe, à part Yûji, n'osait plus rester près de moi.

Si. Une autre personne continuait de m'approcher sans crainte. Nanahara.

On continuait nos révisions ensemble après son entraînement. Contrairement à d'habitude, tout se passait relativement en silence. Je n'allais pas m'en plaindre, honnêtement.

-Pardon.

Elle m'avait lancé ça une fin d'après-midi, après notre session de révisions à deux.

-De quoi ?

-De l'attitude de Ken.

Elle l'appelait aussi par son prénom. Ils étaient donc vraiment proches.

-C'est pas à toi de t'excuser mais à ton petit copain. Franchement, se faire des films pour...

-Ex.

-Quoi ?

-Ex-petit copain.

-...Je vois.

-Ça ne t'étonne pas plus que ça !?

-Non mais je veux dire... J'avais envisagé la possibilité et tu me l'as confirmé, donc...

-Je vois.

Un léger silence s'installa.

-Donc, si je comprends bien, vous n'êtes plus ensemble mais il a toujours des sentiments pour toi.

-On dirait.

-Mets les choses au clair avec lui ou il va encore se faire des films. Et pas forcément sur moi.

-Je l'ai fait.

-Il l'a pris comment ?

Je la vis détourner le regard avec un air abattu.

(Ouais, je vois...)

Mai se finissait tranquillement. Ce qui voulait dire que juin allait débuter et avec, la saison des pluies et l'approche dangereuse du torrent d'examens avant les vacances d'été.
Avec Nanahara et Yûji, nos révisions avançaient bien et par chance, Sachi était venue en renfort. Et comme par hasard, quand elle était là, Yûji était plus motivé que jamais pour travailler...

-Hypocrite, lui ai-je lancé une fois, quand Sachi et Nanahara étaient aux toilettes.

-La ferme, m'a-t-il répondu.

Nanahara s'était vite intégré dans notre petit groupe et sa présence me dérangeait moins qu'à ses débuts. Elle a voulu élargir un peu le cercle avec ses amies et Yûji avec les siens. Le coup était tellement bien préparé que j'ai mis du temps à comprendre ce que ces deux-là cherchaient à faire. Mais je leur avais bien fait comprendre que ce n'était pas parce qu'ils étaient leurs amis qu'ils deviendraient les miens. Et les deux m'ont répondu la même chose : « Nous verrons ».

De toute façon, je savais leur entreprise vouée à l'échec, les autres élèves de la classe me craignant toujours comme si j'étais une sorte de bête féroce n'attendant que la bonne occasion pour les mettre en pièces. J'étais donc tranquille.

Juin débutait son débarquement avec la chaleur estivale et son légendaire taux d'humidité. Heureusement, on était déjà passé aux uniformes d'été pour l'affronter. Bye-bye le blazer et bonjour la chemise légère.

Nanahara et moi continuions à nous rendre au lycée ensemble. C'était devenu plus que normal pour moi. Ma routine. Nanahara semblait s'amuser, à venir me chercher presque tous les jours, même si ça signifiait me lever très tôt pour l'accompagner à ses entraînements matinaux. Moi, ça ne me faisait ni chaud ni froid, à présent.

Décidément, je devais vraiment avoir un grain pour accepter tout ça si facilement.

Ce jour-là, il faisait vraiment chaud. Pendant que Nanahara était à l'entraînement, je suis allé me rafraîchir le visage en le passant sous l'eau avec les robinets en extérieur. J'aurai aimé avoir une serviette pour m'essuyer...

-Tiens.

Je levais la tête et vit une fille aux cheveux courts me tendre une serviette.

C'était Sasaki Setsuna, une camarade de classe, une membre de l'équipe de basket féminine et l'amie de Nanahara.

Je la fixais avec méfiance et elle répliqua, vexée :

-C'est bon ! Elle n'est pas sale ! Je compte pas te jouer un mauvais tour !

Je n'ai rien dit et j'ai tout de même pris la serviette pour m'essuyer le visage. Je lui ai ensuite rendu en à la remerciant et me suis dirigé vers le gymnase. Si je n'assistais pas à l'entraînement de Nanahara, elle allait mal le prendre.

-Hé, Nishiyama !

Je me suis retourné. Sasaki s'approcha, la mine sérieuse et sa serviette pliée.

-Quels sont tes intentions envers Yuna ?

-Toi aussi, tu t'y mets ?

-Je suis son amie depuis le primaire. Je la considère comme ma meilleure amie. Alors, comprends que ça me tienne un peu à cœur.

-Ouais. Je comprends un peu...

-Et ? C'est quoi, ton but ?

-Aucun.

-Vraiment ? Yuna est jolie, bien qu'un peu trop franche et directe. En plus, elle est populaire.

-C'est juste une connaissance. Rien de plus.

-On ne dirait pas, d'après ce qu'elle me raconte.

Là, j'avouai qu'elle piquait un peu ma curiosité.

-De quoi tu parles ?

-Quand on est ensemble, elle parle souvent de toi. Ça ne se voit peut-être pas mais elle n'apprécie pas vraiment la plupart des garçons.

-C'est étonnant, vu comment elle est sociable.

-Elle donne bien le change mais au fond, elle préfère garder une bonne distance avec eux.

-Pourquoi ?

-Je te l'ai dit : elle est populaire. Et quand tu es populaire...

-... tu alimentes la convoitise. Bonne comme mauvaise. Sans parler des jalousies.

-Elle avait raison : tu es intelligent.

-Elle est pourtant sorti avec Mimura, non ?

-Oui mais il... Non, pour lui, il vaut mieux qu'elle te le dise elle-même.

-Je doute qu'elle se confie à moi.

-Tu en es sûr ? Depuis que je la connais, je suis certaine que tu es le seul garçon avec qui elle ne veut pas mettre de distance. Au contraire.

-Pourquoi elle ferait ça ? À moins de...

Je me suis arrêté. Si ce que disait Sasaki était vrai, en effet, pourquoi Nanahara passait autant de temps avec moi ? Pour moi, ça n'avait pas de sens. Puis, j'ai commencé à regrouper dans ma tête tout ce que je savais sur elle. D'habitude, je possédais un bon sens de la logique mais en arrivant à l'une des conclusions, je me suis dis que j'avais peut-être, moi aussi, une logique foireuse de gamin de seize ans.

-Non ! Tu dois te tromper !

-Ce n'est pas impossible. Peut-être que je surinterprète... Mais si ce n'est pas le cas, tu comptes faire quoi ?

Je n'ai rien dit. À l'intérieur de moi, mes pensées tourbillonnaient.

-Tu vas lui briser le cœur ?

Je la regardais avec une mine sévère.

-Si ses sentiments ne sont pas en accord avec les miens, c'est inévitable, ai-je lancé avec ma logique froide. Et ce sera moins cruel que de faire semblant.

Sasaki me lança un regard glacial, même si j'étais persuadé qu'elle comprenait mon point de vue.

Je suis alors parti, pour mettre fin de force à cette discussion.

Nanahara, amoureuse de moi ?

Même si c'était le cas, très peu pour moi. J'avais assez donné dans ce domaine...

Je suis retourné au gymnase pour assister à la fin de l'entraînement. Comme d'habitude, j'ai félicité Nanahara pour son travail mais à ce moment, elle m'avait lancé un drôle de regard. Comme si elle se doutait que quelque chose se déroulait en moi. J'espérais me tromper et j'ai fait mine de faire comme s'il n'y avait rien, la félicitant une nouvelle fois pour les efforts qu'elle fournissait pour s'améliorer au basket.

En parlant de basket. Un week-end, je suis allé m'acheter quelques mangas et deux ou trois livres sur le basket. Pour ma culture générale.

Au final, je ne pensais pas que c'était si technique. Intéressant.

Lors d'une pause déjeuner, j'avais ramené un bentô fait avec des restes du repas de la veille. Mes parents étaient en voyage d'affaires et j'étais encore une fois seul à la maison. Je devais donc me débrouiller pour tout.

Alors que je m'apprêtais à attaquer mon repas, je sentis quelqu'un m'enlacer par derrière, en plus de sentir le moelleux d'une poitrine contre mes omoplates.

-Qu'est-ce que tu fiches, Nanahara ?

-Oh ! Tu m'as reconnu de suite ! Trop fort !

-Il n'y a que toi pour essayer ce genre de truc sur moi !

-Et ton amie Koïzumi, alors ?

-Même pas en rêve !

Elle se mit à rigoler et me demanda si je voulais aller l'accompagner avec des amis au karaoké. Comme Yûji, elle m'invitait souvent à venir m'amuser et comme avec Yûji, je refusais chacune de ses invitations mais c'était qu'elle était persévérante !

Je ne l'écoutais pas et préférais me concentrer sur le riz un peu brûlé de mon bentô.

-C'est toi qui as cuisiné ça ? me demanda Nanahara avec une expression de pitié sur le visage.

Pour le coup, je ne pouvais pas lui en vouloir. Mes parents partis, je me suis dit que c'était l'occasion de perfectionner mes compétences en cuisine. Manque de bol, j'étais parvenu à brûler une partie du riz dans un autocuiseur (ne me demandez pas comment j'ai réussi cet exploit, j'en ai aucune idée !), mes morceaux d'omelette ne ressemblaient à rien et je préférais ne rien dire sur ces trucs noirs qui devaient être de petites boulettes de viandes à la base.

J'imaginais que pour Nanahara, fille de cuisinier, c'était un spectacle navrant.

-Tu n'es pas très doué en cuisine.

-Vas-y, tire sur l'ambulance ! Je dirais rien !

-Non mais il faut bien avouer que...

-Arrête, je te dis !

Elle se mit à rire de nouveau.

-Hmm. J'ai peut-être une autre solution..., fit Nanahara.

-Quoi ?

-Tu ne veux pas que je te les prépare ? Tes bentô.

J'ai manqué de m'étouffer en entendant cela et après avoir fait passer ça avec de l'eau, je lui ai demandé :

-Pourquoi tu ferais ça !

-Où est le problème ? fit-elle innocemment. Ça ne me dérange pas, personnellement. Ça me permet de m'exercer et ça te dépanne. C'est gagnant-gagnant, non ?

Présenté comme ça, c'était tentant. Puis, j'ai repensé à ce que m'a dit Sasaki et je n'avais pas envie de lui donner de faux espoirs.

Nanahara Yuna était une gentille fille. C'était un fait. Voilà pourquoi elle méritait de tomber amoureuse d'un garçon qui lui rendrait comme il se doit sa gentillesse. Donc, pas de moi...

-Nanahara... C'est gentil mais...

-Je te dis que ça me fait plaisir.

-Peut-être mais tu devrais plutôt...

-... « le faire pour le garçon que j'aime » ? m'avait-elle soufflé à l'oreille. C'est ce que je fais.

...

Mon cerveau planta l'espace d'une seconde avant de redémarrer.

(Attends ! Elle vient de me faire une déclaration, là ! Comme ça ! Au calme ! Comme si de rien n'était !)

Je ne m'y attendais pas. Mais vraiment pas ! Ses mots ont eu l'effet d'une bombe ! Et pas une petite ! Un modèle nucléaire ! Non, c'était encore trop faible ! J'ai eu l'impression que l'intérieur de mon être vivait le Troisième Impact !

-Néanmoins, mes bentô ont un prix ! lança-t-elle avec un sourire espiègle.

Cette déclaration me ramena sur Terre et je lui lançai un regard suspicieux.

-Tu fais chanter le garçon à qui tu viens de te déclarer ?

-Non, c'est une transaction des plus honnêtes.

J'hésitais mais l'idée d'avoir un repas gratuit presque tous les jours était séduisante. Et je devais me l'avouer, j'étais curieux de voir où tout cela allait me mener. Tout en gardant en tête que je devrais la repousser si elle me demandait d'être son petit copain...

-Bien. J'accepte. Quel est ton prix ?

-Un rendez-vous !

...

J'avais beau l'avoir vu venir après sa déclaration, ça faisait quand même bizarre.

Est-ce que j'ai accepté ?

Si vous avez suivi jusqu'ici, vous pensez bien que oui !

On avait convenu de se voir ce dimanche, à dix heures.

Normalement, c'était à moi de chercher ce qu'on aurait pu faire pour cette journée, mais Nanahara avait insisté pour que je la laisse faire et elle m'avait promis que je m'amuserai.

On devait se retrouver à la gare. Je n'avais pas eu de rendez-vous depuis un moment et j'avais un peu le trac. La dernière fois datait du collège.

Je suis arrivé avec un petit quart d'heure d'avance et alors que je pensais attendre, j'ai aperçu Nanahara en train d'arriver, vêtue d'une chemise et d'une belle jupe légère.

-Ah ! Tu es arrivé avant moi ! lança-t-elle en me pointant du doigt.

-Bah quoi ? C'est pas la convention, que le mec arrive en avance ?

-Si. Mais je ne pensais pas que tu serais du genre à te plier aux conventions !

-Si tu préfères, je ne prends pas ce rendez-vous au sérieux...

-Non, non ! s'empressa-t-elle de dire en souriant bêtement et en rougissant. C'est très bien comme ça, au contraire !

Visiblement, elle appréciait mon geste.

-Alors... Hum, commença-t-elle. Désolé, je...

-Stop ! Si tu commences à me sortir les clichés des rendez-vous qu'on voit dans les feuilletons télé et autres, je te le dis de suite, je rentre chez moi !

-AH ! C'est comme ça que tu parles à la fille qui t'aime !

-Bon, tu as prévu de m'emmener où ? Parce que je te rappelle que TU as voulu tout organiser.

-Je sais et je compte bien te faire passer une journée de rêve qui te fera tomber définitivement sous mon charme.

-Parce que jusqu'à aujourd'hui, tu essayais de me séduire !

-Exact ! Alors, ça a marché ?

...

J'ai décidé de ne pas répondre.

Elle m'a d'abord emmené dans une librairie et m'interrogeais sur les genres de livres que j'aimais lire, tout en voulant que je lui donne des conseils pour de la lecture. De plus, c'était une librairie que je fréquentais souvent puisque que le gérant me connaissait très bien.

Maintenant, j'avais la confirmation qu'au moins Yûji avait participé au projet car c'était le seul à savoir tout ça. Mais bon, je me suis prêté au jeu.

Nanahara n'étant qu'une lectrice occasionnelle de livres et lisant surtout des mangas, je lui ai plutôt proposé de se tourner vers des light novels, plus légers que les romans « classiques ». N'y connaissant pas grand-chose, elle me laissa le soin d'en choisir un bien pour elle. J'ai longuement hésité, jusqu'à ce que je tombe par hasard sur le premier volume d'une série qui datait un peu : Suzumiya Haruhi no yûutsu. Je me souviens que j'avais dévoré le premier volume tant j'aimais son style d'écriture, ce qui m'avait donné envie de me procurer les suites. Je lui ai donc proposé cela, en exposant tout l'intérêt que je portais à cette œuvre, et elle le pris en affichant un sourire radieux, heureuse sans doute que je partage un peu de ma passion avec elle. Et d'un autre côté, je me voyais mal lui proposer de gros pavés qu'elle ne lirait jamais de son plein gré.

Elle m'invita ensuite à déjeuner dans un restaurant français. Je l'ai alors traité de folle, sachant que les prix dans ces restaurants étaient élevés. Elle était convaincue que ça irait, jusqu'à ce qu'elle voit le menu à l'entrée. Ne s'étant pas attendu à ce que ce soit si cher, elle me proposa d'aller ailleurs, bien que je voyais qu'elle était déçue de ne pas pouvoir goûter de la cuisine française. J'ai soupiré et lui ai dit que je l'invitai. Elle refusa au début mais je lui ai dit que c'était bon et l'ai poussé à l'intérieur. J'allais avoir un peu mal au porte-monnaie mais bon, ce n'était pas comme si on allait faire ça tous les jours. Et puis, j'avais pas mal d'économies donc je pouvais me permettre au moins cette fantaisie.

Nous avons bien mangé et comme prévu, la note m'a fait mal.
Nanahara s'en était rendu compte et se sentait un peu désolé mais me remercia pour l'invitation. Et affirma que la prochaine activité serait pour elle.

J'étais presque enthousiaste, jusqu'à ce que je me rende compte qu'elle voulait qu'on aille au karaoké. J'aurais aimé fuir mais ma fierté d'homme qui était en rendez-vous avec une fille me l'interdit. On s'est donc retrouvé dans une petite salle avec des boissons et Nanahara se mit à chanter les derniers tubes à la mode. Il fallait avouer qu'elle avait une belle voix. Je n'étais pas très musique, personnellement. J'en écoutais de temps en temps mais ma culture musicale japonaise ne suivait pas la mode. Sinon, je connaissais surtout des chansons étrangères ou tirées de films Disney. J'ai vite regretté d'avoir partagé cette information car elle a tenue à tout prix à m'entendre. À contrecœur, je lui ai chanté pour son bonheur la chanson Friend Like Me, tiré du film Aladdin. Pas la version chantée par Will Smith mais celle chantée par Robin Williams. Elle a tellement aimé qu'elle en a réclamé une autre. J'ai refusé au début mais j'ai cédé devant son insistance à la limite du harcèlement. Puisque nous avions mangé français plutôt, je me suis dit que ce serait peut-être amusant de lui chanter le célèbre Be Our Guest, tiré du film La Belle et la Bête. La version animée, pas le remake en live action. J'ai de nouveau rencontré le succès et elle m'a applaudi, tout en étant morte de rire. Et je devais bien avouer que je m'étais amusé. Je l'ai par contre prévenu que si elle en parlait sur les réseaux sociaux, elle le paierait de sa vie. Elle gonfla ses joues. Mon intuition était donc bonne...

Elle demanda à la réception de nous rajouter une heure supplémentaire et d'autres boissons et des trucs à grignoter. Nous passâmes un agréable moment, ce serait hypocrite de le nier.

Avant de partir, Nanahara a voulu chanter une dernière chanson. En duo. Je n'étais évidemment pas partant mais j'ai gardé ça pour moi et j'ai accepté, pour lui faire plaisir. Elle hésitait dans le choix de la chanson car elle voulut une chanson plutôt romantique. Alors qu'elle parcourait la playlist, j'en ai repéré une qui lui plairait peut-être, bien qu'assez vieille. J'avais vu le clip une fois, en me perdant sur YouTube. Une partie des paroles était en anglais et comme Nanahara avait un peu de mal avec cette langue, je me suis dévoué pour m'occuper de celle-ci. Ainsi, ensemble, nous avons interprété Anata ga Iru Kagiri. Je n'avais clairement pas la voix de Céline Dion, mais ça ferait bien l'affaire.

Nanahara avait l'air de prendre du plaisir et je me suis dit que c'était l'essentiel.

Soudain, à la fin de la chanson, elle vint m'embrasser la joue. J'ai rougi d'un coup et ai fait un bond de surprise en arrière. Elle m'offrit un sourire espiègle dont elle avait le secret et me remercia pour ce moment. Je me suis contenté de hocher la tête pour lui faire comprendre que ce n'était rien.

(Bizarre... Son bisou sur la joue me semble familier...)

Nous avons épuisé notre temps et nous sommes parti. Nanahara déclara que reviendrions avec les autres et j'ai l'ai laissé entendre que je refusais de me donner en spectacle devant autrui.

-Ah, donc devant moi, ça va ?

Elle sourit malicieusement.

Nous étions en train de quitter le karaoké... quand nous sommes tombés sur Mimura Ken, accompagné de ses amis et quelques filles, dont Sasaki et l'autre amie et camarade de classe de Nanahara.

(Génial... Je me disais aussi que tout se passait trop bien.)

-Yuna ? fit Sasaki aussi surprise que les autres.

-Sa... Salut, dit Nanahara un peu embarrassée par la situation.

Sasaki me regarda puis semblait comprendre, mais ne partagea pas sa pensée avec le reste de son groupe.

-Qu'est-ce que tu fous là ?

C'était Mimura qui s'adressait à moi.

-Rien qui te regarde, lui ai-je dit sèchement.

-Répète ça !

Mimura m'a attrapé par le col. Ses amis tentèrent de le calmer ; de lui faire comprendre que se battre ici n'était pas une bonne idée mais il n'était pas disposé à écouter.

-Ken ! Lâche-le ! tenta d'intervenir Nanahara.

-Laisse-le faire, Yu-chan ! lui dit son autre amie. Au moins, l'autre comprendra qu'il doit arrêter de te tourner autour !

-Suzu, laisse-moi passer !

Les passants nous regardaient, convaincu qu'une bagarre allait éclater, et se demandaient s'ils devaient aller chercher un policier avant que ça ne dégénère.

Mimura n'était pas disposé à me laisser partir, malgré les tentatives vaines de ses amis. Tant pis, il allait avoir sa leçon !

-C'est quoi, ce bordel ? On peut plus aller au karaoké tranquille !

On s'est tous tourné et j'ai vu un visage que je ne voulais pas voir dans ces circonstances. C'était un jeune homme avec une petite moustache et un bonnet sur la tête, tout de noir vêtu. Il était accompagné par une bande de types louches et de filles aux tenues provocantes.

L'amie de Nanahara, Suzu, eut comme des étoiles dans les yeux en voyant ce type :

-Genji ! cria-t-elle d'une voix aigüe forcée.

Les deux se connaissaient vraisemblablement. Genji la serra dans ses bras affectueusement.

-Salut, Suzu ! Qu'est-ce que tu fais ici ?

-Oh, c'est rien. Juste ce type qui embête mon amie mais ne t'en fais, ce sera vite...

Il lui fit aussitôt signe de se taire quand son regard croisa le mien. Il se mit à sourire.

-Yo, Shûhei. Ça fait un bail, dis donc.

-...Salut, Genji.

Suzu et les autres semblaient surpris que l'on se connaisse. Oh oui, je ne connaissais Genji que trop bien et si possible, j'aurais aimé le revoir dans d'autres circonstances.

Il regarda alors Mimura avant de lui lancer :

-Si j'étais toi, je le lâcherai tout de suite.

-Sinon quoi ? Qu'est-ce que tu vas me faire ?

Genji rigola fortement.

-Moi ? Rien. Lui, par contre, si tu l'as bien mis en rogne, il peut t'envoyer à l'hosto. Dans le meilleur des cas.

Mimura ne semblait rien comprendre. J'ai profité de l'occasion pour lui faire une clé de bras pour qu'il me lâche, avant de le pousser contre ses potes. Mimura ne voulait pas en rester là mais ses amis le retinrent et tout ça amusait Genji.
Il remarqua ensuite Nanahara et Sasaki et les regarda avec un air à la fois lubrique et effrayant. Sasaki ne cachait pas son inquiétude mais Nanahara paraissait impassible, tout en restant à côté de moi et en me tenant la main.

Je la sentais qui tremblait légèrement mais elle ne voulait rien laissé paraître devant Genji.

-Hmm. Tu es une amie de Shûhei, non ?

-Sa petite amie.

Elle avait lâché cette bombe comme si de rien n'était. Mimura et sa bande, Sasaki et Suzu, Genji et les siens... Pour eux, la surprise était de taille.

Genji éclata de rire, au point d'être plié en deux.

-HAHAHAHA ! Sacré Shûhei ! On peut te reprocher pleins de choses mais pas ton goût en matière de fille ! Quoique, ton ex était un peu coincé, à mon goût !

J'ai serré ma main libre de toutes mes forces pour contenir ma colère quand il a parlé d'elle.

-Oups, c'est vrai. Le sujet est sensible, pour toi.

Mais il continuait de sourire, malgré ça.

-Bien. Je pense qu'on va en rester là. Suzu, tu veux venir avec nous ? Ah, mais tes amis sont les bienvenus, bien sûr.

Sur ces mots, Genji et sa bande rentrèrent dans le karaoké, suivis par Mimura et la sienne. Sasaki avait changé d'avis et voulu rentrer chez elle. Nanahara et moi l'avons donc accompagné jusqu'à la gare.

Le retour s'est fait dans le silence, même après que Sasaki soit descendu à sa station.

Arrivé à la nôtre, j'ai raccompagné Nanahara chez elle. Nous n'avons rien dit tout du long. Que dire, après ce qui s'était passé ? De plus, je n'avais pas très envie de m'étendre sur mon passé.

Si je regrettais bien une chose, c'était que ça ait gâché la journée.

On s'est arrêté devant le restaurant de son père. Elle restait là, à fixer la porte. J'ai finalement brisé le silence :

-On se voit demain ?

Elle ne répondit pas et hocha la tête. J'ai alors tourné les talons et m'apprêtais à rentrer chez moi quand...

-Shûhei !

Elle s'était tournée vers moi, le visage sérieux, comme lorsqu'elle jouait au basket.

-Tu m'appelles par mon prénom maintenant ?

-Je ne peux pas ?

Elle restait sérieuse. C'était étrange pour moi de la voir comme ça, elle qui était toujours souriante, rieuse ou blagueuse.

-Ça ne me dérange pas plus que ça. Mais pourquoi...

-Je t'aime.

Je n'ai rien dit. Je le savais déjà. Elle me l'avait déjà dit.

-Je sais. Tu me l'as déjà dit. Pourquoi...

-Parce que je veux le dire à voix haute. Je voudrais le crier à la Terre entière ! Depuis le premier jour où je t'ai vu, mon cœur n'a pas arrêté de battre la chamade !

-Si tu pouvais éviter de crier, tu vas ameuter tout le...

-Shûhei ! Je t'aime !

-J'ai compris ! Ne crie pas !

-Shûhei, je t'aime. Mais... Est-ce que toi, tu m'aimes ?

Je l'ai regardé et me suis massé la nuque. J'étais gêné. Je ne voulais rien dire au beau milieu de la rue, où tout le monde pouvait m'entendre. Mais je devais lui répondre. Je lui devais bien ça.

-Je...

Je la vis serrer sa jupe dans ses mains. Elle était effrayée. Je pense qu'elle s'attendait à être rejeté. Elle avait dû s'y préparer, depuis le temps qu'elle me connaissait.

Je la regardais plus attentivement, tout en me remémorant tous ces jours passés ensemble. Qu'est-ce que j'allais faire ? Laisser tout ça en l'état ? Briser ce qu'on avait, en quelque sorte, construit ? Ou alors, construire quelque chose de plus grand avec elle ?

Finalement, je connaissais la réponse. Depuis un petit moment, sans vouloir me l'avouer.

Mais avant...

-Nanahara, avant que je ne te réponde, je voudrais vérifier quelque chose.

-Qu... Quoi donc ?

-Quand on s'est parlé pour la première fois, quand j'étais assoupi sous l'arbre...

-Oui ?

-... Tu m'as embrassé sur la joue pendant que je dormais, non ?

Elle me regarda et devint petit à petit rouge, avant de baisser la tête et de répondre à l'affirmative.

-Profiteuse.

-Et alors ? J'ai le droit, pour le garçon que j'aime !

Je me suis alors approché et je l'ai prise dans mes bras. Je pense qu'elle a dû être surprise.

(Faut croire que ses efforts m'ont touché, au fond...)

-Oui, tu as le droit.

Quand j'ai prononcé ces mots, elle m'a serré tellement fort dans ses bras que j'avais l'impression qu'elle ne voulait plus me laisser partir.

(Oui, c'est mignon. Mais je voudrais quand même rentrer chez moi !)

Elle m'a lâché au bout d'une dizaine de minutes avant de m'embrasser. Sur la bouche ! Dès qu'elle eut fini, je l'ai regardé avec un air un peu fâché :

-Tu ne fais jamais rien dans l'ordre, toi !

-Si je le faisais, je ne serais pas avec toi, maintenant !

Elle me sourit à nouveau de manière espiègle. J'ai soupiré et me suis dit que je laisserais passer pour cette fois.

-Ah, j'y pense, dit-elle. Depuis le temps, je n'ai toujours pas ton numéro ni ton identifiant sur LINE.

-Parce que je pensais pas te les donner...

-Méchant ! C'est comme ça que tu traites ta nouvelle copine !

-D'accord, d'accord...

Nous avons échangé nos numéros et identifiants. Elle m'a souri et serré une dernière fois dans ses bras.

-Bonne nuit... Shûhei.

-Bonne nuit, Yuna.

Elle sourit bêtement, avant de vraiment rentrer chez elle.

Alors que je m'étais déjà un peu éloigné, je l'ai entendu crier :

-Papa ! Maman ! Qu'est-ce que vous faîtes derrière la porte !

En rentrant chez moi, j'ai pris une bonne douche et après m'être changé, j'ai éteint les lumières de ma chambre et je suis allé m'étaler sur mon lit en pensant que la journée s'était plutôt bien terminé. Sur le point de laisser Morphée ou Hypnos accomplir son œuvre, j'ai reçu un message de Yuna sur mon téléphone :

Encore merci pour cette journée. J'ai particulièrement aimée notre session de karaoké. Ça et ta façon d'embrasser *rire*

On se voit demain !

Je t'aime, Shûhei ! xoxxxxxxxxxxxx

Je lui ai souhaité bonne nuit et ai posé mon téléphone sur ma table de chevet.

-Idiote.

Pourtant, je ne pouvais m'empêcher de sourire et de trouver que le monde était un peu moins gris.

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