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Porté par le vent,

Gouttant l’air libre,

Une pirouette, un salto, en mouvement,

Du contentement, prendre du plaisir, à voler, graviter, planer.

Trop longtemps retenu,

Le voilà libre, affranchi, détaché du nerf geôlier.

Alors, petit Ongle, maintenant s’en va, fuse et savoure sa liberté.

Un instant éphémère,

Rien qu’un moment précaire,

Simple clin d’œil, disons sublimé par un cil insistant.

Une fin brève, intense, furtive, durée transitoire, passage intemporel.

Il le sait, l’accepte,

Aucun regret, totale satisfaction.

Petit Ongle s’envole, droit devant, fuse vers sa liberté !

Voilà l’apogée, haut dans le ciel, il gère, surfe, skate, glisse,

Que déjà la courbe s’incline, décline.

Plateau passé, dépassé.

La descente sera rapide, fugace, sensass.

Montagnes russes, train d’enfer, piste noire, aux étoiles,

Excessif, si vite, exaltant !

Petit Ongle serre les dents, fuse, savoure pleinement cette liberté.

Puis simple brise, pour lui tornade,

Sa trajectoire, jusqu’alors toute tracée, devient confuse.

Mais oui, voilà qu’il dérive, quelle misère,

Il galère.

Rien ne se passe plus comme prévu, alerte rouge, à l'aide, rectifiez le tir,

C’est inquiétant, stressant, va-t-il échouer ? Oui, sûr, c’est la déroute.

Petit Ongle, ballotté, a bifurqué, s’est détourné de sa liberté.

La pierre, sa pierre, son but,

Celle appropriée, espérée,

Celle enviée, désirée,

La pierre, sa pierre, s’est éloignée.

Insatisfait, tout en regret,

Belle pierre restera vaine.

Petit Ongle s’en est écarté, fusée incontrôlable, il n’est plus libre.

Plus de maîtrise, aucune réactivité,

Vaincu,

Il est bel et bien dominé, dompté, réapprivoisé.

Ses rêves s’évanouissent, s’évaporent,

En un instant, si vite,

Effroyablement... accablant.

Triste petit Ongle est résigné, sa pierre n’est plus que mirage.

« Woh woh whoh… ai-je tout compris ?

Recommencement.

Une vie d’esclave, stupide phalange, maudits nerfs, à un doigt rattaché !

Une vie de moins que rien, à souffrir.

Tailladé, torturé,

Sans cesse rogné, cogné, cassé, tapoté,

Peinturluré, humilié,

Une vie dure, rude, sans gloire, à curer, gratter,

Mais porté par la liberté, petit Ongle s’était mis à réfléchir,

À entrevoir, son avenir.

Là où petit Ongle voulait finir,

Sur sa pierre, cette pierre gravée,

Là où petit Ongle comptait atterrir,

Son choix à lui, sa liberté,

Là où petit Ongle devait vivre et mourir,

Terminé, à oublier, tout espoir s’en est allé.

Excès de confiance, pour une vie meilleure, choisie, escomptée, voulue.

Sombre crétin, sot qu’il est, il y a cru.

Mais petit Ongle s’est déporté, de la pierre il a dévié.

Et finalement, sur le sol, il s’apprête à tomber.

Sur le sol, adieu pierre désirée, versatile destinée, il s'apprête à tomber.

Woh…

Croa… »

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